Prenez des vacances, Monsieur le Président, vous serez meilleur !
Publié le 29 Juillet 2013
Il faut prendre des vacances Monsieur le Président, car vous en avez besoin ! Vous n'êtes pas au niveau de ce que l'on peut attendre d'un Président. Vous êtes fatigué, vous êtes usé et n'êtes pas assez tourné vers l'intérêt général. Qu'avez-vous à perdre à prendre des vacances ? Votre quote de popularité ? Elle est déjà au plus bas, elle ne pourra pas descendre plus !
Vous avez oublié que vous aviez la responsabilité de ré-inscrire la France dans un contexte économique mondialisé. Las, vous êtes dans l'immobilisme le plus absolu en la matière alors que la logique devrait inciter à ce que les Français travaillent plus et mieux afin de rendre à la France le rang économique qu'elle a perdu. Le chômage bat des records, la croissance est à zéro et vous continuez à ne rien faire pour ne pas froisser. Prenez donc des vacances, ressourcez-vous, lisez la presse économique, lisez le livre sur l'état de la France de Mme Pedder et revenez fort pour sortir notre pays de la situation dans laquelle elle est aujourd'hui.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 26 Juillet 2013
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L'Elysée et Matignon se divisent sur les vacances des ministres
Le gouvernement s'accordera une pause estivale à l'issue du conseil des ministres du 2 août
C'est Jean-Marc Ayrault, en personne, qui l'a glissé à plusieurs de ses ministres : " Mais dis-lui, qu'on va tous être crevés et qu'on a besoin de vacances ! " Rares, pourtant, ont été les membres du gouvernement à évoquer devant le président des bienfaits d'une véritable coupure estivale. " Personne n'a osé lui dire. On ne veut pas avoir l'air de tire-au-flanc ", confesse une ministre. Si bien que le chef du gouvernement s'est résolu à faire lui-même passer le message à François Hollande. " C'est une question de bon sens : nous sommes des humains, nous avons tous besoin de nous ressourcer. Les Français le comprennent très bien, c'est un faux débat ", estime M. Ayrault.
Entre le président et son premier ministre, il n'y a pas eu souvent, en cette première année d'exercice du pouvoir, une ombre de divergence. Sur la question des congés, pourtant, les deux têtes de l'exécutif ne sont pas exactement d'accord. " J'ai cru comprendre que Matignon et l'Elysée ne sont pas tout à fait sur la même ligne, confirme une ministre. Le premier ministre nous dit de prendre de vraies vacances, mais le président a une vision plus réduite du concept... "
Le chef de l'Etat conserve un souvenir cuisant de ses premiers congés de président, au mois d'août 2012, pendant lesquels il s'était considérablement ennuyé dans la résidence d'été des présidents de la République, au fort de Brégançon. Un séjour qui avait en outre coïncidé avec le début du dévissage de l'exécutif dans les sondages et d'une dégradation plus rapide que prévu des indicateurs économiques et sociaux. Hors de question, donc, d'accréditer à nouveau l'impression d'une vacance du pouvoir. Les ministres ont été priés d'offrir l'image de l'action.
Bien sûr, les membres de l'équipe Ayrault jouiront de deux semaines de repos après le dernier conseil des ministres avant les vacances, le 2 août. Mais tous devront être présents au séminaire gouvernemental, le 19 août, qui précédera de deux jours le conseil des ministres de reprise. Et la relâche sera relative. " Pendant leurs vacances, ils doivent être constamment joignables, insiste-t-on à Matignon. Ils doivent aussi pouvoir revenir à Paris dans des délais brefs, donc éviter de partir à l'autre bout du monde. Enfin, ils doivent organiser précautionneusement une permanence dans leur ministère afin que la moitié de leur cabinet soit constamment présent. "
Pour la première fois depuis longtemps, Geneviève Fioraso ne se rendra donc pas aux Hébrides extérieures, à six heures de bateau au large de la côte ouest de l'Ecosse... C'est peu dire que ces consignes n'ont pas comblé d'aise les membres de l'équipe de Jean-Marc Ayrault. " On est crevé ", souffle une ministre. " Ce n'est pas bien de ne pas couper ", appuie un poids lourd du gouvernement, qui s'agace : " Il n'y a que Hollande pour s'emmerder à Brégançon ! " Une troisième renâcle : " Je ne sais pas encore très bien où je vais aller, mais je veux pouvoir passer du temps avec mes enfants, c'est sacré ! " Pour ce poids lourd de la majorité, ces signes extérieurs d'austérité vacancière se révéleraient même déplacés : " C'est un débat absurde. Les ministres ont tout intérêt à se reposer, car le dernier trimestre de l'année va être compliqué et toute l'année 2014 sera une année électorale. On pourrait très facilement l'assume r, mais c'est comme sur la transparence, on veut donner des gages à une opinion publique chauffée à blanc en faisant croire qu'un gouvernement doit travailler 365 jours par an ! " Autant dire que les ministres ne partiront pas l'esprit tout à fait tranquille.
" Non seulement, on a des devoirs de vacances pour le séminaire de rentrée, mais en plus on doit faire des choses pendant les congés ", peste une ministre qui souligne perfidement que " les technos qui travaillent à l'Elysée, eux, prennent des vacances... " Pas tout à fait exact : les conseillers de François Hollande, eux aussi, sont astreints à cette rigueur estivale.
" Le président a donné des consignes assez strictes de présence de son cabinet à Paris, et même à l'Elysée, confirme un de ses conseillers. Une permanence sera organisée entre le secrétaire général, les secrétaires généraux adjoints et la directrice de cabinet. " Les autres collaborateurs ont eux aussi reçu " de fortes incitations à être vigilants et réactifs ". " Qui est là ? ", a ainsi innocemment demandé le président lors de récentes réunions.
Le message a été reçu cinq sur cinq. D'autant que l'exemple vient d'en haut. Le chef de l'Etat a la ferme intention de continuer les déplacements pendant tout le mois d'août. " Ses vacances se réduiront à environ une semaine, assure-t-on à l'Elysée. Vacances, d'ailleurs, n'est pas le terme approprié. Il travaillera tout le temps. Il va juste changer un peu de cadre et prendre un peu d'oxygène. "
François Hollande, c'est un euphémisme, n'a pas l'esprit vacancier. Plusieurs réunions se sont déjà tenues à l'Elysée sur la programmation de l'agenda de la rentrée et du second semestre 2014, selon un conseiller, " pour être un peu plus proactif ".
Bastien Bonnefous et David Revault d'Allonnes