Quand il n'est pas si facile que cela de sortir du nucléaire

Publié le 28 Décembre 2012

centrale nucleaireLe modèle Allemand ne cesse d'être pris en exemple par tous les écolos de tout poil à travers la France. La réalité est beaucoup moins belle et beaucoup moins glamour que celle que l'on veut bien nous présenter.

En effet, la hausse du prix de l'énergie devient phénoménale et brise l'avantage de la suppression de ce mode d'énergie.

Même si sortir du nucléaire à un coût, faire de l'énergie renouvelable une économie viable, ce qu'elle n'est pas majoritairement ENCORE, revient à jeter l'argent par les fenêtres et à augmenter d'autant l'impôt.

Oui le nucléaire est une énergie dangereuse et polluante, mais elle est, avec le charbon, la seule viable économiquement.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 17 Octobre 2012

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Le soutien aux énergies renouvelables coûte cher aux ménages allemands
La hausse de 47 % de la taxe qui rémunère les producteurs d'électricité verte crée la polémique en plein débat sur la sortie du nucléaire
Berlin Correspondant

Un des objectifs principaux du ministre allemand de l'énergie, Peter Altmaier, est de faire en sorte que les modalités de la sortie du nucléaire prévues pour 2022 fassent l'objet d'un consensus. On en est loin. La polémique provoquée par la hausse des prix de l'énergie annoncée le 15 octobre le prouve.

Lundi, les quatre grands opérateurs de réseaux électriques ont annoncé le relèvement de la prime que paient les consommateurs pour favoriser les énergies renouvelables. Mise en place en 2000, celle-ci n'a cessé de croître. De 0,2 centime par kilowattheure (kWh) en 2000, elle se monte aujourd'hui à 3,59 centimes. Or, à partir de 2013, elle va passer à 5,27 centimes (hors TVA), soit une hausse de 47 %. Pour un ménage avec deux enfants dont la consommation d'électricité atteint 4 500 kWh par an, cela augmente sa facture annuelle d'environ 90 euros.

Un surcoût d'autant moins négligeable que le prix moyen de l'électricité en Allemagne est d'ores et déjà parmi les plus hauts d'Europe (25,4 centimes le kWh), juste derrière le Danemark. Globalement, cette contribution à l'électricité verte, qui se monte à 14 milliards d'euros, va grimper à environ 20 milliards en 2013. Quasiment quatre fois plus qu'en 2009.

Selon le ministère de l'environnement, la loi sur les énergies renouvelables de 2000 est la principale responsable. Celle-ci offre aux producteurs d'énergie issue du solaire, de l'éolien et de la biomasse des prix garantis sur vingt ans supérieurs à ceux du marché.

Ces prix varient en fonction de divers paramètres, mais le système a notamment favorisé les installations photovoltaïques au point que l'Allemagne abrite 50 % des installations photovoltaïques dans le monde.

Par ailleurs, l'arrivée de ces énergies renouvelables sur le réseau a comme conséquence de faire baisser les prix à la bourse de l'électricité et donc d'accroître la nécessité de subventionner les producteurs. La loi est victime de son propre succès. Mais il y a une autre raison à l'augmentation de la facture des particuliers, notent les écologistes. C'est qu'au nom de la compétitivité de l'industrie les entreprises les plus consommatrices d'électricité en sont dispensées. On murmure même que certaines gaspillent volontairement de l'électricité pour faire partie des 700 sociétés dispensées de payer la fameuse contribution.

A un an des prochaines élections, cette hausse passe mal, même si la population admet que la sortie du nucléaire a un coût. Alors que le Parti libéral (FDP), membre de la coalition au pouvoir, veut réduire autoritairement les subventions, le ministre de l'environnement propose de les limiter dans le temps et d'organiser la transition énergétique au niveau régional. S'il veut organiser un grand dialogue sur le sujet en 2013, il refuse une proposition avancée par une partie de la gauche mais aussi par certains chrétiens-démocrates de créer un tarif social pour les foyers les plus démunis. Les écologistes, eux, préconisent surtout d'encourager les économies d'énergie.

Samedi 13 octobre, Angela Merkel a reconnu que " nous avançons en terrain inconnu " et qu'" avoir 100 % de sécurité sur tout est impossible ". Avant de conclure en anglais : " No risk, no fun - Pas de risque, pas de plaisir - . "

Frédéric Lemaître

Rédigé par Philippe NOVIANT

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