Quand la pourriture s'est installée à la tête de l'état (4/4)
Publié le 19 Septembre 2013
Encore une fois, on a la preuve de l'implication de Sarkozy dans cette affaire. C'est honteux et ce Monsieur n'a pas perdu les élections pour rien : quand on est un pourri, on ne mérite pas de diriger la France.
En 2017, restez chez vous M. Sarkozy : on n'a pas besoin de vos pratiques de voyou et de pourri à la tête de la France !
M. Sarkozy, pas ses actions à l'encontre du citoyen Français, devrait être condamné pour haute trahison !
Un article du journal 'Le Monde' daté du 22 Juin 2013
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Affaire Tapie : quand l'Elysée orchestrait l'arbitrage
En garde à vue, Stéphane Richard a souligné le rôle central joué par Christine Lagarde en 2008
L'exécutif, sous Nicolas Sarkozy, n'a cessé de s'impliquer dans l'arbitrage qui a permis à Bernard Tapie d'obtenir 403 millions d'euros en 2008 pour solder son litige avec le Crédit lyonnais. C'est ce que révèlent les procès-verbaux d'audition de plusieurs des acteurs de l'affaire, que Le Monde a pu consulter.
Fin juillet 2007, une réunion est organisée à l'Elysée. " C'est M. Guéant qui m'a convoqué ", précise, le 11 juin, en garde à vue dans les locaux de la brigade financière, Stéphane Richard, l'actuel PDG d'Orange, mis en examen pour " escroquerie en bande organisée ". A l'époque, il est le directeur du cabinet de Christine Lagarde à Bercy. Claude Guéant est le secrétaire général de l'Elysée, avec comme adjoint François Pérol. Avec le recul, M. Richard a le sentiment d'avoir été " instrumentalisé (...), influencé par ce que j'ai perçu comme une atmosphère sensible à l'écoute de M. Tapie ".
Cette réunion a joué un rôle important dans le processus. " Dans mon souvenir, il y a eu deux parties à cette réunion, se souvient M. Richard. Une première où assistaient MM. Guéant, Pérol, Ouart - conseiller justice de M. Sarkozy - , Rocchi - patron du CDR, chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais - , Tapie et moi-même. L'objet de la première consistait à écouter M. Tapie expliquer sa vision du dossier. "
Manifestement, l'homme d'affaires se montre convaincant pour obtenir un arbitrage. " M. Tapie a développé ses thèses ", se rappelle le 10 juin, en garde à vue, Jean-François Rocchi, et M. Guéant " était plus intéressé aux arguments "pour" que "contre" ". M. Richard a les mêmes souvenirs : " M. Guéant et ses collaborateurs étaient nettement favorables ", note-t-il. Il en ressort avec " l'accord de principe de MM. Guéant et Pérol pour poursuivre un arbitrage ".
Les proches collaborateurs de M. Sarkozy ne découvrent pas le dossier ce jour-là. M. Guéant a rencontré M. Tapie à dix reprises à l'Elysée, entre juin 2007 et février 2009, alors que François Pérol a eu droit à sept visites de l'homme d'affaires. Nicolas Sarkozy, lui, voit M. Tapie à cinq reprises.
Stéphane Richard, lui, a déjà bénéficié d'un briefing " personnalisé ". Aussitôt arrivé à Bercy, en juin 2007, son éphémère ministre des finances, Jean-Louis Borloo, ami de M. Tapie, l'appelle un dimanche pour lui " demander d'être présent le lendemain matin à 9 heures dans les locaux du ministère au 80, rue de Lille, sans me préciser l'objet de cette réunion ".
M. Tapie est déjà là : manifestement, l'entrevue a été organisée " à l'instigation de M. Borloo ", explique M. Richard. M. Borloo connaît bien le CDR, relève au passage M. Rocchi. Il a une dette de 180 000 euros envers l'organisme, au titre d'anciennes activités d'avocat.
Mais le ministre n'est pas à l'heure au rendez-vous. Et M. Tapie plaide sa cause auprès de M. Richard, réclame un arbitrage. Dans les mois qui suivent, l'homme d'affaires se révèle " très insistant ", assure M. Richard. Au point d'obtenir un déjeuner privé, au printemps 2008, à Bercy, avec Mme Lagarde. Officiellement, il n'y est pas question de l'arbitrage.
M. Richard a un souci. Son agenda et son carnet d'adresses, saisis par les policiers, attestent de l'incroyable réseau relationnel de cet inspecteur général des finances. Et ses liens avec au moins deux acteurs du dossier intriguent les policiers. Il entretient ainsi une relation " strictement amicale " avec M. Sarkozy. Mais l'avocat du CDR, Gilles August, imposé début 2007 par Bercy dans l'arbitrage, compte aussi parmi ses plus proches amis.
M. Richard va jusqu'à lui faire relire une interview parue le 6 août 2011 dans le Journal du dimanche, dans laquelle il justifie l'arbitrage. Me August modifie plusieurs réponses de M. Richard. Entendue par la Cour de justice de la République, le 23 mai, Christine Lagarde juge d'ailleurs ce procédé " embarrassant ".
Cette réaction agace M. Richard. Qui prend soin de préciser aux policiers, à plusieurs reprises, que, " bien évidemment, Mme Lagarde était la seule à même de donner des instructions aux représentants de l'Etat. (...) Mme Lagarde a pris les décisions aux différentes étapes du processus ". Il s'insurge : " Je n'ai pas dissimulé d'informations à Mme Lagarde. " Il s'étonne également que la patronne du FMI déplore a posteriori le montant du préjudice moral prévu pour les époux Tapie (50 millions d'euros) : " Si elle avait été à ce point choquée, elle aurait pu engager un recours... "
M. Richard cite aussi une note écrite du 23 octobre 2007, signée par Mme Lagarde, enjoignant le CDR et son organisme de tutelle, l'EPFR, d'entrer en arbitrage. " Je pense que la trame a été rédigée par M. Rocchi ", estime M. Richard. Mme Lagarde conteste pour sa part l'avoir paraphée : elle était absente ce jour-là et assure que la " griffe ", une machine à signer, a pu être utilisée en son absence. Or, seul le directeur de son cabinet, Stéphane Richard, pouvait autoriser l'utilisation de la " griffe ". Emoi de M. Richard : " Elle a pu le signer, après, en rentrant... "
Gérard Davet et Fabrice Lhomme