Encore un échec du gouvernement Sarkozy de 2007

Publié le 18 Février 2016

Encore un échec du gouvernement Sarkozy de 2007

On nous avait bassiné les oreilles avec la réforme Pécresse en 2007 sous Sarko. Las, cette réforme n'a en rien arrangé la situation de nos universités. Hormis le fait qu'elle ne s'attachait nullement à l'objectif de réussite estudiantine, elle partait du principe que donner plus d'autonomie reviendrait à donner plus de richesses.

Le constat, 8 ans plus tard est amer : les frais de scolarité ont augmenté et nos universités se portent encore plus mal.

Encore une belle preuve de l'incompétence du gouvernement Sarkozy de 2007.

Et ce Monsieur considère qu'il est la seule chance de la France ? Cette bonne blague !

Un article du journal 'Le Monde' daté du 16 Octobre 2015

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Les universités dans la rue pour crier misère
Une quinzaine d'organisations appellent à manifester vendredi
Salles et amphis surchargés, locaux en mauvais état, difficultés d'inscriptions dans la filière souhaitée : l'université déborde. Une quinzaine d'organisations appellent à une manifestation à Paris, vendredi 16 octobre : l'ensemble des syndicats étudiants (UNEF et FAGE), enseignants et du personnel technique défileront avec le collectif Sciences en marche de Jussieu à Bercy pour demander plus de moyens pour l'université et la recherche.

Le monde de l'enseignement supérieur traverse une grave crise, qui pourrait remettre en cause le modèle même de l'université française : l'inscription doit-elle rester à prix modique ? Faut-il introduire une forme de sélection à l'entrée ? Chercher d'autres voies de financements que le seul budget de l'Etat ?

La crise est d'abord démographique. A la rentrée 2015, 65 000 nouveaux inscrits ont été annoncés à l'université par le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. En fait, ce sont 38 700 étudiants supplémentaires qui fréquenteront les bancs des facs, si l'on enlève les élèves des classes prépa qui s'y sont inscrits par le biais de l'université. Depuis 2012, et sans compter les inscrits des classes préparatoires, la hausse des effectifs étudiants s'établit à 123 000 étudiants, indique le ministère. Un afflux loin d'être négligeable puisque le pays compte environ 1,5 million d'étudiants dans ses facs. Et cette inflation démographique est loin d'être terminée.

3 millions d'étudiants à terme
Les moyens sont-ils à la hauteur ? Le ministère et les syndicats se livrent à une bataille de chiffres. Depuis 2013, les universités ont reçu des crédits pour créer au total 1 000 postes d'enseignants de plus par an. Mais elles en ont supprimé aussi, si bien que les effectifs enseignants auraient progressé seulement de la moitié du nombre prévu dans les universités. Compte tenu des évolutions de l'emploi précaire et des départs en retraite, le Syndicat national de l'enseignement supérieur (Snesup) estime même que le nombre d'enseignants-chercheurs devrait baisser en 2015.

Depuis le début du quinquennat, le ministère chiffre à 290 millions d'euros la hausse des crédits de fonctionnement du supérieur, un chiffre qui devrait atteindre 390 millions d'euros en 2016. Mais le Snesup estime à 240 millions d'euros les charges des établissements non compensées par l'Etat, et souligne l'écart entre les dépenses votées et celles exécutées dans le passé, ainsi que l'insuffisance de financements pour accueillir les nouveaux étudiants. Et au total conclut à une baisse.

" Les augmentations des budgets auraient été suffisantes si les effectifs étudiants n'avaient pas augmenté ", conclut Jean-Loup Salzmann, le président de la Conférence des présidents d'université (CPU). " A chaque fois qu'il y a eu un mouvement de grogne à la suite de réductions budgétaires, cela a toujours coûté beaucoup plus cher au final que ce que le ministère aurait dépensé pour l'éviter ", met-il aussi en garde, dans la perspective de la mobilisation parisienne.

Autre motif d'inquiétude : l'état des universités se dégrade. 44 % des 15,4 millions de mètres carrés des établissements universitaires sont vétustes ou en mauvais état (13 % sont même très dégradés), selon le rapport de la Cour des comptes sur l'autonomie financière des universités, débattu le 30 septembre à la Commission des finances du Sénat. Mais le budget ne permet pas d'y remédier : le secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur Thierry Mandon a estimé, lors d'une audition au Sénat mercredi, qu'il faudrait trouver des solutions de financement innovantes. Le recours au programme d'investissements d'avenir a d'ailleurs été évoqué au Sénat, comme la facilitation des cessions et la rationalisation du parc immobilier.

Le manque de moyens est d'autant plus criant au regard de la stratégie nationale à dix ans pour l'enseignement supérieur (StraNES), endossée en septembre par le président François Hollande : elle prévoit une hausse totale de 500 000 étudiants en France – pas seulement à l'université –, dont le nombre atteindrait à terme 3 millions, et l'obtention d'un diplôme du supérieur par 60 % d'une classe d'âge en 2025 (contre 44 % actuellement). La StraNES note que les dépenses publiques et privées d'enseignement supérieur restent limitées en France à 1,5 % du produit intérieur brut (PIB), moins que la moyenne des pays de l'OCDE (1,6 %). Et préconise de rejoindre les pays scandinaves sur la route des 2 %.

Citées par le rapport StraNES, plusieurs études de l'OCDE démontrent en effet le rendement positif de l'investissement dans l'enseignement supérieur. En France, il rapporterait à terme de 2,4 à 3,4 fois plus de recettes publiques qu'il n'en coûterait : le bénéfice net d'un diplômé du supérieur dans le secteur tertiaire est ainsi évalué à entre 60 000 à 100 000 dollars de gains net par l'organisation internationale. De son côté, la CPU estime que chaque euro investi dans l'enseignement supérieur et la recherche génère 4 euros de retombées dans l'économie. Et selon un rapport du cabinet écossais Biggar Economics pour la Ligue européenne des universités de recherche, publié au mois d'août, la valeur ajoutée produite par les universités européennes est supérieure à celle de secteurs comme l'automobile, la pharmacie ou l'immobilier.

Auprès des syndicats étudiants, c'est enfin la " priorité jeunesse " revendiquée par François Hollande qui est aujourd'hui questionnée. La réforme des bourses mise en œuvre au début du quinquennat a représenté un investissement de près de 500 millions d'euros. Les bourses sur critères sociaux concernent aujourd'hui plus d'un étudiant sur trois. Mais l'UNEF et la FAGE attendent que le projet entre dans sa deuxième phase, afin de favoriser les conditions de la réussite étudiante.

Adrien de Tricornot

Rédigé par Philippe NOVIANT

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