Quand un ex-ministre Français commet quelques maladresses

Publié le 20 Octobre 2015

Quand un ex-ministre Français commet quelques maladresses

Très clairement, M. Pierre Moscovici a été bien plus que maladroit dans cette affaire. Ceci est fâcheux de mettre tout le monde 'dans le même sac' quand on pense que M. Pierre Moscovici n'a jamais brillé par son orthodoxie budgétaire lorsqu'il était ministre du budget en France.

La France passe encore pour une superbe donneuse de leçon qui s'affranchit royalement de ses responsabilités : il n'y a qu'à voir la situation désastreuse de notre dette pour s'en convaincre !

Bref, l'image de notre pays s'en trouve encore écornée quand on donne des responsabilités à des incompétents...

Un article du journal 'Le Monde' daté du 17 Juillet 2015

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L'HISTOIRE DU JOUR

L'étrange liste noire de Pierre Moscovici

Loin de les apaiser, la réponse qu'ils viennent de recevoir, signée de la main de Pierre Moscovici, ravive leur courroux. Les uns s'agacent du ton " désinvolte " du commissaire européen aux affaires économiques et monétaires. Les autres évoquent des déclarations " intolérables ". Parlent d'incident diplomatique.

Engagée le 17 juin, la controverse autour de la publication, à l'initiative de M. Moscovici, d'une liste de trente paradis fiscaux non coopératifs ne faiblit pas. Cette dernière, qui fait la synthèse de listes existant dans dix-huit des vingt-huit pays membres de l'Union européenne, a déclenché l'ire de nombreux centres financiers offshore, parmi lesquels les îles Vierges britanniques, les îles Caïmans, Anguilla, Montserrat, les îles Turques-et-Caïques, l'île Maurice, le Liechtenstein…

De fait, publiée en pleines négociations internationales avec l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la " liste Moscovici ", drôle d'inventaire à la Prévert, ne tient pas compte des récentes promesses de normalisation de ces territoires. Toutes signataires de l'accord entérinant le passage à l'échange automatique de données (sur les contribuables du monde entier) en 2017, voire 2018 – la meilleure arme antifraude –, ces juridictions se retrouvent ainsi clouées au pilori des nations au côté de pays non signataires. Et pour leur part réfractaires au changement, tel Panama. De surcroît, aucun paradis fiscal européen n'est fiché.

Les protestations ont donc afflué à Bruxelles. Dûment mandaté par le G20 pour combattre l'évasion fiscale, l'OCDE s'est étonné du timing. Un projet de liste noire mondiale, endossé par les chefs d'Etat, ne doit-il pas être discuté en novembre ? De leur côté, les pays fichés ont pris la plume. Une lettre a été adressée, le 29 juin, par le lobby carribéen au commissaire européen pour dénoncer une initiative qui " sape tout le travail accompli sous l'égide (…) de l'OCDE ". Le Liechtenstein a protesté. L'île Maurice a soulevé des erreurs, soulignant qu'elle n'apparaissait plus dans la liste noire italienne, contrairement aux dires de Bruxelles.

Mais, aujourd'hui donc, la réponse fluctuante de M. Moscovici les laisse déconfits. Au Liechtenstein, par exemple, le commissaire déclare entendre " les préoccupations ". Puis défend une publication dont le but serait de faire converger des listes disparates : " L'opinion publique et les politiques réclament de la transparence et une bonne gouvernance fiscale (…). Les listes noires des Etats membres sont faites selon des méthodologies trop différentes et incompatibles. " Avant de laisser entendre, dans une jolie pirouette, que sa liste pourrait évoluer : " J'ai pensé qu'il serait utile de vous écrire pour vous expliquer comment et pourquoi cette liste a été établie et comment nous pourrions envisager de la faire évoluer. "

A peine publiée, déjà caduque, la liste Moscovici ? Trop pressé ou trop zélé, soucieux d'afficher sa volonté de lutter contre l'évasion fiscale des grandes entreprises, M. Moscovici semble s'être pris les pieds dans le tapis.

Anne Michel

Rédigé par Philippe NOVIANT

Publié dans #Informations

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