Encore une réforme à minima
Publié le 27 Décembre 2013
Encore une fois, nos politiques en exercice, auront montré leur incompétence. On fait une réforme où on augmente le coût des cotisations patronales mais on n'explique en rien comment on va baisser le coût du travail. Combien même on le ferait, où est la logique de donner d'une main ce que l'on reprend de l'autre ?
On fait aussi participer les salariés et les retraités, mais on oublie joyeusement de faire participer les destinataires des plus grosses inégalités que sont les salariés du public et les destinataires des régimes spéciaux !
La peine est double pour le contribuable lambda : en plus de se voir augmenter sa facture, il continue, toujours et toujours à financer les salariés du public et les destinataires des régimes spéciaux !
Car salariés du public et salariés des régimes spéciaux sont largement subventionnés par l'Etat, in fine, par les véritables contributeurs de la richesse de l'Etat ! Bien entendu, les fonctionnaires ont leur utilité, mais ils doivent se voir attribuer des mêmes droits et devoirs que les autres salariés, c'est une simple question d'égalité.
Quand l'égalité n'est pas préservée par nos politiques, ceux-ci peuvent être traités d'incompétents.
M. Hollande est-il incompétent ? Je crois que la démonstration vient d'être faite.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 29 Août 2013
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ÉDITORIAL
Une réforme des retraites habile, trop habile
Dimanche 25 août, Jean-Marc Ayrault avait posé la question devant les militants socialistes réunis à La Rochelle : " Est-ce qu'une réforme courageuse doit être punitive ? Si on ne saigne pas les gens à blanc, cela veut-il dire qu'il n'y a pas de réforme ? " C'était, en creux, définir sa philosophie et sa méthode, qui est aussi celle du chef de l'Etat : concertation, équilibre et prudence.
Deux jours plus tard, le premier ministre en a fait la démonstration sur l'un des dossiers réputés les plus explosifs de la rentrée : la réforme des retraites. Ou, plus exactement et modestement, le renflouement du régime général de retraite, celui qui finance les pensions des salariés du secteur privé et que la réforme adoptée par le gouvernement Fillon en 2010 n'a pas permis d'équilibrer durablement : chacun s'accorde, au moins, sur le constat qu'il manquera, en 2020, quelque 7,6 milliards d'euros dans ses caisses.
Pour y parvenir, le gouvernement propose un cocktail de mesures soigneusement dosées. La base est une hausse progressive des cotisations sociales (0,3 point d'ici à 2017), répartie à égalité entre les salariés et les entreprises. S'y ajoute une mise à contribution, non négligeable, des retraités actuels. Comme annoncé, salariés du privé, entreprises et retraités sont donc invités à mettre la main à la poche dans des proportions comparables.
Le gouvernement complète la recette avec une série de dispositions destinées à corriger des injustices particulières du système actuel, esquivées lors de la réforme de 2010 : en faveur des femmes, des jeunes, des salariés qui ont eu des carrières heurtées ou à temps partiel, ou encore pour ceux qui ont exercé des métiers pénibles.
Touche finale, enfin : s'il refuse de retarder l'âge légal de départ en retraite, le gouvernement prolonge, jusqu'en 2035, l'allongement de la durée de cotisation nécessaire pour toucher une pension à taux plein. Et valide donc le partage, à l'oeuvre depuis dix ans, des gains d'espérance de vie entre le temps passé au travail (deux tiers) et la retraite (un tiers).
M. Ayrault peut donc se flatter d'engager une réforme " équitable ". Il peut espérer éviter une levée de boucliers générale à l'automne. Tout indique, cependant, que cette réforme ne sera pas plus " durable " que les précédentes.
D'une part, elle ne traite qu'un tiers seulement du problème global de financement des retraites. Comme toujours depuis vingt ans, le déficit du régime des fonctionnaires et des régimes spéciaux (8 milliards d'euros au bas mot) est passé par profits et pertes. En clair, il continuera à creuser celui de l'Etat. Quant au déficit des régimes de retraites complémentaires (de l'ordre de 5 milliards à l'horizon 2020), les partenaires sociaux qui les gèrent sont invités à s'en débrouiller. D'autre part, tout l'échafaudage repose sur des prévisions de croissance, d'emploi et de niveau de cotisations dont chacun sait qu'elles sont pour le moins optimistes.
Tout indique donc que cette réforme ne sera pas la dernière. Et que de lourds problèmes sont, une nouvelle fois, occultés. Pour les affronter sérieusement, il faudra plus que de l'habileté : de l'audace.