La France va mal... ce sont les Anglais qui le disent...
Publié le 12 Mai 2014
Notre modèle économique va mal. En effet, par idéologie, on s'est enfoncé dans une croyance erronée. Cette croyance dit que la croissance est une sorte de fluide provenant d'on ne sait où. Cette croyance dit aussi que l'on a une entité fixe de matière que l'on appelerait 'travail' et que cette entité doit être partagée pour diminuer le chômage.
La vérité est tout autre. La croissance se crée, et elle le fait par le travail. Ce sont les pays qui travaillent le plus qui s'en sortent le mieux. Non, la richesse ne nait pas de l'oisiveté. Il faut travailler pour créer. La création ne naît pas ex-nihilo.
Il faut donc en finir avec le recours perpétuel à la dette pour financer notre pays. Nous devons travailler plus. Il faut donc en finir avec ces 35h/semaine qui nous empêchent d'être compétitifs face à nos voisins pour pouvoir regagner de la croissance afin de lutter contre le chômage.
Les 35h devaient être un frein au chômage, or, il n'a cessé d'augmenter. Les détracteurs des 39h disent que, sans les 35h, le chômage aurait été pire. Cela reste largement à prouver alors que d'autres signes militent dans le sens contraire. Les 35h ont réussi à faire baisser le chômage, dans un premier temps, à grands coups de subventions publiques. Ces subventions ont appauvri notre pays. Nous avons perdu notre AAA dans toutes les agences de notation. Nous étions devant l'Allemagne à l'époque, nous sommes derrière. Notre taux de croissance est anémique depuis plusieurs années. Nous ne cessons de perdre notre compétitivité économique internationale.
Il faut que nous retroussions nos manches et que nous nous mettions au travail. Maintenant !
Un article du journal 'Le Monde' daté du 03 Janvier 2014
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David Cameron agite l'épouvantail du modèle économique français
Dans une tribune au " Times ", le premier ministre britannique vante le dynamisme de son pays
Londres Correspondant
Dans une tribune publiée mercredi 1er janvier dans le Times, le premier ministre conservateur britannique, David Cameron, fait l'éloge du succès économique du Royaume-Uni, tout en critiquant de manière voilée le modèle de son voisin français. Adepte de l'understatement, cet art de la litote grâce auquel on dit des choses sans employer les mots, l'hôte du 10 Downing Street a lancé une pique à l'adresse du président François Hollande, qu'il n'a pourtant jamais mentionné explicitement.
Quand il écrit que le retour à la croissance s'est fait grâce à une politique économique qui tourne le dos aux " grandes erreurs ayant conduit à la grande récession : plus d'emprunts, plus de dépenses et plus de dette ", le chef du gouvernement de Sa Majesté vise M. Hollande par ricochet. " Si vous doutez des effets désastreux que représenterait un retour des politiques économiques inspirées par les travaillistes, regardez les pays qui sont en train de suivre cette approche ", affirme ainsi M. Cameron.
Comment expliquer cette initiative peu diplomatique, d'autant plus surprenante qu'un sommet bilatéral doit se tenir fin janvier au Royaume-Uni ?
Tout d'abord, en comparant les deux situations économiques, le premier ministre entend marquer des points face au Labour en tête des sondages. L'austérité est payante, tel est le leitmotiv de la coalition tory-libérale-démocrate au pouvoir depuis 2010. En effet, au bord d'une troisième récession au début 2013, la conjoncture d'outre-Manche a connu " une transformation à la Lazare ", pour reprendre l'expression de Kevin Daley, expert de Goldman Sachs invoquant le ressuscité du Nouveau Testament.
Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) pourrait atteindre 1,4 % en 2013 et s'élever à 2,4 % cette année. Portée par la consommation des ménages, malgré la stagnation des revenus, et les investissements immobiliers, l'activité a tiré profit de la faiblesse de la livre sterling au début 2013. Trois indicateurs attestent de cette embellie. L'indice FTSE 250 de la Bourse de Londres, le plus sensible à l'évolution du marché intérieur, a terminé l'année en progression de 20 % par rapport au début 2013. Plus d'un demi-million de postes de travail ont été créés l'an dernier. Et les ventes de Noël ont été bonnes.
La livre à son plus haut
L'autre élément justifiant cette intervention du locataire du 10 Downing Street est la publication, le 26 décembre, d'une étude du Centre for Economics and Business Research (CEBR). A lire ce document, le Royaume-Uni, aujourd'hui 6e économie au monde, délogera la France du 5e rang d'ici à 2018. Et d'énumérer les atouts du pays : une population plus jeune, une fiscalité basse et sa non-adoption de l'euro.
Selon le rapport de ce centre de réflexion proche de la droite, l'Hexagone devrait être relégué à la 8e place d'ici quatre ans et à la 13e d'ici à 2028. " La France va devenir l'un des problèmes les plus complexes et les plus endémiques de l'Union européenne et sera probablement le principal obstacle à la bonne marche de la monnaieunique ", conclut le CEBR.
La réussite économique britannique est-elle solide ?, s'interrogent toutefois bon nombre d'experts. L'appréciation, depuis l'été, de la livre sterling – qui est à son plus haut niveau depuis 2009 – ne peut que creuser davantage le déficit commercial.
Quant à l'investissement industriel, malgré l'amélioration du moral des chefs d'entreprise, il continue de languir. L'aggravation de la cassure entre le Sud prospère des services et le Nord manufacturier pourrait menacer l'embellie.
Enfin, la hausse des dépenses des ménages, dont l'endettement reste élevé, est le résultat notamment des indemnités versées par les banques dans le cadre de la vente illégale d'assurances. Or, la plus grande partie des sommes dues ont été réglées en 2013.
Marc Roche
La croissance du Royaume-Uni s'accélère
Croissance 1,4 % en 2013 (estimation) et 2,4 % prévus en 2014.
Endettement des ménages 140 % du revenu disponible. Le taux d'intérêt directeur est de 0,5 % depuis 2009.
Déficit commercial 9,8 milliards de livres (11,8 milliards d'euros, septembre 2013).
Chômage 7,4 % de la population active.
Finances publiques Le déficit budgétaire devrait représenter 5,8 % du PIB en 2014 (contre 6,8 % en 2013) selon le Fonds monétaire international, et la dette, 95 % du PIB.
Inflation 2,1 % (novembre 2013).