Les suites des affaires Balkany

Publié le 21 Janvier 2015

balkanyOn continue de s'alarmer de l'état de la France et pendant ce temps, d'autres s'en mettent plein les poches. Ceci dit, ce ne sont pas les habitants de Levallois qui vont sauver la France vu qu'ils réélisent régulièrement leur pourriture de Maire à la tête de la ville...

A un moment, on ne peut s'insurger de la médiocrité de nos politiques et les réélire sans cesse. Parfois, il faut choisir et savoir reconnaître que les Français peuvent avoir les politiques qu'ils méritent...

Comment peut-on continuer encore et toujours à voter pour des pourritures ?

Le dossier d'aujourd'hui est clair : M. Patrick Balkany s'est sucré sur le dos des citoyens et a profité de sa situation pour s'enrichir indument.

Combien de temps va-t-on laisser faire ? Combien de temps les Français continueront-ils à râler de l'état de leur pays mais toujours mettre les mêmes pourris à la tête des institutions ?

Il est temps que les Français prennent leur avenir en main et ne comptent plus sur les édiles pourries pour les sortir du marasme dans lequel ils sont.

En attendant, il faudrait montrer à M. Patrick Balkany le chemin de la sortie, mais les Levalloisiens sont trop idiots pour le faire...

Un article du journal 'Le Monde' daté du 22 Octobre 2014

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Sur la piste de la fortune de Patrick Balkany
Le député était convoqué par les juges en vue d'une mise en examen, mardi 21  octobre
Le député et maire UMP de Levallois-Perret, Patrick Balkany, est convoqué au pôle financier, mardi 21  octobre, en vue d'une triple mise en examen pour " blanchiment de fraude fiscale ", " corruption " et " blanchiment de corruption ". Les juges d'instruction Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon disposent de documents précis pointant la responsabilité de ce très proche de Nicolas Sarkozy dans l'organisation d'un système d'évasion fiscale. Le Monde a ainsi eu accès à trois notes, datées des 2  mai, 9  juillet et 27  septembre, émanant de Tracfin, l'organisme anti-blanchiment de Bercy. Elles évoquent un " schéma sophistiqué de fraude " et détaillent le train de vie faramineux du parlementaire et l'écheveau de sociétés écrans et comptes offshore derrière lesquels se cachent M. Balkany et son épouse Isabelle. Le cabinet d'avocats " Claude et Sarkozy ", dans lequel est associé l'ex-chef de l'Etat, paraît avoir prêté son concours juridique à ce montage illégal. Les magistrats détiennent également plusieurs témoignages, dont celui de l'industriel George Forrest, révélant les pratiques suspectes de M. Balkany en Afrique, durant la période 2007-2012.

M.  Forrest a permis aux juges d'instruction de mieux comprendre l'origine des fonds alimentant les divers comptes attribués au couple Balkany. Le 18  septembre, il confie au juge Van Ruymbeke, à qui il remet plusieurs documents : " En septembre  2008, il - M. Balkany - m'a appelé en me disant qu'il avait une affaire intéressante à m'apporter. Comme il voyait que je voulais investir dans l'uranium, il nous a apporté une affaire Forsys Metals corporation en Namibie. M.  Balkany a obtenu de ce gouvernement qu'il ne s'oppose pas à la transaction. J'ai racheté Forsys pour 500  millions de dollars - environ 390  millions d'euros - . Comme M. Balkany m'avait apporté l'affaire et que tout commissionnaire reçoit une commission, j'ai négocié avec M. Balkany à 1  %. On a arrondi à 5  millions de dollars. " L'industriel explique ensuite avoir effectué deux virements, les 22 et 29  juin  2009, sur un compte numéroté ouvert par la société Himola à la Commerz Bank de Singapour – fermé puis remplacé par un autre compte, à la Standard Chartered Bank, toujours à Singapour, en  2010.

Ce fameux compte, les juges l'avaient déjà découvert dans les trois notes Tracfin liées au patrimoine de la famille Balkany et de ses proches. Avec les mêmes versements, aux mêmes dates. Mais ils ne savaient pas d'où provenaient les fonds l'alimentant. " Qui vous a remis le numéro du compte d'Himola à Singapour ? ", interroge le juge. " M.  Balkany lui-même, se souvient l'homme d'affaires. Il me l'a noté sur un bout de papier. C'était à Levallois. Cela se passait dans son bureau à la mairie. "

Nulle trace des fonds versés
Ce témoignage est essentiel pour les magistrats. Car il relie directement le couple Balkany au compte à Singapour. En effet, jusqu'à présent, ils n'avaient qu'un seul nom comme ayant-droit de la société Himola Company corp : le bras droit de M. Balkany à Levallois-Perret, Jean-Pierre Aubry, également mis en examen dans ce dossier. Suspectant M. Aubry d'être le " faux nez " du couple Balkany, ils ont donc fait placer en garde à vue, le 24  septembre, la directrice de la société fiduciaire suisse Gestrust, Diana Brush, qui hébergeait Himola. " Himola est une société panaméenne détenue à 100  % par Jean-Pierre Aubry (…) J'ai vu à de nombreuses reprises M. Aubry déposer des enveloppes dans un coffre de Gestrust. J'imagine qu'il s'agissait d'enveloppes de liquidités. Tout est basé sur la confiance. Lorsque M. Aubry revenait en Suisse, il lui arrivait de venir récupérer ces enveloppes ", a expliqué aux policiers la gestionnaire de fonds.

A Gestrust, Mme Brush est placée sous l'autorité directe du patron, Marc Angst. " Je tiens à préciserque M.  Angst m'avait indiqué avoir entendu dire que le véritable propriétaire de Himola était M.  Balkany ", indique Mme Brush.Avec ces témoignages, les enquêteurs ont bien la certitude que M. Balkany se cache derrière le compte Himola avec, comme homme de paille, Jean-Pierre Aubry.

En juin  2009, voilà donc le couple Balkany nanti de 5  millions de dollars. Dont le fisc français n'entend pas parler. Les trois rapports Tracfin soulignent le statut fiscal particulier des Balkany. Le député UMP n'est pas assujeti à l'impôt sur la fortune, il ne déclare " que " 87 175  euros de revenus en  2012, et ce alors qu'il rémunère des employés à domicile pour… 127 000  euros. Mme Balkany, elle, parvient même à se faire rembourser 6 000  euros du fisc en  2012, tout en bénéficiant d'une demi-part supplémentaire, au titre de sa qualité de personne isolée. Or, Tracfin met en exergue " une communauté de vie  sinon d'intérêts avec M. Balkany ". " Les seuls revenus officiels de M. et Mme Balkany ne sauraient justifier la détention d'un tel patrimoine ", poursuit Tracfin. Le " schéma de fraude n'aurait d'autre justification que de dissimuler l'origine ou le bénéficiaire effectif des biens et revenus ".

Nulle trace en effet des fonds versés par M. Forrest. Cet argent a servi, selon les enquêteurs, à acquérir deux villas somptueuses : " Dar Gyucy " à Marrakech et " Pamplemousse " à Saint-Martin. Tracfin dénonce " le recours à des montages juridiques offshore sophistiqués utilisant des sociétés écrans destinées à opacifier l'identité réelle des propriétaires effectifs des villas ", les Balkany.

L'enquête judiciaire pourrait aussi, par ricochet, concerner M. Sarkozy. Les activités africaines de M. Balkany ont notamment prospéré, entre 2007 et 2012, du fait de sa grande proximité avec celui qui était alors président de la République. A la grande colère des diplomates français. Y compris les membres de la cellule diplomatique de l'Elysée. George Forrest a ainsi révélé aux juges ce que lui avait confié Bruno Joubert, le " M.  Afrique " de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2009, à propos des négociations menées par Areva en Centrafrique en  2008 : " Il me disait catégoriquement qu'il ne fallait pas que M. Balkany se mêle de cette affaire. On ne pouvait pas empêcher la présence de Renaud Guillot-Corail - conseiller de M. Balkany - , M.  Joubert était furieux. " M.  Forrest a raconté comment le député avait tenté de se greffer sur le dossier centrafricain : " J'ai reçu une invitation à déjeuner à la mairie de Levallois par M. Balkany - … - M.  Balkany connaissait bien M. Bozizé - président centrafricain - , c'est du moins ce qu'il disait. Il voulait savoir comment le dossier évoluait ".

On retrouve M. Sarkozy à travers le cabinet d'avocats Arnaud Claude et Associés, qu'il a cofondé, et dont il est redevenu l'associé depuis sa défaite en  2012 – le cabinet a d'ailleurs été rebaptisé Claude &  Sarkozy. En effet, Tracfin a découvert en mai que Me Claude, conseil de M. Aubry, était " le destinataire des courriers réceptionnés par Gestrust SA - … - relatifs au fonctionnement " des deux comptes occultes détenus par M.  Aubry, au nom de M. Balkany, à Singapour. Diana Brush s'est souvenue que le 8  janvier  2010, elle s'était rendue à Genève pour l'acte d'acquisition de la villa des Balkany au Maroc.

" Lors de la signature, étaient présents Jean-Pierre Aubry - et - Me Arnaud Claude ", a-t-elle assuré. S'agissant de la SCI Dar Gyucy, propriétaire de la maison de Marrakech, Mme Brush a déclaré : " Je suis la gérante de cette société depuis le début à la demande de M. Aubry et Me Claude ". Le cabinet d'avocats Claude &  Sarkozy a été perquisitionné le 21  mai.

Gérard Davet, et Fabrice Lhomme

Rédigé par Philippe NOVIANT

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