Même à la SNCF certains se rendent compte qu'ils vont trop loin !

Publié le 16 Novembre 2016

Même à la SNCF certains se rendent compte qu'ils vont trop loin !

Des cadres se bougent à la SNCF et ils ont raison de le faire... Les cadres ont payé le prix fort à France Télécom lors du passage à la concurrence. Il est donc particulièrement bienvenu que certains prennent leur responsabilité pour que les drames de France Télécom n'arrivent pas à la SNCF...

Ceci dit, d'un oeil extérieur, les jeux sont faits... Les drames arriveront et seront de bien plus grande ampleur à la SNCF qu'à France Télécom : France Télécom à côté de la SNCF, ça sera "DisneyLand Paris"...

En effet, il y a beaucoup trop peu de gens préoccupés par la clientèle à la SNCF : le PDG s'en tape, la plupart des cadres s'en foutent et le personnel de base affirme que le respect de la clientèle n'est pas de son ressort...

On oublie juste un peu vite, à la SNCF, que le client est essentiel à TOUTE ENTREPRISE, quelle qu'elle soit...

La SNCF est aveuglée par cet état de fait de par sa situation de monopole. Quand l'ouverture à la concurrence arrivera, il sera trop tard et les suicides en masse seront la norme à la SNCF.

Je leur dis tous les jours... mais ils ne m'écoutent pas...

Je continuerai à leur dire cependant, pour avoir le droit de me regarder dans le miroir le matin...

Un article du journal 'Le Monde' daté du 4 juin 2016

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L'HISTOIRE DU JOUR

Les cadres SNCF pétitionnent… pour réduire le coût du travail

A la SNCF, c'est la dernière ligne droite. Dans le bras de fer auquel se livrent la direction et les syndicats de l'entreprise publique sur le futur accord social, de nouveaux acteurs ont décidé de se faire entendre. Restés longtemps silencieux, les cadres du géant ferroviaire ont lancé, mardi 31 mai, une pétition en ligne sur le site Change.org, où avait été publié le texte de Caroline De Haas, " Loi travail : non, merci ! ", qui a recueilli plus de 1,3 million de signataires. " L'appel de cheminots SNCF au gouvernement "est loin de connaître pour l'instant le même engouement. Jeudi soir, 1 617 personnes l'avaient signé…

La démarche est inédite. Sans surprise, elle reprend en grande partie la vision de la direction du groupe public ferroviaire. Pour ses auteurs, il est temps de préparer sérieusement la SNCF à l'arrivée de concurrents, prévue à la fin de la décennie. Pour ces cadres, la SNCF n'est pas encore " prête à la concurrence ".

" En Europe, nous sommes un des derniers monopoles ferroviaires publics. Tous nos voisins ont réformé en profondeur leurs systèmes ferroviaires pour transformer leurs opérateurs historiques en entreprises efficaces sur un marché concurrentiel : la Grande-Bretagne en 1990, l'Allemagne en 1993, l'Italie en 2000, l'Espagne en 2005, est-il écrit dans cette pétition. Dans chacun de ces pays, l'Etat a repris plusieurs dizaines de milliards d'euros de dette ferroviaire en reconnaissant que c'était de la dette publique. Dans chacun de ces pays, l'organisation du travail a été revue. En France, non. "

Samedi 28 mai, pour gagner le soutien de la CFDT et de l'UNSA à la réforme du cadre social, et les sortir de la contestation – ce qui a fonctionné lundi pour la première et jeudi pour la seconde –, le gouvernement a promis un statu quo social. " Cette décision est une victoire à court terme pour les cheminots, mais elle nous condamne à des difficultés à venir ", estiment les cadres pétitionnaires. Au gouvernement, on argue que la direction de l'entreprise n'a pas assez travaillé sur d'autres axes d'amélioration des coûts, comme la polyvalence des cheminots…

En attendant, la SNCF connaît une dérive annuelle de 3 % de ses coûts, qui n'est pas prête de s'interrompre. " Parmi ces coûts, plus de 60 % sont constitués de masse salariale. Nous ne pourrons pas produire moins cher si nous ne réduisons pas nos coûts du travail. Or, si nous n'améliorons pas notre efficacité, alors nous devrons réduire nos effectifs et entrer dans une spirale infernale… ", s'inquiètent les cadres.

" Cette histoire, d'autres entreprises, comme la SNCM dernièrement - qui a déposé son bilan fin 2014 - , l'ont vécue, rappellent-ils. Nous ne voulons pas connaître la même. Nous voulons demeurer un des leaders du transport ferroviaire dans le monde, au sein d'un groupe qui s'appuie sur toutes les mobilités collectives. "

Philippe Jacqué

Rédigé par Philippe NOVIANT

Publié dans #Informations

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