Quand la CGT est à côté de la plaque en matière de santé publique
Publié le 23 Octobre 2012
C'est un très bon article qui nous est proposé ici par le journal 'Le Monde'. On y dit que des institutions ont décidé de faire payer les riches pour utiliser nos hôpitaux.
Louable ? Intelligent ? Assurément. Mais la bêtise et la crétinerie de la CGT a jugé bon d'apporter un avis en la matière, mettant en avant le fait que les étrangers puissent passer devant les Français car ils avaient l'argent.
Ce que la CGT ne comprend pas, c'est que, grâce à cet argent, on va pouvoir créer des lits, des chambres, payer des médecins qui vont pouvoir soigner les Français. En effet, un hôpital n'a pas un nombre fixé de lits, de chambres et de médecins fixés dans la Loi ! Ce nombre est dépendant des moyens financiers dont elle dispose. Et si elle dispose de plus de moyens grâce à l'argent des étrangers, elle va pouvoir créer un service vis à vis de notre population.
La CGT ne comprend pas ce principe et ne le comprendra jamais. Je propose donc que chaque Français verse un Euro pour acheter un cerveau aux responsables de la CGT.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 05 Septembre 2012
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Les Hôpitaux de Paris vont faire payer leurs patients étrangers au prix fort
En vertu d'un accord signé avec une société d'assurances libanaise, les « voyages pour traitement » seront désormais facturés au prix réel et non plus au tarif de la Sécurité sociale
Les étrangers fortunés devront bientôt payer leurs soins au prix fort s'ils souhaitent se faire soigner dans les hôpitaux publics. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a en effet signé un accord en juillet avec GlobeMed, une société d'assurances libanaise, afin de « formaliser » et d'« institutionnaliser » l'accueil des riches patients venus des pays du Golfe. En temps de crise, cette initiative permettra au groupe hospitalier de renflouer ses caisses et de « consolider sa réputation à l'international », indique-t-on à l'AP-HP.
Chaque année, quelque 7 500 patients étrangers sont hospitalisés au sein des 37 établissements de l'AP-HP. Certains sont pris en charge par leur caisse d'assurance-maladie, d'autres bénéficient d'un protocole d'accord signé entre leur pays et le groupe hospitalier. Il faut aussi compter les sans-papiers bénéficiaires de l'aide médicale d'Etat (AME) et les malades fortunés qui viennent par leurs propres moyens, attirés par la médecine de pointe française. Cette dernière catégorie, composée d'environ 2 300 patients, jouissait jusqu'ici des bas tarifs de la Sécurité sociale, bien inférieurs à ceux pratiqués dans le reste du monde. « Ils ne cotisent pas, rappelle-t-on à l'AP-HP, le but est donc de leur faire payer les soins au prix réel, afin que l'hôpital soit correctement rémunéré. »
Le groupe espère ainsi résorber une petite partie de son déficit - estimé à 70 millions d'euros - en 2012 mais n'a pas souhaité communiquer le montant des recettes que pourrait lui procurer cette activité.
De son côté, la société GlobeMed, qui n'a pas souhaité s'exprimer, proposera des « voyages pour traitement » à ses clients et fera le lien entre les hôpitaux parisiens et les assurances publiques et privées d'une dizaine de pays du Golfe. Selon l'AP-HP, cet intermédiaire devrait permettre de sécuriser les paiements et de faire baisser le nombre de factures impayées.
Si les modalités d'accueil ne sont pas encore définies, l'AP-HP peut déjà affirmer « qu'il y aura une prise en charge du transport du point d'arrivée jusqu'à l'hôpital et un service de traduction pour ces patients ».
Le groupe hospitalier assure que ces patients ne représenteront pas plus de 1 % du total du million de malades hospitalisés au sein du groupe, « soit 10 000 personnes par an, maximum », précise-t-on au siège. « Les conditions d'accueil seront les mêmes pour tous et sous réserve de disponibilité, insiste-t-on. Quand GlobeMed nous proposera un patient, nous ne l'accepterons que si le service peut l'accueillir. »
A Marseille, l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) vient de conclure un partenariat avec la chambre de commerce et d'industrie pour « formaliser » l'accueil des 1 000 patients étrangers qui viennent se faire soigner chaque année. « Ils sont de plus en plus nombreux à être attirés par notre matériel de pointe et notre expertise médicale, explique Bastien Ripert, directeur de cabinet du directeur général de l'AP-HM. Nous avons donc décidé de rentabiliser ce secteur en faisant payer ces patients plein pot. » Les revenus générés devraient permettre de dynamiser la politique hôtelière de l'hôpital pour les patients français. Si la facturation des soins des étrangers n'est pas encore définie, la direction espère 1,5 million d'euros de recettes pour 2013, soit 10 % du déficit actuel de l'AP-HM. Aux Hospices civils de Lyon, ces initiatives sont observées avec intérêt.
Les syndicats sont sceptiques. « Dans certains services, ça sera du 20-30 % » d'étrangers, prédit le docteur Christophe Prudhomme, médecin urgentiste au SAMU de Seine-Saint-Denis et à la tête du Collectif national des médecins de la CGT. Ce médecin a demandé l'annulation de cette « filière VIP » dans un communiqué publié le 9 août au nom de l'Union syndicale CGT de l'AP-HP et de la Fédération CGT de la santé et de l'action sociale.
Les syndicats craignent que ces patients étrangers ne passent devant les patients français. « On manque déjà de lits, rappelle le docteur Prudhomme. On ne peut pas laisser des patients attendre sur des brancards d'un côté, et de l'autre, accueillir des patients du Golfe qui seront confortablement installés dans des chambres individuelles », s'insurge-t-il. Les syndicats se disent toutefois favorables à leur accueil, mais « uniquement en fonction de leurs pathologies », quand « les accords se font d'Etat à Etat » et « de caisse d'assurance à caisse d'assurance ». « On ne lâchera pas sur ces questions, prévient le docteur Prudhomme. On trouvera bien une famille lésée et on gagnera au Conseil d'Etat », promet-il.
Le bras de fer entre syndicats et direction devrait s'engager rapidement puisque l'AP-HP assure que « le premier patient arrivera avant la fin de l'année ».
Si elle est jugée positive, cette expérience de développement d'un « tourisme médical » en provenance du Moyen-Orient pourrait être étendue à la Russie, à l'Asie et aux républiques d'Europe de l'Est.
Caroline Piquet