En quoi les migrants dérangent-ils le peuple ?
Publié le 22 Décembre 2015
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Les migrants posent un problème... à notre conscience... Quand des hommes et femmes sont dans la difficulté, notre obligation est de les aider à échapper à une mort et à des souffrances subies dans leur pays. Il faut donc que nous dépassions nos peurs afin de montrer que les Français peuvent et savent être humains de temps en temps.
On pourra arguer que cet un manque de moyens : c'est un faux prétexte. On passe notre temps à dépenser du fric à changer le logo de la Région Rhône Alpes (3.5 Millions), à construire des ponts et routes qui ne servent à rien, à construire un aéroport à Nantes, qui ne sert à rien non plus, à payer des préfets hors cadre à ne rien foutre, à surpayer des retraites de sénateurs et toutes leurs cliques qui ne travaillent que 32h par semaine avec la prime de nuit incluse, et on voudrait me dire que l'on n'a pas les moyens d'aider notre prochain ? Et je passe sur les retraites de plusieurs millions par an que l'on reverse à nos ex-présidents de la République !
L'idéal serait bien sûr que ces gens soient heureux chez eux. S'ils ne peuvent l'être pour le moment, peut-on faire en sorte de les héberger temporairement et faire en sorte que leurs chez eux soit plus vivable ?
Notre pays, la France, que l'on dit humaniste, aurait tout à y gagner...
Un article du journal 'Le Monde' daté du 29 Août 2015
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A Paris, " on sait défendre les salariés, mais pas les réfugiés "
Sous le pont d'Austerlitz, des roulements de tambours, mêlés à des cris et des slogans. Pour la deuxième fois en un mois, une manifestation était organisée jeudi 27 août en soutien aux migrants qui vivent sous des tentes, à quelques pas de la Cité de la mode et des boîtes de nuit. Migrants et militants ont défilé d'Austerlitz à République pour demander à la préfecture de " tenir ses promesses " de relogement. " Toute opération d'évacuation est conditionnée à une offre de logement ", assure la Mairie de Paris. Mais ces hommes et ces femmes qui vivent ici depuis des mois, voire des années, n'ont jamais reçu de propositions, malgré une évacuation du camp prévue pour la mi-septembre.
Jeudi, sous la pluie incessante, les soutiens se faisaient rares. Une centaine de personnes, toutes de la sphère militante, avaient répondu à l'appel lancé par le Collectif de soutien aux migrants d'Austerlitz. La semaine précédente, l'opération n'a pas eu plus de succès, avec à peine 200 manifestants. C'est tout le paradoxe de la question des migrants : omniprésente sur le terrain et dans les médias, absente chez les politiques et les citoyens.
Pour Jocelyne Vaudenay, militante de la Ligue des droits de l'homme, le blocage vient d'abord des migrants, qui " ne veulent pas trop se montrer ". " C'est extrêmement difficile de leur faire comprendre qu'il est nécessaire de faire parler de soi, de manifester ", explique-t-elle.
Vers 19 heures, après quelques rumeurs d'abandon en raison des conditions météorologiques, le cortège démarre sous une pluie battante. " Solidarité avec les réfugiés ", scandent quelques dizaines de migrants, dans une ambiance bon enfant.
" Non-sujet "
Les partis politiques et syndicats présents se comptent sur les doigts d'une main. " On sait défendre les salariés, mais pas les réfugiés ", admet Francine Blanche, membre du groupe " Migration " de la Confédération européenne des syndicats. Pour elle, cela ne fait aucun doute, " il faut que les syndicats alertent davantage l'opinion ".
Une opinion peu encline à s'intéresser au sort des migrants. Nicolas Fauvet et Charles Pozzo, la vingtaine, regardent avec amusement le cortège défiler, boulevard de la Bastille. " En principe je les soutiens, explique Nicolas, mais c'est quand même la crise économique. Les gens en ont marre : les politiques et les médias ne leur parlent que de la crise, alors ils ne sont pas focaliséssur l'aide aux migrants. " " Ils pensent que l'immigration, c'est du travail en moins ", résume le jeune homme.
" La question des migrants n'intéresse plus personne depuis un moment ", constate, amère, Brigitte Wieser, militante de Réseau éducation sans frontières. Incapable d'apporter des solutions efficaces, le gouvernement " essaie d'en faire un non-sujet ", explique-t-elle. Utiliser le terme " migrant " est une tentative du gouvernement " de ne pas reconnaître qu'il y a un réel problème de réfugiés en Europe et en France ", souligne Francine Blanche.
Un choix qui forge dans l'opinion publique l'image d'un migrant encombrant. Emilie Guillemain, déléguée nationale adjointe de la Cimade en Ile-de-France, dénonce le " discours alarmiste de Bernard Cazeneuve " qui " effraie les Français ", tout en se réjouissant du nombre de livres ou de films qui s'intéressent aux migrants, comme Dheepan, du réalisateur Jacques Audiard, actuellement en salles. Une pointe d'optimisme cependant loin de pallier l'indifférence dont souffrent les migrants.
Amélie Petitdemange