M. Pierre Moscovici n'est pas légitime au poste de commissaire européen

Publié le 2 Janvier 2015

ParlementEuropeenComment un ministre de l'Economie d'un pays qui n'a pas été capable de voter un budget à l'équilibre en trente ans peut-il devenir commissaire européen à l'économie ? Comment un ministre qui a été incapable de mener une politique de réduction du déficit budgétaire peut-il être candidat à un tel poste ?

M. Pierre Moscovici n'a aucune légitimité à ce poste, comme n'ont aucune légitimité aucun de nos ministres de l'économie de ces trente dernières années.

Les députés européens doivent donc refuser cette candidature.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 04 Octobre 2014

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Les députés européens étrillent Pierre Moscovici
L'ex-ministre des finances est peu crédible en garant des règles budgétaires
Bruxelles Bureau européen

Pierre Moscovici, candidat au poste de commissaire européen à l'économie, savait qu'il était attendu au tournant. De là à imaginer que son examen de passage devant les députés européens serait aussi pénible ! Il est même passé à deux doigts de l'oral de rattrapage, réclamé à un moment par les libéraux et les conservateurs, qui se contenteront finalement de l'envoi de questions écrites supplémentaires.

L'ex-ministre de l'économie de François Hollande a eu beau se défendre, il a eu du mal à convaincre la droite — majoritaire au Parlement européen — qu'il serait le garant du pacte de stabilité et de croissance et de son fameux objectif d'un déficit public sous les 3 % du produit intérieur brut (PIB).

De fait, M. Moscovici fait partie des " contre-emplois " les plus flagrants assumés par Jean-Claude Juncker, le futur président de la Commission européenne. Le Luxembourgeois, membre du Parti conservateur européen (le PPE), a fait ce pari de nommer à des postes-clés des représentants de pays ayant justement un " problème " avec ce poste. En espérant en faire les meilleurs avocats, dans leur propre capitale, du respect des règles européennes. Le Britannique Jonathan Hill est ainsi pressenti comme commissaire aux services financiers, le Grec Dimitris Avramopoulos à l'immigration, ou le Hongrois Tibor Navracsics à la culture et à la citoyenneté…

Jouer la montre

Pour une partie du camp conservateur, cette idée de nommer un Français, représentant de l'un des mauvais élèves de l'Europe en matière de discipline budgétaire, pose problème. M. Moscovici a martelé, jeudi, qu'il jugerait le budget français, comme les autres, " avec objectivité ".

" Je suis là pour faire respecter les règles, je le ferai pendant les cinq ans qui viennent. Ces règles - sur le niveau de déficit et de dette publique - ne sont pas stupides ", a-t-il indiqué. " Un pays quel qu'il soit, quelle que soit sa taille, son histoire, même la France, doit respecter les règles ", a assuré M. Moscovici. " Je ne serai pas du tout indulgent, je ne veux pas ruiner la crédibilité du pacte. Ni la mienne. "
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" Il n'y a pas de croissance sans désendettement, a-t-il avancé. Chaque euro pour le service de la dette est un euro perdu pour les hôpitaux, les écoles, etc. " Et, à propos des deux ans supplémentaires que Paris pourrait réclamer pour ramener le déficit sous les 3 % du PIB, M. Moscovici a précisé que " c'est à la Commission qu'il revient de décider si un délai doit être tenu ou pas. Ce n'est pas au gouvernement de prendre une décision unilatérale ". Et de poursuivre : en octobre ou en novembre, quand Bruxelles examinera les prévisions budgétaires de 2015 des pays, " il n'y aura pas de choix : si un pays ne respecte pas le pacte, je ferai mon travail et mon devoir de commissaire européen ".

M. Moscovici a multiplié les références à " son ami Schäuble ", le ministre des finances allemand, qui avait milité cet été pour qu'il ne soit pas désigné commissaire à l'économie… Mais qui restera un allié nécessaire, voire indispensable, s'il est confirmé commissaire.

Malgré ses réserves, la droite européenne a concédé à l'ex-député européen sa bonne connaissance des dossiers et son expérience de la chose européenne. Si les eurodéputés veulent lui soumettre un questionnaire supplémentaire, c'est surtout pour jouer la montre, et pouvoir se prononcer sur son sort de commissaire, après avoir pu entendre le Letton Valdis Dombrovskis et le Finlandais Jyrki Katainen, lundi 6 octobre et mardi 7 octobre, futurs vice-présidents de la Commission, respectivement en charge de l'euro et de la croissance, avec lesquels M. Moscovici va devoir travailler.

C'est le 9 novembre que les présidents des groupes politiques au Parlement européen se prononceront définitivement sur l'ensemble des nouveaux commissaires. M. Moscovici devrait être confirmé à son futur poste, les grands groupes politiques, conservateurs et socialistes, n'ayant aucun intérêt à créer une crise qui ralentirait la mise en place de la Commission Juncker, prévue début novembre

Mais l'accueil frais de jeudi laissera probablement des traces : M. Moscovici sera sûrement longtemps considéré avec suspicion. Il va en tout cas devoir entrer très vite dans le vif du sujet. Le cas français, qui une fois de plus ne respectera pas, en 2015, les objectifs du pacte de stabilité, sera le premier qu'il aura à se colleter.

Cécile Ducourtieux

Rédigé par Philippe NOVIANT

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