Quand Madame Taubira a du mal à gérer ses affaires à cause de son désordre

Publié le 19 Août 2014

ChristianeTaubiraOn aura fini par connaître le fin mot de l'histoire : Madame Taubira n'a pas cherché à frauder, elle est juste particulièrement désordonnée.

Un ministre doit être posé, réfléchi, rigoureux et ordonné... tout le contraire de Mme Taubira. Professionnellement, elle ne correspond pas au poste. On doit donc mettre rapidement fin à ses fonctions, ce, rapidement.

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Ecoutes Sarkozy : le désordre du cabinet explique l'embarras de Taubira

LE MONDE | 19.03.2014 à 10h41 | Par Franck Johannès

L'affaire est un peu pitoyable. Christiane Taubira savait-elle que l'ancien président de la République était sur écoute et a-t-elle menti, ou son cabinet ne lui avait-il vraiment rien dit ? La réalité est entre les deux, dans cette zone grisâtre ou personne n'est vraiment responsable, mais où les malentendus et les mensonges maladroits s'enchaînent au point de provoquer un sérieux désordre.

Le 26 février, le procureur général de Paris, François Falletti, envoie deux rapports à la direction des affaires criminelles et des grâces, la DACG, le bras armé de la chancellerie : celui d'Eliane Houlette, nouveau procureur financier, et une synthèse signée de son adjoint, Philippe Lagauche.

Il y est signalé que « les policiers ont intercepté, entre le 28 janvier et le 11 février 2014, des conversations téléphoniques entre M. Nicolas Sarkozy, utilisant une ligne téléphonique souscrite sous un nom d'emprunt », et son avocat, qui laissent supposer un trafic d'influence. La procureure a en conséquence ouvert une information judiciaire. La DACG reçoit le courrier le vendredi 28 février, et sa directrice, Marie-Suzanne Le Quéau, avise poliment le cabinet du ministre que l'affaire a peut-être un intérêt.

La DACG reçoit des dizaines de rapports, sur tout et n'importe quoi, au point qu'une circulaire du 31 janvier demandait certes que les parquets généraux informent « la chancellerie régulièrement, de manière complète et en temps utiles des procédures les plus significatives », mais sommait dans le même temps les procureurs généraux de refréner leur enthousiasme et de réduire de moitié le nombre de leurs rapports « d'ici à la fin de l'année 2014 ».

Christine Maugüé, la directrice de cabinet de la garde des sceaux depuis mars 2013, prévient à son tour la ministre dans la soirée, mais entre deux portes, et sans entrer dans le détail : elle n'a pas les rapports, seulement un compte rendu oral. Christiane Taubira, toujours en train de faire trois choses à la fois, l'écoute d'une oreille et ne se souvient même pas qu'on lui ait parlé de cette histoire.

CAFOUILLAGE

Le lundi 3 mars, Christine Maugüé envoie un mail de confirmation à la ministre – et dispose ainsi d'une preuve écrite qu'elle avait informé la garde des sceaux. Il n'est pas bien sûr que Christiane Taubira l'ait lu – elle ne lit souvent ses dizaines de messages que le soir. Ironie du sort, la ministre s'en va justement, ce jour-là, installer en grande pompe le procureur financier au palais de justice. Son cabinet est certain qu'elle ne ment pas quand elle dit qu'elle a appris toute l'histoire dans Le Monde du 7 mars – c'est là en tout cas qu'elle réalise l'ampleur de l'affaire et que le cafouillage commence.

Sur France Info et TF1, lundi 10 mars, la ministre s'enferre peu à peu dans les mensonges et les maladresses. Le coup de massue arrive le mardi soir avec Le Canard enchaîné, qui annonce que le procureur général a envoyé un rapport dès le 26 février.

Christine Maugüé convoque en urgence une réunion de crise le 11 mars à 20 heures, six membres du cabinet et la ministre lisent enfin les fameux rapports. Que Christiane Taubira brandit imprudemment le mercredi à la télévision, alors qu'ils prouvent le contraire de ce qu'elle dit.

La ministre a réaffirmé, le 17 mars, lors d'un déplacement au Canada, sa « totale confiance » à sa directrice de cabinet, qui a, elle, passé une semaine épouvantable. Le piteux épisode serait sans intérêt s'il ne révélait un sérieux manque de flair politique des membres du cabinet, ce qui est déjà une faute. « Ce sont des peintres ! », se désole l'un d'eux. Ce qui n'est pas très aimable pour les peintres.

Rédigé par Philippe NOVIANT

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