Quand on copie on n'innove pas !
Publié le 25 Septembre 2013
Quand on copie sans innover, on ne peut reprocher à l'électorat de privilégier l'original à la copie : c'est une simple question de bon sens. Cette simple question est au coeur du jeu dangereux qu'entretient l'UMP vis à vis des Français actuellement.
L'UMP a, en 2007, réussi à siphonner les voix du FN, car il apportait quelque chose en plus, parmi laquelle le fameux "travailler plus pour gagner plus".
Actuellement, l'UMP, car ayant réussi son coup en 2007, veut le réitérer simplement en utilisant le même discours que le FN. Car ce discours est la seule chose qu'il propose, il a perdu son sens de l'innovation et s'enferme dans un discours profond de division et dans la haine de l'autre. L'électorat potentiel y voit une légitimation des valeurs du FN et préfère donc l'original à la copie.
L'UMP est mort s'il continue dans cette voie suicidaire. Pour le sauver, il lui faut de l'intelligence, intelligence qui fait cruellement défaut à M. Copé. M. Fillon, lui, dispose de cette intelligence mais est bien trop lâche pour pouvoir se couper de l'UMP a vouloir fonder un parti recentré.
En conclusion, avec ces élites, les Français sont dans la panade...
Un article du journal 'Le Monde' daté du 26 Juin 2013
****************
L'UMP remet en question l'efficacité du " front républicain " face au FN
Jean-François Copé a salué la victoire de son camp, mais a reconnu que le score du Front national constituait un " avertissement sérieux "
Une victoire, mais de nombreux motifs d'inquiétude. L'UMP compte un député de plus à l'Assemblée nationale avec la victoire de son candidat lors de la législative partielle en Lot-et-Garonne, dimanche 23 juin. Mais le score élevé du Front national a de quoi préoccuper la droite.
Dimanche soir, l'UMP a tenté de démontrer que le FN était avant tout le problème de la gauche. Plusieurs ténors ont souligné que le candidat du parti d'extrême droite avait engrangé près de 7 000 voix supplémentaires entre les deux tours, malgré l'appel du PS à faire " barrage " au parti de Marine Le Pen. " Le gaucho-lepénisme est une réalité. Le FN est désormais, indiscutablement, un parti qui se nourrit de l'électorat socialiste ", affirme le député Gérald Darmanin (Nord).
De son côté, le président de l'UMP, Jean-François Copé, y a vu la preuve que le front républicain " ne repose sur aucune réalité ", en soulignant que l'électorat socialiste n'avait pas suivi les consignes de ses leaders. Une manière de démontrer que sa stratégie du " ni-ni " (ni FN, ni front républicain), contestée par les modérés, se voit légitimée. " Le front républicain des socialistes a vécu ", a renchéri l'ancienne ministre Valérie Pécresse. Même le fondateur de l'UMP, Alain Juppé, a affirmé, dimanche sur BFM-TV, qu'il n'était " pas sûr " que la stratégie du front républicain pour faire barrage au FN soit " une bonne idée ". " Je me demande même si ça n'alimente pas, d'une certaine manière, la propagande du Front national qui veut mettre l'UMP et le PS dans le même sac - le "tous pourris" - pour s'en dissocier ", explique-t-il.
Le sénateur Roger Karoutchi (Hauts-de-Seine) a jugé de son côté que " le score du FN interroge sur la porosité de tous les électorats et impose une réponse ". Le résultat de dimanche peut en effet inquiéter l'UMP, qui peine à contrer la progression continue de l'extrême droite. Le parti se montre profondément divisé sur l'attitude à adopter. Si tous les dirigeants excluent une alliance, ils se déchirent sur la stratégie pour attirer les électeurs tentés de voter pour le parti lepéniste. Deux camps s'opposent en interne. Pour l'aile droitière, incarnée par Jean-François Copé et les sarkozystes, l'UMP doit investir les thématiques du FN pour contrer son influence. Pour l'aile " modérée ", représentée par François Fillon ou Alain Juppé, l'UMP n'a pas à " courir derrière le FN " et ne doit pas se couper de l'électorat centriste.
Entre eux, le débat est loin d'être tranché. Dimanche soir, Jean-François Copé a vu dans la victoire de Jean-Louis Costes la validation de sa propre stratégie. Le président de l'UMP a jugé que sa ligne de " la droite décomplexée, fière d'elle-même, qui ne s'occupe pas du politiquement correct " portait ses fruits. Pour M. Copé, récupérer les thèmes du FN sans s'allier avec ce parti est la seule manière d'affaiblir le parti frontiste. " Il faut que l'UMP continue d'assumer une ligne politique qui ne soit pas à l'eau tiède, qui ne soit pas dans l'ambiguïté ", a-t-il plaidé.
M. Fillon a tenu un discours inverse, en soulignant que son parti ne devait pas uniquement regarder sur sa droite. " C'est en fédérant largement les forces de la droite et du centre autour de propositions courageuses et crédibles que l'UMP pourra à nouveau s'imposer lors des prochains scrutins locaux ", a fait valoir l'ex-premier ministre. D'autres, tel le sénateur Gérard Longuet (Meuse), ont souligné que l'UMP ne pourrait redevenir attractive sans faire l'inventaire de ses dix années de pouvoir. Le député Hervé Mariton (Drôme), chargé du projet à l'UMP, partage cet avis : " Nous ne suscitons pas d'enthousiasme parce que nous n'avons pas effectué le bilan des années 2002-2012, période pendant laquelle nous n'avons pas livré des résultats totalement satisfaisants. "
L'UMP n'est pas au bout de ses peines avec le FN. A l'approche des municipales, certains candidats du parti nouent des alliances locales avec celui de Marine Le Pen, malgré les menaces d'exclusion. D'ici à 2017, la droite peut craindre de se faire dépasser par le parti frontiste lors des scrutins intermédiaires. La menace est plus grande encore pour les européennes, notamment sur des terres plus favorables au FN comme le Sud-Est. Tous les dirigeants de l'UMP ont conscience du péril qui les menace. M. Copé le premier. Dimanche soir, le président du parti a jugé que le score élevé du FN constituait " un avertissement sérieux ". Au sujet du FN, il avait reconnu le 19 juin, lors du bureau politique de son parti : " Une part de l'avenir de l'UMP est en jeu. "
Alexandre Lemarié