Publié le 3 Octobre 2016
La réussite de la France ne peut passer que par un rassemblement global. L'empathie doit devenir la règle : les gens doivent accepter les différences des autres en les comprenant.
En ce sens, n'est-il pas tout à fait anormal de faire confiance à un parti empêtré dans des fraudes fiscales de grande ampleur et ne pouvant s'entendre au sein même de sa propre famille ?
Si une famille ne peut s'entendre quand père et fille s'écharpent comme des chiffonniers, comment peut-on penser un seul instant que ces gens pourront rassembler la France ?
Par leur mésentente, ils ne font que prouver leur incompétence...
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Le FN joue le dernier acte de sa rupture avec Jean-Marie Le Pen
LE MONDE | 02.05.2016 à 06h35 • Mis à jour le 03.05.2016 à 11h27 | Par Olivier Faye
Marine Le Pen va sans doute devoir attendre 2017 pour connaître un 1er-Mai vraiment « apaisé ». Comme en 2015, quand Jean-Marie Le Pen s’était invité sans crier gare sur l’estrade de la place de l’Opéra, à Paris, où la présidente du Front national devait prononcer un discours, c’est à nouveau sur scène que les dissensions internes au parti d’extrême droite se sont affichées, dimanche 1er mai.
Trois députés européens du FN – Bruno Gollnisch, Marie-Christine Arnautu et Mireille d’Ornano – se sont présentés aux côtés de Jean-Marie Le Pen pour déposer une gerbe de fleurs devant la statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides, dans le 1er arrondissement de la capitale. Le patriarche, exclu du parti en août 2015, organisait un rendez-vous en hommage à la pucelle d’Orléans, dissident de celui prévu par le FN. Le parti d’extrême droite a pour la première fois supprimé son traditionnel défilé du 1er-Mai pour le remplacer par un banquet, qui s’est déroulé porte de La Villette, à Paris.
La consigne, pourtant, était claire. « Si des cadres se rendent là-bas, ce sera un acte d’hostilité. Donc ils passeront en commission de discipline », avait prévenu Florian Philippot, vice-président du parti et bras droit de Mme Le Pen. Les derniers fidèles de l’ancien président du FN ont bravé l’interdit. « Je ne comprends pas pourquoi ça étonne, déclare Mme Arnautu, qui figure parmi les cinq vice-présidents du Front national. Tout le monde sait les liens personnels et affectueux que j’ai avec Jean-Marie Le Pen, que je ne renierai pas. Ce n’est pas un message politique. »
« Il faut purger le mouvement »
Les trois élus jurent que leur geste n’est pas un signe de défiance à l’égard de Marine Le Pen, mais plutôt une démonstration de fidélité pour leur ancien chef. « Je n’ai rien contre Marine Le Pen, au contraire, ça me fait beaucoup de peine, ce qui se passe là, assure Mme d’Ornano. Il faut juste comprendre qu’il y a des anciens au Front national, je suis Jean-Marie Le Pen dans son combat depuis trente ans. »
Le sort des trois élus frondeurs, auquel s’ajoute celui du conseiller régional d’Ile-de-France Philippe Chevrier, responsable du FN dans les Yvelines, lui aussi présent place des Pyramides, devait être débattu lors d’un bureau politique, lundi. La question du maintien de Mme Arnautu et de M. Gollnisch au sein de cette instance de gouvernement du parti devait être posée, dans ce qui pourrait représenter le dernier acte de la rupture entre Jean-Marie Le Pen et le FN, qu’il a contribué à fonder en 1972. « Je vais demander à ce qu’ils quittent le bureau politique, ils n’ont plus rien à faire à la direction du FN, prévient Steeve Briois, maire d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Il faut purger le mouvement. »
Certains frontistes préféreraient que ce nouvel épisode du conflit politico-familial ne vire pas au psychodrame et souhaitent que les mis en cause se retirent des instances par eux-mêmes. « C’est un acte hostile de la part de Le Pen, pas forcément de leur part à eux », défend un dirigeant, qui ne plaide pas en faveur d’une exclusion pure et simple du parti. « De la part de Gollnisch et Arnautu, c’est tolérable vu leur proximité avec Le Pen. Pour les autres, ça ne l’est pas. Tout cela brouille le message », regrette de son côté un parlementaire.
Discours fleuve devant 2 000 partisans
Bruno Gollnisch, ancien adversaire de Marine Le Pen pour la présidence du FN, en 2011, a assuré avoir « passé l’âge de craindre les punitions ». Le député européen avait déjà été l’objet de remontrances pour avoir envoyé, début avril, une lettre publique de soutien à l’hebdomadaire pétainiste Rivarol. De son côté, Mme Arnautu a annoncé qu’elle ne comptait « certainement pas » démissionner.
Les responsables du Front national se félicitent du contraste créé entre leur rassemblement et celui de M. Le Pen, qui a réuni tout juste 400 personnes, dont de nombreux militants issus des différentes chapelles de l’extrême droite radicale. « J’avais envoyé mes propres observateurs : ils ont constaté qu’il y avait beaucoup d’autres observateurs dans le public », s’amuse un dirigeant frontiste. Les appels répétés à l’« unité » lancés par Jean-Marie Le Pen se sont donc perdus dans le vide, pendant que sa fille prononçait, elle, un discours fleuve devant 2 000 de ses partisans. Un discours de « rassemblement » qui se voulait d’ores et déjà tourné vers le second tour de l’élection présidentielle de 2017.