Quand Hollande fait les poubelles de son prédécesseur

Publié le 8 Juillet 2014

Encore un super article de Messieurs Gérard Davet et Fabrice Lhomme, décidément bien coutumiers des révélations fracassantes au sommet de l'Etat.

Je ne peux en vouloir à Hollande de mettre les bâtons dans les roues à Sarkozy. En effet, les actions de Sarkozy n'ont pas été dans le sens de l'intérêt général, bien au contraire. Entre l'affaire Pérol, Tapie, Liliane Bettencourt et autres, Sarkozy a toujours mis sa petite personne et ses amis au dessus du bien être des Français.

Ainsi, on prête à Hollande le fait d'enquêter sur ces affaires où les Français ont été des victimes : pour moi, c'est normal.

Ce qui me fait le plus marrer dans cette histoire, c'est que Copé s'insurge en disant que la pratique est immorale, alors même qu'il y a tout lieu de penser qu'il a traîné dans l'affaire Pérol ! Décidément, il ne manque pas d'air ce M. Copé !

Un article du journal 'Le Monde' daté du 1er Novembre 2013

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La justice a légalement exigé de l'Elysée des archives de M. Sarkozy
L'hebdomadaire " Valeurs actuelles " accuse M. Hollande d'avoir constitué un " cabinet noir "

Le magazine Valeurs actuelles a déclenché, mercredi 30 octobre, une vive polémique en assurant que la présidence de la République avait effectué des recherches illégales dans les archives électroniques de l'ancien président Nicolas Sarkozy. L'hebdomadaire de la " droite décomplexée " va jusqu'à affirmer qu'" une cellule officieuse ", animée par des proches de François Hollande, veillerait " à orchestrer les affaires judiciaires contre Nicolas Sarkozy ".

A l'appui de sa thèse, Valeurs actuelles publie le témoignage de l'ex-chef du service des télécommunications et de l'informatique de l'Elysée, Bernard Muenkel, qui assure avoir été déchargé de ses fonctions, au mois de mai, pour avoir " refusé de se plier à une demande illicite de la part du "cabinet noir" de l'Elysée ", en l'occurrence faire une recherche dans les archives de l'ex-chef de l'Etat.

Dans un communiqué, la présidence de la République a rétorqué avoir été saisie, au printemps dernier, de trois réquisitions " auxquelles il a été répondu dans le strict respect du droit ". Ces réquisitions sont liées à deux instructions judiciaires concernant, pour la première, le litige opposant Bernard Tapie au Consortium de réalisation (CDR, chargé de solder le passif du Crédit lyonnais) et, pour la seconde, une éventuelle " prise illégale d'intérêts " impliquant François Pérol, alors secrétaire général adjoint de l'Elysée, à l'occasion de la fusion, en 2009, des Caisses d'épargne et des Banques populaires. La troisième demande émanait du Conseil constitutionnel, qui a réclamé des éléments sur les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. " La présidence de la République n'a fait qu'exécuter les réquisitions adressées par les juges d'instruction ", insiste le communiqué.

De fait, dès le 26 avril, Le Monde révélait que les juges de l'affaire Tapie avaient adressé des réquisitions, notamment à l'Elysée, afin d'obtenir tous les documents relatifs à l'arbitrage controversé. " L'Elysée, écrivions-nous, a pu donner suite au moins pour partie aux demandes des magistrats ", qui n'avaient toutefois pu obtenir les courriels échangés par les collaborateurs de M. Sarkozy, détruits peu avant l'alternance...

Surtout, l'examen de ces réquisitions, auxquelles Le Monde a eu accès, atteste que l'Elysée n'a fait qu'obéir aux injonctions de la justice. L'article 99-3 du code de procédure pénale dispose en effet qu'un juge " peut requérir (...) de toute administration publique susceptible de détenir des documents intéressant l'instruction, y compris ceux issus d'un système informatique (...), de lui remettre ces documents, sans que puisse lui être opposée, sans motif légitime, l'obligation au secret professionnel ".

Adressée au secrétaire général de l'Elysée, Pierre-René Lemas, la première réquisition, datée du 18 mars, émane du cabinet du juge Serge Tournaire. Elle enjoint la présidence de transmettre " tous documents, courriers, rapports, notes, fichiers, sous tous formats, conservés dans les locaux de la présidence de la République, se rapportant au contentieux entre le CDR et M. Bernard Tapie et à la procédure d'arbitrage ". Pour faciliter les recherches informatiques, le juge fournit 42 mots-clés incluant les collaborateurs de l'ex-chef de l'Etat (" Guéant ", " Pérol ", " Ouart "...).

Allégations

La seconde réquisition, envoyée par le juge Roger Le Loire, le 2 mai, vise les archives " susceptibles de se rapporter aux fonctions de MM. Guéant et Pérol et de tout autre collaborateur, relati(ves) à leur implication dans le dossier visant au rapprochement des Caisses d'épargne et Banques populaires ". Parmi les personnes visées nommément par le juge figure aussi Jean-François Copé, alors patron du groupe UMP à l'Assemblée nationale et... membre du cabinet d'avocats des Caisses d'épargne.

Faut-il y voir un lien de cause à effet ? En tout cas, alors que l'opposition s'est emparée des allégations de Valeurs actuelles pour attaquer M. Hollande, M. Copé s'est montré l'un des plus virulents. " Cette pratique est extrêmement grave, elle est totalement illégale ", a affirmé, lors du bureau politique de son parti, le président de l'UMP, dénonçant les " pratiques d'un gouvernement et d'un président de la République qui nous a expliqué qu'il incarnait la morale ".

Gérard Davet et Fabrice Lhomme

Rédigé par Philippe NOVIANT

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