Quand M. Bartolone n'a rien compris
Publié le 20 Février 2014
M. Bartolone est-il soucieux de l'intérêt général quand il parle ? Je ne le pense pas. Je pense qu'il est plus soucieux de sa situation et de la situation des parlementaires que de celle du citoyen lambda qui l'a, soit dit en passant, élu.
Le parlementaire a un devoir de probité, cela doit donc conduire à la publication du patrimoine. Celui-ci doit prouver que la probité du parlementaire lui permet de défendre l'intérêt général.
Loin d'être une mesure inefficace et dangereuse pour la démocratie, elle est preuve d'absence de conflit d'intérêt. D'ailleurs, en quoi peut-on dire qu'elle est inefficace puisqu'elle n'a pas encore été mise en application ? De la même manière en quoi est-elle dangereuse pour la démocratie ?
Si le fraudeur veut transférer une partie de son patrimoine à sa famille, ça sera un... fraudeur. Et si fraude il y a, et si fraude est découverte, il faudra qu'elle soit punie.
Il n'y aura pas de dérives populistes, il y aura rétablissement au contraire de la démocratie, dont la définition est "l'exercice du pouvoir par et pour le peuple". Si les élus ont des choses à se reprocher, effectivement, il aura à rendre des comptes envers la démocratie. La démocratie n'est pas au service de l'élu mais du citoyen.
Quant à l'exercice d'un métier annexe, on ne peut le tolérer. Le boulot d'un parlementaire est suffisamment bien rémunéré pour qu'il ne puisse s'exercer en même temps qu'une autre profession.
M. Bartolone serait bien aise de réviser les principes fondateurs d'une démocratie avant de défendre les principes qui n'ont rien à voir avec elle !
Un article du journal 'Le Monde' daté du 12 Avril 2013
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L'avertissement de M. Bartolone
LE PATRON de l'Assemblée nationale, c'est lui, et on ne touchera pas aux députés sans qu'il n'ait son mot à dire. Au lendemain des annonces de François Hollande concernant les parlementaires, Claude Bartolone réplique : après avoir estimé, dans un entretien au Figaro, jeudi 11 avril, qu'il ne fallait pas " jeter les députés en pâture ", l'élu de Seine-Saint-Denis a soumis ses propres propositions au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, dans une note dont Le Monde a eu copie.
Le président de l'Assemblée, qui regrette de ne pas avoir été sollicité en amont, considère qu'il ne faut pas " retomber dans le travers Sarkozy avec une loi faite dans l'urgence " et s'inquiète que certaines mesures " nourrissent plus le populisme qu'elles ne vont régler les problèmes ". Dans sa note, il se montre particulièrement critique sur deux mesures : la publication des déclarations de patrimoine et l'interdiction de cumuler les mandats parlementaires avec certaines professions. La première serait une " mesure inefficace contre la corruption et dangereuse pour la démocratie ", écrit-il. De plus, un éventuel fraudeur " pourrait se contenter de transférer certains actifs aux membres de sa famille " et la vérification des patrimoines des proches poserait alors de " graves questions en matière de respect de la vie privée ", soutient M. Bartolone, avant de conclure : " La publication des déclarations de patrimoine alimentera les dérives populistes et les tentatives de déstabilisation des élus. "
Quant à l'interdiction d'exercer certains métiers, cela serait " une grave erreur " qui entraînerait le risque d'une trop grande professionnalisation de la politique et d'une surreprésentation du secteur public. M. Bartolone estime qu'il ne faut pas " confondre contrôle de la probité des parlementaires et intrusion généralisée et malsaine dans leur vie privée " : " La transparence absolue est un mythe (...) et, loin de rétablir le lien de confiance entre les citoyens et leurs élus, elle risque de nourrir la suspicion et d'affaiblir la légitimité des élus de la nation ".
Hé. B.