Publié le 14 Juin 2016
Supprimer les classes bilangues sous prétexte que tout le monde n'y a pas accès est une politique idiote et inefficace car elle conduit à un nivellement par le bas de notre éducation, qui est déjà médiocre.
Mais le problème, c'est que la suppression n'est pas de mise partout de la même ampleur ! Ainsi, sous couvert d'égalité, on aboutit à encore plus d'inégalité ! Décidément, on marche sur la tête !
Madame Najat Vallaud-Belkacem démontre là son incompétence la plus complète pour deux raisons :
1. On ne fait pas progresser l'éducation nationale en supprimant des éléments qui marchent sous couvert d'une idéologie égalitariste
2. Si on manque de moyens financiers, il faut le dire et engager la suppression pour tous, ce qui n'est pas fait...
Bref, Najat Vallaud-Belkacem mène une politique totalement illisible où même son idéologie de base est malmenée !
Comment ça s'est passé en clair ? Et bien c'est simple : là où ça a gueulé le plus, on a maintenu les choses en l'état, et ceux qui ont râlé le moins ont dit adieu aux classes bilangues ! Une belle réussite à la Française, pays de râleurs reconnu dans le monde entier !
Madame Najat Vallaud-Belkacem a donc géré ce dossier comme une tocarde de première, bien loin des exigences qui auraient du présider à sa fonction : une honte !
Un article du journal 'Le Monde' daté du 22 janvier 2016
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Les classes bilangues maintenues en partie
A Paris, la totalité de ces sections taxées d'élitisme sont conservées. Ailleurs, beaucoup devraient disparaître
au sein de la communauté éducative, quelques-uns s'offusquent de ce qu'ils perçoivent comme un " rétropédalage politique ". Mais beaucoup, du côté des parents d'élèves notamment, s'en félicitent : une partie des sections bilangues devrait être maintenue à la rentrée 2016 – jusqu'à 70 %, avancent les syndicats d'enseignants, tout en pointant de " très fortes disparités d'un rectorat à l'autre " –,et ce, quoi qu'ait pu déclarer, au printemps, Najat Vallaud-Belkacem en divulguant son projet de " collège 2016 ".
A l'époque, le ministère de l'éducation avait créé la polémique en annonçant que ces dispositifs permettant d'apprendre deux langues dès la classe de 6e, soupçonnés d'élitisme parce que ouverts à une minorité d'élèves (16 %), seraient " rendus obsolètes " par l'apprentissage " par tous " d'une seconde langue vivante dès la 5e, prévu par la réforme du collège.
L'annonce avait résonné défavorablement bien au-delà des cercles d'enseignants : de Jean-Marc Ayrault à Chantal Jouanno, politiques mais aussi intellectuels et économistes s'étaient émus, y compris outre-Rhin, de la suppression d'un " dispositif qui marche ".
Najat Vallaud-Belkacem en avait pris bonne note : très vite, la rhétorique ministérielle s'était recentrée sur le maintien des " bilangues de continuité " proposées en 6e, là où une autre langue que l'anglais est enseignée au primaire. Soit " quasiment nulle part ", ironisaient ses détracteurs.
" Inégalités criantes "
Dix mois ont passé, et les associations d'enseignants de langues, à commencer par les germanistes pour qui l'enjeu est de taille – les trois quarts des bilangues couplent dès la 6e allemand et anglais – reconnaissent que la rentrée 2016 s'annonce " moins pire qu'escompté ". C'est aussi la démonstration qu'entend faire la ministre en présentant, vendredi 22 janvier, une " carte des langues " pour l'année 2016-2017 censée renforcer l'offre linguistique du CP à la 3e, notamment en ZEP.
Reste que la promesse d'un " renforcement " des langues fait rire jaune, sur le terrain. Selon le décompte – encore partiel – réalisé par l'ADEAF, association de professeurs d'allemand, Paris est la seule académie à tirer son épingle du jeu : elle ne renoncera, en septembre, à aucune bilangue. Le rectorat confirme : dans la capitale, seront bien maintenues les 84 sections " allemand-anglais ", mais aussi 24 " espagnol-anglais ", 9 " chinois-anglais ", 7 " italien-anglais ", 5 " portugais-anglais ", 4 " russe-anglais " et 3 " arabe-anglais ". " Partout ailleurs, le recul est net ", regrette Thérèse Clerc, présidente de l'ADEAF. Avec des académies qui s'en sortent mieux que d'autres, comme Montpellier, Nice-Toulon ou Clermont, qui n'enregistreraient " que " de 10 % à 15 % de pertes. Mais celles de Poitiers, Grenoble, Rouen ou Lyon en perdraient de 70 % à 75 %. Lille près de 60 %, Limoges plus de 40 %… Dans l'académie de Caen, il faudra pratiquement faire sans.
Le SNES-FSU, syndicat majoritaire, a lui aussi sorti sa calculatrice : il a d'ores et déjà comptabilisé 65 % de sections supprimées à Lyon… contre 10 % pour Marseille. " Est-ce ainsi que la gauche entend donner les mêmes chances à tous ? ", interroge Mme Clerc. " Les inégalités sont criantes d'une académie à l'autre, mais elles se dessinent aussi entre les départements, voire d'un collège à l'autre, renchérit Jean-Marc Delagneau, président de l'Association des professeurs de langues vivantes (APLV).Ici, on va supprimer des bilangues, là les maintenir, mais cela se fait sans vision pérenne… et sans toujours respecter à la lettre les textes réglementaires. "
Une " souplesse " dont les professeurs osent à peine se plaindre… mais qu'ils ont du mal à s'expliquer. " De nombreux collègues nous annoncent le “décès” de leur bilangue, quelques-uns son sauvetage en tant que “bilangue de continuité”, comme c'est d'ailleurs mon cas, témoigne Isabelle Demariaux, qui enseigne l'allemand près de Saint-Etienne. Mais une collègue a signalé que sa bilangue était maintenue alors qu'aucune école de son secteur ne propose l'allemand : elle n'en revient toujours pas ! "
Parmi les conséquences de ce " bricolage " laissé au bon vouloir des recteurs d'académie, une crainte revient : celle de voir des professeurs se retrouver en " sous-service " – et pas seulement ceux d'allemand si, comme le redoute M. Delagneau, de l'APLV, " toutes les langues, de l'italien au russe, paient un lourd tribut à la réforme ". Pour éviter des suppressions de postes, des professeurs de collège pourraient assurer des heures au primaire. " C'est déjà le cas ", confirme-t-on rue de Grenelle.
Progrès pédagogique ? Recul politique ? Selon que l'on se situe dans le camp des " pro " ou des " anti - " réforme, la réponse varie. " Au nom de l'égalité, on a voulu très vite – trop vite ? – trouver des coupables aux dysfonctionnements d'un système inégalitaire, analyse Frédérique Rolet, du SNES-FSU. Mais le calcul politique était mauvais : ces sections n'ont pas toujours, en matière de ségrégation, le mauvais rôle qu'on veut leur faire jouer. En ZEP, les supprimer peut être contre-productif et faire fuir les bons élèves vers le privé. " En mai 2015, un rapport de l'Ecole d'économie de Paris a poussé à nuancer le procès en élitisme fait aux bilangues : celles-ci s'adressent davantage aux bons élèves qu'aux élèves bien nés.
" Entre l'idéal d'un collège plus équitable et la nécessité de maintenir des conditions d'emploi correctes, il a bien fallu trouver un compromis ", reconnaît Claire Krepper, du syndicat réformiste SE-UNSA. Le paradoxe, confient la plupart des syndicalistes, c'est que, dans bien des endroits, les bilangues pourraient devoir leur survie à cette part d'autonomie – 20 % – contre laquelle les opposants à la réforme demeurent mobilisés. Une nouvelle journée de mobilisation est prévue le 26 janvier.
Mattea Battaglia
Mille écoles en plus pour l'allemand
Si l'on ignore le détail de la " carte des langues " attendue -vendredi 22 janvier, une annonce se dessine : la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud- -Belkacem, -devrait faire savoir qu'un millier d'écoles supplémentaires -enseigneront l'allemand à compter de la rentrée 2016 – ce qui porterait leur nombre à 3 800. Quelque 200 autres écoles -proposeront une autre langue que l'anglais ou l'allemand. Les enseignants d'allemand sont les premiers concernés par la raréfaction des sections bilangues en collège : le dispositif a permis, en dix ans, d'enrayer la chute des effectifs dans leur discipline. Lancées en 2004, ces sections proposent d'étudier dès la 6e, en plus de l'anglais, une autre langue.
Publié le 13 Juin 2016
Human Rights Watch (HRW) dit qu'il ne faut pas faire d'affaires avec les colonies. C'est une bonne chose car les colonies violent les droits de l'Homme.
Les colonies sont illégales car implantées sur un territoire qui n'appartient pas au pays. A ce titre, non seulement le boycott des produits des colonies est juste, mais le boycott des produits Israéliens l'est tout autant, car les colonies bénéficient des aides de l'état d'Israël.
Le boycott est un droit d'expression élémentaire qui doit être protégé à partir du moment où il se fonde sur des raisons claires et motivées. Le droit humanitaire international étant violé par Israël, il est logique qu'Israël soit l'objet d'un boycott économique.
Cet article donne toute une liste de ces abus par ce pays. Le boycott est donc plus que légitime. En attendant, Manuel Valls dénonce ce boycott, avalisant des actions abjectes et intolérables par Israël. Cette position est honteuse et jette un discrédit sur notre politique étrangère en tuant la liberté d'expression et en avalisant une politique intolérable par Israël.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 20 janvier 2016
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Israël : HRW appelle à ne pas faire affaire avec les colonies
Human Rights Watch souligne la responsabilité des entreprises étrangères dans la colonisation
En développant une activité avec ou dans les -colonies israéliennes en Cisjordanie, les entreprises se rendent coupables de violations du droit international. C'est ainsi que se résume le sévère rapport de l'organisation Human Rights Watch (HRW) publié mardi 19 janvier. Il se concentre essentiellement sur la " zone C ", qui se trouve entièrement sous contrôle israélienet représente 60 % du territoire.
" Human Rights Watch n'appelle pas à un boycott des consommateurs contre les entreprises des colonies, mais plutôt à ce que les sociétés se mettent à la hauteur de leurs responsabilités en matière de droits de l'homme en cessant toute activité liée aux colonies, explique le rapport. De plus, les consommateurs devraient disposer de toute l'information nécessaire, par exemple sur l'origine des produits, pour pouvoir prendre des décisions informées. " Cette publication intervient trois mois après la décision de l'Union européenne, adoptée le 11 novembre 2015, d'étiqueter les produits fabriqués dans les colonies, ce qui a provoqué la fureur de l'exécutif israélien. HRW appelle les gouvernements à exclure les produits fabriqués dans les colonies de traitements préférentiels prévus dans les accords de libre-échange avec Israël.
Près de 350 000 juifs vivent en Cisjordanie, sans compter ceux installés à Jérusalem-Est. Il existe près de 100 colonies officiellement reconnues par le gouvernement israélien, ainsi qu'une centaine d'avant-postes, illégaux mais bénéficiant tout de même d'une aide financière et matérielle des autorités. Le gouvernement a classé 90 % des communautés en " zones de priorité nationale ", bénéficiant ainsi de -conditions favorables à l'investissement, avec de fortes subventions publiques. Le rapport note qu'il existe en Cisjordanie 20 zones commerciales israéliennes, couvrant 1 365 hectares. En outre, les colons contrôlent 9 300 hectares de terres agricoles. Près de 55 000 personnes, soit 42 % de la population active dans les colonies, sont employées à l'intérieur même des communautés en Cisjordanie.
Grignotage des terres
Le premier type d'activité étudié est celui relatif à l'édification et au fonctionnement des colonies, des prêts immobiliers aux prestations quotidiennes comme le ramassage des poubelles. Le deuxième concerne les entreprises implantées dans les zones industrielles ou agricoles relevant des colonies, attirées par la main-d'œuvre bon marché, les largesses fiscales ou les ressources naturelles.
Dans les deux cas, HRW souligne que les entreprises facilitent les violations par Israël du droit humanitaire international. Ces violations sont notamment évidentes dans la confiscation des terres appartenant aux Palestiniens, dans l'appropriation des ressources naturelles (eau, pierres), dans les politiques discriminatoires (infrastructures réservées aux colons).
Le premier domaine où les discriminations sautent aux yeux est celui de l'attribution de permis de construire. Selon les propres statistiques de l'Administration civile israélienne en Cisjordanie, entre 2000 et 2012, seuls 210 permis, sur 3 565 demandes palestiniennes, ont été accordés. En revanche, les colons ne cessent de grignoter les terres palestiniennes.
Exemple historique : Ariel. Créée en 1978 sur 462 hectares pour des raisons officielles de sécurité, cette colonie n'a cessé de s'étendre depuis. Trois enclos successifs ont été édifiés, avalant à chaque fois des centaines de mètres supplémentaires de terres agricoles palestiniennes. Selon HRW, les secteurs de la banque, de la construction et de l'immobilier participent tous à leur niveau aux violations du droit international, en permettant l'installation de nouvelles familles de colons sur ces terres expropriées.
Le deuxième domaine étudié est celui des infrastructures. HRW cite l'exemple des décharges. L'une des plus importantes est située sur des terres confisquées dans la vallée du Jourdain. Construite sans étude de l'impact environnemental, elle ne dessert que les colons et des zones d'habitation à l'intérieur d'Israël. En revanche, les Palestiniens ont bien du mal à obtenir le droit d'en creuser.
L'ONG se penche aussi sur le cas des carrières de pierres. Les colonies en ont développé onze. Aucune autorisée pour les Palestiniens, dans la zone sous administration israélienne, soit un manque à gagner annuel estimé à 241 millions de dollars par la Banque mondiale. Les carrières palestiniennes produisent le quart des pierres ramassées par les carrières israéliennes. Lorsqu'elles poursuivent leurs activités sans autorisation, elles risquent de se voir confisquer leurs équipements et de devoir payer une forte amende.
Enfin, HRW met en exergue la discrimination dont souffrent les travailleurs palestiniens dans les colonies. La Cour suprême israélienne a eu beau rejeter en 2007 l'idée d'un système juridique double, en demandant l'application du droit du travail israélien à ces employés palestiniens, le gouvernement n'a jamais appliqué cette décision. Dès lors, ces travailleurs ne bénéficient pas de droits sociaux élémentaires et sont payés en dessous du salaire minimum. Le ministère des affaires étrangères israélien a regretté, mardi, un rapport " politisé ", qui " compromet la vie de milliers de Palestiniens et décourage de rares exemples de coopération ".
Piotr Smolar
Valls envisage des mesures anti-boycott
Le premier ministre français, Manuel Valls, a de nouveau -dénoncé, lundi 18 janvier, les campagnes visant en France les produits israéliens menées par le mouvement BDS (boycott, désinvestissement et sanctions). Devant les Amis du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), il a estimé que " les pouvoirs publics - devaient - changer d'attitude " vis-à-vis des manifestations organisées par ce mouvement, qui participent selon lui d'un " climat nauséabond ". " On voit très bien comment on est passé de la critique d'Israël à l'antisionisme et de l'antisionisme à l'antisémitisme ", a-t-il souligné, sans cependant en évoquer l'interdiction, que le CRIF demande. – (AFP.)
Publié le 10 Juin 2016
On sait foncièrement comment réduire le chômage dans notre pays. Cependant, nos politiques ne font rien car ils savent que ce qu'il faut faire déplaira à la majorité de la population.
Quel est le but d'un homme politique ? Se faire aimer pour se faire réélire et continuer à se faire payer à ne rien faire ? Ou engager des mesures pour l'intérêt général, mesures qui risquent de ne pas être appréciées et pouvant mener à des sanctions dans les urnes, sanctions aboutissant à la perte d'un emploi confortable ?
Nos élus ont choisi car nos concitoyens ont préféré des menteurs et des bonimenteurs à des personnes agissant dans l'intérêt général.
En attendant, on gaspille toujours autant d'argent à rémunérer des incompétents et des mesurettes économiques en ne prenant pas nos responsabilités.
Il est temps de voter pour de véritables gestionnaires provenant de la société civile, même si ces gestionnaires engagent des mesures qui ne plairont pas à court-terme. Car à long-terme, gérer un pays avec rigueur ne peut qu'amener à la réussite économique de notre pays.
Il faut donc suivre les recettes qui ont marché ailleurs et les reproduire en France. Il faut agir vite car plus on attend, plus la note sera salée à l'arrivée. Nous avons voté pendant 30 ans pour des incompétents qui n'ont pas su gérer un budget : il est temps que le citoyen réagisse et renvoient à leurs chères études ces politiques incapables.
Car ce ne sont pas les indemnités prud'hommales qui sont la cause de notre marasme économique : quand un patron embauche, il ne le fait que parce qu'il considère qu'il a un besoin pérenne ! Les indemnités prud'hommales pèsent donc beaucoup moins que les charges dont il devra s'acquitter tous les mois !
Il faut aussi savoir taper du poing sur la table en donnant à notre éducation le but de faire entrer les citoyens sur le marché de l'emploi ! Elle ne le fait que trop peu, car elle est enfermée dans une logique trop souvent idéologique déconnectée des besoins de la société. Notre éducation coûte donc trop cher pour des résultats médiocres. Il faudra savoir réorienter cette formation vers son but principal. L'apprentissage est une piste, mais pas la seule.
Nos politiques doivent changer la vision générale de l'entreprise. Trop souvent, le patron est vu comme un voyou, un parvenu, alors qu'il est un acteur économique essentiel, aussi essentiel que peut l'être le cadre ou l'ouvrier.
De plus, c'est un fait que l'assurance chômage ne favorise pas la reprise d'un emploi : quand, lors d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), un salarié, bien dédommagé, peut avoir, en prime, 100% de son salaire net pendant un an, où est l'intérêt pour lui de rechercher un job le plus rapidement possible ?
Notre système est une usine à gaz contre-productive. Il a été favorisé par des politiques lâches qui n'ont jamais su agir au nom de la lutte contre le chômage. On a eu de beaux discours, de belles paroles, qui ont abouti à des dépenses inefficaces, mais jamais de véritables plans dont on savait que certains étaient impopulaires.
On dit, dans cet article, que la révolution se fera à 20% de chômage. C'est faux : elle se fera quand les politiques couperont les indemnités chômages car l'argent ne sera plus là. Notre dette se monte à 100% du PIB, à 200%, la catastrophe sera proche...
Un article du journal 'Le Monde' daté du 19 janvier 2016
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Contre le chômage, on n'a pas tout essayé !
Depuis quarante ans, la France multiplie les plans pour l'emploi, sans grande efficacité. Tour de piste de six tabous nationaux, qui sont autant de voies pour sortir du statu quo
Le président de la République doit présenter, lundi 18 janvier, de nouvelles mesures pour, enfin, " inverser la courbe du chômage ", comme il s'y était engagé. Une fois de plus, pourrait-on dire, tant les plans se succèdent depuis plusieurs décennies pour lutter contre ce fléau : politiques de relance de la demande par la dépense, augmentation du niveau d'études, emplois aidés, emplois jeunes, aides aux entreprises sous la forme d'une diminution de charges, formation des chômeurs, développement de l'apprentissage…
Et pourtant, malgré ce déploiement considérable de moyens, avec 10,6 % de sa population active sans emploi en janvier, la France ne parvient pas à résorber le chômage. Parmi les grands pays occidentaux, c'est aujourd'hui l'un des seuls à ne pas avoir réussi à le faire baisser durablement. Alors, que se passe-t-il ? De nombreux économistes se sont penchés sur le sujet pour tenter de comprendre d'où vient cette spécificité française.
La démographie n'est pas étrangère à la situation : " Le chômage en France est élevé de manière structurelle ", affirme Stéphane Carcillo, professeur associé au département d'économie de Sciences Po. " Le maximum a été atteint en 1997, avec 10,8 % de chômage, et là on est à 10,6 %. On est très rarement descendus au-dessous de la barre des 8 %. " Pourquoi ? " En France, il arrive chaque année 30 % de jeunes de plus sur le marché du travail qu'en Allemagne ", souligne Michel Abhervé, professeur associé à l'université de Paris-Est-Marne-la-Vallée. Ce phénomène se double d'un autre élément majeur : les Français partent – ou devraient partir – à la retraite de plus en plus tard. Au-delà, les experts sont globalement d'accord pour dire qu'il ne sert à rien de dépenser " plus ", mais qu'il faut dépenser " mieux ", et qu'il est possible d'agir sur certains leviers.
Abaisser le coût du travail
" Aujourd'hui, en France, le coût du travail au niveau du salaire minimum est encore ennemi de l'emploi ", tranchent Pierre Cahuc et André Zylberberg, respectivement directeur du laboratoire de macroéconomie du Centre de recherche en économie et statistique (CREST) et directeur de recherche émérite au CNRS. Selon l'OCDE, le salaire minimum brut était, en 2013, le plus élevé des pays membres après le Luxembourg : 10,6 dollars (9,7 euros) l'heure contre 7,85 au Royaume Uni et 9,69 en Allemagne. Certes, de très nombreux dispositifs sont déjà venus alléger le coût du travail pour les entreprises : exonérations de charges, CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi), pacte de responsabilité… N'en déplaise à ceux qui dénoncent les " cadeaux " ainsi faits aux entreprises, les allégements de charges " doivent être poursuivis et amplifiés tant que le salaire minimum détruit des emplois ", ajoutent les deux chercheurs.
Autres pistes : " Subventionner certaines embauches ", créer un impôt négatif sur les bas salaires ou redistribuer du revenu par le biais du RSA (revenu de solidarité active). Faute de quoi, le SMIC peut avoir des conséquences opposées à celles recherchées, puisqu'il accroît les inégalités en empêchant l'accès à l'emploi, notamment pour les chômeurs les moins qualifiés (50 % des demandeurs d'emploi n'ont pas le bac).
Yannick L'Horty, professeur d'économie à l'université Paris-Est-Marne-la-Vallée, va plus loin : non seulement le coût du travail est un frein à l'embauche, mais il s'ajoute " à l'insécurité sur le coût d'une éventuelle séparation ". A cet égard, la volonté manifestée par le ministre de l'économie, Emmanuel Macron, d'encadrer le montant des indemnités prud'homales va plutôt dans le bon sens. Notons d'ailleurs que la complexité juridique du contrat de travail – y compris des conditions de sa rupture – reste un obstacle à l'accès à l'emploi.
Mieux cibler la formation
Former 500 000 chômeurs, comme le prévoit François Hollande ? Si tant est que ce soit réalisable, les économistes sont sceptiques sur l'efficacité d'une telle mesure. Jamais, pointent-ils en effet, le niveau global d'éducation d'une génération n'a été aussi élevé, et pourtant le chômage n'a jamais été aussi fort.
Certes, le lien est établi entre le niveau d'études et la capacité à entrer sur le marché du travail. Mais encore faut-il que les formations correspondent à un besoin, ou encore qu'elles répondent à l'évolution des métiers, ce qui est loin d'être toujours le cas en France, comme le démontre l'économiste Mathilde Lemoine dans son rapport pour la fondation Terra Nova (Entrer et rester dans l'emploi, un levier de compétitivité, un enjeu citoyen, juin 2014, Fondation Terra Nova).
Stéphane Carcillo, lui, fait le constat que la formation coûte extrêmement cher : 30 milliards d'euros, trois fois plus que le budget total de l'emploi. Pour quel résultat ? " On ne sait pas très bien où va cet argent, le système n'est pas du tout évalué ", souligne le chercheur. " Il est généralement plus efficace d'intégrer ces personnes dans l'emploi en réduisant le coût de leur travail ", jugent MM. Cahuc et Zylberberg.
Les préconisations vont toutes dans le même sens : réorienter les dépenses publiques de formation vers les très jeunes enfants, dans les populations les plus défavorisées, en interaction avec le milieu familial ; et ensuite vers les programmes ciblés, avec un suivi long et coûteux des bénéficiaires, ce qui suppose d'en finir avec le saupoudrage des aides. Et, pourquoi pas, " laisser les entreprises former les gens en fonction de leurs besoins, comme aux Etats-Unis ", comme le remarque Stéphane Carcillo.
Réellement valoriser l'apprentissage
Depuis Raymond Barre, le premier à l'avoir mis au menu en 1979, rares sont les gouvernants qui n'ont pas mis en avant l'apprentissage comme l'une des clés de l'emploi des jeunes. Effectivement, l'apprentissage se révèle relativement efficace : il permet d'améliorer d'environ 10 % l'insertion et l'intégration des jeunes sur le marché du travail.
Mais la comparaison avec l'Allemagne, sans cesse montrée en exemple, trouve ses limites. D'abord parce que les tensions sur le marché du travail et le vieillissement de la population outre-Rhin font que les entreprises y ont besoin d'embaucher et de former des apprentis. Ensuite parce que, dans les pays où l'apprentissage fonctionne bien, les référentiels de diplômes et les formations sont organisés par les entreprises et plus tournées vers les aspects techniques qu'en France.
Les professionnels sont beaucoup plus impliqués dans le processus et, d'ailleurs, les jeunes passent trois fois plus de temps dans l'entreprise qu'en France. Ainsi, " en Allemagne, le jeune est un investissement pour l'entreprise, alors qu'en France, quand ils pensent apprentissage, beaucoup de patrons pensent en réalité coût du travail ", déplore Bertrand Martinot, économiste, ancien délégué à l'emploi et à la formation professionnelle.
L'image de l'apprentissage en France, malgré les coûteux efforts déployés pour en faire la promotion, reste mauvaise : il continue à résulter d'une orientation par l'échec, alors qu'en Allemagne ce sont plutôt des bons élèves qui sont amenés dans cette voie. Le rôle de l'éducation nationale est ainsi pointé du doigt : peu soucieuse de valoriser l'apprentissage, l'institution préfère investir dans les lycées professionnels.
Laisser plus de place aux nouveaux acteurs
Les files de taxis bloquant le périphérique parisien pour s'opposer à l'arrivée de nouveaux acteurs en est un exemple frappant : lorsqu'il s'agit d'économie, la France est malthusienne. " Les entreprises installées empêchent les entreprises jeunes de se créer et de croître ", constate Francis Kramarz, directeur du CREST, professeur de sciences économiques à l'Ecole nationale de la statistique et de l'administration économique et à Polytechnique.
Pourtant, la France regorge de start-up. Le problème n'est donc pas celui de l'initiative, mais celui de la croissance. " Or, poursuit Francis Kramarz, ce ne sont pas les toutes petites entreprises qui créent des emplois, mais les entreprises jeunes appelées à grossir ou à mourir. " Le manque de concurrence participe de cet assèchement : " Un certain nombre de métiers souffrent de blocages corporatistes, ce qui réduit les emplois potentiels ", constate Stéphane Carcillo, qui souligne qu'" augmenter la concurrence ne coûte rien ". Des progrès sont accomplis dans ce domaine depuis quelques années, mais il reste encore beaucoup à faire dans certains secteurs.
Rendre l'assurance-chômage plus incitative
Au risque de soulever l'ire des syndicats, plusieurs experts n'hésitent pas à avancer l'hypothèse que l'assurance-chômage est l'une des causes du maintien d'un chômage élevé en France. Non seulement la durée maximale d'indemnisation (24 mois sans dégressivité, 36 mois pour les seniors) est l'une des plus élevées au monde, mais encore n'encourage-t-elle pas assez la reprise d'activité. " Il apparaît que la France n'a pas un système de sanctions particulièrement sévère en cas de refus d'offre d'emploi ou de formation, notamment en comparaison des pays d'Europe du Nord ", conclut Pierre Cahuc. " Les gens ne devraient pas pouvoir tout refuser ", affirme de son côté Francis Kramarz, qui estime que ce problème " a été résolu en Allemagne avec les lois Hartz - adoptées entre 2003 et 2005 - ". Quant à l'arsenal de mesures (prévention, accompagnement…) qui doit permettre d'amortir les plans sociaux, l'économiste le trouve " plus néfaste qu'autre chose, car ces mesures nuisent à la pro-activité des salariés ".
L'idée n'est pas de démanteler l'assurance-chômage mais de mieux l'organiser et la répartir. En effet, elle ne bénéficie aujourd'hui qu'à un chômeur sur deux, car elle exclut les jeunes qui n'ont jamais travaillé et les seniors arrivés en fin de droits. Le dispositif pourrait aussi tenir compte du contexte global, par exemple en raccourcissant la durée d'indemnisation quand la situation économique s'améliore.
Simplifier et évaluer les dispositifs
Au fil des années et des plans, les dispositifs de lutte contre le chômage forment un système d'une extrême complexité, illisible. Et malgré l'existence du Conseil d'analyse économique, du Conseil d'orientation pour l'emploi, du Conseil économique social et environnemental et autres institutions chargées d'évaluer les politiques publiques, " on assiste, depuis quarante ans, à un va-et-vient de mesures sans aucune évaluation digne de ce nom ", affirment Pierre Cahuc et André Zylberberg. C'est d'autant plus regrettable que certaines mesures peuvent se révéler contre-productives. Comme le cas des emplois aidés dans le secteur non marchand, in fine " catastrophiques " pour les jeunes : deux ans après, les bénéficiaires ont moins de chances d'être dans l'emploi que les autres !
Les acteurs eux-mêmes (y compris les quelque 30 000 conseillers de Pôle emploi) s'y perdent. " Aujourd'hui, reconnaît Bertrand Martinot, pourtant ancien délégué à l'emploi et à la formation professionnelle, si un patron vient me voir, je suis incapable de lui donner le coût de son apprenti. " Une simplification drastique des aides s'impose, de même qu'un " arrêt sur image " pour analyser les dispositifs existants, conserver ou généraliser ceux qui fonctionnent et supprimer les autres.
Alors, va-t-on, en France, prendre le problème du chômage à bras-le-corps et s'attaquer, enfin, aux vraies difficultés ? Les experts ne semblent pas entrevoir le bout du tunnel. " On a trouvé un équilibre social qui peut durer encore quelques années, constate Bertrand Martinot. La preuve, la société n'a pas explosé. " Francis Kramarz va plus loin : " Les gens se bougeront quand on aura 20 % de chômage. D'ici là, il n'y a pas de raison que les élites ou la classe politique, qui ne sont pas touchées, sortent de leur indifférence. " Yannick L'Horty, lui, estime que " l'on n'a pas encore atteint le fond de la piscine " et rappelle qu'il a fallu que l'Irlande atteigne, en 1987, un taux de 20 points de chômage environ pour mettre sur pied un " pacte national ".
Béatrice Madeline
Publié le 9 Juin 2016
Il ne sert à rien de vouloir produire des diplômés en masse, encore faut-il que le marché du travail soit capable de les absorber ! Ne pas mettre la charrue avant les boeufs, doit donc rester notre crédo : d'abord favoriser la pérennité de nos entreprises, ensuite axer notre formation pour continuer à leur fournir de la main d'oeuvre qualifiée.
Las, vouloir que 60% d'une classe d'âge soit diplômée du supérieur ne sert à rien si on n'a pas fait d'études sur ce qu'ont besoin les entreprises.
Le diplôme doit servir à avoir un emploi, pire, les études et les formations globales doivent servir à ce but !
Il vaut mieux avoir un titulaire d'un CAP employé, qu'un titulaire d'un Bac+5 au chômage : c'est une simple question de bon sens !
Mais le bon sens et l'intelligence échappent souvent à nos politiques qui, agissant souvent par populisme et démagogie, s'engagent dans une voie du 'toujours plus' quitte à être dans une position très éloignée de la réalité.
Vouloir former des diplômés, c'est bien, les faire bosser, c'est mieux : nos politiques seraient bien avisés de se remémorer ce simple fait !
Un article du journal 'Le Monde' daté du 25 Septembre 2015
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Le diplôme moins protecteur qu'auparavant
Poursuivre des études supérieures ne garantit pas une entrée sans encombre sur le marché du travail
Faire des études, et après ? Une étude du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq) publiée jeudi 24 septembre rappelle que poursuivre des études supérieures ne garantit pas une entrée sans encombre sur le marché du travail. C'est même de moins en moins le cas. Ce rappel sonne comme un coup de semonce, alors que l'Etat vient de fixer de nouveaux objectifs éducatifs : le 17 septembre, le président de la République a souhaité que 60 % d'une classe d'âge soit diplômée du supérieur (contre 44 % aujourd'hui) d'ici à 2025.
La veille, son secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur, Thierry Mandon, se réjouissait de voir la France basculer plus vite que prévu dans la " société de la connaissance " en accueillant cette année 65 000 étudiants de plus à l'université.
Mais après ? En 2013, le Céreq a interrogé un échantillon des 369 000 jeunes sortis en 2010, avec ou sans diplôme, de l'enseignement supérieur. Entrés sur le marché du travail deux ans après le déclenchement de la crise économique de 2008, les diplômés du supérieur accusent trois ans plus tard un taux de chômage de 13 %. C'est 4 points de plus qu'en 2007 pour ceux qui étaient sortis en 2004.
En outre, comme dans l'enseignement scolaire, les origines sociales pèsent lourd sur les études. Plus on monte dans le cursus, plus les enfants de cadres sont nombreux. Ils sont 26 % parmi les diplômés de brevet de technicien supérieur (BTS, bac + 2), 51 % en master (bac + 5) et jusqu'à 67 % en doctorat (bac + 8). Et l'alternance, qui s'est beaucoup développée dans le supérieur, n'échappe pas à la règle. Jusqu'à bac + 4, il y a plus d'enfants de cadres parmi les alternants qu'à bac + 5, où les familles favorisées sont par ailleurs surreprésentées.
" Surdiplomation artificielle "
L'étude montre également qu'un jeune sur quatre n'a obtenu aucun diplôme. Les plans gouvernementaux adoptés par la droite puis par la gauche pour améliorer la réussite en licence n'y font rien. En revanche, l'impulsion gouvernementale à la poursuite d'études donne, elle, des résultats. En 2010, près d'un tiers des étudiants obtient un diplôme de niveau bac + 5 ou plus. Ils n'étaient qu'un quart quelques années plus tôt.
Pour les détracteurs de cette politique, c'est pure folie. Dans une note parue en juillet, la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol), un cercle de réflexion libéral, dénonce " une surdiplomation artificielle ". " Le nombre de bac + 5 délivrés est deux à trois fois supérieur à ce que le marché du travail est en mesure d'absorber, écrit l'auteur, Julien Gonzalez. Les conséquences sont préoccupantes : frustration des jeunes diplômés et de leur famille, dévalorisation des diplômes, renchérissement du coût de l'enseignement supérieur, emplois moins qualifiés non pourvus… " Les mises en garde de la sociologue Marie Duru-Bellat dans son livre L'inflation scolaire (Seuil, 2006), sont également connues.
Et pourtant, le diplôme demeure très protecteur. Si les diplômés de l'enseignement supérieur connaissent un taux de chômage de 13 % trois ans après, il est de 26 % pour ceux qui n'ont pas dépassé le secondaire, et de 50 % pour ceux qui sont sortis du système éducatif sans diplôme.
Par ailleurs, il existe de grandes différences au sein même du supérieur. La seule licence protège mal du chômage. Le master beaucoup mieux. A ce niveau, le taux de chômage tombe à 10 % et même à 4 % pour les écoles d'ingénieurs. Quant aux docteurs, seuls 6 % sont sans emploi.
Les auteurs de l'étude du Céreq, Julien Calmand, Boris Ménard et Virginie Mora, n'occultent pas la question de l'utilité de la hausse du niveau de diplôme. " Entre les générations 2004 et 2010, la création d'emplois de cadres a été très forte, indique Boris Ménard. Il y a donc un potentiel, même si la capacité du marché de l'emploi à absorber ces diplômés est plus lente que l'élévation du niveau d'études. "
Bertrand Martinot n'est pas inquiet. Economiste spécialiste de l'emploi, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, auteur de Pour en finir avec le chômage (Fayard, 2015), il confie n'avoir " pas le moindre doute " sur le fait que les jeunes qui poussent jusqu'à bac + 5 trouvent un emploi de cadre. " Les systèmes économiques s'adaptent aux qualifications des personnes, dit-il. Si la France dispose de beaucoup de matière grise, elle développera des activités économiques de haut niveau : centres de recherches, technologies de pointe, finances, sièges sociaux… L'ajustement peut prendre du temps. Mais le chômage que connaissent ces jeunes est surtout dû à la crise de 2008. "
Benoît Floc'h
Publié le 8 Juin 2016
Décidément, en matière d'incompétence, la SNCF est très largement au-dessus du lot ! Elle mérite, elle aussi, un prix ! Assurément le prix de la boite la plus incompétente de France gérée par le plus incompétent des PDG, en la personne de M. Guillaume Pépy dont la tocardise aigüe n'est plus à démontrer !
La dernière en date ?
On rémunère un type à rester chez lui et on le paie près de 5000 Euros par mois ! Si, ça, ce n'est pas de la tocardise aigüe, c'est quoi ?
En attendant, les accidents se cumulent sur les lignes, les morts tombent à Pau, à Brétigny, à Colmar ! On prend comme excuses le manque de moyens pour rénover les voies, mais dans le même temps on dilapide l'argent à payer des gens à ne rien foutre !
L'incompétence de la SNCF est sans limite mais elle s'en fout puisque le Ministre des transports est aux abonnés absents et ne dit rien !
Par ce simple exemple on montre que l'incompétence gangrène la SNCF, mais aussi le ministre des transports par son manque d'action...
Dans ce dossier, entre M. Guillaume Pépy et M. Alain Vidalies, Ministre des transports, un point commun : l'incompétence ! Et une action à mener pour chacun d'eux : leur montrer le chemin de la sortie !
Deux articles sur le placardisé de la SNCF...
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SNCF : l'employé placardisé distingué par "Le Courrier picard"
Rémunéré depuis douze ans 5 000 euros par mois, Charles Simon vient d'être élu "Saint-Quentinois de l'année 2015" par les internautes.
PAR LE POINT.FR
Publié le 02/01/2016 à 10:18 | Le Point.fr
C'est non sans fierté que Charles Simon l'annonce dans un courriel, ce samedi 2 janvier 2016 : l'employé placardisé de la SNCF, dont l'affaire avait été révélée par Le Point.fr, vient d'être élu « Saint-Quentinois de l'année 2015 » par Le Courrier picard. Rappelez-vous ! Rémunéré depuis douze ans 5 000 euros par mois, Charles Simon, un ingénieur des Mines, était sans nouvelles de son employeur. À la suite de la révélation du dossier sur notre site internet, la SNCF lui a trouvé une nouvelle affectation.
« Je reprends une activité dans un placard à Paris le 4 janvier, un travail de stagiaire, d'analyse documentaire ou de réunion managériale. J'ai prévenu le Défenseur des droits. Je ne lâche pas », précise-t-il dans une interview au Courrier picard . N'hésitant pas à se comparer à Edward Snowden, il réclame toujours le statut de lanceur d'alertes et demande le respect de la loi de 2013 qui les protège.
Interpellant Xavier Bertrand, le nouveau président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Charles Simon lui propose de faire « de la politique autrement en commençant par lutter contre la corruption, les fraudes, les détournements et les gabegies d'argent public ». Tout un programme !
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Région > Saint-Quentin
SAINT-QUENTIN Charles Simon, le «placardisé», Saint-Quentinois de l’année 2015
PUBLIÉ LE 01/01/2016
GUILLAUME CARRÉ
Il se décrit comme un lanceur d’alerte. Le Saint-Quentinois, employé de la SNCF, a été surmédiatisé au cœur de l’été en racontant toucher 5 000 € pour rester chez lui.
Les internautes du Courrier picard ont choisi Charles Simon comme étant la personnalité de l’année 2015. Le placardisé le plus célèbre de France revient sur une seconde partie d’année mouvementée, où il a été chahuté par son employeur, la SNCF. Depuis la fin de l’année 2002, quand l’ex-cadre a dénoncé des manœuvres de corruption au sein de Geodis, la filiale transport de la SNCF, il a été placé à l’ombre.
Votre première réaction sur votre élection « personnalité de l’année 2015 » du « Courrier picard » ?
D’abord, je remercie tous ceux ayant voté pour moi, ça me fait quelque chose. J’ai vraiment cru que les gens se désintéresseraient de la politique, de la corruption et de l’argent public. Ça me fait de la peine pour Lucile Maziarz (classée 2e), je lui dédie ce titre. C’est une chouette fille qui s’est battue aussi contre la maladie, elle le méritait plus que moi.
Que s’est-il passé depuis que votre histoire est sortie dans la presse ?
J’ai pris des coups. Aujourd’hui, on ne tue plus les gens, on les discrédite. C’est la SNCF qui a lancé des pièces confidentielles à des journalistes à leur botte, des choses malsaines ont été colportées. La mise au placard, c’est la dépression ou le suicide. On m’a volé ma vie professionnelle. Des gens m’ont appelé pour m’insulter, je ne suis pas un profiteur. Pas un élu, une loi, une institution n’est venu me défendre alors que j’ai juste fait mon devoir de citoyen.
Vous aviez rencontré Xavier Bertrand, en septembre. Vous n’épargniez pas non plus le maire dans vos déclarations successives…
J’ai été un peu opposant (il l’a qualifié dans ses mails et courriers « d’Iznogoud », ndlr), mais j’ai d’abord eu une grande écoute. Je lui ai remis le rapport que j’avais transmis au procureur national financier ainsi qu’à la Cour des comptes. Il m’a dit « Comment on peut régler ça ? Il est hors de question d’étouffer l’affaire. » Depuis, il a peut-être fait quelque chose, mais je n’en sais rien.
Vous aviez rencontré la directrice des ressources humaines de la SNCF, l’entretien avait été houleux, avec du sang sur les murs…
J’avais posé mes lunettes sur la table. J’ai donné un coup de poing, j’ai saigné. La seule candidature légale, c’était le poste de contrôleur général de la SNCF. Lors d’une réunion, on se fout de moi. On me propose de vendre des TGV d’Alstom aux États-Unis. Mon père, juif, a été déporté dans des camps dans des trains appartenant à la SNCF. Et je devrais jouer le commercial et défendre l’image de la SNCF aux États-Unis ?
Aujourd’hui, qu’en est-il ?
Je reprends une activité dans un placard à Paris le 4 janvier, un travail de stagiaire, d’analyse documentaire ou de réunion managériale. J’ai prévenu le défenseur des droits. Je ne lâche pas.
Vous demandez quoi exactement ?
Je demande que la loi sur les lanceurs d’alerte, promulguée le 6 décembre 2013 soit appliquée.
Et qu’attendez-vous en cette nouvelle année 2016 ?
Le combat continue, on ne va pas lâcher ; la corruption atteint un niveau fou. Aujourd’hui, j’ai honte pour mon pays. Nous sommes quelques-uns en France à être connus et à en prendre plein la gueule. Nous ne lâcherons pas.
Le résultat des votes : 1er : Charles Simon (300 voix) ; 2e : Lucile Maziarz (222 voix) ; 3e : Chloé Ottini (100 voix) ; 4e : Caroline Cambon (57 voix) ; 5e : Dominique Dubus (24 voix) ; 6e Luc Féton (18 voix) ; 7e :
Jessika Martins-Baltar (3 voix).
Publié le 7 Juin 2016
Très clairement, M. Claude Onesta, nous donne une leçon d'éducation dans son interview.
Sa leçon d'éducation est claire : "Tu es intégré à une équipe et sans l'équipe tu n'es rien. Tu as peut-être du talent, mais sans les autres, ton talent ne sert à rien !"
Ces valeurs devraient être enseignées au sein de l'éducation nationale tant elles sont indispensables à tous les niveaux, à tous les emplois et à toutes les entreprises.
M. Claude Onesta est un modèle de DRH où les enseignements sont clairs et mis à profit d'un seul but : faire gagner l'équipe.
Le seul point noir c'est que M. Claude Onesta ne comprend rien à la politique ! La politique est l'art de servir ses concitoyens et de respecter l'intérêt général. Exactement les valeurs que ce Monsieur prône ! Alors quand je lis "Qu'est-ce qui fait qu'on ne parle jamais de politique, ou de religion, qu'on ne se préoccupe pas de l'obédience ou de la couleur de l'un ou de l'autre ?", ça me fait un peu tiquer... Un peu tiquer car c'est quand même plus qu'hasardeux de confondre politique et religion !
A sa décharge, vu le niveau de nos politiciens, je ne peux lui jeter l'opprobre totalement : tout cela milite, une fois de plus, pour un renouvellement de nos élites parmi la société civile et non pas dans le vivier Science-Po et ENA qui n'a su fournir que des tocards depuis 30 ans...
En tous cas, une interview qui montre bien que les performances sportives peuvent être efficaces pour peu que l'on a de fortes valeurs morales.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 16 Janvier 2016
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CLAUDE ONESTA
" La performance, en soi, on s'en fout "
Pour le sélectionneur de l'équipe de France, qui défend son titre européen en Pologne à partir du 15 janvier, la clé de la réussite est la transmission entre des générations de joueurs talentueux
Théo Derot, Ludovic Fabregas, Benoît Kounkoud, Nedim Remili : ces joueurs âgés de 18 à 23 ans dont les noms ne vous disent rien, censés représenter l'avenir du handball français, vont devoir en -assurer le présent un peu plus tôt que prévu. Contraint par l'avalanche de forfaits parmi ses cadres – notamment William Accambray, Xavier Barachet ou Jérôme Fernandez –, Claude Onesta a retenu une brochette de jeunes pousses pour l'Euro en Pologne, où les Bleus défendent leur titre à partir de vendredi 15 janvier. L'occasion d'évoquer avec le sélectionneur de 58 ans la question essentielle de la transmission et des équilibres au sein de l'équipe de France.
Vous avez dû, cette fois-ci, faire appel à plus de néophytes que par le passé. Trop pour gagner l'Euro ?
On est un peu bousculés dans nos habitudes, parce que ces nouveaux arrivants vont être amenés à donner tout de suite des choses que les autres ont eu le temps de construire. Il risque d'y avoir une forme d'instabilité qui peut nous fragiliser, on n'est pas sûrs d'arriver au bout. Mais il faut veiller à ce que la difficulté d'une compétition comme l'Euro, associée au manque de maîtrise de l'équipe, ne dégrade pas la relation des gens entre eux. La performance, en soi, on s'en fout. Je m'en fous, moi, qu'on finisse huitième de l'Euro. Je préfère finir huitième et avoir continué à construire et améliorer un truc, plutôt que sixième avec un groupe qui commence à se tirer dessus. Ce qui m'intéresse, c'est que parmi les jeunes il y en ait deux ou trois qui deviennent des postulants réels pour les Jeux olympiques.
La clé des succès en série des Bleus -réside-t-elle dans ce renouvellement permanent de l'effectif ?
Les résultats sur la durée sont dus au talent des joueurs, et on a vu l'été dernier - en 2015, la France a été sacrée championne du monde chez les moins de 19 ans et les moins de 21 ans - que la machine continuait à produire des éléments de grande qualité. Mais entre la grande qualité qu'on a chez les jeunes et l'efficacité qu'il faut avoir au niveau senior, il y a toute une phase de transition qui, jusqu'à maintenant, a été menée avec beaucoup de lucidité.
Comment ?
Le fait qu'on ne mette pas les jeunes immédiatement en danger, qu'on ne les mette pas vraiment en concurrence, que la construction de l'équipe se fasse de manière feutrée et raisonnée, à mon avis, participe à son efficacité. Il ne suffit pas d'être français pour devenir un extraterrestre. Kentin Mahé, par exemple, était déjà avec nous lors de la préparation des Jeux olympiques de Londres - en 2012 - , et il a déjà fait une ou deux compétitions sans avoir beaucoup de responsabilités - l'Euro 2014, en tribunes, et le Mondial 2015, avec un temps de jeu réduit - . Il connaît parfaitement le niveau international et le fonctionnement de l'équipe de France. Alors le jour où vous lui affectez un peu plus de responsabilités, il ne tombe pas du troisième étage, il n'y a pas de rupture ni d'affolement.
Les jeunes joueurs soulignent aussi tous l'accueil et l'encadrement qu'ils reçoivent de la part des anciens…
Un jeune joueur, c'est quoi ? C'est quelqu'un qui va essayer d'intégrer une équipe mythique composée de gens qui sont, pour la plupart, des modèles pour lui. Quand on arrive et qu'on voit travailler Nikola Karabatic, Thierry Omeyer ou les autres, forcément, il y a un effet d'aspiration vers le haut. Mais on a aussi réussi à construire un modèle de transmission qui permet au jeune d'être pris en charge par l'ancien, ce qui est assez surnaturel dans le monde du sport où, en théorie, le jeune est un prédateur en puissance pour l'ancien.
Nous, staff de l'équipe de France, avons accepté de partager avec les joueurs une forme de co-construction du projet, dont ils sont devenus des acteurs. Ils ont réussi à accéder à une forme d'autonomie dans leur fonctionnement, et, dans cette autonomie, il y a la volonté d'accueillir les jeunes, parce qu'ils sont indispensables pour continuer à régner.
Quel rôle joue le sélectionneur dans l'intégration des nouveaux talents ?
Karabatic, c'est un bel exemple. Quand il est arrivé en 2002, les journalistes en ont fait la star immédiate. En gros, c'était le passage de témoin de Jackson Richardson à Nikola Karabatic. Mais les joueurs qui étaient là depuis trois ou quatre ans, qui réalisaient déjà les performances que ne faisait plus Richardson, et que ne faisait pas encore Karabatic, les Didier Dinart, les Bertrand Gille, les Jérôme Fernandez, vous croyez qu'ils allaient accepter de gagner les matchs sur le terrain et de se faire voler la lumière ?
Mon rôle a été de remettre les choses en ordre, et Karabatic, la première année, il n'a pas mis un pied sur le terrain. Au Mondial 2003, tous les jours, on me disait : " Alors, aujourd'hui, il joue ? " Non, pas besoin. Il a joué zéro minute. Si je l'avais traité comme une star, en le mettant sur le terrain, en le protégeant de tout, en excusant ses échecs, les autres n'auraient eu qu'une envie, le tuer.
A ceux qui débarquent, vous -prononcez un grand discours sur l'état d'esprit de l'équipe de France ?
Il n'y a pas de grand discours, mais dès les équipes de jeunes, on essaie de dire, en gros, qu'il n'y a pas de petite star ici. Et moi, je vais être dérangeant avec le nouveau, plutôt que de l'accueillir à bras ouverts. Tous les jours, je vais lui dire ce qui lui manque pour être légitime dans cette équipe. Pas forcément sur le terrain, mais dans le comportement, la façon de vivre avec les autres, la façon d'écouter les autres. Au bout d'un moment, que se passe-t-il ? Puisque moi je suis exigeant et dérangeant, ce jeune, qui peut être déstabilisé par moi, va être entouré par les autres joueurs.
On parle de " génération Y ", où les mecs arrivent, jouent des coudes, n'en ont rien à foutre de ce qui s'est passé avant, mais si un vieux sent qu'il est mis en danger par un jeune, dès que j'ai le dos tourné, il ira lui foutre des coups pour bien lui expliquer que le patron, ici, c'est lui. A partir du moment où je fais l'inverse, et où l'emmerdeur, c'est moi, les autres ont plutôt tendance à récupérer le jeune et à le prendre en charge. Cette forme de compagnonnage existe parce que l'on fait en sorte que le jeune ne soit pas là pour concurrencer le cadre.
Ça n'arrive jamais qu'un jeune -débarque en équipe de France et joue des coudes ?
Non. Parce que si c'est le cas, moi, je le désosse. Il y a une règle de vie, qui est l'acceptation de l'autre. Ta différence n'est pas l'essentiel de ce que tu apportes. L'essentiel, c'est ta capacité à construire avec les autres, ta capacité d'intégration. Si tu ne mets en avant que ce qui te différencie, on n'a pas besoin de toi. On a besoin de gens qui s'associent. Ta différence, on va l'accepter à partir du moment où tu auras établi ta capacité de fusion avec les autres.
On n'entend jamais parler d'accroc au sein de l'équipe, ce qui semble -inconcevable…
L'accroc, c'est quoi ? C'est le moment où chacun va être centré sur lui-même et voir l'autre comme un danger. Ici, les gens ont compris qu'en s'associant, ils étaient plus forts. Au moment où chacun pourrait s'agacer de l'autre parce qu'il parle fort ou qu'il est un peu envahissant, il va se dire que ça ne sert à rien, ça va perturber le bon fonctionnement du groupe, et ce n'est pas l'essentiel puisqu'on est en train de construire ensemble, sur le terrain, quelque chose de bien plus conséquent. Ma vigilance, c'est ça. C'est pour ça que je ne vois plus des joueurs, je vois des hommes. Leur aspect " joueur " ne m'intéresse plus. Il n'y a jamais d'accrochage parce qu'on a réussi à imprimer comme essentiel ce type de fonctionnement.
Il n'y a jamais d'accrochage parce que les joueurs savent qu'au moindre écart Claude Onesta leur mettra des claques ?
Peut-être en partie. Mais si ce n'était que la peur de la claque, ça ne durerait pas. Qu'est-ce qui fait que dans un vestiaire sportif on ne se tue pas ? Qu'est-ce qui fait qu'on ne parle jamais de politique, ou de religion, qu'on ne se préoccupe pas de l'obédience ou de la couleur de l'un ou de l'autre ? Dans la vie sociale, la notion de communauté s'est évaporée, le système qu'on a construit sépare les gens, parce qu'on pense qu'en les séparant on va mieux les maîtriser, et tout le monde finit par être crispé, et par essayer de tuer l'autre pour survivre. Le vestiaire sportif est un endroit où la notion de fraternité est encore une réalité. La fraternité, ça ne veut pas dire qu'on s'aime tous et qu'on se doit tout. Ça veut dire que l'autre n'est pas un problème, qu'il est potentiellement une solution. Le sport est une forme d'harmonie, ce sont des gens qui, ensemble, vont composer une œuvre dont les éléments pris séparément n'auraient pas de sens.
Propos recueillis par Henri Seckel
Publié le 6 Juin 2016
Les magistrats de la Cour de cassation ne sont pas contents, et, à priori, à juste titre...
On leur enlève, en effet des prérogatives sous principe de la lutte contre le terrorisme. On se pose la question " Quelles défaillances ou quels risques l'autorité judiciaire présente-t-elle, qui justifieraient que l'Etat préfère l'éviter lorsqu'il s'agit de la défense de ses intérêts supérieurs ? ". Celle-ci est légitime. Après tout, la défense de l'intérêt général est-elle moins bien réalisée, la défense de l'Etat est-il moins bon quand l'autorité judiciaire en a la charge ?
Dans tous les cas, les principes de droits doivent toujours être mis en regard par rapport à la défense de l'intérêt général et à la sécurité du citoyen...
C'est clair, c'est posé.
M. Louvel pose la question " Pourquoi la justice est-elle ainsi évitée ? ". Force est de constater que l'on a du mal à répondre à la question...
De plus, on alloue moins de moyens à la justice, alors pourquoi ? Perte de confiance ? Due à quoi ? On ne sait pas... La justice ne serait pas plus efficace si elle était mieux armée d'un point de vue des moyens ?
Bref, on en viendrait presque à reconnaître que les juges ont raison... jusqu'à ce que on lise la petite dépêche en fin d'article, qui est éloquent !
Jugez vous-même !
Le tribunal a relaxé trois hommes chez qui on a découvert 235 grammes de cocaïne, 96 grammes d'héroïne et un pistolet de calibre 11,43 mm !
Et après on nous fait de beaux discours en jouant les pleureuses ? Franchement, ils ne manquent pas d'air à la Cour de cassation ! Donc, au vu de ces faits, je ne vais pas pleurer la mise à l'écart des instances judiciaires, quand on voit ce qu'elle fait quand elle a la main !
Cette main-mise du politique sur la justice est donc juste et devra être remis en cause car la justice aura appris à juger !
Fermez le ban !
Un article du journal 'Le Monde' daté du 16 janvier 2016
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Lois antiterroristes : le cri d'alarme des juges
Lors de la rentrée solennelle de la Cour de cassation, les magistrats ont déploré une mise à l'écart de la justice
Sous les ors de la Cour de cassation et les capes de fourrure de rentrée solennelle, le verbe reste nécessairement policé. Le cri d'alarme lancé jeudi 14 janvier par les deux plus hauts magistrats de France, Bertrand Louvel, premier président de la Cour, et Jean-Claude Marin, procureur général près la Cour, n'en prend que plus de force. Ils s'inquiètent de la place laissée à la justice par le gouvernement.
Bien sûr, il y a l'état d'urgence. Mais il y a plus. Après la loi renseignement votée à la veille de l'été et la loi sur l'état d'urgence du 20 novembre, les intentions du gouvernement dans son projet de loi sur le crime organisé et la procédure pénale semblent marquées par la défiance. " Quelles défaillances ou quels risques l'autorité judiciaire présente-t-elle, qui justifieraient que l'Etat préfère l'éviter lorsqu'il s'agit de la défense de ses intérêts supérieurs ? ", a interrogé M. Louvel dans son discours, prononcé sous les yeux de Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, et de Christiane Taubira, ministre de la justice. " Gouvernement, Parlement, Conseil constitutionnel ont convergé pour ne pas désigner le juge dans ces lois récentes ", a-t-il constaté.
Deux discours " courageux "
Habile, M. Louvel souligne que c'est d'abord à la justice de s'interroger et éventuellement de se remettre en question, mais il en appelle néanmoins à un débat de société : " Pourquoi la justice est-elle ainsi évitée ? "
M. Marin, peu enclin aux rébellions, n'a pas été en reste dans son allocution de rentrée. " Face aux défis et aux enjeux des temps présents, il peut être une tentation, une facilité et, pourquoi pas, pour certains, une opportunité de modifier notre ordre juridique par des réformes qui n'auraient que l'apparence d'une réponse appropriée aux périls qui nous guettent. Or, la petite musique de notre justice judiciaire, si essentielle à l'existence même de notre état de droit, apparaît parfois bien peu audible quand résonnent les coups donnés à la démocratie ". François Hollande, qui pouvait se targuer d'avoir restauré, avec les gouvernements Ayrault et Valls, la dignité des juges après la présidence de Nicolas Sarkozy, en est pour ses frais.
Virginie Duval, présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM), le syndicat majoritaire, souligne le " courage " de ces deux discours qui " posent les bonnes questions ". Même réaction du côté du Syndicat de la magistrature (à gauche). Clarisse Taron, sa nouvelle présidente, se réjouit de ce rappel sur " la nécessité du judiciaire comme garant des libertés ". " On entend souvent des discours hors sol et éloignés de nos préoccupations, ce n'était pas le cas ce matin. "
Cette inquiétude institutionnelle se manifeste après une série d'alertes sur les moyens dévolus à la justice. Plusieurs tribunaux ont récemment annoncé devoir réduire le nombre des audiences, faute de magistrats. La Conférence nationale des procureurs a décidé, à la veille de Noël, de suspendre des activités " périphériques et chronophages " que la chancellerie impose. Le procureur général près la Cour de Cassation ne s'est pas privé, jeudi, de rappeler que " nos procureurs sont quatre fois moins nombreux que dans la moyenne des pays européens, ont des compétences plus vastes et sont moins rémunérés ".
Au moment où le gouvernement a commencé la consultation sur le prochain projet de loi destiné à renforcer les moyens de la police et des parquets dans la lutte contre le crime organisé et le terrorisme, ainsi qu'à renforcer les garanties des justiciables dans la procédure pénale, le président de la haute cour bat en brèche toute idée de gouvernement des juges. " Le chiffon rouge du gouvernement des juges n'est en réalité agité que pour faire obstacle à l'accomplissement démocratique d'une véritable séparation des pouvoirs ", prévient M. Louvel, en fonctions depuis l'été 2014.
Une nouvelle fois, il s'est inquiété des " nuances d'appréciation " qui peuvent surgir avec le Conseil d'Etat, l'institution faîtière de l'ordre administratif, en particulier sur " la définition du périmètre et de l'étendue de la liberté individuelle, qui est cœur de la mission constitutionnelle de l'autorité judiciaire ". Une pierre dans le jardin de Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d'Etat, lui aussi présent à cette audience solennelle.
La présidente de l'USM voit dans ces nuances l'une des motivations du projet de loi. " Le judiciaire ne fait pas ce qu'on veut, donc on va le faire nous-mêmes ", décrypte-t-elle au sujet des mesures d'assignation à résidence et de contrôle administratif que les préfets pourront décider, hors état d'urgence, à l'encontre des personnes de retour de Syrie ou ayant l'intention de s'y rendre, sans qu'il y ait matière à poursuites judiciaires.
Le syndicat FO Magistrats dénonce pour sa part " une stratégie délibérée de poursuivre une entreprise de marginalisation des juges d'instruction, des parquets et des juges de l'application des peines engagée depuis plusieurs années, en les plaçant sous une surveillance et un contrôle de plus en plus étroits des préfets ". A défaut d'un gouvernement des juges, c'est une rébellion qui est à craindre.
Jean-Baptiste Jacquin
Premières annulations de perquisitions
La chambre des comparutions immédiates du tribunal correctionnel de Grenoble, présidée par la présidente du TGI, a jugé illégales, mercredi 13 janvier, trois perquisitions. Il s'agit des premières annulations depuis l'instauration de l'état d'urgence. Les ordres de perquisition signés par le préfet de l'Isère mentionnaient les adresses, à Grenoble et Echirolles, mais pas les noms des personnes visées. Or il s'agissait d'immeubles. Le tribunal a relaxé les trois hommes qui étaient poursuivis à la suite de ce qui avait été découvert. L'un d'eux, détenu depuis le 15 décembre, a été libéré. La police avait trouvé chez lui 235 grammes de cocaïne et 96 grammes d'héroïne. Un pistolet de calibre 11,43 mm avait été trouvé chez un autre.
Publié le 3 Juin 2016
Pour lutter contre le chômage, nos politiques ne doivent faire qu'une seule et unique chose : écouter ceux qui créent l'emploi, in fine, écouter les patrons...
Il faut donc que les politiques acceptent leur incompétence pour écouter, prendre des notes et agir dans le sens fourni par les patrons. Si on ne convainc pas les patrons, ça ne marchera pas, car la décision d'embauche ne passe que par eux...
Ainsi, il faut cesser de dilapider l'argent à tout va dans des plans de formation trop peu conséquents. L'éducation nous coûte suffisamment d'argent alors pourquoi ne pas former des gens à acquérir un emploi alors que l'éducation doit être faite dans ce but principal ?
Il faut donc en cesser avec de la complexité administrative qui tue l'emploi. A force de vouloir protéger à tout va, ce, contre le patronat, on tue l'emploi et on arrive à la situation que l'on voulait éviter !
Il faut aussi baisser les charges, en particulier pour les emplois les moins qualifiés, ce, afin de pouvoir répondre à la concurrence internationale. Les aides à l'embauche doivent être fortement limitées car elles n'offrent pas suffisamment de visibilité.
De plus, et ce n'est pas nouveau, les 35h agissent trop souvent comme un boulet pour, là aussi, lutter efficacement contre la concurrence due à la mondialisation.
Le contrat de travail agit comme un rempart particulièrement dur à franchir entre les gens qui ont un emploi et les autres. Il faut donc le rendre modulaire afin de le rendre beaucoup plus souple, en particulier, là aussi, vis à vis des emplois les moins qualifiés, ceux étant les plus concurrentiels.
Les indemnités prud'homales sont un faux sujet, comme l'est l'apprentissage qui doit, au contraire, être pleinement exercé par l'éducation nationale.
On le voit, il reste un gros boulot, en particulier vis à vis de la mentalité des syndicats, mais aussi de la population en général, ou le mot de patron est trop souvent associé au méchant qui licencie. On oublie trop souvent que sans patron, de même que sans salarié, il n'y a pas d'emplois...
Un article du journal 'Le Monde' daté du 16 Janvier 2016
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Sur l'emploi, les patrons réclament un " électrochoc "
Lundi 18 janvier, François Hollande présentera un plan d'urgence contre le chômage
Il s'agira d'un " plan d'urgence " pour l'emploi. Rien de moins. Lundi 18 janvier, François Hollande devrait présenter devant le Conseil économique, social et environnemental, les détails des mesures annoncées lors de ses vœux aux Français, le 31 décembre 2015. -Objectif : enrayer enfin la progression du chômage, qui touche au total plus de 5,4 millions de personnes. Et ainsi, occuper le terrain sur le front économique, l'une des principales préoccupations des Français, à peine plus d'un an de l'élection présidentielle.
Sur le terrain, l'intention est bien accueilli par les chefs d'entreprise. " Toute prise de conscience de la nécessité de s'intéresser à l'emploi est à saluer ", relève Anne-Charlotte Fredenucci, à la tête du groupe Deroure, une PME fa-miliale du Maine-et-Loire qui conçoit et fabrique des ensembles câblés, comme les commandes de vol du Rafale.
Les pistes pour l'heure évoquées par l'exécutif – 500 000 formations supplémentaires pour les chômeurs, une (nouvelle) prime à l'embauche pour les TPE-PME, et un élargissement de l'accès à l'apprentissage – peinent toutefois à convaincre, alors que le ministre des finances, Michel Sapin, a indiqué, jeudi 14 janvier, qu'un coût de 2 milliards d'euros évoqué pour ce nouveau plan emploi n'était " pas loin de la vérité ".
" Concurrence déloyale "
" Ce n'est pas à la hauteur de l'enjeu. Un plan de formation, c'est très bien, mais cela reste homéopathique. C'est d'un électrochoc dont le pays a besoin ! ", martèle Bruno Grandjean, le PDG de Redex, un fabricant de machines-outils installé à Ferrières-en-Gâtinais (Loiret) et Senonches (Eure-et-Loir).
" Mon principal problème pour créer davantage d'emploi, c'est la complexité administrative ", -insiste Mme Fredenucci. " Nous -venons de passer les 300 salariés et nous connaissons une forte croissance. Mais compte tenu des obligations que cela implique – comme le renforcement de la base de données économique et sociale - qui renseigne les représentants du personnel sur l'état de l'entreprise - –, si j'étais en difficulté, je préférerais rester à 299 plutôt que 302 ! ", admet la dirigeante, qui a recruté une trentaine de personnes en 2015.
Autre grief récurrent : les baisses de charges. Dans une tribune parue le 10 janvier dans le Journal du dimanche, les présidents du -Medef, de l'Association française des entreprises privées (AFEP) ou encore de CroissancePlus, réclament une exonération totale de cotisations sociales patronales durant deux ans pour toute nouvelle embauche dans les petites entreprises, et une exonération sociale totale pour tout recours à un alternant (apprenti ou contrat de professionnalisation).
Des mesures, selon eux, plus li-sibles que les aides à l'embauche. " Quand j'embauche un jeune ingénieur, il met en moyenne trois ans à être complètement opérationnel. Ce n'est pas une prime qui va décider de mon choix ", indique M. Grandjean. " C'est la baisse des charges qui donnerait à notre pays de la compétitivité à long terme ", confirme Philippe Petitcolin, le directeur général du motoriste Safran, l'un des poids lourds du CAC 40, qui emploie près de 42 000 personnes dans l'Hexagone.
Dans les TPE, les artisans ont des préoccupations plus concrètes encore. A la tête d'une petite entreprise de rénovation parisienne, Olivier (qui a souhaité garder l'anonymat) n'a pas renouvelé les trois CDD qu'il employait en 2015. " Notre principal problème pour nous développer, et donc embaucher, c'est la concurrence déloyale des travailleurs des pays de l'Est, Pologne, Roumanie, Bulgarie, qui se bradent pour 50 euros la journée, alors qu'un gars déclaré nous coûte environ 22 euros de l'heure ", déplore ce quadragénaire, qui aimerait " les mêmes bases sociales pour tous ".
Les aménagements du contrat et du temps de travail font également partie des doléances des chefs d'entreprise. " En tant que sous-traitant industriel, j'aimerais que mes salariés puissent venir plus de 39 heures durant une semaine, quand un client me demande d'urgence une centaine de pièces, puis leur donner un ou deux jours la semaine suivante. Mais notre convention collective, métallurgie, nous demande de prévoir ces pics et creux de charge très longtemps à l'avance ", regrette Mme Fredenucci, qui rappelle que, " dans nos métiers, un client peut tout à fait aller chercher un fournisseur en Tunisie ou au Mexique si nous ne pouvons pas livrer ".
Dans leur lettre commune, les organisations patronales plaident pour " un contrat de travail agile ", " prévoyant des motifs de rupture liés à la situation de l'entreprise ou la réalisation d'un projet ". " Le contrat de travail est un facteur qui nous asphyxie. Ce qu'a fait Matteo Renzi en Italie - avec sa réforme du travail en 2015 - , en prévoyant des droits du salarié qui augmentent avec l'ancienneté, me semble une piste intéressante ", abonde M. Petitcolin, chez Safran. " En France, on a préféré le maxi-chômage aux mini-jobs ", tacle M. Grandjean.
Relance de l'apprentissage
Pour l'heure, le sujet demeure tabou pour les syndicats comme pour l'exécutif. En revanche, le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse, également appelé de leurs vœux par les patrons, reste d'actualité. Censurée par le Conseil constitutionnel en août 2015 au motif qu'elle constituait une rupture d'égalité entre grandes et petites entreprises, la mesure est au menu des travaux de la ministre du travail, Myriam El Khomri, qui planche pour début mars sur une réforme du code du travail.
Seule la relance de l'apprentissage est unanimement saluée par les chefs d'entreprise. " Mais au-delà des mesures prises, il y a aussi un problème culturel : cette filière reste une voie de garage en France, il est donc difficile de trouver des candidats motivés ", souligne M. Grandjean, qui emploie une quinzaine d'apprentis sur ses 250 salariés. " J'ai eu un apprenti plombier en 2015 : il ne voulait poser que des sanitaires neufs, et surtout pas se mouiller ou se salir les mains… ", déplore Olivier, l'artisan parisien.
Certaines entreprises ont pris le taureau par les cornes. Safran, qui emploie 3 000 apprentis, envisage d'ouvrir cette année, avec plusieurs de ses sous-traitants (Mecachrome, Aubert et Duval…), sa propre école de formation dans l'Essonne.
Reste que les nouvelles lois ne régleront pas tout. " Les syndicats aussi doivent évoluer, remarque M. Petitcolin. En 2014, nous avons eu besoin de fermer un des centres de recherche et développement dans notre branche sécurité en raison de la chute du prix des cartes à puces. Nous avons choisi l'Allemagne, les négociations syndicales nous ont pris trois mois et la mise en œuvre de l'accord, neuf mois. En France, deux ans après, nous y serions encore. "
Audrey Tonnelier
7 000
C'est le nombre de TPE qui ont bénéficié de l'aide à l'embauche de 4 000 euros (sur deux ans) pour le recrutement d'un premier salarié en CDI ou en CDD de plus de douze mois, selon les chiffres du ministère du travail. Cette mesure faisait partie du plan annoncé par -Manuel Valls en juin 2015 pour stimuler l'embauche dans les PME et TPE. Le gouvernement envisagerait de mettre en place une nouvelle prime de 2 000 euros en 2016, pour l'embauche d'un salarié payé jusqu'à 1,3 smic par une PME, selon Reuters.
Publié le 2 Juin 2016
On pourrait se dire qu'il n'y a rien de mieux qu'un créateur de start-up pour savoir ce qu'il faut faire pour embaucher...
Voilà donc M. Jean-David Chamboredon, porte parole de la net économie et défenseur du véritable entrepreneuriat face à nos politiques qui ne comprennent rien à l'économie.
Qu'a-t-il fait ? Il le dit lui-même : " Nous sommes à l'origine du dispositif incitatif voté en 2013 sur les plus-values de cession et sur la réforme des actions gratuites qui redonne à ce régime son caractère attractif ". Super ! Ca sert à quoi ? A récupérer du pèze pour l'investisseur quand il revend sa boite et à récupérer du pèze quand une start-up progresse ou quand elle est introduite en bourse... Pour l'emploi, pour l'instant on repasse...
Quelles sont ses autres idées ? "l'extension du crédit d'impôt recherche (CIR), ce dispositif fiscal qui permet de réduire l'impôt sur les sociétés en fonction des dépenses de recherche engagées.". Pèze encore, pèze toujours...
Quoi d'autre ? "Il faut étendre le CIR à l'innovation.". Ok, c'est mieux, mais le CIR coûte une blinde à la France...
Mais encore ? " L'épargne salariale devrait être mobilisable pour le capital-risque. ". Ok. Mais il n'y aurait pas une idée sur la formation ou autre qui permettrait au start-up d'être pointues vis à vis de l'international ?
On y croit tout à coup par la phrase : "Le nouveau patron de France Digitale défendra également des mesures incitant les patrons de start-up à embaucher." ! Super de l'embauche !
Alors, concrêtement, ça donne quoi ? " Il faut réduire les préavis de départ et plafonner les indemnités prud'homales " ! Super ! On lui demande de dire comment il embauche et lui dit comment on se sépare des gens !
Bref, passez votre chemin, ce gars, il pense à se faire des thunes et encore des thunes à monter une boite pour la revendre et que ça ne lui coûte pas un rond en plan social...
Merci M. Jean-David Chamboredon ! On sait déjà que si l'avenir de la politique doit passer par des entrepreneurs, on sait aussi que ça ne pourra pas passer par vous et qu'il ne faut pas compter sur votre personne pour monter le futur géant de la nouvelle-économie en France !
Un article du journal 'Le Monde' daté du 15 Janvier 2016
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Les créateurs de start-up en campagne pour 2017
Jean-David Chamboredon, coprésident de France Digitale, veut peser sur la présidentielle
En 2012, il était devenu le porte-parole des " pigeons ", ce mouvement qui avait dénoncé des mesures fiscales jugées " anti-start-up " que François Hollande voulait faire passer dans le premier budget de son quinquennat. Devant la bronca des entrepreneurs, le gouvernement avait fini par reculer. Quatre ans plus tard, Jean-David Chamboredon, dont la nomination à la tête de France Digitale a été officialisée mercredi 13 novembre, espère poursuivre son combat. Cheville ouvrière du fonds d'investissement ISAI créé par Pierre Kosciusko-Morizet, ce polytechnicien de 52 ans vient porter au sein de cet influent lobby du numérique la voix des investisseurs, au côté d'Olivier Mathiot (PriceMinister), chargé des entrepreneurs.
Depuis 2012, France Digitale n'est pas resté inactif auprès des pouvoirs publics. " Nous sommes à l'origine du dispositif incitatif voté en 2013 sur les plus-values de cession et sur la réforme des actions gratuites qui redonne à ce régime son caractère attractif ", défend-il.
Il espère désormais porter des propositions de France Digitale lors de la prochaine élection présidentielle en 2017. " Nous allons collecter les idées de nos membres ", dit l'investisseur, qui a déjà son idée sur la question. Au cœur de ses requêtes, l'extension du crédit d'impôt recherche (CIR), ce dispositif fiscal qui permet de réduire l'impôt sur les sociétés en fonction des dépenses de recherche engagées. " Il faut étendre le CIR à l'innovation. Car on peut faire de la recherche dans le design, l'usage ou les modèles économiques. Or, aujourd'hui, la définition du CIR est devenue arbitraire, décidée par des experts du ministère de la recherche ", explique Jean-David Chamboredon. Alors qu'existe un crédit d'impôt innovation, ce dernier juge son montant ridiculement faible et plaide pour une " fusion " des deux dispositifs.
Paris doit " accélérer "
Le nouveau président de France Digitale est quand même conscient qu'en période de disette budgétaire il est politiquement impossible de demander une rallonge du CIR, qui coûte déjà 6 milliards d'euros par an à l'Etat. " On peut imaginer d'appliquer des plafonds aux grandes entreprises françaises, qui touchent la plus grosse part ", dit-il. De fait, parmi les principales bénéficiaires du CIR, figurent Sanofi, Thales, Renault ou Safran.
Car Paris doit " accélérer " pour maintenir son rang face à Londres ou Berlin. " A Londres, le capital-risque a augmenté de 130 % en 2015, contre une hausse comprise entre 50 % et 100 % en France ", explique-t-il. Problème selon lui, la communauté des business angels, qui compte surtout Xavier Niel (fondateur de Free et actionnaire à titre personnel du Monde), Marc Simoncini (ex-Meetic) ou Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée), est " trop petite ". " L'épargne salariale devrait être mobilisable pour le capital-risque. "
Le nouveau patron de France Digitale défendra également des mesures incitant les patrons de start-up à embaucher. " Il faut réduire les préavis de départ et plafonner les indemnités prud'homales ", dit-il. Enfin, il sera attentif à toute régulation entravant les nouveaux acteurs du Web, comme Uber ou Airbnb.
Sandrine Cassini
Publié le 1 Juin 2016
Cet article le montre superbement bien : non seulement on n'a pas tout essayé en matière de lutte contre le chômage, mais on ne le fera pas tant qu'on gardera toujours les mêmes profils pour nos politiques !
La cause est donc entendue : si le chômage est si haut, c'est parce que nos politiques sont des incompétents en la matière !
Rien de bien étonnant à ça : de gauche comme de droite, ils sont tous sortis des mêmes écoles, ont donc suivi les mêmes formations qui les poussent à faire montre de populisme et de démagogie, ce qui est un frein pour lutter contre le chômage...
Cette démagogie et populisme à deux balles portent comme procédure de mettre en place les 35h qui sont de véritables freins pour lutter efficacement contre le chômage. De la même manière quand des gens jugent que des contrats pas aussi protégés que les autres forment la précarité, il faut savoir garder le cap des réformes et être courageux en ne cédant pas aux caprices des manifestants ! Il faut, au contraire, savoir dire à ces mêmes manifestants que la précarité principale est le chômage. En ce sens, Dominique de Villepin a échoué comme ont échoué tant de monde avant lui...
Il faut savoir rester fort vis à vis des mouvements sociaux car aucun mouvement n'est efficace pour lutter contre le chômage. Les mouvements sociaux ne proposent rien, ils ne savent que s'opposer. Il faut donc garder le cap coûte que coûte et savoir fixer sa route pour arriver au but que l'on s'est fixé et ce but doit toujours être l'intérêt général en n'oubliant jamais qu'il n'est pas la somme des intérêts particuliers.
Nos politiques actuels ont échoué car ils se disent que s'ils ne plaisent pas à la population, ils perdront leur mandat. C'est une politique lâche et pleutre qui ne les sert pas car l'inaction et les actions ratées ne les serviront pas...
Le renouvellement de nos élites est donc urgent et doit faire place à des gens courageux qui sauront mener les réforme à leur terme.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 15 Janvier 2016
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Sur le front de l'emploi, des échecs à répétition
Trente-neuf ans après le premier pacte de Raymond Barre, François Hollande détaille, lundi 18 janvier, son plan d'urgence pour l'emploi au Conseil économique, social et environnemental. Le rendez-vous a un air de déjà-vu. On ne compte plus, depuis 1977, les dispositifs testés à droite et à gauche pour faire baisser le chômage : exonérations de cotisations sociales, contrats aidés, développement de l'alternance. N'en jetez plus, la coupe est pleine !
Pour ce que l'on en sait, l'arsenal des mesures bricolé par l'exécutif pour assurer cette fameuse " inversion de la courbe ", sans laquelle le président de la République aura du mal à prolonger son bail à l'Elysée, est des plus classiques : formation de 500 000 chômeurs aux métiers d'avenir, incitations à l'embauche dans les PME, effort supplémentaire en faveur d'un apprentissage qui n'avait pas la cote au début du quinquennat.
Le ministère du travail ayant prévu initialement la formation de 150 000 demandeurs d'emploi en 2016, l'effort supplémentaire porte sur 350 000 chômeurs particulièrement fragiles. Les former aux métiers du futur (numérique et environnement) et dans les secteurs en tension est une bonne chose, même si la dimension " traitement statistique " de l'opération est évidente. Pôle emploi fera ainsi passer plusieurs centaines de milliers de personnes de la catégorie A (sans emploi), ce baromètre gouvernemental du chômage, à la catégorie D des demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche. Un rêve à l'approche de l'élection présidentielle de 2017 !
Au demeurant, quelques mesures de plus ne changeront pas la face du marché du travail, dans un pays où quatre décennies d'expérimentations ont donné peu de résultats. La France est un des pays d'Europe où le chômage baisse le plus lentement, même quand la conjoncture s'améliore. Et ce n'est pas seulement dû à l'augmentation de sa population active. Les jeunes peinent à trouver un emploi stable, les seniors à garder le leur. Le marché du travail reste désespérément double avec ses " insiders " protégés et ses " outsiders " abonnés à la précarité.
" Dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé ", avait déclaré, dépité, François Mitterrand, en 1993. Cette année-là, alternance oblige, Martine Aubry avait transmis les clefs du ministère du travail au RPR Michel Giraud (1929-2011), en annonçant que le cap des 3 millions de chômeurs venait, pour la première fois, d'être franchi. On peut comprendre le pessimisme de l'ancien président. De là à lui donner raison, il y a un pas qu'il faut se garder de franchir.
peur des débordements sociaux
Non, la France n'a pas tout essayé ! Mais ses majorités successives se sont régulièrement arrêtées en chemin. La droite rêvait, en 2007, de jeter les 35 heures aux orties. A peine élu, Nicolas Sarkozy avait incité son premier ministre, François Fillon, à opter pour un détricotage tranquille. Pas question, estimait-il, de courir le risque de mettre dans la rue des dizaines de milliers de personnes, comme Dominique de Villepin l'avait fait, en 2005, avec son contrat nouvelles embauches, un CDI réservé aux PME, assorti d'une période de " consolidation " de deux ans et d'une possibilité de rupture simple. La droite et la gauche n'ont pas oublié que, en 1995, Alain Juppé avait provoqué l'un des mouvements sociaux les plus durs et les plus longs de la Ve République, en annonçant une réforme des régimes spéciaux de retraite et qu'il y avait perdu son poste de chef du gouvernement.
Toutes les tentatives d'assouplissement du code du travail – la dernière, pourtant prudente, est celle du ministre de l'économie, Emmanuel Macron – sont, à un moment ou à un autre, limitées dans leur ambition par la peur des débordements sociaux. Si l'on ajoute à cette crainte, partagée par tous les politiques, le souci, récurrent à gauche, de ne pas froisser les syndicats et de les associer à des réformes dont, fréquemment, ils ne veulent pas, on comprend mieux l'échec de la " flexisécurité " à la française. L'idée d'offrir de la souplesse aux entreprises, tout en garantissant aux travailleurs des protections attachées à leur personne et non à leur poste, a, pourtant, permis aux pays scandinaves, Danemark en tête, de progresser sur le terrain du social et de l'emploi.
En France, la faiblesse et le conservatisme des partenaires sociaux compliquent la donne. Les syndicats n'y sont ni assez représentatifs ni assez solides pour savoir à quel moment ils peuvent prendre le risque de l'innovation sociale et du compromis, et quand ils doivent dire non. Circonstance aggravante, selon Mathieu Plane, de l'Observatoire français des conjonctures économiques, les réformes et les politiques sont trop souvent contracycliques. " Les Allemands ont réformé leur marché du travail quand ils avaient de la croissance. Nous, nous menons tout de front : la consolidation budgétaire et les réformes structurelles ", analyse-t-il. Ce défenseur d'un " keynésianisme raisonnable " cite volontiers l'exemple des Etats-Unis : le marché du travail y est flexible, mais l'interventionnisme est fort sur les terrains budgétaire, monétaire et du change pour soutenir la croissance. On ne peut en dire autant de la zone euro.
En somme, l'emploi, en France, serait doublement pénalisé : par les faiblesses nationales et par celles de la zone euro.
par claire guélaud
Publié le 31 Mai 2016
Il faut en revenir aux fondamentaux dans cette affaire, ce, sans céder aux émotions et sentiments.
- Quand un salarié travaille, il est payé. Il se déplace pour travailler et être au service de son patron. En échange de quoi, il reçoit donc un salaire en fin de mois.
- C'est le patron qui décide, dans les limites imposées par le Code du travail, de la bonne marche de son entreprise. C'est lui qui décide de l'orientation de son entreprise et lui qui décide des personnes qu'il recrute et pourquoi il les recrute.
- Le patron a pour devoir de gérer correctement son entreprise et ne pas se servir dans la caisse. Il engage des licenciements s'il juge qu'il y a trop de salariés dans son entreprise. Il le fait dans les limites que lui impose le Code du travail.
Ces bases posées, qu'est-ce qui justifie la séquestrations de personnes, séquestration qui est punie pénalement ?
Rien, car, en France, on ne se fait pas justice soi-même et un syndicaliste, pas plus qu'un patron, n'est au-dessus des lois.
Si Goodyear a mal agi, c'est à la justice de le dire, et à personne d'autre ! La séquestration de personnels, quoique compréhensible, n'est absolument pas tolérable...
Séquestrer des personnes pendant 30h, c'est grave, très grave et 9 mois ferme pour cela, ce n'est pas absurde. C'est une peine qui est à la hauteur du préjudice.
C'est une décision juste car personne ne peut se rendre justice soi-même à partir du moment où la justice n'a pas été saisie auparavant et n'a pas fait un déni de justice.
Je le dis et le répète, personne n'est au-dessus des lois et il aurait été par contre injurieux que des syndicalistes puissent se permettre de séquestrer des gens sans qu'ils en soient punis. Ce n'est pas parce que l'on est syndicaliste que l'on peut se permettre d'outrepasser la loi.
La justice a dit cela aujourd'hui, et rien d'autre. En cela, la décision de ce tribunal est juste.
Fermez le ban.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 14 Janvier 2016
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Goodyear : de la prison ferme pour des syndicalistes
Huit ex-salariés de l'usine d'Amiens ont été condamnés pour avoir séquestré deux cadres
La décision a fait l'effet d'un coup de tonnerre dans le monde syndical. Huit anciens salariés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, dont cinq élus CGT, ont été condamnés, mardi 12 janvier, à une peine de deux ans de prison dont neuf mois ferme par le tribunal correctionnel d'Amiens, pour la séquestration de deux directeurs du site les 6 et 7 janvier 2014, -durant trente heures. Deux d'entre eux ont également été condamnés pour violence en réunion, sans peine supplémentaire.
Parmi les cinq élus syndicaux -figure l'ancien leader de la CGT de l'usine, Mickaël Wamen, qui avait participé à la forte médiatisation du conflit social. Le parquet d'Amiens avait requis lors de l'audience du 24 novembre deux ans d'emprisonnement contre chacun des prévenus, dont un an de sursis. " C'est la première fois que des peines de prison ferme sont prononcées contre des syndicalistes ", souligne Fiodor Rilov, l'avocat des ex-salariés et de la CGT, qui se dit " consterné " par la décision du tribunal.
" Emotion fraternelle "
A la barre, tous les prévenus avaient évoqué " un coup de colère " face à une direction qui " n'apportait aucune réponse " à la " détresse sociale " dans laquelle se trouvaient les salariés du site, engagés dans un combat socio-juridique depuis sept ans contre la fermeture de l'usine. Selon M. Rilov, " aucun des huit condamnés n'a participé à la séquestration. Le parquet n'a aucune preuve tangible ".
Lors de ces événements, plusieurs dizaines de salariés occupaient une salle de réunion où les cadres dirigeants de l'usine avaient décidé d'annoncer la réponse du groupe Goodyear à la demande d'une renégociation du plan social. Ils s'attendaient à un refus. " Quand je suis arrivé dans la salle, j'ai trouvé les salariés déjà très en colère et j'ai essayé de faire en sorte qu'il n'y ait aucune atteinte physique envers les directeurs, -raconte M. Wamen. Aujourd'hui, je paie pour tous. Je regrette de ne pas avoir quitté la salle. " " C'est du fait de leur statut syndical qu'on a imputé tous les événements aux huit prévenus ", estime M. Rilov.
Ce jugement, dont la copie n'était pas encore disponible mercredi matin, est inédit. Aucune peine de prison ferme n'avait jamais été prononcée dans des cas similaires. En outre, les plaintes de Goodyear Dunlop Tires France, ainsi que celles des personnes séquestrées, Bernard Glesser, directeur des ressources humaines, et Michel Dheilly, directeur de production, avaient été retirées avant l'audience, dans le cadre d'un accord de fin de conflit signé le 21 janvier 2014, qui ouvrait la voie à la fermeture du site.
Que le parquet, qui dépend hiérarchiquement du garde des sceaux, poursuive néanmoins l'affaire, montre que ces condamnations relèvent d'une " décision politique, estime M. Wamen. Elles permettent au gouvernement dit socialiste de faire comprendre aux salariés qu'ils doivent se taire face aux reculs sociaux "." Désormais, dans toutes les luttes sociales, il y aura en toile de fond le jugement d'Amiens ", abonde M. Rilov.
" Le tribunal a voulu marquer un coup d'arrêt à la pratique de la séquestration dans les relations sociales, soulignant que la violence au travail n'a plus sa place ", nuance Sylvain Niel, avocat de droit social au cabinet Fidal. Dans son réquisitoire, le parquet avait indiqué " ne pas tolérer, dans un Etat de droit, même dans un tel contexte social difficile " que les salariés" se rendent justice eux-mêmes ". " C'est un message fort et dans le mauvais sens que donne le gouvernement aux salariés qui se battent pour préserver leur emploi ", a réagi -Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.
Preuve que la décision suscite un malaise jusqu'au sein du gouvernement, Pascale Boistard, -secrétaire d'Etat aux droits des femmes et députée de la Somme jusqu'en 2014, a exprimé, sur Twitter, son " émotion fraternelle " devant " une si lourde condamnation ".
Les huit ex-salariés condamnés ont décidé d'interjeter appel, ce qui suspend l'application des peines. La CGT Goodyear prépare, pour le jour de l'audience, une " grande mobilisation nationale ". Avec le soutien de sa confédération qui, dit-elle, " ne laissera pas emprisonner ses militants ".
Francine Aizicovici, avec Anne Rodier
Publié le 30 Mai 2016
Franchement, il se fout de la gueule de qui M. Laurent Wauquiez ? La dernière en date : "je cumule parce que je ne veux pas laisser aux Parisiens le fait de profiter de la bonne place sans moi" !
Sans déconner : il fallait oser !
Car même si il dit "Pourquoi est-ce que je veux qu'ici, dans cet hémicycle, il y ait des gens de terrain ? C'est précisément parce que si ici à l'Assemblée nationale derrière vous, il n'y a que des élus parisiens qui vivent sous les plafonds dorés, qui ne connaissent plus les problèmes concrets des Français, des retraités, de la France qui travaille, la politique ne se portera pas mieux. ", il n'en demeure pas moins que l'Assemblée nationale est le lieu des plafonds dorés par excellence ! Car, n'oublions pas que l'Assemblée nationale est à Paris, là où sont précisément les élus que ce Monsieur fustige !
L'excuse en devient donc claire et veut dire : "Moi aussi je veux profiter des plafonds dorés parisiens avec mes copains parlementaires, en pouvant accumuler deux lieux de pouvoir et en sachant pertinemment que l'on ne peut remplir deux mandats de député et de président de Région en faisant son boulot correctement" !
M. Laurent Wauquiez est donc peut-être issu des région mais ne connaît pas plus les réalités de ses compatriotes car il a la formation d'un politicard professionnel mais en a aussi les sales habitudes dont le cumul des mandats est le digne représentant !
Son excuse ne tient donc pas et il est temps de remplacer nos politiques professionnels par de véritables représentants de la vie civile, ce que M. Laurent Wauquiez n'est pas et n'a jamais été...
Un article de 'Le lab Europe1' daté du 12 Janvier 2016
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Si Wauquiez cumule, c'est pour ne pas laisser l'Assemblée aux "élus parisiens qui vivent sous les plafonds dorés"
Publié à 15h16, le 12 janvier 2016 , Modifié à 15h49, le 12 janvier 2016
Par Etienne Baldit
etienne.baldit@europe1.fr
RÉSISTANCE - Tiens, Laurent Wauquiez a le même argumentaire que Xavier Bertrand sur ces satanés "salons parisiens" et l'entre-soi politique qui dégoûtent les Français. Sauf qu'il lui permet de prendre une décision à l'exact opposé de celle de son collègue. Car le député LR de la Haute-Loire a été élu, en décembre, président de la région Rhône-Alpes-Auvergne. Et il a bien l'intention de cumuler les deux mandats.
Pour la rentrée parlementaire, le numéro 2 du parti de Nicolas Sarkozy est le premier invité de l'interview pré-questions au gouvernement, sur France 3 mardi 12 janvier. Il est notamment interrogé sur cette volonté de rester député et donc de ne pas se "consacrer pleinement" à sa région, à l'inverse de Xavier Bertrand qui quitte l'Assemblée après avoir conquis la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Il explique tout d'abord que "les premières décisions [qu'il a] prises [en tant que président de région] sont des mesures sur l'exemplarité des élus" : "baisse de 10% des indemnités", changement du "train de vie de la région", liste-t-il. En tout, cela réprésente "20 millions d'euros d'économies", selon lui. Comprendre : il n'a pas besoin de se conformer au non-cumul des mandats pour être un élu "exemplaire".
Mais il indique aussi que s'il a décidé de cumuler, c'est pour faire en sorte que les bancs de l'Assemblée nationale ne soient pas occupés que par des "élus parisiens" déconnectés des "réalités" du pays. Il dit :
"Pourquoi est-ce que je veux qu'ici, dans cet hémicycle, il y ait des gens de terrain ? C'est précisément parce que si ici à l'Assemblée nationale derrière vous, il n'y a que des élus parisiens qui vivent sous les plafonds dorés, qui ne connaissent plus les problèmes concrets des Français, des retraités, de la France qui travaille, la politique ne se portera pas mieux. "
Par contraste, il se présente naturellement comme faisant partie de ces politiques qui sont avant tout "des gens issus des régions et qui connaissent les réalités concrètes de nos compatriotes". Et de conclure en expliquant que la présence de tels responsables au palais Bourbon est absolument indispensable :
"Vous ne pensez pas que cet exemple d'élus de terrain capables de venir ici et de dire 'il y a un autre chemin que l'augmentation de l'impôt sur les classes moyennes', est important ?"
Publié le 27 Mai 2016
Mitterrand était une personne abjecte, néfaste, maligne (à prendre au sens littéral avec le mot 'mal') et ignoble. C'était un manipulateur, fourbe et menteur...
Ca a été le premier homme politique qui a poussé aussi loin la notion d'incompétence dans le monde politique. Ce Monsieur était avocat. Ma mère me disait, quand j'étais gosse et que je mentais : "arrête de mentir comme un avocat". Cette phrase n'a jamais été aussi vraie pour démontrer la véritable nature de Mitterrand.
Mitterrand, ça a été le début de la non-rigueur budgétaire, du populisme et de la démagogie politique. La fourberie a été érigée en tant qu'art politique, l'incompétence du pouvoir avec...
Mitterrand a apporté l'incompétence, dénigrant l'intérêt général et les responsabilités, pour se reporter sur une notion de cour politique à même de servir le seigneur et roi Mitterrand. Mitterrand n'a pas été président, il a été Roi de France, sans en subir les inconvénients de passer sur l'échafaud. Le Français a été dupe et trop gentil avec ce pourri qui a caché sa fille aux frais de la République.
Par la suite, le Français n'a pas été plus inspiré à voter pour des tocards de la même trempe, sortis des mêmes écoles avec des compétences du même accabi...
La meilleure des preuves de l'incompétence de l'individu réside dans l'évaluation de la compétence de ceux qui le vénèrent !
Aux doux nom de Julliard ou de Duflot, on ne peut réfréner un rire franc et massif quand on se pose la question de leurs compétences politiques : tocards un jour, tocards toujours ! En effet, quand on oublie le Mitterrand de la IVe République et quand on oublie l'opposition à De Gaulle, le véritable sauveur de la Nation à l'époque, peut-on se prévaloir d'un qualificatif autre que "tocard notoire" ?
Il faudra rappeler à M. Bruno Julliard qu'un "écrivain et auteur hors pair" ne fait pas un bon président pour autant... L'intérêt général doit être à la base de l'action politique, ainsi que la rigueur budgétaire. M. Mitterrand a cruellement échoué dans ces prérogatives...
Ce qui me désole le plus, et en même temps, me conforte dans mes opinions, c'est que M. Geoffroy Didier, de l'autre côté de l'échiquier politique, vénère l'homme d'état. Comme quoi, la tocardise sait traverser les frontières politiques... Mais ne partagent-il pas bien plus de points communs que de différences ? N'oublions pas que gauche comme droite ont tous fait Science-Po et Ena ! N'est-ce pas là le problème majeur de la France ?
Un article du journal 'Le Monde' daté du 9 janvier 2016
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La " génération Mitterrand " se souvient
De Bruno Julliard à Cécile Duflot, les jeunes élus ont été marqués par le président socialiste, mort il y a vingt ans
Chez les Darmanin, comme dans tant de foyers de droite, on prononçait " Mitran " en s'étranglant de rage : une syllabe de moins, c'était alors toujours ça de pris – faute de mieux – à ce président, décédé il y a vingt ans, le 8 janvier 1996. Au domicile des Julliard, on disait toujours " le président Mitterrand " : le nom complet, accolé à cette fonction si longtemps attendue qu'on l'ajoutait systématiquement, comme pour entretenir un peu de cette sublime saveur du 10 mai 1981.
Elle eut pour Cécile Duflot un goût de limonade qui lui avait fait immédiatement " comprendre la portée de l'événement ". Elle avait 6 ans. Chez elle, à Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne), toute boisson sucrée était interdite. Une décision sans appel, comme tout verdict rendu dans ce registre par Marie-Paule, la mère, prof de physique-chimie et militante écolo justement " pur jus ". Mais puisque le changement était enfin là, à portée de main, promis pour le lendemain et pour tous, la petite Cécile y eut droit, en dose raisonnable : quelques bulles pétillantes.
Le temps long
Tout enfant s'imprègne comme une éponge de ce qu'il entend et perçoit chez lui, dès son plus jeune âge. Et c'est parfois durable. Venu au monde en octobre 1982 – alors que " Mitran " s'apprêtait à opérer le tournant de la rigueur – dans une famille gaulliste où dominait la figure d'un grand-père d'origine algérienne, médaillé militaire, Gérald Darmanin a plus tard fait ses armes au sein des Jeunes RPR. Il est aujourd'hui député (Les Républicains) du Nord et maire de Tourcoing.
Né trois mois et un jour avant ce fameux 10 mai qui consacra dans sa famille " le président Mitterrand ", Bruno Julliard est passé par le militantisme étudiant à l'UNEF – dont il fut le président de juillet 2005 à décembre 2007. Il est premier adjoint à Paris, auprès de la maire socialiste Anne Hidalgo.
Cécile Duflot est devenue secrétaire nationale des Verts (2006-2010), puis d'EELV (2010-2012). Députée de Paris, l'ex-ministre du logement du gouvernement Ayrault copréside désormais le groupe écologiste de l'Assemblée nationale.
Tous trois, comme tant d'autres, font partie de ce que l'on a appelé la " génération Mitterrand ". Leurs souvenirs d'enfance de l'ancien président diffèrent, tout comme leurs impressions d'hier et d'aujourd'hui à son égard. Mais il y a de nombreux points communs. A commencer par un contexte aujourd'hui révolu. Le temps. Le temps long. C'est lui qui revient d'abord à l'esprit, et qui domine. Deux septennats, ça vous conduisait sans discontinuer de la maternité à l'adolescence. Ou de 6 ans à 20 ans, pour la jeune doyenne (40 ans) de notre petit échantillon d'élus trentenaires. " Un président de la République, c'était François Mitterrand ", dit Cécile Duflot, qui se souvient avoir " mis bien longtemps ", après 1995, avant de réaliser qu'un autre – Jacques Chirac, en l'espèce – occupait la fonction. " Il est entré dans ma vie quand j'étais enfant, il était familier. C'était un rapport très particulier, quelque chose de presque paternel. Une permanence, une autorité. Un patriarche ", dit l'ex-ministre.
" Le manteau, le chapeau… C'était quelqu'un qui en imposait ", se souvient Damien Abad. Né en avril 1980 à Nîmes, de parents de gauche – une famille d'enseignants côté maternel, un grand-père paternel réfugié politique venu d'Espagne –, le député (Les Républicains) et président du conseil départemental de l'Ain n'est pas " transporté " à l'évocation de Mitterrand, comme son père sautant sur la table du salon le 10 mai 1981. Pour autant, Damien Abad évoque volontiers " un homme d'Etat à la hauteur des enjeux et des événements, qui avait une idée de la grandeur de la France ". Lui qui a fait son propre chemin chez les centristes retient l'engagement européen de François Mitterrand, " artisan de l'amitié franco-allemande ".
" Le renard doucereux "
S'ils ont grandi en sa compagnie, ce n'est " que " l'homme d'Etat que ces trentenaires ont plus ou moins connu de son vivant. L'ultime vie de quelqu'un qui en eut plusieurs. Rien ou si peu de l'animal politique qui avait enthousiasmé – ou révulsé – leurs parents et grands-parents lors de son inlassable et si longue ascension. Exit, évidemment, le Mitterrand de la IVe République ; disparu, l'opposant coriace au général de Gaulle ; oublié, le programme commun et les envolées lyriques pour la " rupture avec le capitalisme ". C'est essentiellement un père, voire grand-père de la nation, au visage rassurant de " la France unie " (1988), que ces politiques en herbe ont observé pendant leur enfance.
La fin sordide du second septennat, marquée par le bruit des " affaires " et de scandales touchant au cœur de la cour d'un monarque malade et vieillissant, a assombri ce tableau. " Une ambiance fin de règne ", se souvient Cécile Duflot. " Un goût de cendre ", se remémore Guillaume Larrivé, député (LR) de l'Yonne et tout nouveau porte-parole de LR. Né en janvier 1977 et pour le moins précoce, il s'amuse aujourd'hui de retrouver trace des batailles qu'il a livrées plus jeune. Entré à Sciences Po en octobre 1993, quelques mois après la déroute de la gauche aux législatives, il n'est pas encore en âge de voter. Mais il a celui d'écrire. Elevé " aux dessins de Faizant " dans une famille de militaires, c'est tout naturellement au courrier des lecteurs du Figaro qu'il adresse ses billets pendant la seconde cohabitation, dont l'un pour mettre en garde contre " le renard doucereux de l'Elysée ".
Ce combat-là est d'une autre époque. Le temps, le temps long a fait son œuvre. Une fois ce président disparu, tous ces apprentis politiques ont pris la mesure du personnage. Bruno Julliard, qui n'avait pas 15 ans à son décès, a découvert ensuite " par les mots et le verbe " un écrivain et un orateur hors pair. Le premier adjoint à la mairie de Paris a chez lui plusieurs CD de discours de Mitterrand. A l'autre bout de l'échiquier politique, Geoffroy Didier, 39 ans, vice-président (LR) de la région Ile-de-France, tient à peu près le même langage. " La culture, la plume, la profondeur de l'engagement… Ce sont des choses qu'on ne voit plus en politique ", souligne le cofondateur de la Droite forte. Est-ce vraiment la " profondeur d'âme " de l'ancien chef de l'Etat et son " rapport à la terre " qui le fascinent à ce point ? Ou plus simplement cette " ambition qui venait de loin " ?
Chaque année, au printemps, Geoffroy Didier réserve la chambre 15 du Vieux Morvan, l'hôtel de Château-Chinon qui fut la seule attache de François Mitterrand dans la Nièvre, sa terre d'élection. " Une source d'inspiration dans mon propre parcours ", convient-il.
Jean-Baptiste de Montvalon
Publié le 26 Mai 2016
"Quand on traite les gens comme de la merde, ils peuvent se conduire comme tels" : ainsi, cette étude peut expliquer certaines choses...
Quand on voit que l'on peut avoir des diplômés d'un côté, mais que l'on ne donne pas sa chance en fonction de ces diplômes, cela doit interpeler et cela doit donner lieu à des corrections !
Une personne désespérée est une personne qui n'a plus rien à perdre et peut être sensible à des discours et des actes extrémistes, voire, terroristes !
L'égalité est donc une valeur sur laquelle on ne peut tergiverser. La tolérance n'est pas une option, elle est obligatoire, elle est le ciment d'un pays !
Pour ces raisons, le discours haineux du Front National doit être dénoncé et ne pas récolter de voix lors des élections !
Sinon, les Français auront eux-même créé le monstre qu'ils prétendent combattre avec le Front National !
Ne tombons donc pas dans le piège de l'intolérance car il ne sait mener un pays qu'à sa ruine !
Un article du journal 'Le Monde' daté du 9 janvier 2016
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Les enfants d'immigrés s'intègrent, mais restent victimes du chômage et de la discrimination
Une enquête inédite de l'INED et de l'Insee compare le parcours des immigrés et de leurs descendants à celui des Français sans ascendance étrangère
Du premier pied posé en France par un immigré à l'installation dans la vie adulte de ses enfants s'écrit une histoire d'intégration. Pour comprendre ce processus, qui transforme en Français un nouveau venu et sa descendance, mais aussi pour en repérer les blocages, une équipe de 22 chercheurs de l'Institut national d'études démographiques (INED) et de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ont scruté les vies de 8 300 immigrés issus de sept vagues d'entrées successives. Ils les ont comparées à celles de 8 200 de leurs descendants et à des Français sans ascendance étrangère.
Les quelque 600 pages d'analyses, intitulées " Trajectoires et origines " (TeO), rendues publiques vendredi 8 janvier, se lisent comme le roman scientifique de la construction de la France contemporaine. Il raconte une société qui, en dépit de ses doutes, sait intégrer. Face aux hésitations sur notre capacité à recevoir les réfugiés de Syrie ou d'ailleurs, la science apporte donc sa pierre. Elle réfute le repli communautaire de la deuxième génération, qui n'apparaît pas dans les résultats de cette vaste enquête réalisée en 2008-2009. Celle-ci confirme toutefois un phénomène de ghettoïsation des fils d'immigrés venus du Maghreb, d'Afrique subsaharienne ou de Turquie. Il y perce d'ailleurs plutôt l'idée que, malgré les difficultés, l'" attachement à la France est fort ", comme le rappelle le sociodémographe Patrick Simon, un des trois coordonnateurs des travaux.
Ces travaux, qui auront duré pas loin de dix ans, présentent une intégration " asymétrique ". Certes, les enfants d'immigrés obtiennent des diplômes, trouvent des conjoints et des amis sans ascendance migratoire, ont souvent mis entre parenthèses la langue de leurs parents… Pourtant, ils restent plus longtemps victimes du chômage que la population majoritaire et se sentent discriminés. " L'intégration socio-économique est difficile pour eux, alors que leur intégration sociale est en marche ", résume Cris Beauchemin, le deuxième coordonnateur du projet.
Mariages mixtes
Si l'on considère la deuxième génération, les 18-35 ans qui ont suivi toute leur scolarité en France, on constate que les filles sont tout autant bachelières que les jeunes femmes de la population générale, et parfois même plus nombreuses selon leur pays d'origine. " Alors que 65 % des filles de la population majoritaire obtiennent un bac, près de 80 % des filles de Chinois, 70 % des jeunes filles ayant des parents cambodgiens, laotiens ou vietnamiens décrochent un bac ; comme 69 % des filles de parents originaires de Guinée ", se réjouit M. Beauchemin. Toutefois, la part des bachelières est bien plus faible parmi celles dont les parents sont venus de Turquie (38 %) ou d'Algérie (51 %).
De manière générale, les résultats sont nettement moins bons pour les garçons. Si 59 % des garçons de la population majoritaire sont bacheliers, seuls 48 % des enfants d'immigrés réussissent ce diplôme – 26 % seulement pour les parents originaires de Turquie, 40 % pour l'Afrique sahélienne ou 41 % pour l'Algérie.
Globalement, 55 % des descendants d'immigrés (ou immigrés arrivés avant 6 ans) qui sont aujourd'hui bacheliers. Ce qui place les deuxième génération, filles et garçons confondus, à 7 points des adolescents du groupe majoritaire, pour l'obtention de ce diplôme tellement symbolique. D'autres preuves du parcours d'intégration peuvent se lire ailleurs, comme dans les mariages mixtes qui concernent 67 % des fils de migrants et 62 % des filles, ou encore dans la descendance des deuxième génération, équivalente à celle des femmes de la population majoritaire à 40 ans.
Mais des indicateurs plus inquiétants viennent pondérer ces résultats. En effet, l'intégration économique des deuxième génération ne suit pas leur insertion sociale ; l'" asymétrie " se situe là. D'abord, un diplôme n'a pas le même rendement pour un enfant de migrant et pour un Français de lignée. Même si leur niveau scolaire n'a rien à voir, Mme Hamel, la troisième coordinatrice, observe que " la répartition des emplois des descendants d'immigrés s'approche de manière estompée de celle des emplois occupés par les immigrés de même origine " ; preuve du déclassement manifeste des personnes de seconde génération.
" Ayant plus de mal à s'insérer dans le monde du travail, ils acceptent plus souvent des postes déqualifiés et ensuite y progressent moins vite que leurs collègues qui ne sont pas issus de l'immigration ", regrette la sociologue. " Les enfants d'immigrés sont partout confrontés à des discriminations. Ce qui est vrai dans la recherche d'un emploi l'est aussi pour le logement ou l'accès aux loisirs ", insiste-t-elle. " En fait, eux font le travail d'intégration. Mais quand la dynamique doit venir de la société française, là, les blocages apparaissent ", regrette Patrick Simon.
La seconde génération souffre plus que la première des discriminations et cette expérience est d'autant plus systématique qu'ils font partie des minorités visibles. Maghrébins, Turcs et Subsahariens en sont le plus souvent victimes. Et rien ne les protège : ni le mariage mixte ni l'ascension professionnelle. Au contraire. " Alors que le couple mixte est souvent conçu comme un indicateur d'intégration, les migrants et leurs enfants qui ont fait le choix de vivre en couple avec une personne de la population majoritaire subissent dans leur quotidien davantage de racisme ", précisent les chercheurs, qui ajoutent que " les cadres immigrés sont significativement plus confrontés au racisme que toutes les autres catégories socioprofessionnelles ".
Insertion sociale
Le phénomène est assez prégnant pour qu'entre 5 % et 9 % des descendants d'Africains et de Maghrébins déclarent avoir subi dans les cinq dernières années du racisme et des discriminations sur leur lieu de travail. Chez les enfants d'immigrés européens, ils sont 1 % comme chez les descendants de l'Asie du Sud-Est. Ce qui explique peut-être que l'émergence de cadres soit un processus lent au sein de certaines communautés. Dans la population générale, 1 actif sur 5 a ce statut ; chez les enfants de migrants européens installés en France, 1 sur 3 peut s'en prévaloir, contre seulement 8 % des Maghrébins.
Si pour l'ensemble des sept vagues migratoires considérées en bloc, l'intégration économique n'est pas à la hauteur d'une intégration sociale, qui, elle, fonctionne, " Trajectoires et origines " pointe un groupe, très masculin, qui, lui, n'a même pas réussi son insertion sociale. Les fils de Maghrébins, les jeunes ayant des parents venus d'Afrique subsaharienne ou de Turquie cumulent les indicateurs d'exclusion à cause de leur échec scolaire massif. Plus d'un tiers d'entre eux n'ont aucun diplôme, pas même le diplôme national du brevet. A leur niveau d'éducation trop faible pour entrer sur un marché du travail s'ajoute leur relégation dans des quartiers fuis par les autres.
Quand plus d'un habitant de ZUS sur deux est migrant ou fils de migrant, ils se retrouvent vite ghettoïsés et victimes de ce que le premier ministre, Manuel Valls, qualifiait en janvier 2015 d'" apartheid territorial, social, ethnique "." Nous souhaitons attirer l'attention sur ce groupe ", insiste M. Beauchemin, pour qui leur présence aux marges de la société, désormais scientifiquement établie, est " un fait social majeur ". Pour eux et pour les autres, Christelle Hamel, Patrick Simon et Cris Beauchemin plaident à l'unisson pour la mise en place de politiques de lutte contre le racisme et les discriminations, afin de ne pas " stopper ce processus d'intégration, en marche, par ces assignations aux origines de leurs parents ".
Maryline Baumard
Méthodologie
Trajectoires et Origines (TeO) est la première enquête d'envergure (22 000 personnes interrogées) autorisée en France à recueillir le pays de naissance et la nationalité des personnes venues au fil des sept grandes vagues migratoires de la seconde moitié du XXe siècle.
Lancé en 2004 par l'INED (Institut national d'études démographiques) et coréalisé avec l'Insee, ce travail, terminé en 2015, s'appuie sur des enquêtes menées en 2008-2009 pour interroger l'intégration de 8 300 migrants, de 8 200 de leurs descendants, et la mettre en relation avec les modes de vie de Français sans ascendance étrangère.
Pour réaliser ce travail, l'Insee a dû recopier des milliers d'actes de naissance, après autorisation des juges d'instance, afin de constituer le panel. Une méthode assez innovante dans un pays opposé aux statistiques ethniques pour que SOS racisme crie à la discrimination et lance une pétition qui fera long feu.
Publié le 25 Mai 2016
Je pense que lorsqu'un pays est à la peine économiquement, on a deux défauts antagonistes qui peuvent apparaître :
- Le temps partiel. Cela est dû au fait que l'employeur n'a pas les moyens d'embaucher une personne à plein temps si la charge de travail n'est pas suffisante pour lui offrir. Le coût du travail est tel dans notre pays, que l'on ne peut se payer le luxe de payer une personne 35h si sa charge évaluée n'est que de 34h. Il sera dès lors beaucoup plus rentable de lui offrir un contrat de 30h et de "tirer" sur les heures supplémentaires.
- Le surtravail. Il est une conséquence évidente, lui aussi, du coût du travail. De la même manière que le temps partiel, si on évalue le besoin à 60h, on ne prendra pas deux employés à 2x30h mais un seul à 1x60h : CQFD !
Dès lors, on constate que ces deux composantes qui ont l'air antagonistes ne forment que les deux faces économiques d'une même pièce où le coût du travail brime l'intégrité économique de tout un pays !
Il faut ajouter à ces maux typiquement Français, une culture anglo-saxonne loin d'être exempte de reproches ! Cette culture du travail excessif freine l'économie car ce n'est pas parce qu'une personne passe sa vie au boulot qu'elle le fait à productivité constante, et loin s'en faut !
Le stress, le harcèlement, sont des cancers de la productivité ! Ainsi, au même titre que le coût du travail doit être abaissé, la protection du salarié doit être aussi abaissée de manière à mettre de l'huile dans les rouages de l'embauche ! Dans le même temps, les entreprises doivent prendre conscience que trop de travail tue le travail en nuisant à la productivité.
D'un point de vue général, il n'y a pas de recettes toutes faites : tout est question d'équilibre, de pragmatisme et de logique.
Il faut rappeler qu'un patron embauche car il a un besoin. Le salarié travaille car il a un salaire. Quand un patron tire trop sur la corde, il nuit à la productivité du salarié, mais aussi à la sienne ! Et il faut aussi que nos politiques comprennent qu'un patron que l'on essore comme une éponge met la clé sous la porte et fait mourir son entreprise !
Les politiques ont une grande part de responsabilités dans le marasme économique de la France car ils ne connaissent strictement rien au monde économique.
Le renouveau économique de notre pays passera par un renouvellement politique, in fine, par recruter des politiques qui ont une autre formation que purement juridique... Ils devront, entre autres, comprendre que la multiplication des "indépendants" n'est pas une bonne chose car elle ne remplit pas son rôle de productivié réalisée dans un cadre calme et serein (retraite ? assurance maladie ?).
Comme nos politiques ont tendance à se focaliser sur la mode, j'ai bien peur que l'ubérisation de l'économie soit poussée, ce, dans le désintérêt de la majorité des salariés. Plus que jamais la clé est dans les mains de nos politiques, qui n'ont aucune compétence en la matière. Je suis donc pessimiste.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 9 janvier 2016
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Temps partiel pour les uns, " surtravail " pour les autres
Le 31 décembre 2015 ont été publiés les décrets sur la pénibilité au travail. Malgré les législations en vigueur, plus de 10 % des salariés des pays développés travaillent plus de 50 heures par semaine
Se tuer à la tâche " est une expression à prendre au pied de la lettre. Combien de personnes meurent-elles annuellement d'un excès de travail ? Selon des sources journalistiques et académiques, ce chiffre atteindrait 600 000 en Chine (Bloomberg le 30 juin 2014, citant le quotidien chinois China Youth Daily), 70 000 aux Etats-Unis (" The Relationship Between Workplace Stressors and Mortality and Health Costs in the United States ", Jœl Goh, Harvard Business School, Jeffrey Pfeffer et Stefanos A. Zenios, Stanford University, Management Science, 13 mars 2015), 20 000 au Japon (groupe audiovisuel ABC Australia le 20 juillet 2015).
Cette question ne concerne pas que les trois premières puissances mondiales. Dans la version 2015 de son Better Life Index, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) mesure la proportion de salariés qui " travaillent un très grand nombre d'heures ", c'est-à-dire plus de 50 heures par semaine, donc plus que les 48 heures autorisées par la première convention de l'Organisation internationale du travail (OIT), qui date de 1919.
On observe que 12,5 % des salariés de l'OCDE franchissent allègrement le seuil fixé il y a près d'un siècle. En pointe, les pays asiatiques et certains pays anglo-saxons. Le Japon compte officiellement 22 % de salariés qui travaillent plus de 50 heures. Il est talonné par la Corée avec un taux de 19 %. Les héritiers de l'éthique protestante font un tir groupé, avec l'Australie à 14 %, la Nouvelle-Zélande à 14 %, la Grande-Bretagne à 13 % et les Etats-Unis à 11 %. Mais, au jeu de celui qui travaille le plus, deux nations surclassent toutes les autres : la Turquie et le Mexique, avec des proportions de respectivement 41 % et 29 %. Avec un pourcentage de 8 %, le sort des salariés français pourrait paraître relativement enviable, si leur situation n'était pas en contradiction flagrante avec la durée maximale hebdomadaire légalement autorisée, qui est de 48 heures.
normes et performance
A ce panorama international, il faudrait ajouter les heures supplémentaires invisibles dans les statistiques car non déclarées et les congés payés non pris. L'agence de presse nationale chinoise Xinhua rapportait en septembre 2015 que 72 % des salariés chinois n'auraient pu prendre, au cours des trois dernières années, aucun des jours de congés payés auxquels ils avaient droit ! Et, aux Etats-Unis, les salariés ne prendraient en moyenne que la moitié de leurs deux semaines de congés payés, selon un sondage de Harris Interactive pour Glassdoor, publié le 13 novembre 2013.
On observe ainsi un découplage croissant entre les usages et la loi qui, dans la majeure partie du monde, prescrit une semaine de 40 heures et des temps de repos. Quel que soit le pays, le législateur s'avère impuissant à réduire le temps de travail de nombreux salariés, qui préfèrent renoncer à revendiquer leurs droits pour se conformer aux normes en vigueur dans leur entreprise, pour répondre aux exigences de performance auxquelles ils sont soumis, ou tout simplement pour faire face à leurs dépenses contraintes.
Cette réalité du non-respect de la réglementation est masquée par la diminution de la statistique du nombre annuel d'heures travaillées observée dans la quasi-totalité des pays de l'OCDE. Car cette diminution moyenne dissimule en réalité une bifurcation, avec d'un côté une montée en puissance du travail à temps partiel, notamment féminin, et de l'autre, une multiplication des heures excessives, particulièrement chez les cadres etles knowledge workers (les professions intellectuelles).
Pour les travailleurs indépendants, cette bifurcation entre sous-travail et surtravail est encore plus marquée. Selon une enquête approfondie menée par trois chercheurs de l'OIT (" Working Time Around the World ", 2007), 45 % des hommes (et 25 % des femmes) qui sont à leur compte en France travaillent plus de 60 heures par semaine, alors que 24 % des femmes (et 5 % des hommes) travaillent moins de 34 heures. En moyenne, hommes et femmes confondus, ce sont 39 % des travailleurs indépendants qui ont une activité de plus de 60 heures par semaine, ce qui fait de la France la " championne " des pays industrialisés dans cette catégorie. Elle devance la Corée qui affiche un taux de 34 %, mais aussi la Grande-Bretagne (21 %), le Canada (20 %), le Japon (18 %) et les Etats-Unis (15 %).
L'avenir nous réserve-t-il des jours meilleurs ? On peut en douter, si la tendance à l'" ubérisation " de l'économie venait à se confirmer. Cette ubérisation se traduit par le succès de l'autœntrepreneuriat, dans lequel, grâce aux progrès de la technologie et de la désintermédiation, les travailleurs à leur compte ont remplacé leurs anciens patrons par des clients qui les évaluent sur des sites publics. Cette progression du travail indépendant ne fera qu'accentuer dans le futur le découplage entre la législation sur la durée du travail et le nombre d'heures " volontairement " consenties. Cette combinaison inédite d'assujettissement et de liberté constitue un des paradoxes de notre ultramodernité : je travaille beaucoup parce que je le veux bien, mais aussi parce que je n'ai pas vraiment le choix, si je veux vivre décemment.
par Véronique Nguyen
Publié le 24 Mai 2016
Quand une entreprise a une situation de monopole, elle a une fâcheuse tendance à oublier qu'elle ne vit que grâce à ses clients !
Une entreprise sans client est une entreprise qui meurt : c'est une réalité et une réalité inaltérable du marché et du monde économique !
La première des choses, la base de l'entreprise, c'est la clientèle et quand on oublie qu'on a des clients, on meurt : c'est inéluctable !
La SNCM, tout enfermée qu'elle ait été dans un milieu monopolistique a oublié qu'elle devait choyer des clients. Aujourd'hui, la réalité économique, par le jeu de la concurrence vient lui rappeler de façon brutale ce principe.
Ce qui arrive aujourd'hui à la SNCM, viendra demain à la SNCF, c'est forcé et c'est inéluctable.
Pour le moment, à la SNCF, on raconte des conneries :
- La concurrence augmentera le coût des billets
- La concurrence signera la fin des subventions de la Région
- La concurrence signera la mort des trains
- La concurrence signera la perte de compétence des transporteurs
Tous ces principes sont faux, sont des mensonges éhontés. Mais c'est vrai que c'est tellement plus simple de crier et de huer que d'agir...
En attendant, les responsables et les salariés de tout niveau à la SNCF seraient bien avisés de regarder ce qu'il se passe à la SNCM car la situation va se reproduire à coups sûrs...
Je l'ai déjà dit, on m'a insulté...
Qui aura raison demain ? J'espère franchement que j'aurai tort car je n'ai pas envie que la SNCF devienne un deuxième France Télécom, avec tout son lot de morts à la clé...
Cependant, j'ai peu d'espoirs...
Un article du journal 'Le Monde' daté du 6 janvier 2016
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La nouvelle SNCM face à un concurrent inattendu
Des repreneurs éconduits ont décidé de lancer leur propre compagnie, provoquant l'ire des salariés
Rien ne s'est passé comme prévu. En Corse, la semaine devait être marquée par la renaissance de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) sous l'égide de Patrick Rocca, le repreneur choisi en novembre 2015 par le tribunal de commerce de Marseille. Le premier bateau devait appareiller jeudi 7 janvier, marquant un nouveau départ pour cette entreprise de transport maritime si chahutée au fil des ans.
Mais les navires de la compagnie créée par M. Rocca sur les décombres de la SNCM risquent de rester à quai. Les salariés ont déposé un préavis de grève, renouant ainsi avec la grande tradition de la société. Surtout, l'homme d'affaires corse s'est fait prendre de vitesse. Deux de ses anciens rivaux pour la reprise des actifs de la SNCM se sont en effet alliés afin de lancer une compagnie, Corsica Linea, à partir de rien et sans subvention. Elle a entamé dès lundi soir ses navettes avec le continent et risque de casser les prix sur un marché déjà difficile…
Pour M. Rocca, cette nouvelle concurrence met " en danger " les 895 emplois " chèrement sauvegardés " de l'ex-SNCM. Inquiet, il s'interroge, dans un courrier envoyé lundi 4 janvier aux syndicats, sur la " réelle motivation " de cette initiative. " En dehors de toute réalité économique ", elle pourrait viser, selon lui, à " satisfaire les intérêts hégémoniques de certains sur l'économie corse ". Le patron de la nouvelle SNCM, renommée MCM (Maritime Corse Méditerranée), envisage déjà de donner " des suites " judiciaires à l'affaire.
Dans sa ligne de mire : François Padrona, le patron du groupement d'entrepreneurs corses Corsica Maritima, et l'armateur franco-tunisien Daniel Berrebi. Pour le lancement de leur société Corsica Linea, ces deux candidats malheureux au rachat de la SNCM avaient organisé lundi midi à Bastia une fête inaugurale dans le Stena-Carrier, un cargo affrété auprès du groupe scandinave Stena. Une fois les coupes de champagne vidées, le navire a commencé à charger des marchandises. Une cinquantaine de remorques bourrées notamment de clémentines corses. Direction : Marseille. " Avec la grève à la SNCM, tous les transporteurs nous appellent, et on a rempli ce premier bateau bien mieux que prévu ", se réjouit M. Berrebi.
Concentré sur le fret
En novembre, les entrepreneurs de Corsica Maritima avaient annoncé leur intention, si leur offre n'était pas retenue par la justice, d'entrer malgré tout sur le marché du transport avec la Corse. Grands clients de la SNCM, ils se disaient prêts à exploiter deux navires, afin de ne plus dépendre de ce prestataire et éviter une flambée des tarifs. Leur modèle : Brittany Ferries, la compagnie fondée en 1972 pour permettre aux coopératives agricoles bretonnes d'exporter leurs productions dans de bonnes conditions.
M. Padrona et ses associés ont tenu parole. Mieux, ils ont rallié à leur cause leur ex-rival M. Berrebi. Celui-ci aura une part minoritaire de Corsica Linea. Il devrait en revanche tenir la barre de Maghreb Ferries, une seconde société que les partenaires comptent mettre en place en avril pour assurer la liaison entre la France et l'Afrique du Nord. " Au total, nous allons investir 30 millions d'euros en fonds propres, 15 millions chacun ", précise M. Berrebi.
Avec cet argent, Corsica Linea a déjà acheté un bateau d'occasion, L'Antarès, qui prendra la relève du Stena-Carrier à la mi-février. Une deuxième ligne Ajaccio-Marseille devrait ouvrir le 1er février, avec un navire affrété auprès d'un armateur allemand.
Les marins de l'ex-SNCM craignent plus que tout ce concurrent menaçant. C'est un " projet mortifère ", affirment les syndicats. A leurs yeux, de nombreux clients de la SNCM, notamment les hypermarchés, risquent de se tourner vers le nouveau venu. D'autant plus que celui-ci entend offrir des prix très compétitifs.
Alors que les trois acteurs actuels du marché – La Méridionale (groupe STEF), l'ex-SNCM et la compagnie franco-italo-suisse Corsica Ferries – transportent à la fois des passagers et des marchandises, Corsica Linea se concentre en effet sur le fret. Ce qui nécessite 30 % ou 40 % de marins en moins, et réduit d'autant les frais. " A la louche, un navire de marchandises coûte moitié moins cher à exploiter qu'un bateau de passagers ", confirme M. Berrebi. En outre, le cargo actuel de la nouvelle compagnie bat pavillon danois, ce qui revient là aussi moins cher que le pavillon français de l'ex-SNCM.
Les dirigeants de Corsica Linea promettent néanmoins un équipage " 100 % corse " dès le printemps, et prévoient d'entamer des traversées avec des passagers en juin, pour la saison touristique. Cela devrait rééquilibrer le jeu. Mais d'ici là, " l'arrivée d'un opérateur de pur fret pourrait en quelques semaines déséquilibrer totalement la desserte de l'île ", redoute Pierre Maupoint de Vandeul, délégué CFE-CGC de la SNCM. La nouvelle bataille navale corse est lancée.
Denis Cosnard
Les dates
1969
Création de la Compagnie générale transméditerranéenne.
1976
La compagnie maritime devient la Société nationale Corse Méditerranée.
2006
Privatisation de la SNCM par le gouvernement Villepin.
2014
4 novembre
Dépôt de bilan.
2015
20 novembre
Reprise par Patrick Rocca à la barre du tribunal de commerce.
2016
5 janvier
Renaissance, sous une nouvelle forme, de la compagnie maritime.
Publié le 23 Mai 2016
On pensait que l'on en avait fini avec le fait de privilégier de similis intérêts économiques par rapport aux intérêts de la nature...
La nature est notre maison. Notre planète est la seule que nous ayons. La souiller, la salir, ne peut que se retourner contre nous, à terme et engager des dépenses autrement plus grandes que de l'entretenir.
Ainsi, il est particulièrement honteux et scandaleux de privilégier des intérêts économiques à court terme par rapport au parc national des Calanques qui se voit polluer avec des produits chimiques détruisant la nature !
Le chantage des emplois est inacceptable quand il s'agit de défendre notre planète !
A quoi sert-il d'avoir fait les beaux discours lors de la COP21 pour que nos abrutis de politiques ferment les yeux sur une pollution de cette ampleur ?
Cette décision politique est honteuse, inique et jette le discrédit sur l'ensemble de sa classe, M. Emmanuel Valls en premier plan, qui montre, par ses actes, qu'il souffre de la même incompétence que les autres !
Honteux !
Un article du journal 'Le Monde' daté du 31 décembre 2015
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Royal accuse Valls d'avoir donné l'ordre d'autoriser les boues rouges
L'entreprise Alteo de Gardanne va poursuivre ses rejets d'effluents toxiques en Méditerranée, au cœur du parc national des Calanques
Les boues rouges de Gardanne (Bouches-du-Rhône) constituent une atteinte à l'environnement mais elles sont aussi un vrai poison pour le gouvernement. Ségolène Royal avait mis tout son poids dans ce dossier pour mettre un terme au déversement de résidus de bauxite en Méditerranée, au cœur du parc national des Calanques, quitte à envisager une reconversion du site. La ministre de l'écologie se plaint de ne pas avoir été entendue et accuse Manuel Valls d'avoir poussé le préfet des Bouches-du-Rhône et de Provence-Alpes-Côte d'Azur à donner son feu vert, mardi 29 décembre, à l'entreprise Alteo pour poursuivre son activité.
" L'ordre est venu du premier ministre au préfet, en direct, a-t-elle déclaré à l'AFP. Je n'ai pas du tout changé d'avis, je pense que c'est une mauvaise décision qui est essentiellement suscitée par le chantage à l'emploi. "
Matignon a rétorqué dans la soirée en niant son implication, assurant que le préfet n'avait fait que suivre l'avis indépendant du Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques rendu le 22 décembre. Celui-ci proposait d'autoriser l'usine de Gardanne non pas à se débarrasser de ses boues rouges solides en mer comme elle le fait depuis 1966, mais à y envoyer ses eaux résiduelles, pendant encore six ans, comme le demandait Alteo.
Du côté des services de l'Etat comme chez les élus locaux des Bouches-du-Rhône, une issue positive semblait acquise depuis l'avis favorable de l'enquête publique menée cet été. Certains espéraient même un délai de dix ans assorti d'une autorisation d'occupation du domaine public maritime de trente ans pour pouvoir continuer à utiliser la vieille canalisation qui plonge dans le canyon sous-marin de Cassidaigne, à 7,7 kilomètres des calanques de Cassis. Finalement, Alteo obtient moins que prévu : une autorisation de deux ans, sous conditions, renouvelable trois fois au maximum.
Contamination accrue
Autrefois propriété de Pechiney, le site de Gardanne produit de l'alumine de spécialité à partir de la bauxite destinée à la céramique industrielle et aux verres spéciaux. Il emploie 400 salariés et 250 personnes sous-traitantes. En plus de quarante ans, il a rejeté au moins 20 millions de tonnes de déchets qui se sont accumulées sur 2 400 km2 au fond de la Méditerranée.
Alteo avait jusqu'au 31 décembre 2015 pour cesser d'envoyer ses déchets en mer. Pour y parvenir, l'industriel s'est doté de trois filtres-presses depuis 2007, moyennant 27 millions d'euros, pour moitié subventionnés par l'Agence de l'eau. Les boues rouges déshydratées sont désormais stockées à terre, en plein air, près de Gardanne, ce qui ne va pas sans poser problème aux riverains. Seules les eaux partent en mer.
Le problème, c'est que ses effluents liquides dépassent les seuils réglementaires en arsenic, aluminium et fer notamment, et continuent de charrier beaucoup de métaux en suspension. Dans sa dernière étude sur le sujet réalisée à la demande de la ministre de l'écologie, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail conclut à une contamination accrue de la Méditerranée, au débouché de la conduite, notamment en mercure. Depuis 2014, Ségolène Royal a en effet multiplié les commandes d'expertises scientifiques, mais il reste beaucoup d'incertitudes sur les effets à long terme du cocktail arsenic, mercure, chrome, dioxines, furanes et PCB dans la chaîne alimentaire.
Ces derniers mois, des collectifs d'associations locales et de pêcheurs se sont mobilisés pour réclamer la fin pure et simple des rejets en mer. " Nous sommes prêts à aller devant le Conseil d'Etat, assure Renée Dubout de l'Union calanques littoral. Mais il aurait été plus rapide que la ministre le saisisse elle-même. "
Même avec le nouveau procédé, il part encore en mer chaque jour 6 tonnes d'aluminium (au lieu de 64 tonnes précédemment), 83 kg de fer (contre 270 tonnes), 11 kg d'arsenic (contre 42 kg) et 20 mg de mercure (contre 80 g). Bassins de rétention, traitements physico-chimiques : il existerait selon les experts des solutions pour filtrer davantage les eaux résiduelles.
C'est sous cet angle que France Nature Environnement a tenté jusqu'au dernier moment de faire pression pour obtenir qu'Alteo travaille à réduire ses taux d'arsenic et de mercure dans ses effluents. La fédération qualifie néanmoins l'autorisation préfectorale de " demi-victoire pour la protection de la Méditerranée et de la zone marine du parc national des Calanques. Grâce à la mobilisation de tous, ce délai a été ramené de 20 ans à 10 ans et maintenant à 6 ans ", écrit-elle dans un communiqué.
" La décision du préfet met un terme à une longue période d'incertitude pour l'entreprise et ses salariés, a commenté Frédéric Ramé, président d'Alteo. Nous entendons relever le défi des rejets liquides d'ici au 21 décembre 2021. "
Martine Valo
Publié le 20 Mai 2016
"Quand on traite les gens comme de la merde, ils peuvent se conduire comme telle...", dit l'adage... Sauf que, parfois, c'est trop tard pour revenir en arrière...
Une fois que le mal est fait, que la rancoeur s'est installée, par contre, il peut être impossible de revenir en arrière...
Ce n'est donc pas, à mon sens, le clientélisme communautaire qui est la cause du mal, mais bien le fait que le respect (mais est-ce du respect ou du populisme ?) arrive bien trop tard par rapport aux souffrances d'une communauté.
Mais attention ! Qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit ! La souffrance d'une communauté ne peut excuser la barbarie du terrorisme ! Elle peut expliquer, certes, mais en aucun cas excuser !
Qui plus est, le respect ne passe pas par une non-sanction ! Quand des faits sont commis, ils doivent être punis, ce, avec une dose d'éducation pour rappeler ce qui est permis et rappeler ce qui ne l'est pas !
M. Philippe Moureaux est-il responsable de la radicalisation de ces jeunes ? Je ne pense pas. A-t-il une part de responsabilité ? Peut-être s'il n'a pas approuvé la punition d'actes répréhensibles.
Mais il faut aussi savoir dire que, parfois, on ne peut rien face à la radicalisation de certains jeunes et que l'on aura beau agir, on ne pourra que constater son impuissance...
Trop de respect n'a jamais conduit à construire des extrémistes, le contraire, si...
Un article du journal 'Le Monde' daté du 31 décembre 2015
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A Molenbeek, les failles du clientélisme communautaire
L'ex-bourgmestre de la commune belge est accusé d'avoir sous-estimé la radicalisation de certains jeunes
Depuis les attentats du 13 novembre à Paris, l'ancien bourgmestre (maire) de Molenbeek, le socialiste Philippe Moureaux, vit peut-être les semaines les plus pénibles de sa carrière. Cet ancien vice-président du PS et ex-vice-premier ministre, âgé de 76 ans, a dirigé cette commune bruxelloise à forte population d'origine marocaine de 1992 à 2012. Assez longtemps pour être accusé d'avoir fermé les yeux sur la radicalisation de certains de ses administrés, ce qui vaut à Molenbeek sa réputation désormais mondiale de " repaire de djihadistes ".
Surtout que Philippe Moureaux connaît bien la famille Abdeslam, dont l'un des fils, Brahim, était le kamikaze qui s'est fait exploser boulevard Voltaire le 13 novembre, tandis que son frère Salah, toujours en cavale, aurait été l'un des organisateurs des tueries. Une famille d'origine marocaine que le bourgmestre avait – comme beaucoup d'autres – prise sous son aile, pour le meilleur et pour le pire. Depuis 1998, les parents Abdeslam et leurs cinq enfants vivent dans un logement social en plein centre-ville, face à la Maison communale. Ils l'ont obtenu après que Brahim, alors adolescent, a mis le feu à la maison familiale.
En 2006, le bourgmestre a recruté à son cabinet Mohamed, troisième de la fratrie, le chargeant de tâches de secrétariat et, parfois, de recevoir le public à sa permanence. Un an auparavant, Mohamed, alors âgé de 18 ans, avait été mis en cause dans une affaire de vol sur cadavre impliquant aussi plusieurs de ses collègues d'une compagnie d'ambulances, ce qui lui vaudra deux ans de prison avec sursis en 2010.
Faveurs " paternalistes "
" Je n'ai pas personnellement -conduit son entretien d'embauche et, de toute façon, à l'époque, il n'avait pas de casier judiciaire et n'était pas condamné ", objecte aujourd'hui M. Moureaux. -Mohamed Abdeslam restera à son cabinet jusqu'au départ de l'édile, en 2012. Il sera muté par celle qui lui a succédé à la tête de la commune, Françoise Schepmans, membre du Mouvement réformateur (MR, droite libérale).
Mohamed, brièvement arrêté, n'est pas mis en cause dans les attentats. Le soir du 13 novembre, il retapait un bar qu'il vient d'ouvrir à Liège. Ses frères, bien connus de la justice, ne se sont pas assagis comme lui. Début 2014, Brahim fait un esclandre au sein même de la Maison communale quand un élu lui explique que sa famille n'a plus droit à son logement social car elle dépasse les plafonds de revenu. Interpellé par la police pour menaces et destruction de biens, Brahim reconnaît les faits, mais " le parquet classe sans suite, par manque de moyens d'enquête ", raconte au Monde cet élu qui souhaite rester anonyme.
Pour lui, les Abdeslam font partie de ces familles qui ont eu droit aux faveurs " très paternalistes " de l'ancien bourgmestre. Ils symbolisent cet état d'esprit hérité de l'époque Moureaux selon lequel " on pouvait ici ne pas respecter les lois ", assure-t-il.
" Je ne cache pas que j'ai donné une impulsion personnelle pour nouer des contacts étroits avec la communauté musulmane ", explique M. Moureaux. S'exprimant volontiers dans les médias pour répliquer au " déferlement de bêtises et de mensonges " à son sujet, il reçoit en ce jour de fin novembre où on vient d'apprendre que Françoise Schepmans possédait, depuis juin, une liste de 85 résidents radicalisés, en lien avec la Syrie.
AbdelhamidAbaaoud, l'organisateur présumé des attentats du 13 novembre, " tout le monde savait que c'était un type ultradangereux. Les autres ont basculé il y a très peu de temps dans la radicalisation ", relève M. Moureaux, qui critique les ratés du renseignement et déplore un règlement de comptes de la droite. De fait, les nationalistes flamands du parti N-VA, aujourd'hui au gouvernement, ont fustigé l'échec de " vingt ans d'islamo-socialisme " à Molenbeek. Le ministre de l'intérieur, Jan Jambon, issu de ce parti, a appelé à " nettoyer " la ville, où ont aussi séjourné le tueur du musée juif, -Mehdi Nemmouche, et l'assaillant du Thalys, Ayoub El-Khazzani.
Les propos sur M. Moureaux ne sont pas aussi virulents dans les autres grandes formations politiques. Mme Schepmans, qui est du même parti que le premier ministre, Charles Michel, et fut adjointe à Molenbeek lorsque M. Moureaux a dirigé la ville en coalition avec le MR, parle de " responsabilité collective ". La zone est notoirement difficile, concentrant un grand nombre de problèmes sociaux (habitat dégradé, échec scolaire, chômage à près de 30 %). La bourgmestre rappelle aussi le manque de moyens chronique de la police. Le trafic de drogue est dur à éradiquer, notamment autour de certaines stations de métro.
A Molenbeek, où on dénombre au moins une quarantaine de mosquées (dont la moitié n'a pas d'autorisation), quatre policiers seulement composent la " cellule radicalisation ". " Ils sont là pour récolter des informations dans des lieux considérés comme sensibles, mais on ne peut pas contrôler tout le monde ", dit encore Mme Schepmans.
Plus que ses choix politiques, elle critique le style de M. Moureaux, toujours " persuadé d'être dans le bon ". D'autres décrivent sans hésiter un homme " autoritaire " voire " stalinien ", et ayant pu se laisser aveugler par son parti pris idéologique en faveur des immigrés. Une ex-responsable du PS, qui connaît bien la politique bruxelloise, qualifie l'ancien bourgmestre de " marxiste au sens romantique du terme ". " A un moment, il a vu dans la communauté arabo-musulmane de sa commune un lumpenprolétariat. Ça relevait de la lutte des classes, il fallait les aider, les prendre dans son équipe ", fait-elle valoir. Et parmi ces gens, travailleurs sociaux, éducateurs, recrutés parfois " sans beaucoup de discernement ", certains ont pu " fermer les yeux " sur des dérives dont ils étaient les témoins.
" C'est ma philosophie "
" Ceux qui avaient commis des délits, je ne parle pas de terrorisme, j'ai essayé de les remettre dans le droit chemin et de ne pas les rejeter. C'est ma philosophie ", revendique l'ancien maire. Le " clientélisme " à l'égard des Marocains que beaucoup lui reprochent, il n'est pas le seul à l'avoir pratiqué, insiste pour sa part Jean-Michel De Waele, professeur de science politique à Bruxelles. " Le PS qui se pose en bouclier pour défendre la communauté maghrébine à Bruxelles, mais aussi le CDH - centristes - font campagne dans les mosquées ", ajoute cet expert. Il rappelle qu'en 2004, la Belgique a octroyé aux étrangers extracommunautaires le droit de voter aux élections communales, et que, depuis lors, " c'est d'autant plus intéressant pour les partis de masse d'aller vers eux ".
Matthieu Demeestere
Publié le 19 Mai 2016
D'un côté un problème : des jeunes gens qui décident de faire la guerre en Syrie et d'importer du terrorisme sur le sol Français.
Le gouvernement a la solution : la déchéance de nationalité !
Franchement, de qui se moque-t-on dans cette histoire ?
Quand des connards sont prêts à se faire exploser la gueule dans la rue, comment peut-on croire, un seul instant, que la déchéance de nationalité va résoudre quoi que ce soit ?
Ce débat est ridicule car il est totalement hors sujet !
Ce débat est ridicule car il ne répond en rien à la problématique actuelle !
Ce débat est ridicule car il fait marrer les kamikazes : il n'en ont rien à fouttre de mourir, comment peuvent-ils en avoir quelque chose à foutre de perdre une nationalité dans laquelle ils ne se reconnaissent de toutes façons pas ?
Cette problématique relève de l'idéologie et on ne gère pas un pays avec de l'idéologie !
M. Emmanuel Macron avait une bonne (?) définition de la politique : pour lui, ce sont des discours et de l'idéologie. Pour moi, c'est de l'action et du pragmatisme.
Qui a raison ?
Un article du journal 'Le Monde' daté du 30 décembre 2015
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Déchéance : Hollande et Valls inflexibles
Le premier ministre a publié lundi sur sa page Facebook un vigoureux plaidoyer en faveur de cette mesure
Non, " cela n'a absolument rien à voir avec les actes discriminatoires du régime raciste et antisémite de Vichy ", assure M. Valls, pour qui la déchéance de nationalité " symbolisera l'exclusion définitive du pacte républicain de ceux qui ont commis des crimes terroristes ".
A l'Elysée, la tonalité est la même. François Hollande, qui prépare ses vœux télévisés du 31 décembre, compte profiter de l'occasion pour justifier lui aussi cette mesure pourtant de plus en plus contestée dans son propre camp. Même s'il n'en dira sans doute " que quelques mots " ce soir-là, le chef de l'Etat a l'intention de " faire un travail de conviction et de pédagogie " qu'un proche conseiller résume d'une formule : " A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. "
Pas question, donc, de reculer. Même si son entourage assure qu'il est " attentif à ce que chacun dit ", le président de la République est bel et bien résolu à tenir tête à ceux qui, jour après jour, l'accablent de critiques et prédisent une fronde d'une ampleur inédite de la part des élus de gauche quand la mesure sera débattue à l'Assemblée nationale et au Sénat, vraisemblablement début février.
Car pour l'Elysée, ces craintes sont tout bonnement infondées. " Bien sûr que le débat sera musclé mais, au final, il y aura une majorité dans les deux chambres ", assure un fidèle du chef de l'Etat, réputé bon connaisseur des équilibres parlementaires, pour qui le mois de janvier sera décisif : " Passées les fêtes, les députés et les sénateurs vont retourner à la rencontre de leurs électeurs. Ils se rendront compte que les Français défendent une position dure sur la question et qu'ils ne comprennent pas les finesses juridiques censées délégitimer cette proposition. " A Matignon, on se veut également confiant : " On aura la majorité ", assure l'entourage de M. Valls, qui balaie les critiques formulées par plusieurs députés de l'aile gauche du PS, qualifiant celles-ci de contre-productives. " La grossièreté des attaques de Benoît Hamon, Guillaume Balas et Christian Paul révulse la base du groupe ", dit-on à Matignon.
" Allumer des contre-feux "
Pour plusieurs observateurs, cependant, la décision prise par le premier ministre de monter au front à deux reprises en deux jours pour répondre aux critiques, dans le Journal du dimanche puis sur Facebook, doit au contraire être interprétée comme un signe de fébrilité. " Ni François Hollande ni Manuel Valls ne pensaient que ça réagirait de cette façon ", décrypte un responsable du PS, qui cite les tweets cinglants rédigés dimanche après-midi par Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry, après la publication par le JDD de propos de M. Valls accusant " une partie de la gauche - de - s'égare - r - au nom de grandes valeurs ". Pour ce membre de la direction du PS, " la surréaction de Valls n'est pas un indice de sérénité : si l'horizon était dégagé, il ne se sentirait pas obligé d'allumer ainsi des contre-feux ".
Dans les prochaines semaines, le premier ministre va poursuivre son travail de persuasion. Soucieux de " stopper " ce qu'il considère comme une " dénaturation du débat ", selon un conseiller, M. Valls a prévu de multiplier les rencontres avec les parlementaires à Matignon. Au PS, ce choix soulève une inquiétude : " Valls se met au milieu du champ de tir, mais il n'est pas sûr qu'il soit le mieux à même de rassembler la majorité ", pointe un pilier du groupe socialiste à l'Assemblée. " Comme d'habitude, Valls veut y aller à la schlague, mais le passage en force va se retourner contre lui ", prédit un autre député, qui estime qu'environ 200 des 287 membres du groupe PS pourraient faire défection lors du vote.
Alors que la contestation s'étend à l'intérieur du PS – lundi, une centaine de militants ont saisi sa Haute autorité, estimant que les propos de M. Valls étaient contraires à la " déclaration de principes " du parti –, certains, Rue de Solférino, veulent encore croire que l'habileté politique de M. Hollande lui permettra de trouver une porte de sortie susceptible d'amadouer ses détracteurs sans donner le sentiment de se dédire. C'est le cas de Julien Dray et de Jean-Pierre Mignard, deux proches du chef de l'Etat, pour qui une solution serait de troquer la déchéance de nationalité par une peine d'indignité nationale. " C'est une mesure qui a une belle histoire,a déclaré le second, mardi matin, sur Europe 1. C'est celle du gouvernement issu de la Résistance, où tous les collaborateurs, Philippe Pétain en tête, ont été condamnés pour indignité nationale. Il s'agit de Français qui ont tué d'autres Français. On est dans une symbolique identique. "
Thomas Wieder
Publié le 18 Mai 2016
Elles ont été la cause de la plus grosse catastrophe économique du XXIe siècle, et pourtant, rien ne change... Les banques continuent à user et abuser de leur pouvoir en s'engraissant toujours plus et en taxant leurs services alors même que ce service leur rapporte autrement puisqu'elles se servent de cet argent pour spéculer par ailleurs...
Il serait peut-être temps que nos politiques s'en mêlent en empêchant cet abus de pouvoir permanent qui nuit au plus grand nombre !
Car, pendant ce temps, les banques ne participent plus à l'économie ! Elles sont de plus en plus frileuses à investir dans nos PME, alors même que ce sont nos PME qui forment le tissus économique de notre pays !
D'un côté, on taxe à tout va le client captif, d'un autre, on ne remplit plus le rôle de véritable moteur de notre économie, alors, à quoi servent réellement nos banques ?
Mais que l'on ne se trompe pas de cibles : ce sont les gros banquiers qui s'en mettent plein les fouilles dans cette histoire, alors même que leur rôle est très loin d'apporter une plus-value efficace à notre économie !
M. Jean-Laurent Bonnafe, PDG de BNP Paribas, a ainsi vu sa rémunération se porter à près de 3 Millions d'Euros en 2014 ! Avec cette somme, n'importe qui peut vivre librement de ses intérêts !
Honteux ! Vous avez dit honteux ?
Un article du journal 'Le Monde' daté du 29 décembre 2015
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Les frais de tenue de compte se généralisent
Le 1er janvier, BNP Paribas et Société générale factureront à leur tour ces services à leurs clients
Coup de chaud sur les tarifs bancaires. Le 1er janvier 2016, plus de huit établissements sur dix appliqueront des frais de tenue de compte, selon le comparateur en ligne Choisir ma banque. Ils n'étaient que 40 % à le faire il y a trois ans. De quoi faire bondir l'Association française des usagers des banques (AFUB), qui annonce qu'elle va saisir dès cette semaine l'Autorité de la concurrence, afin de dénoncer la facturation des comptes courants. " La concomitance des décisions des grandes banques laisse suspecter une entente corporatiste ", dit Serge Maître, secrétaire général de l'AFUB.
Facturés en moyenne 16,50 euros à l'année en 2016, contre 12,60 euros en 2013, selon Choisir ma banque, les frais de tenue de compte ne sont pas les plus onéreux des tarifs bancaires. Par exemple, une carte de crédit Visa-Mastercard classique coûte environ 40 euros par an. Mais ces frais, qui correspondent, selon les établissements, aux coûts de gestion quotidienne des comptes (actualisation du solde, protection des données), à l'investissement dans l'informatique et le digital et à la lutte contre la fraude, cristallisent le mécontentement des clients.
La polémique devrait enfler en début d'année car les deux dernières grandes banques " gratuites ", BNP Paribas et Société générale, ont finalement décidé de rejoindre le peloton des établissements où les comptes courants sont payants. A partir du 1er janvier 2016, la première facturera la tenue de compte 30 euros par an (2,50 euros par mois et par compte), et la seconde 24 euros par an (6 euros par trimestre, quel que soit le nombre de comptes détenus). Les deux établissements exonéreront toutefois les jeunes et les clients fragiles et feront payer moins cher les détenteurs de formules " tout compris ". " Mais ces frais sont clairement négociables, tout comme la cotisation due pour une carte bancaire si vous n'êtes pas régulièrement à découvert… ", nuance Ludovic Herschlikovitz, directeur de Choisir ma banque.
Reste que la pilule passe mal. D'abord, parce que les Français " doivent détenir un compte bancaire pour percevoir les salaires, revenus, traitements et retraites, rappelle Serge Maître, de l'AFUB. Les banques profitent de la dépendance des consommateurs ; ça ressemble à du racket ". " C'est comme un impôt obligatoire payé à une société privée ", reconnaît Ludovic Herschlikovitz.
" Contexte de taux bas "
Cette nouvelle facturation est d'autant plus mal perçue que les banques ne rémunèrent pas les dépôts sur les comptes courants (les " dépôts à vue ") alors qu'elles s'en servent comme ressource, pour financer des prêts immobiliers par exemple. Seuls quelques acteurs de petite taille proposent une telle rémunération et à un taux proche de zéro. La Macif rémunère les dépôts à 0,5 % dès le premier euro. " Une banque doit récompenser - par des intérêts - les clients qui déposent leur épargne - qui servira à financer les crédits sur lesquels elle se rémunérera - . Ce n'est pas à nous de payer mais à la banque de nous payer ", juge un internaute sur le forum destiné aux clients de la Société générale, où les messages de colère s'accumulent.
Selon la Banque de France, l'encours sur les comptes courants des ménages français était de 342 milliards d'euros en septembre. Une ressource peu coûteuse pour les établissements bancaires, certes, mais, en contrepartie, ils en assurent la liquidité : à tout moment, un épargnant peut vider son compte courant ou placer son argent ailleurs. Au contraire, lorsque l'argent est bloqué, comme sur un Plan d'épargne logement (PEL), la banque rémunère cette ressource en versant des intérêts.
Malgré la pression des associations de consommateurs, le contexte actuel de taux bas ne devrait pas inciter les banques à changer de politique. Avec des taux de marché proches de zéro, pourquoi paieraient-elles pour utiliser les dépôts à vue quand elles peuvent se financer moins cher sur les marchés ? " L'avantage que procurent - ces comptes - en termes de coût de la ressource s'amenuise, au regard des ressources à taux de marché ", note Laurent Quignon, économiste chez BNP Paribas.
Par ailleurs, le taux de dépôt de la Banque centrale européenne, négatif depuis juin 2014, joue comme une taxe pour les banques. Les liquidités qu'elles déposent au jour le jour auprès de l'institution sont facturées, afin d'encourager leur circulation sur le marché interbancaire. Les établissements peuvent choisir de répercuter cette taxe sur les clients.
De même, " plus le contexte de taux bas se prolonge, plus la marge réalisée grâce à l'activité de prêt diminue ", dit M. Quignon. Le rendement des actifs s'érode, à l'instar des intérêts perçus sur les prêts immobiliers renégociés. Alors que le coût de certaines ressources reste, lui, quasiment stable – comme les intérêts versés pour les anciennes générations de PEL.
Résultat : même si leur marge reste positive, les banques jugent qu'elles ne peuvent plus " offrir " les frais de gestion aux clients. " La banque doit dégager une rentabilité suffisante pour rémunérer ses actionnaires, comme toute entreprise, et pour renforcer ses fonds propres réglementaires ", souligne encore Laurent Quignon.
En France, sur les neuf premiers mois de 2015, l'activité de banque de détail de la Générale a affiché un chiffre d'affaires en hausse de 3,4 % (à 6,3 milliards d'euros) par rapport à la même période de 2014. Dans ses résultats trimestriels, la banque se félicite de la " forte hausse de la nouvelle production de crédit à l'habitat " mais note " l'impact négatif des renégociations de crédits immobiliers ". BNP Paribas où ce même chiffre d'affaires a chuté de 2,4 % (à 5 milliards d'euros), met en avant dans ses résultats " l'impact des taux bas persistants (diminution de la marge sur les dépôts ainsi que sur les crédits renégociés) ".
" Limiter la casse "
" La banque n'est pas la Samaritaine, reconnaît Serge Maître, de l'AFUB. Un banquier est un commerçant ; tout service doit se payer. " Les associations de consommateurs ne remettent pas en question la facturation de la tenue de compte, mais la fixation du prix. Ce dernier varie de 0 à 30 euros selon les caisses régionales des groupes mutualistes.
Au niveau national, la tenue de compte sera facturée 6,20 euros par an à La Banque postale (en hausse de 2 euros sur un an), 40 euros chez Barclays et jusqu'à 76 euros pour les clients de la Banque palatine. Quant aux établissements en ligne, la majorité ne facture pas la tenue de compte mais exige un revenu minimum pour les nouveaux clients.
Paradoxalement, cette généralisation de la facturation des comptes courants intervient après les efforts du gouvernement pour faire baisser les tarifs bancaires. " Depuis quatre ans, la législation a fortement affecté les marges du secteur, avec des mesures telles que le plafonnement des commissions d'intervention, la gratuité des virements initiés par Internet, les offres pour les clients fragiles… Il paraissait évident que les banques se rattraperaient sur d'autres lignes tarifaires ", dit M. Herschlikovitz. De fait, les frais bancaires ont baissé de 3,5 % en 2015. Mais, " cette année, il y aura une hausse très forte et le consommateur ne pourra pas y faire grand-chose ", prévient-il.
Peu bavards sur le sujet, les établissements bancaires préfèrent ne pas commenter. Mais, face à la baisse de rentabilité de l'activité de détail, ils réduisent leur réseau d'agences. " Facturer le client, c'est aussi limiter la casse en termes d'emploi ", suggère un bon connaisseur du milieu.
Jade Grandin de l'Eprevier