La "grande démocratie" fait encore parler d'elle
Publié le 4 Avril 2013
Je crois qu'il n'y a pas grand chose à ajouter vis à vis de cette "grande démocratie" qu'est la Russie.
Ce pays n'a de démocratique que le nom et les évènements sur les Pussy Riot démontre largement cet état de fait.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 19 Janvier 2013
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La justice russe s'acharne sur les Pussy Riot
Maria Aliokhina, 24 ans, la militante du groupe Pussy Riot, qui purge actuellement une peine de deux ans de prison pour avoir entonné un chant anti-Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, s'est vu refuser, mercredi 16 janvier, sa demande de remise en liberté. Selon la loi russe, les condamnées mères de jeunes enfants ont pourtant droit à un report de peine.
Maria, qui a un fils de 5 ans, a tenté d'en bénéficier, en vain. Le tribunal de Beriozniki de la région de Perm (Oural), où la jeune femme est incarcérée, a estimé que sa situation familiale avait déjà été prise en compte au moment du verdict, le 18 août 2012. La cour a évoqué les blâmes infligés par les autorités pénitentiaires à la détenue, notamment pour avoir manqué l'heure du réveil, comme une circonstance aggravante.
" Je serais très tentée de mentionner Gogol, Kafka et Orwell en ce moment ", a déclaré la militante face au refus de la juge. Le rejet de ce report de peine, pourtant accordé à la plupart des prévenues mères de famille, a provoqué un sursaut de colère de l'opposition. " Les autorités continuent de se comporter comme des bêtes avec les femmes, parce que les gens au pouvoir ici sont inhumains ", a déclaré la militante des droits de l'homme Lioudmila Alexeïeva.
Il n'y aura pas de pardon pour les Pussy Riot, tel est le message envoyé par le patriarcat orthodoxe de Moscou. Ainsi le père Dmitri Sverdlov, l'un des rares prêtres à avoir pris la défense des jeunes femmes emprisonnées, vient d'être interdit d'office pour cinq ans. Officiellement, le patriarcat lui reproche d'être parti en vacances sans prévenir.
Le père Dmitri s'était illustré par un article diffusé en mars 2012 sur le site Orthodoxie et Paix, très populaire chez les orthodoxes éclairés, dans lequel il réclamait la clémence pour les chanteuses tout en dénonçant la mentalité de la forteresse assiégée dans la société.
Deux autres prêtres critiques, Gueorgui Mitrofanov et Piotr Mechtcherinov, ont été interdits de prêche. Le patriarche orthodoxe Kirill ne veut plus voir qu'une tête. " On dirait que l'Eglise copie le pouvoir civil ", a déploré Konstantin Eggert, le chroniqueur vedette de la radio Kommersant.
Marie Jégo (Moscou, correspondante)