Publié le 4 Mars 2013

Il faut réellement traiter ce problème. On ne peut tolérer qu'une partie du territoire Français soit dans un tel état.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 29 décembre 2012

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Derrière son image de carte postale, la Polynésie française se transforme en poubelle
L'absence de gestion des déchets depuis des décennies menace la santé des habitants
Papete Correspondante

Dans le marécage situé à quelques kilomètres de l'aéroport de Tubuai, dans l'archipel des Australes, les habitants déposent depuis trente ans les ordures. " Quand le trou déborde, on passe les engins pour tasser, on rebouche, et on creuse un autre trou ", raconte Thérèse, qui tient une pension non loin du site. Ici poussaient autrefois des herbes hautes. Elles ont disparu. " Il faut fermer le site rapidement, lâche le maire de la commune, Fernand Tahiata. Nous savons que le dépotoir provoque une grave pollution. "

En 2011, le bureau d'étude Capse, chargé d'évaluer la situation dans la perspective de la fermeture de la décharge, a conclu à l'existence d'un " risque majeur pour l'environnement naturel et humain ". Les teneurs en aluminium, manganèse et hydrocarbures détectées dans la nappe phréatique dépassent les normes de sécurité. Il recommandait aussi une analyse complémentaire de " la concentration en polluants des légumes consommés par la population " et préconisait, en attendant, de " limiter, voire stopper leur consommation ".

Mais rien n'a été fait. Une dizaine de familles vivent à quelques centaines de mètres du dépotoir. " Nous avons entendu parler de rumeurs de pollution. Mais, on ne connaît pas la nature du danger ", déplore une habitante voisine du site. Elu du parti écologiste polynésien Heiura Les Verts, le ministre de l'environnement, Jacky Bryant, confirme qu'aucune nouvelle étude n'a été menée, mais assure que le service du développement rural déconseille de cultiver à proximité de la décharge. " Des analyses complémentaires ne feraient que confirmer ce que nous savons ", admet-il.

Dans les îles de Polynésie française, la gestion des déchets tourne au cauchemar. " Tubuai n'est pas unique. La situation est identique dans toutes nos îles ", confirme le ministre de l'environnement.

Des tonnes de détritus se sont accumulées depuis une trentaine d'années au rythme de l'évolution des modes de vie. Le développement du territoire qui a suivi l'installation du centre d'expérimentations nucléaires du Pacifique, à partir de 1963, s'est accompagné d'un flux jusque-là inexistant de produits manufacturés. Mais nul ne s'est soucié de ce qu'ils deviendraient une fois hors d'usage.

La directive de l'Union européenne restreignant l'enfouissement aux déchets ultimes ne s'impose pas sur ce territoire de la République doté d'une large autonomie. Du coup, les décharges sauvages ont fleuri sur ces îles souvent qualifiées de " cartes postales ".

Celle de Maupiti déborde sur le lagon. A Bora Bora, les fumées qui en émanaient altéraient régulièrement la visibilité des avions. Aujourd'hui, les habitants de Tahiti, l'île la plus peuplée, produisent 60 000 tonnes par an de déchets non recyclables, selon une étude financée par l'Ademe et présentée le 7 novembre au conseil des ministres du territoire. Une masse comparable aux citadins de métropole.

Dans l'archipel des Australes, chaque habitant produit 345 g de déchets par jour, deux tiers de moins qu'à Tahiti. Mais cette quantité n'en reste pas moins ingérable sur ces territoires exigus.

Pour tenter de réduire la production de déchets, le ministère de l'environnement a établi une stratégie en trois points : une taxe afin d'inciter les importateurs à commander des produits économes en emballages, des sanctions pour ceux qui ne trient pas et l'expérimentation d'incinérateurs de petite capacité.

Des filières de collecte sélective existent depuis dix ans mais fournissent de maigres résultats. Même à Punaauia, la commune désignée " Tortue d'or " par la société d'environnement polynésienne pour l'efficacité du tri de ses administrés, les matières recyclables récupérées atteignent à peine 50 % du potentiel identifié.

Pour résorber les sites existants, les réponses tardent à venir. Seules Tahiti et Bora Bora sont équipées de centres d'enfouissements techniques permettant de contrôler les déchets stockés pour éviter les pollutions du milieu naturel. Ceux de Nuku Hiva et de Rapa, achevés depuis 2008, ne fonctionnent pas, faute d'accord sur leur financement.

La construction de celui de Tubuai, prévue pour accueillir quarante années de déchets, devrait commencer en 2013. " Au rythme actuel, il sera plein dans quinze ans ", estime, pessimiste, Damas Bataillard, technicien chargé des déchets à Tubuai.

Sans prise de conscience collective, la Polynésie risque de ne plus pouvoir faire face. Un budget de plus de 21 millions d'euros a été alloué dans le cadre des accords entre l'Etat et la collectivité d'outre-mer pour financer des projets liés à la gestion des déchets. Mais, signe supplémentaire de l'absence de volonté politique, à un an de la fin de ce contrat de projet, les sommes déboursées restent dérisoires.

Christine Chaumeau

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Rédigé par Philippe NOVIANT

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Publié le 1 Mars 2013

DanyBoonQuand on voit cet état des lieux, ça fait peur. On y voit une industrie largement subventionnée par le contribuable, en dépit de toutes les règles économiques de base. On y apprend que l'industrie du cinéma profite à quelques acteurs nantis, même pas assez bon pour justifier pleinement leur salaire puisque pratiquement tous les films ne sont pas profitables. Il faut cesser avec cette situation économique absurde et arrêter de subventionner une industrie non profitable mais où des gens s'en mettent quand même plein les poches.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 29 décembre 2012

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CINÉMA
Les acteurs français sont trop payés !
Une charge au canon, par Vincent Maraval, producteur

L'année du cinéma français est un désastre. Pendant que Gérard Depardieu fait l'actualité et que les ministres rivalisent d'esprit pour en faire le scandale du moment et dénoncer son exil fiscal à 2 kilomètres de la frontière d'un pays dont il ne se sent " plus faire partie ", personne ne parle du cinéma français. Or tous les films français de 2012 dits importants se sont " plantés ", perdant des millions d'euros : Les Seigneurs, Astérix, Pamela Rose, Le Marsupilami, Stars 80, Bowling, Populaire, La vérité si je mens 3, etc.

Pas un film, sauf peut-être Le Prénom, pour gommer ce que toute la profession sait pertinemment, mais tente de garder secret : le cinéma français repose sur une économie de plus en plus subventionnée. Même ses plus gros succès commerciaux perdent de l'argent.

Constat unanime : les films sont trop chers. Après les films des studios américains, la France détient le record du monde du coût moyen de production : 5,4 millions d'euros, alors que le coût moyen d'un film indépendant américain tourne autour de 3 millions d'euros. Ce coût moyen ne baisse jamais, alors qu'il y a toujours plus de films produits, que le marché de la salle stagne, que la vidéo s'écroule et que les audiences du cinéma à la télévision sont en perpétuel déclin face à la télé-réalité et aux séries.

Mais alors, pourquoi s'émouvoir ainsi sur le cas Depardieu ? Pourquoi ce déchaînement médiatique et politique ? Sans doute parce qu'il y a là un vrai scandale d'ordre plus général. On le sait, l'époque aime les cas particuliers. Mais le scandale qui nous intéresse les dépasse largement. Il est d'ordre systémique. On peut s'étonner de voir nos ministres s'en laver les mains.

Pourquoi si peu de voix s'en saisissent-elles dans le milieu du cinéma ? Parce qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil ? Que Delon, Hallyday et autres agissent de même depuis longtemps ? Dany Boon, par exemple, ce chantre de la France profonde qui vit à Los Angeles, obtient des sommes qui laissent un Gérard Depardieu sur le carreau, ratatiné. 3,5 millions d'euros pour Le Plan parfait, dont les entrées ne seront pas suffisantes pour payer son salaire ! Un million pour quelques minutes dans Astérix, film qui fait exploser le ratio entrées/cachet/minute à l'écran...

Malgré ses récents échecs, grâce au miracle du système de financement du cinéma français, Dany Boon s'apprête aujourd'hui à attaquer son nouveau film, Hypercondriaque, pour lequel on parle d'une somme proche de 10 millions d'euros. Ce texte ne se transformera pas en lettre de dénonciation, je ne nommerai que ceux qui ont fait leur coming out fiscal. Mais ils sont nombreux, qui se disent à gauche, dénoncent les injustices, mais au fond n'en voient qu'une seule : leur niveau d'imposition.

Mais pourquoi, au fond, les acteurs seraient-ils pires que les sportifs ? Parce que leur carrière est potentiellement plus longue ? Non, le seul scandale, le voilà : les acteurs français sont riches de l'argent public et du système qui protège l'exception culturelle. A part une vingtaine d'acteurs aux Etats-Unis et un ou deux en Chine, le salaire de nos stars, et encore plus le salaire de nos moins stars, constitue la vraie exception culturelle aujourd'hui.

Pourquoi est-ce qu'un acteur français de renom, qu'il se nomme Vincent Cassel, Jean Reno, Marion Cotillard, Gad Elmaleh, Guillaume Canet, Audrey Tautou, Léa Seydoux, touche pour un film français - au marché limité à nos frontières - des cachets allant de 500 000 à 2 millions d'euros, alors que, dès qu'il tourne dans un film américain, dont le marché est mondial, il se contente de 50 000 à 200 000 euros ? Pourquoi, par exemple, Vincent Cassel tourne-t-il dans Black Swan (226 millions d'euros de recettes monde) pour 226 000 euros et dans Mesrine (22,6 millions d'euros de recettes monde) pour 1,5 million d'euros ? Dix fois moins de recettes, cinq fois plus de salaire, telle est l'économie du cinéma français.

Savez-vous que Benicio Del Toro, pour le Che, a touché moins que François-Xavier Demaison dans n'importe lequel des films dans lesquels il a joué ? Que Marilou Berry, dans Croisière, touche trois fois plus que Joaquin Phoenix dans le prochain James Gray ? Que Philippe Lioret touche deux fois plus que Steven Soderbergh et sept fois plus que James Gray ou Darren Aronofsky ? Pourquoi s'en priveraient-ils ?

Et pourquoi Depardieu est-il le salaud ? Lui qui fait Mammuth gratuitement pour permettre au film d'exister et propose de faire la même chose pour DSK de Ferrara. Pourquoi Vincent Cassel, qui met son argent et son énergie au service de jeunes talents comme Kim Chapiron ou Romain Gavras, serait-il plus coupable que le système ?

L'explication, jamais le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) ni la ministre ne l'ont fournie : la subvention directe dont jouit le cinéma français (chaînes publiques, avances sur recettes, aides régionales), mais surtout la subvention indirecte (l'obligation d'investissement des chaînes privées). Voilà pourquoi tous les échecs de 2012 mentionnés ci-dessus n'ont guère ému la profession, et que ceux-ci n'ont pas suscité d'articles de fond. Et pourtant, rendez-vous compte ! Sur le top 10 des films d'une économie qui en concerne 220, un seul est rentable !

Il est vrai, les scores de ces films ne sont pas honteux : 6 millions d'entrées pour le Marsupilami, 4 millions pour Astérix ou La Vérité si je mens, 3 millions pour Les Seigneurs, 2 millions pour Stars 80, 1 million pour Populaire... Ils sont même bons dans l'absolu, et il est probable que le niveau d'entrées 2012 ne va guère baisser par rapport à 2011, la fameuse année d'Intouchables. Mais ce sont tous des échecs économiques parce qu'ils coûtent beaucoup trop cher.

Astérix, à 60 millions d'euros, a le même budget qu'un film de Tim Burton. Voilà qui laisse rêveur... Stars 80 plus cher que The Hangover ou Ted. Ça laisse pantois... Et tout autant Populaire, plus cher que Black Swan ou Le Discours d'un roi ! La responsabilité de cette situation n'est pas à chercher, hélas ! dans une supposée incompétence de nos producteurs, mais dans ce que les Américains appellent le " above the line " (" la surévaluation "), les cachets qui font de nos talents, inconnus au-delà de nos frontières, les mieux payés du monde.

Mais à quoi servent de tels cachets si les résultats ne se matérialisent pas en recettes économiques ? En réalité, ils permettent d'obtenir le financement des télévisions. Black Swan se finance sur le marché. Il n'y a dans son financement aucune obligation, aucune subvention, l'acteur est donc payé pour ce qu'il vaut, 226 000 euros. Mesrine, en revanche, a besoin de ce financement pour exister, ce qui explique que l'acteur se retrouve avec un pouvoir de vie ou de mort sur le projet, et ce en fonction de sa valeur télé. Il réclame donc sa part du gâteau. Lui sera payé entre 1 et 1,5 million d'euros. Qui peut l'en blâmer ? Cela devrait vouloir dire qu'il touche là le fruit de sa notoriété sur le marché télévisuel. Sauf que le cinéma enregistre des contre-performances à la télévision. Sans les obligations légales issues de notre système public de financement, il y a bien longtemps que " Les Experts " et la " Star Ac " auraient réduit à néant les cases " Cinéma " des chaînes de télévision.

Est-ce à l'individu qu'il revient de " réguler " le système sous peine d'être jeté à la vindicte publique comme Gérard Depardieu ou est-ce au CNC et à son ministère de tutelle de le faire ? A l'heure où François Hollande veut que les patrons des grandes entreprises publiques limitent leurs salaires, laissera-t-on les " hauts salaires " du cinéma gagner plus qu'ils ne valent, et ce grâce à de l'argent public, à un système unique, exceptionnel de financement ? Est-il normal qu'un Daniel Auteuil, dont les quatre derniers films représentent des échecs financiers de taille, continue à toucher des cachets de 1,5 million d'euros sur des films coproduits par France Télévisions ?

Le fameux système d'aide du cinéma français ne profite qu'à une minorité de parvenus. Mais jamais cela ne provoquera un scandale aussi retentissant que l'exil fiscal de Gérard Depardieu. Les miettes que laisse ce système réduisent en effet au silence ceux dont le rôle serait de pousser l'analyse.

Une idée simple : limitons à 400 000 euros par acteur - et peut-être un peu plus pour un réalisateur -, assorti d'un intéressement obligatoire sur le succès du film, le montant des cachets qui qualifient un film dans les obligations légales d'investissement des chaînes de télévision. Qu'on laisse à Dany Boon un cachet de 10 millions d'euros, si telle est véritablement sa valeur marchande. Mais alors que ce soit en dehors de ces obligations. Et redonnons ainsi à notre système unique et envié sa vertu en éliminant ses vices.

Vincent Maraval

distributeur et producteur, fondateur de la société de distribution de films Wild Bunch, dont il est directeur des ventes internationales

Wild Bunch, créée en 2002, détient un catalogue de plus de 1 700 films. Plusieurs films distribuésou vendus par Wild Bunch ont reçu des distinctions : " The Artist ", de Michel Hazanavicius (Oscars, 2012)," La Part des anges ", de Ken Loach, (Festival de Cannes, 2012)," Mr Nobody ", de Jaco Van Dormael (Mostra de Venise, 2009), " La Saveurde la pastèque ", de Tsai Ming-liang (Berlinale, 2005)

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Rédigé par Philippe NOVIANT

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Publié le 28 Février 2013

Elysee palaisC'est aussi pour ce genre d'affaire que Sarkozy a perdu les élections. A priori, on a donné indument des marchés concernant des sondages à une entreprise sans appel d'offre. Berlusconi ne faisait pas pire en Italie. Quand on en vient, en tant que Président de la République à entraver le droit élémentaire à subventionner ses petits copains, on ne peut pas se prévaloir d'obtenir un gage d'intégrité essentiel à la fonction présidentielle. Sarkozy est parti ? Tant mieux quand on voit ce genre d'agissements.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 21 décembre 2012

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Un juge va enquêter sur les sondages de l'Elysée sous l'ère Sarkozy
Les conseillers du président ne sont pas protégés par son immunité, a tranché la Cour de cassation

Il y aura donc une enquête sur les sondages de l'Elysée de Nicolas Sarkozy. Dans un arrêt rendu mercredi 19 décembre, la Cour de cassation a annulé l'arrêt de la cour d'appel de Paris qui s'opposait à l'enquête du juge en raison du principe d'inviolabilité du chef de l'Etat, et ordonné " le retour du dossier au juge d'instruction ". Cette décision met fin à trois ans de débat juridique et d'obstruction judiciaire. Le dossier dormait sur le bureau du juge Serge Tournaire, qui avait été saisi en novembre 2010 par l'association Anticor d'une plainte contre X pour délit de favoritisme.

L'affaire avait éclaté un an plus tôt, en juillet 2009, lorsque la Cour des comptes, lors de son premier contrôle du budget de l'Elysée, mettait la main sur une convention signée le 1er juin 2007 entre Emmanuelle Mignon, alors directrice du cabinet de Nicolas Sarkozy, et la société Publifact. Ce contrat, trois paragraphes sur une feuille A4, a permis à Patrick Buisson, un proche conseiller du président de la République, de se faire rembourser plus de 1,5 million d'euros pour les seules enquêtes d'opinion réalisées en 2008.

Un marché " exorbitant " au regard des règles de la dépense publique, avait dénoncé la Cour des comptes, qui pointait également l'absence de mise en concurrence. Si l'on additionne la rémunération du " conseiller " du président et la totalité des sondages qui lui ont été remboursés pendant le quinquennat, l'Elysée a versé plus de 3,3 millions d'euros aux sociétés de Patrick Buisson.

Dans son arrêt, la Cour de cassation rappelle des principes simples. Il est ainsi prématuré, estime-t-elle, d'empêcher un juge d'informer en invoquant l'immunité du chef de l'Etat sans enquête préalable. Refuser toute information a priori comme l'a fait la chambre de l'instruction, précisait même le conseiller rapporteur Jean-Claude Rognon, revenait dans ce cas précis à présupposer que " le contrat litigieux était susceptible d'avoir été signé à la demande ou (...) avec l'accord du chef de l'Etat ". En d'autres termes, c'était " présumer le président de la République complice du délit de favoritisme en méconnaissance de la présomption d'innocence ".

La Cour profite de cet arrêt pour clore le débat sur la question de l'extension de l'immunité présidentielle aux conseillers de l'Elysée. " Aucune disposition constitutionnelle, légale ou conventionnelle ne prévoit l'immunité ou l'irresponsabilité pénale des membres du cabinet du président de la République ", tranche-t-elle. L'actuel procureur général de la Cour de cassation, Jean-Claude Marin, avait dit exactement le contraire lorsqu'il était procureur de Paris. Ce principe d'immunité extensible lui avait même servi d'argument principal pour s'opposer à l'enquête du juge. Pour signifier l'importance de cette décision, cet arrêt sera publié au bulletin des arrêts de la Cour de cassation et aura donc valeur de jurisprudence.

En octobre, l'avocat de l'association Anticor, Me Jérôme Karsenti, avait ajouté à sa plainte pour délit de favoritisme une seconde plainte, pour détournement de fonds. Cette dernière s'appuie sur des documents - la presque totalité des factures de sondages du quinquennat - que s'était procurés Raymond Avrillier, un militant écologiste grenoblois. Le parquet de Paris devrait verser l'enquête préliminaire qu'il avait ouverte à cette occasion au dossier du juge Tournaire.

E. Ca.

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Publié le 27 Février 2013

israel-palestineCe n'est quand même pas normal qu'un pays aille s'installer chez un autre. C'est exactement ce que fait Israël depuis des années. En installant des colonies, elle est en violation avec le droit international, notamment de la IVe convention de Genève comme rappelé par la Résolution 446 du Conseil de sécurité des Nations unies.

C'est honteux et pourtant le monde laisse faire. Pendant combien de temps encore ?

Un article du journal 'Le Monde' daté du 21 décembre 2012

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Israël multiplie les projets de construction dans les colonies
L'Etat juif a essuyé aux Nations unies des critiques exceptionnellement fermes
Jérusalem Correspondant

Cette fois, plus de gants : le gouvernement israélien a choisi de sanctionner durement l'Autorité palestinienne, " coupable " d'avoir obtenu des Nations unies un statut qui entérine de facto les frontières d'un futur Etat palestinien dans celles de 1967. Et il le fait avec son arme favorite : la colonisation. Plus question de mesures cosmétiques avec l'annonce, mercredi 19 décembre, de logements supplémentaires en Cisjordanie occupée. C'est un programme de plusieurs milliers d'habitations que le gouvernement de Benyamin Nétanyahou entérine depuis plusieurs jours, quitte à faire le dos rond face à de nouvelles condamnations internationales.

Celles-ci ont été exceptionnellement fermes, mercredi, au Conseil de sécurité des Nations unies. Confrontés au refus des Etats-Unis de s'associer à une résolution de l'ONU, quatre pays européens qui siègent au Conseil (France, Royaume-Uni, Allemagne et Portugal) ont publié une déclaration commune pour affirmer que " toute activité de colonisation, y compris à Jérusalem-Est, doit cesser immédiatement ".

S'opposant " fermement " aux projets israéliens, notamment s'agissant du " E-1 " (qui créerait une continuité territoriale entre Jérusalem-Est et le bloc de colonies de Maalé Adoumim), ils soulignent que ceux-ci " envoient un message négatif et font douter de la volonté - d'Israël - de négocier ". La viabilité de la solution à deux Etats est menacée par " l'expansion systématique des colonies ", ajoutent-ils. Huit pays non-alignés siégeant au Conseil de sécurité, ainsi que la Russie et la Chine, ont publié des communiqués similaires.

Cette relance de la construction a commencé, lundi 17 décembre, par l'approbation finale donnée par le ministère de l'intérieur pour 1 500 logements à Ramat Schlomo, une colonie située à Jérusalem-Est. Selon l'organisation israélienne La Paix Maintenant, le comité municipal de planification de Jérusalem a, d'autre part, donné son accord pour la construction de 549 logements dans la zone B de la colonie de Givat Hamatos.

Mercredi, une autre tranche de 2 610 logements a été approuvée dans la zone A de cette colonie, tandis que le ministère du logement annonçait des appels d'offres pour 1 048 autres logements dans différentes colonies de Cisjordanie. Enfin, jeudi, un accord préliminaire devait être donné pour la construction de 1 142 unités d'habitation dans la colonie de Gilo, également située à Jérusalem-Est.

Entre 5 000 et 6 000 logements auront ainsi été approuvés en quatre jours. Ces chiffres doivent cependant être considérés avec circonspection. Si, bien souvent, le ministère israélien de l'intérieur dissimule ses intentions en qualifiant ces projets d'" anciens ", d'autres responsables politiques adoptent une attitude inverse en " recyclant " de précédentes annonces pour des raisons électorales.

" Suite de provocations "

Il reste que le premier ministre israélien a décidé d'aller de l'avant, manifestant ainsi son indifférence face aux critiques. Mardi, Washington et Londres avaient dénoncé " une suite de provocations ". Réponse de M. Nétanyahou, mercredi : " Jérusalem est la capitale du peuple juif depuis 3 000 ans ; tous les gouvernements israéliens ont construit à Jérusalem. "

L'attitude du premier ministre s'explique par la perspective des élections parlementaires prévues pour le 22 janvier. La priorité pour M. Nétanyahou est de donner des gages à l'électorat de droite, qui pourrait être tenté d'apporter ses suffrages au parti Habayit Hayehudi (le Foyer juif), que dirige Naftali Bennett, lequel ne cesse de progresser dans les sondages.

Tous ces projets ont une vocation stratégique. Il s'agit de mettre en place une ceinture de colonies autour de Jérusalem-Est, afin de rendre irréaliste l'ambition des Palestiniens d'en faire la capitale de leur futur Etat. Il s'agit également de rendre très difficile, sinon impossible, une continuité territoriale dans cette partie de la Cisjordanie, en particulier entre Ramallah, où siège l'Autorité palestinienne, et Bethléem.

Le sort de la solution de deux Etats - l'un israélien, l'autre palestinien - est en jeu. Un sondage publié mardi par le Jerusalem Post indique pourtant que 62 % des personnes interrogées soutiennent le principe " deux Etats pour deux peuples ".

Laurent Zecchini

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Publié le 26 Février 2013

bricorama-gambsheim-28.jpgC'est quand même un sacré problème qu'il y ait de telles distortions de concurrence entre deux enseignes : pourquoi l'une a-t-elle le droit d'ouvrir le dimanche et pas l'autre ? Le tribunal ne règle pas le problème alors qu'il aurait du. Nous payons des impôts pour que la justice, que nos juges soient responsables, or, ils ne le sont pas. Ils savent juste passer outre la Loi pour ne pas condamner financièrement une entreprise, ce qui l'aurait amenée à la faillite. Quant au problème de fond, il reste entier. Oui, vous avez bien lu : le tribunal est obligé d'aller contre la Loi pour compenser les carences des textes ! C'est hallucicant !

Il faut réellement que l'on remette le travail au centre de notre pays et que la Loi soit la même pour tout le monde : où on a le droit d'ouvrir le dimanche, où on n'a pas le droit ! La distortion de concurrence va à l'encontre de l'intérêt général. Il faut donc que la justice soit intelligente pour rétablir cet intérêt général et prononcer des jugements et arrêts intelligibles.

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Travail dominical : pas d'amende pour Bricorama, mais le problème reste entier
Le tribunal de grande instance de Pontoise a débouté FO qui réclamait 37 millions d'euros
   
Jean-Claude Bourrelier a poussé un grand « ouf » de soulagement. Poursuivi par Force ouvrière (FO) pour avoir illégalement ouvert des magasins le dimanche, le patron de Bricorama risquait d'avoir à payer une astreinte de 37 millions d'euros, une somme inédite dans ce type de contentieux. Mais le juge de l'exécution du tribunal de grande instance (TGI) de Pontoise lui a donné gain de cause, lundi 17 décembre.

Début janvier, la chaîne de magasins de bricolage avait été sommée par la justice de fermer le dimanche une trentaine de points de vente en Ile-de-France, qui faisaient travailler leurs salariés ce jour-là sans disposer des autorisations requises. Mais M. Bourrelier n'en avait pas tenu compte, alors même que l'ordonnance du tribunal - confirmée en appel - était exécutoire et assortie d'une lourde astreinte si elle n'était pas respectée. FO avait donc réclamé le paiement des sommes exigibles.

La requête du syndicat a été rejetée par le juge de l'exécution, au motif qu'il n'apporte pas « la preuve objective (...) que ces magasins étaient effectivement ouverts malgré l'interdiction judiciaire ». Résultat : Bricorama n'a pas un centime à débourser. Et FO est condamné à payer 1 000 euros au titre des frais de procédure...

« C'est une déconvenue », commente Me Vincent Lecourt, l'avocat de FO, qui va interjeter appel. A ses yeux, le jugement est très discutable car les éléments démontrant l'infraction étaient probants. De plus, souligne-t-il, M. Bourrelier n'a jamais nié les faits qui lui étaient reprochés dans ses déclarations à la presse ; son argumentaire consistait même à présenter comme une nécessité économique l'ouverture du dimanche. « Le juge de l'exécution n'a pas voulu appuyer sur «le bouton des 37 millions», c'est une décision un peu politique », estime Me Lecourt.

Distorsion de concurrence

Le jugement du TGI ne règle rien pour Bricorama. La trentaine d'établissements concernés, qui avaient cessé d'accueillir des clients le dimanche depuis début novembre, doivent rester porte close ce jour-là. Cette situation engendre un manque à gagner de 4 à 5 millions d'euros sur les deux derniers mois de 2012, d'après le patron de l'enseigne. Plusieurs centaines d'emplois seraient menacés.

M. Bourrelier veut « que la loi s'applique de la même manière à tout le monde ». A l'heure actuelle, les poids lourds du secteur, Leroy Merlin et Castorama, ouvrent des points de vente le dimanche grâce à des dérogations administratives - accordées, le plus souvent, en vertu d'une loi d'août 2009. Bricorama, lui, n'en bénéficie pas et se considère donc victime d'une distorsion de concurrence.

La chaîne de magasins a riposté en assignant devant le tribunal de commerce de Bobigny Leroy Merlin et Castorama : ces deux distributeurs feraient tourner une vingtaine de points de vente le dimanche sans y être autorisés - ce qui est vrai pour au moins une partie d'entre eux. L'audience sur le fond aura lieu en janvier 2013.
Bertrand Bissuel

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Publié le 25 Février 2013

Elysee palaisUne petite lettre au Président de la république pour supprimer les cures thermales.

 

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Expéditeur
Philippe NOVIANT

 

Destinataire
M. le Président de la République Française
55 Rue du Faubourg Saint Honoré
75008 PARIS

Moirans le 24 février 2013


    Monsieur le Président de la République,

    Je suis en train de voir l'émission "Zone Interdite" sur les fraudes dans notre pays.

    Je suis atterré par le fait que notre système de Sécurité Sociale rembourse un système de soin sur la médecine douce comme les cures thermales.

    Vu le déficit actuel de la Sécurité Sociale et vu le prix exorbitant de certains traitements, en particulier oncologiques (liés au cancer), je vous saurais gré de bien vouloir supprimer le remboursement de ces cures au profit des traitements les plus coûteux, les plus lourds et pouvant réellement apporter une réponse vis à vis de graves maladies.

    Je suis conscient que vous devrez subir l'ire de personnes âgées ainsi que le lobbying des bains thermaux. Ceci dit, les personnes âgées pourront comprendre que les fonds dont elles ne pourront plus être bénéficiaires par les cures pourront l'être dans l'octroi de traitements vis à vis des maladies mettant directement en cause leur intégrité physique, dont elles pourront être atteintes dans le futur.

    Dans l'intérêt général, je vous demande donc de faire montre de courage et de supprimer ces dispositions qui n'ont fait nullement montre d'efficacité ou qui ne sont pas prioritaires par rapport aux pathologies les plus graves.

    Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes salutations distinguées.

Philippe NOVIANT

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Publié le 22 Février 2013

DelorsJacquesEncore un homme politique qui n'a rien compris : comment peut-on critiquer un pays qui veut préserver ses intérêts économiques quand on est incapable depuis plus de 30 ans de faire voter un budget à l'équilibre ? Comment peut-on donner des leçons alors que l'on est un responsable politique d'un pays qui gagne 240 Milliards d'Euros par an et qui en dépense dans le même temps près de 320 ?

Je suggèrerais à M. Delors de s'occuper un peu plus de l'intérêt économique de son pays et de se taire un peu plus : tout le monde aurait à y gagner à avoir, pour une fois, des hommes politiques compétents dans ce pays.

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Jacques Delors suggère au Royaume-Uni de quitter l'UE
Le Monde.fr avec AFP | 28.12.2012 à 15h19 • Mis à jour le 28.12.2012 à 16h20

L'ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors, a suggéré, vendredi 28 décembre, au Royaume-Uni de quitter l'Union européenne, face à son hostilité au processus d'intégration dans l'UE. "Les Britanniques s'intéressent seulement à leurs intérêts économiques, à rien de plus. On pourrait leur proposer une autre forme de partenariat", estime le socialiste dans un entretien au quotidien économique allemand Handelsblatt.

Jacques Delors, fervent partisan d'une plus forte intégration politique au sein de l'UE, évoque comme possibilités de partenariats avec le Royaume-Uni "une forme comme celle de l'Espace économique européen" (EEE) ou "un accord de libre-échange". Selon lui, la Grande-Bretagne resterait dans tous les cas "un partenaire privilégié" : "Il est stratégique et économiquement important, mais comme le sont aussi d'autres pays", comme l'Inde et la Chine.

"UN AMI PARTANT DANS LE DÉSERT"

Le chef du gouvernement britannique, David Cameron, qui subit les pressions des "eurosceptiques" de son parti conservateur, avait déclaré le mois dernier qu'il soutenait l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE, mais qu'il voulait "un nouvel accord" qui comporte une procédure de non-participation sur des problèmes-clés. Dans un entretien publié jeudi dans le Guardian, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a averti que ces tentatives de récupérer des pouvoirs aux dépens de l'Europe pourraient mettre l'UE en danger.

"Si chaque Etat-membre avait la possibilité de trier dans les politiques actuelles pour prendre celles qu'il préfère et rejeter celles qu'il aime le moins, l'Union en général et le marché unique en particulier se déliteraient rapidement", a-t-il déploré.

De son côté, Herman Van Rompuy a estimé qu'un départ du Royaume-Uni de l'UE serait comme si "un ami partait dans le désert". Avant lui, le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, avait dénoncé une certaine forme de "chantage" de la part des Britanniques qui ne cessent d'afficher leur hostilité à davantage d'intégration européenne. "Nous souhaitons garder le Royaume-Uni dans l'UE et non le pousser dehors", a dit M. Schäuble dimanche dernier. Le Royaume-Uni appartient à l'UE depuis 1973 mais n'a pas rejoint la zone euro.

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Rédigé par Philippe NOVIANT

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Publié le 21 Février 2013

mutuelle-etudiante.gifIl faut en finir avec ce systèmes des mutuelles étudiantes qui ne remplissent que partiellement leur rôle, qui coûte beaucoup d'argent et qui sont inefficace. Si on n'a pas réussi à le faire jusqu'à présent c'est parce que ces mutuelles ont été et sont encore l'anti-chambre d'un système politique mafieux qui servent à rétribuer grassement quelques personnes situées dans des relations de politiques.

Il faut donc intégrer le système de la sécu étudiante dans le système général.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 28 décembre 2012

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Les dérives en série des mutuelles étudiantes
Remboursements tardifs, frais de gestion exorbitants... un rapport critique le système de sécurité sociale étudiante

Faut-il supprimer les mutuelles étudiantes ? Un rapport sénatorial, publié mardi 18 décembre et passé quasiment inaperçu alors qu'il touche des centaines de milliers de jeunes et leurs familles, préconise une réforme profonde du régime de sécurité sociale étudiante. Retards de remboursements, frais de gestion exorbitants... ces organismes obligatoires, abusivement qualifiés de " mutuelles étudiantes ", accumulent les critiques alors qu'ils sont censés protéger un public plus pauvre que la moyenne.

Au point que les auteurs du rapport, Ronan Kerdraon (PS, Côtes-d'Armor) et Catherine Procaccia (UMP, Val-de-Marne), estiment qu'il est temps de mettre fin à la concurrence à laquelle se livrent les deux organismes gérant la " Sécu " des étudiants. A chaque rentrée, La Mutuelle des étudiants (LMDE, ex-MNEF) et le réseau emeVia, qui regroupe onze mutuelles régionales (Smerep, Smerra, Vittavi, etc.), se livrent une féroce bataille sur les campus pour recruter le maximum d'étudiants.

Pour une raison simple : chaque recruté " rapporte " 52 euros versés par l'Assurance-maladie, en plus de la cotisation des étudiants (207 euros). Mais cette concurrence a un coût considérable pour ces mutuelles. Dans un rapport très critique publié en septembre, l'UFC-Que Choisir estime ainsi que les frais de gestion représentent plus de 90 millions d'euros par an, soit 13,7 % des ressources, un taux bien supérieur à celui de l'Assurance-maladie.

Pour les rapporteurs, cette situation est devenue intolérable. " Le statu quo n'est guère envisageable ", écrivent-ils en proposant, a minima, une fusion des organismes, qui " présenterait l'avantage de réduire les coûts de fonctionnement par la diminution des frais commerciaux ou de marketing et d'assurer une taille critique plus adéquate ". Ils avancent aussi une option plus radicale : la fin du régime spécifique des étudiants. " Cette solution ferait disparaître la particularité d'un régime étudiant, mais n'empêcherait aucunement de mener des actions spécifiques envers cette population ", écrivent-ils, en rappelant que la France est le seul pays européen à avoir un tel système.

Ce qui fait bondir les syndicats étudiants. " Il faut maintenir un régime : les étudiants ont des besoins de santé spécifiques qui doivent être gérés par les étudiants ", explique l'administrateur de la LMDE chargé de la presse, Julien Ballaire, par ailleurs syndiqué à l'UNEF. Une fusion des organismes pourrait toutefois lui convenir. Contrairement au réseau emeVia : " Les rapports disent tous que nos mutuelles marchent mieux que la LMDE, estime son président, Cédric Chevalier. Je ne vois pas pourquoi il faudrait que l'on retourne à un régime unique, alors que nos mutuelles ont justement été créées dans les années 1970 pour compenser l'échec de la MNEF. "

Autre sujet moins avouable : " Ces mutuelles servent de financement à certains syndicats étudiants, par l'intermédiaire des subventions aux associations proches ", explique un bon connaisseur du système, qui réclame l'anonymat. Aux élections de la LMDE, seule l'UNEF présente des listes. Le syndicat truste ainsi l'ensemble des postes d'administrateurs délégués, rémunérés entre 1 000 et 1 400 euros. " Il y a clairement un problème de démocratie interne, critique Julien Blanchet, président de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), un syndicat autonome qui s'est retiré de la gestion de la LMDE. Et c'est pareil pour les mutuelles régionales, on ne sait pas toujours quand ont lieu les élections. Il n'y a jamais de campagne. "

Le scénario qui consisterait à englober la sécurité sociale des étudiants dans l'Assurance-maladie, qui n'y serait pas forcément opposée, ouvrirait la porte à une réflexion plus générale sur les régimes obligatoires (enseignants...). Un risque politique important, surtout pour la gauche. " Pour nous, de toute façon, ce serait politiquement incorrect de poser la question de la gestion de la LMDE ", s'amuse une députée socialiste. L'UNEF, et par extension la LMDE, sont historiquement très proches du PS. Dernier exemple en date, le directeur général de la LMDE va devenir, le 1er janvier, secrétaire général administratif du PS.

" Tous les éléments sont sur la table avec notre rapport et celui du Sénat. Maintenant, il va falloir choisir entre réenterrer le sujet des mutuelles étudiantes pour dix ans, ou enfin s'en saisir ", lance Mathieu Escot, chargé de mission au sein d'UFC-Que Choisir. Pour l'instant, l'association, qui plaide pour la disparition du régime étudiant, n'a rien vu venir du côté des pouvoirs publics. En privé pourtant, des membres de la majorité ne cachent pas leur colère face aux difficultés de remboursement de leurs enfants étudiants, qu'ils ne parviennent à résoudre que par un coup de fil à des administrateurs UNEF.

A l'automne, Marisol Touraine, la ministre de la santé, s'était publiquement demandé " s'il fallait séparer le régime des mutuelles étudiantes des autres ". Des propos restés pour l'instant sans lendemain. Au ministère, on promet que le dossier sera examiné au premier trimestre 2013.

Jean-Baptiste Chastand et Laetitia Clavreul

    La LMDE, héritière de la MNEF

    Créé en 1948, le régime délégué d'assurance-maladie des étudiants a été géré jusqu'en 1972 par un seul organisme, la MNEF, fondée par l'UNEF, le principal syndicat étudiant. Des structures régionales viennent ensuite le concurrencer. En 2000, à la suite d'un immense scandale de gestion, la MNEF est rebaptisée La Mutuelle des étudiants (LMDE). Aujourd'hui, la LMDE revendique 920 000 étudiants affiliés et le réseau emeVia, qui regroupe les onze mutuelles régionales (Smerep, Smeco, Vittavi...), 850 000. La LMDE emploie 615 personnes, les mutuelles régionales 1 200.

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Rédigé par Philippe NOVIANT

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Publié le 20 Février 2013

editorialCOLOR-450x350Je n'ai jamais aimé les éditoriaux, car un journaliste qui donne un avis, n'est pas un journaliste. On demande au professionnel d'informer, pas de dire ce qu'il pense.

Encore heureux parfois, tant on voit des propos mal à propos dans certains éditoriaux. Ainsi, qualifier une décision de un an de prison avec sursis de 'courageuse' est pour moi très clairement abusive. Elle aurait été courageuse si elle avait été beaucoup plus sévère, là, la peine n'est clairement pas à la hauteur des faits.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 20 décembre 2012

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ÉDITORIAL
La psychiatre et l'assassin : un jugement courageux

Le jugement rendu, le 18 décembre, par le tribunal correctionnel de Marseille mérite que l'on s'y arrête. Dans cette affaire, un meurtrier, Joël Gaillard, avait été considéré comme pénalement irresponsable de l'assassinat qu'il avait commis en 2004. En réaction au non-lieu prononcé, logiquement, par les juges, le fils de la victime a porté plainte. Et la psychiatre, Danièle Canarelli, médecin du futur assassin, vient d'être déclarée coupable d'homicide involontaire et condamnée à un an de prison avec sursis.

" L'impunité de principe ne saurait exister, l'opinion publique ne le supporte pas ", a rappelé le président du tribunal de Marseille. Chaque fait divers mettant en cause un malade mental ou un condamné récidiviste en fournit la démonstration : l'opinion a besoin de désigner un responsable. Surtout lorsqu'un tel drame est exploité politiquement.

L'article 121-3 du code pénal, qui vaut au docteur Canarelli d'avoir été poursuivie et condamnée, est issu de la loi Fauchon du 10 juillet 2000 sur les délits non intentionnels susceptibles d'être reprochés aux décideurs publics. Cette loi a été conçue, notamment, pour protéger les élus locaux confrontés à une augmentation des procédures mettant en cause leur responsabilité pénale dans des affaires concernant, par exemple, l'hygiène, la sécurité du travail ou les accidents de la circulation.

Désormais, en cas de lien indirect entre la faute et le dommage, le délit n'est constitué que s'il y a eu " violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité ". Le prévenu ne peut être condamné que s'il a commis " une faute caractérisée exposant autrui à un risque d'une particulière gravité qu'il ne pouvait ignorer ".

Ainsi, dans le cas du docteur Canarelli, l'instruction a fait apparaître une succession de fautes. Le réquisitoire le plus terrible sur le suivi thérapeutique qu'elle avait mis en place pour Joël Gaillard n'est d'ailleurs pas venu des juges, mais de son collègue psychiatre désigné comme expert, Jean-Claude Archambault : ce dernier a souligné que le docteur Canarelli s'était enfermée " dans le déni ".

Les juges de Marseille ont pris soin de fermer la porte à toute interprétation extensive de leur décision. Il ne s'agit pas de juger les psychiatres ou la psychiatrie, ont-ils assuré. Mais de déterminer si, dans cette affaire, des fautes ont été commises. Car les psychiatres ne sont pas les seuls intéressés, ou préoccupés, par cette décision.

Parmi ceux qui guettaient avec appréhension la motivation du tribunal figurent... les magistrats eux-mêmes, et notamment les juges d'application des peines. En écho à l'inquiétude manifestée par un certain nombre de leurs collègues, le jugement relève d'ailleurs que " les magistrats savent que la prédictibilité et le risque zéro n'existent pas ". En outre, le tribunal fait la distinction entre ceux qui " agissent et réagissent dans l'urgence ", à l'égard desquels la justice doit se montrer compréhensive, et ceux qui bénéficient de la durée mais persistent dans l'erreur.

De la part de magistrats qui, en l'occurrence, peuvent être considérés comme juges et parties, la décision rendue à Marseille ne manque pas de courage.

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Rédigé par Philippe NOVIANT

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Publié le 19 Février 2013

1336126214KalachQuand un pays ose faire marquer dans sa constitution le droit de tout à chacun à se défendre, ça donne ça... Des drames, des drames et toujours des drames.

La guerre engendre la guerre, les armes engendrent des souffrances.

Il manque un véritable courage politique à ce pays pour enfin interdire l'usage des armes et leur vente libre.

Car ce n'est pas la première fois que ce genre de drames arrive et ce n'est pas la dernière ! Quand un fou à accès facilement à des armes, il s'en sert, c'est aussi simple que cela...

On me répondra que l'on ne peut pas vendre d'armes à des fous. Certes. Mais le fou peut y accéder de la manière la plus simple qu'il soit, dans sa famille, dans son entourage, pour faire un carnage.

A quand un courage politique fort pour envoyer aux gémonies cette disposition constitutionnelle dépassée ?

Un article du journal 'Le Monde' daté du 15 décembre 2012

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27 morts, dont 20 enfants : l'Amérique en deuil après la tuerie de Newtown

A une centaine de kilomètres de New York, dans le Connecticut, la petite ville prospère de Newtown, 27 000 habitants, a été le théâtre vendredi 14 décembre de l'un des plus graves massacres jamais commis dans un établissement scolaire aux Etats-Unis, qui a fait 26 morts, dont 20 enfants âgés de cinq à dix ans.

Barack Obama a appelé samedi les Américains à être solidaires des proches des victimes de la fusillade meurtrière. "Ce week-end, Michelle et moi faisons ce que nous savons que chaque parent fait : être le plus proche possible de nos enfants et leur rappeler à quel point nous les aimons. Il y a des familles dans le Connecticut pour qui cela n'est pas possible aujourd'hui. Et elles ont besoin de nous tous à l'heure actuelle", a déclaré le président américain.

La veille, très ému, il avait dénoncé un crime "haineux", et promis des "mesures significatives" pour éviter ce genre de tragédie à l'avenir, alors que le débat sur le port d'armes est relancé aux Etats-Unis.

Lire la revue de presse :  'C'est le bon jour' pour relancer le débat sur les armes à feu

Vendredi soir, à Newtown plusieurs centaines de personnes avaient participé sà des cérémonies d'hommage. Un service religieux s'est tenu à l'église catholique de la ville dans un silence total. Le père de triplés scolarisés à l'école Sandy Hook y était présent avec ses enfants : "C'est dur. Je n'aurai jamais imaginé qu'une chose pareille puisse se passer ici".

"On n'est jamais préparé à ce genre de choses", a déclaré quant à lui le gouverneur Dan Malloy. "Aujourd'hui, le diable a visité cette communauté". Mais "nous sommes ensemble" dans ce drame, et "nous allons le dépasser", a-t-il ajouté.

    Comment s'est déroulée la fusillade ?

Le tueur est "entré de force" vendredi dans l'école de Sandy Hook peu après 9 h 30, selon la police. Il y a est resté moins de vingt minutes, se concentrant sur deux salles de classe. Selon la police, 18 enfants sont décédés sur place, deux autres à l'hôpital.Une seule blessée a survécu. Et son témoignage sera capital pour l'enquête. La directrice et la psychologue de l'école figurent parmi les six adultes tués. Selon des témoignages de parents et du personnel de l'école, une centaine de coups de feu ont été tirés.

Une institutrice a raconté s'être barricadée dans sa classe avec ses élèves de CP, leur demandant de ne pas faire de bruit pour ne pas attirer l'attention. Un élève d'environ 8 ans a aussi raconté sur CNN qu'avec ses camarades, ils avaient entendu des cris dans la matinée. On leur a dit : "Trouvez un endroit sûr, et on s'est caché dans les placards du gymnase", a-t-il expliqué. "Puis la police a dit 'on est en train d'évacuer, vite, vite'. Nous avons alors couru jusqu'à la caserne de pompiers... Et nous sommes contents d'être vivants", a ajouté le petit garçon.

La police est prévenue "aux alentours de 9 h 30". "Des policiers en service et de repos" se rendent immédiatement sur les lieux, selon un communiqué des forces de l'ordre. A l'extérieur, la nouvelle se répand rapidement parmi les parents des quelque 700 élèves de maternelle et de primaire de Sandy Hook, dont beaucoup se précipitent sur les lieux pour récupérer leur enfant. Des équipes d'intervention pénètrent dans l'école en brisant "de nombreuses fenêtres" et sécurisent pièce par pièce l'établissement, commençant à évacuer les enfants en les faisant se tenir "par la main". Le corps sans vie d'Adam Lanza est retrouvé à 9 h 50, selon CNN. La police et les légistes n'ont pas précisé s'il s'est suicidé ou s'il a été abattu.

Les 26 victimes de l'école primaire ont été identifiées samedi et les corps ont quitté le bâtiment durant la nuit, a indiqué samedi matin (heure locale) le porte-parole de la police du Connectictut, Paul Vance. Sur le total, 16 enfants étaient âgés de 6 ans et 4 enfants étaient âgés de 7 ans, selon une liste rendue publique plus tard dans l'après-midi (heure locale). Douze étaient des filles et huit des garçons. Six femmes adultes, membres de l'encadrement de l'école, figurent également parmi les victimes. La plus âgée avait 56 ans.

Toutes les victimes ont été tuées de plusieurs balles tirées au fusil d'assaut, a déclaré le médecin légiste en charge de l'affaire lors d'une conférence de presse. Ce légiste, qui a travaillé avec quatre autres docteurs et dix techniciens sur la scène de crime, a autopsié lui-même sept des victimes. Toutes avaient été touchées par "3 à 11 balles" chacune."J'ai seulement vu deux victimes tuées par des tirs à bout portant, mais je n'ai travaillé que sur sept victimes, c'est un échantillon et je n'ai pas le détail de toutes les autres blessures", a-t-il précisé.

Trois armes ont été retrouvées près du tireur, deux armes de poing et un fusil d'assaut. Les armes de poing seraient un  Glock et un Sig Sauer 9mm, deux revolvers semi-automatiques. Le fusil d'assaut serait un fusil Bushmaster de calibre 223. Une quatrième arme aurait été retrouvée à l'extérieur de l'école. Toutes ces armes auraient été achetées légalement et auraient été enregistrées au nom de la mère du tireur, selon la chaîne NBC, citant des responsables de la police. Cette dernière, Nancy Lanza, a aussi été retrouvée morte dans un appartement à Newtown, selon les autorités, qui n'ont pas donné de détails à ce sujet. La police a toutefois confirmé que le tueur aurait tué sa mère et utilisé sa voiture pour se rendre à l'école élémentaire Sandy Hook.

    Qui est le tireur ?

La police a annoncé vendredi soir avoir identifié l'auteur de la fusillade meurtrière, mais a refusé de transmettre son identité. Les chaînes de télévision américaines croyaient savoir dans un premier temps que le tueur était Ryan Lanza, 24 ans, allant jusqu'à diffuser des photos d'un profil Facebook et les messages d'un compte Twitter à son nom. Dans l'après-midi, elles sont cependant revenues sur cette identité, affirmant que le tireur serait en fait son petit frère, Adam Lanza, âgé de 20 ans. Ryan a été arrêté par la police du New Jersey pour être entendu. Selon AP, citant des sources officielles, il ne serait pas impliqué dans le drame et coopère pleinement avec les autorités.

La police enquête désormais sur les motivations du tueur. A ce sujet encore, les informations sont très partielles et largement contradictoires dans les médias américains. L'agence AP, dont les publications sur le sujet ont jusqu'à présent toujours été confirmées, affirme, en citant une officier de police proche de l'enquête, que le tireur présumé présentait des troubles de la personnalité. Les autorités n'ont trouvé ni note, ni manifeste de sa part, et il n'avait pas de passé criminel. La police a toutefois affirmé samedi après-midi avoir trouvé plusieurs éléments qui devraient permettre d'éclairer les mobiles du tueur.

Plusieurs médias américains, dont le New York Times, et le Washington Post, ont commencé à dresser le portrait d'un homme "intelligent", "timide", aux graves problèmes familiaux, mais dont la vie laisse de nombreuses zones d'ombre. Toujours selon AP, Adam Lanza et sa mère, Nancy, vivaient dans un quartier aisé de Newtown. Il n'est pas encore clairement établi si cette dernière travaillait à l'école Sandy Hook. Elle n'apparaît pas sur des organigrammes de l'établissement. Un parent d'élève a affirmé à Associated Press qu'elle était professeur remplaçante.

Les parents de Lanza avaient demandé le divorce en 2008, selon des documents de justice. Son père, Peter Lanza, vit dans la ville de Stamford, dans le même Etat du Connecticut, selon des documents administratifs cités par AP, et travaillerait, selon l'agence, au service financier de General Electric.

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Rédigé par Philippe NOVIANT

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Publié le 18 Février 2013

DepardieuCe que fait M. Depardieu est légal... mais ce n'est pas pour ça que c'est bien. Si M. Depardieu s'en va pour des raisons purement fiscales, effectivement, sa démarche peut être considérée comme minable.

Maintenant, il faut aussi savoir se poser les bonnes questions : la France, par son gouvernement, par ses habitants, par ses dirigeants de toutes sortes, n'ont-ils pas un problème avec les riches ? On ne peut pas dire que l'on considère particulièrement, dans notre pays, les gens riches. Si M. Depardieu s'en va pour des raisons de considération, la démarche peut être largement comprise. Quand on voit la 'Une' du Figaro montrant un cinglant 'Casse toi, riche con' à M. Arnault, cela ne plaide pas particulièrement pour une considération.

La France doit apprendre à considérer ses riches car ce sont eux qui font tourner la société. Elle ne le fait pas. Elle ne le fait pas pour un acteur, soit. Mais, plus grave, elle ne le fait pas non plus pour ses entrepreneurs et pour ses chefs d'industrie. M. Mittal n'a pas été particulièrement bien considéré non plus et emploie pas moins de 20000 employés en France : est-ce que cela non plus, ce n'est pas un peu 'minable' ?

Quand on voit les mesures de sur-imposition qui ont été faites aux commerçants, aux artisans, aux chefs d'entreprise dans le pays Voironnais, on ne peut pas dire que cela participe à une haut considération des riches, ou considérés comme tels. Quand Madame Nathalie Arthaud ose dire sur une chaîne nationale publique que la crise est causée par les patrons, n'est-ce pas un peu 'minable' ?

La France doit donc faire attention dans ses mesures fiscales mais aussi dans sa communication vis à vis des riches. Parallèlement à cela, elle doit mener un lobbying intense vis à vis de ses citoyens afin d'harmoniser à travers l'Europe, mais aussi à travers le Monde, les considérations fiscales appliquées à nos concitoyens.

Reste l'arme de la perte de Nationalité... Irréalisable car anti-constitutionnelle car pouvant mener à des cas d'apatrides.

Un sujet tout sauf simple qui doit être réfléchi et ne peut être discuté sur un coin de table...

Un article du journal 'Le Monde' daté du 16 décembre 2012

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Gérard Depardieu répond à Jean-Marc Ayrault et rend son passeport français

L'acteur Gérard Depardieu dans le film "Mammuth" de Gustave Kervern et Benoît Delépine.

Le clash entre Gérard Depardieu et le gouvernement prend un nouveau tour, dimanche 16 décembre, avec la publication d'une lettre de l'acteur dans Le Journal du dimanche s'adressant à Jean-Marc Ayrault.

"Minable, vous avez dit "minable" ? Comme c'est minable !", commence la missive, reprenant les termes du premier ministre qui avait qualifié de la sorte le départ de Gérard Depardieu pour la ville de Néchin en Belgique, pour des raisons essentiellement fiscales (la ville est connue pour abriter de riches expatriés).

Gérard Depardieu, s'estimant "injurié" après les nombreuses critiques dont il a fait l'objet, réplique à Jean-Marc Ayrault en annonçant : "je vous rends mon passeport et ma Sécurité sociale dont je ne me suis jamais servi. Nous n'avons plus la même patrie, je suis un vrai Européen, un citoyen du monde, comme mon père me l'a toujours inculqué".

"Je ne demande pas à être approuvé, je pourrais au moins être respecté ! Tous ceux qui ont quitté la France n'ont pas été injuriés comme je le suis", continue l'acteur dans sa lettre. Il rappelle avoir "toujours payé (ses) taxes et impôts" et commencé à travailler en France "à 14 ans comme imprimeur, comme manutentionnaire puis comme artiste dramatique".

"Je pars après avoir payé en 2012 85 % d'impôt sur mes revenus. (...) Qui êtes-vous pour me juger ainsi, je vous le demande Monsieur Ayrault, premier ministre de Monsieur Hollande, je vous le demande, qui êtes-vous ? Je n'ai jamais tué personne, je ne pense pas avoir démérité, j'ai payé 145 millions d'euros d'impôts en 45 ans, je fais travailler 80 personnes (...) Je ne suis ni à plaindre ni à vanter, mais je refuse le mot "minable", insiste-t-il.

"Malgré mes excès, mon appétit et mon amour de la vie, je suis un être libre, Monsieur, et je vais rester poli", conclut le texte.

L'annonce de son expatriation en Belgique avait fortement agacé à gauche, le député PS du Cher, Yann Galut, ayant notamment évoqué dans ce cadre la possibilité d'une loi pour déchoir les exilés fiscaux de la nationalité française. Dimanche, Yann Galut a qualifié l'acteur de "profondément égoïste", en réaction à cette lettre ouverte.

Le Monde.fr, avec AFP

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Publié le 15 Février 2013

4291349968004.jpgDes viols répétés en réunion et à l'arrivée, de la prison avec sursis ou de très petites peines de prison ferme. Pour les victimes, une condamnation au mal-être, à la honte et à la déchéance à perpétuité.

La cour d'assises de Créteil, son président, ses jurés ont donc failli et ont, de facto, envoyé un bien mauvais messages aux voyoux : aujourd'hui le viol est autorisé, voire incité dans les cités.

C'est une honte, c'est gerbant à souhait, mais c'est comme cela : à une faute d'une extrême gravité, on oppose des peines d'une ridicule faiblesse.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 13 Octobre 2012

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Viols collectifs : les féministes voient dans le verdict un " permis de violer "
La cour d'assises de Créteil a acquitté dix accusés et condamné quatre hommes à de faibles peines, jeudi 11 octobre

Jugement de Salomon " ou " permis de violer " ? Appelée à se prononcer sur des viols en réunion commis sur deux jeunes filles mineures dans une cité de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) entre 1999 et 2001, la cour d'assises des mineurs de Créteil a rendu dans la nuit du 10 au 11 octobre un verdict qui a mécontenté les deux parties et a suscité l'ire des associations féministes.

Julie Muret, porte-parole d'Osez le féminisme !, a notamment dénoncé " un signal extrêmement négatif envoyé aux femmes victimes de violences sexuelles ". " Cette affaire ne va pas encourager les victimes à se déclarer ", a réagi la ministre de la santé, Marisol Touraine, après avoir fait part de son " malaise " face à cette affaire.

Après trois semaines de procès à huis clos, dix hommes ont été acquittés et quatre autres condamnés à des peines allant de trois ans avec sursis à un an de prison ferme. L'avocate générale avait requis des peines de cinq à sept ans de prison pour huit accusés. Evoquant le " doute " et le manque d'éléments à charge, elle s'en était remise à la décision de la cour pour les six autres.

" S'il y a eu acquittement, c'est qu'il n'y avait pas les preuves de leur culpabilité, estime Pierrette Poncela, professeure de droit pénal à Paris Ouest-Nanterre. Ce procès était trop médiatisé pour que les jurés fassent n'importe quoi. Je ne peux pas croire à une indulgence de la cour d'assises. " Sa collègue Wafa Ayed, chercheuse au centre de droit pénal et de criminologie à Nanterre, s'étonne pourtant d'un " quantum des peines qui ne correspond pas à grand-chose ". Pour elle, " c'est comme si, parce que les viols ont été commis en réunion, leurs auteurs n'étaient pas considérés comme des purs délinquants sexuels. Les peines reflètent cette ambiguïté ".

" Qui peut être satisfait d'un arrêt qui ménage tout le monde ? ", s'interroge Me Laure Heinich-Luijer, l'avocate des deux plaignantes. Si le verdict est un " non-sens " pour les deux parties, juge l'avocate, c'est d'abord parce qu'il arrive trop tard. " Treize ans après les faits, je ne voyais pas comment la justice pouvait être rendue de manière satisfaisante. "

" Je ne vois pas le sens de cette décision, a réagi Me Amar Bouaou, avocat d'un condamné et d'un acquitté, cité par l'AFP. On vous déclare coupable - mais avec des peines couvertes par la détention provisoire -, comme ça vous ne faites pas appel. C'est un jugement de Salomon. "

L'association Osez le féminisme ! dénonce les " dysfonctionnements " de l'institution judiciaire dans ce dossier et met en avant une " instruction bâclée " et une " absence de soutien " et de " protection " aux victimes. Evoquant les " insultes " reçues par les deux plaignantes tout au long du procès de la part des accusés, Me Laure Heinich-Luijer parle, elle, d'un " raz-de-marée insupportable ". Elle décrit ses clientes, qui vivent toujours à Fontenay-sous-Bois, comme " effondrées " et " détruites " par ce verdict. " Aujourd'hui, je déconseille aux femmes qui ont été violées de porter plainte. Cela ne sert à rien à part ouvrir de vieilles souffrances ", a déclaré au Parisien Aurélie, l'une des deux plaignantes, qui n'a pas été reconnue comme victime.

Les critiques les plus virulentes ont été formulées par le docteur Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol, qui considère que les jurés de la cour d'assises de Créteil ont délivré un " permis de violer ". Elle rappelle qu'environ 75 000 femmes adultes sont violées chaque année en France (et au moins autant de mineures), que moins de 10 % d'entre elles portent plainte tandis que moins de 2 % des violeurs sont condamnés par la justice.

" Très en colère ", elle met également en cause la presse qui, en ne mettant pas le " focus " sur les procès où " les viols sont bien traités par la justice ", aurait une " responsabilité majeure dans l'atténuation et la banalisation de ces crimes sexuels ". " Il n'y a qu'à voir le mot "tournante" s'étaler à la "une" des journaux. C'est un mot inventé par les proxénètes pour ne pas dire viols collectifs. "

Le parquet dispose de dix jours pour décider s'il fait appel de la décision. " Mes clientes ont du mal à souhaiter qu'il le fasse, dit Me Laure Heinich-Luijer. Pour ma part, je le souhaite pour que soit changé le message qui a été envoyé aujourd'hui à la société. "

François Béguin

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Publié le 14 Février 2013

stockagedesC2852-52cd3.pngOn a très souvent besoin d'électricité le soir ou la nuit, pour s'éclairer ou se chauffer. On a aussi besoin d'électricité quand il n'y a pas de vent. Ces simples dispositions et le fait que l'électricité est consommée, en grande majorité, pendant qu'elle est produite, incite à penser à pouvoir la stocker pour l'utiliser au mieux.

Les barrages servent à cela, mais sont énormes et déforment grandement le paysage. Les batteries, ce que l'on ne dit pas encore dans cet article, valent une fortune.

Ainsi, le stockage n'en est qu'à sa phase de recherche. Mais ce n'est pas parce que l'on n'a pas encore la solution qu'il faut se lamenter : continuons donc à chercher à stocker l'électricité afin de donner un véritable souffle aux énergies renouvelables !

Un article du journal 'Le Monde' daté du 08 Novembre 2012

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Stocker l'électricité, clé des énergies renouvelables
Industriels et chercheurs testent dans les îles des systèmes indispensables à l'essor du solaire et de l'éolien

Sur l'île de La Réunion, quand le soleil est au zénith, les champs de panneaux photovoltaïques fournissent jusqu'à 30 % de la demande d'électricité. Impossible d'aller au-delà : un arrêté du 23 avril 2008 a fixé ce plafond pour les énergies intermittentes, solaire et éolien. Car que survienne un passage nuageux ou une saute de vent et la production chute brutalement, menaçant de déstabiliser le réseau.

L'exemple réunionnais illustre le rôle crucial qu'est appelé à jouer le stockage de l'énergie dans l'essor des filières renouvelables. Au moment où la France se prépare à tenir un débat national sur la transition énergétique, cette question est, avec celle de la réduction des coûts, l'une des clés, ou plutôt l'un des verrous sur lesquels travaillent électriciens et chercheurs.

Exploiter tout le " jus "

L'enjeu n'est pas seulement de mieux gérer le réseau en lissant pics et creux de production. Il est aussi d'exploiter tout le " jus " que peuvent livrer les fermes solaires et éoliennes lorsqu'elles fonctionnent à plein rendement, en emmagasinant le courant non consommé pour le restituer à la demande, quand le soir tombe ou quand le vent faiblit.

Des systèmes de stockage sont également nécessaires pour les sites isolés, comme les îles ou les villages de montagne non raccordés au réseau. Il en faudra aussi pour accompagner le développement du parc de véhicules électriques ou hybrides : sans réserves mobilisables à volonté, aucun réseau de distribution ne supporterait le choc de millions de véhicules se rechargeant au même moment, le plein d'une batterie consommant à peu près autant d'électricité qu'une maison.

Le stockage de l'énergie se pratique en réalité de longue date, grâce aux barrages hydrauliques et aux stations de transfert d'énergie par pompage (STEP), formées de deux réservoirs d'altitude différente, entre lesquels l'eau est pompée lors des périodes de faible consommation, pour être relâchée vers une turbine lors des périodes de forte demande.

En France, EDF exploite une trentaine de stations de ce type, dont six de grand gabarit dans les Alpes, les Ardennes et le Massif central, la plus importante étant celle de Grand'Maison, en Isère. " La puissance disponible est d'environ 5 gigawatts (GW) et il est possible d'installer 2 ou 3 GW supplémentaires ", indique Jean-François Astolfi, directeur de la production hydraulique.

Contraintes foncières

EDF a dans ses cartons plusieurs projets de nouvelles STEP. L'une des pistes explorées est celle de stations côtières alimentées par de l'eau de mer, comme il en existe déjà sur l'île d'Okinawa, au Japon, et comme il en est envisagé en Guadeloupe, sur le site de Petit-Canal, déjà équipé d'un parc éolien et photovoltaïque.

Toutefois, le développement de ces installations est limité par les contraintes foncières ou environnementales. " L'hydraulique doit trouver sa place dans les différents usages de l'eau, qui ne peut être confisquée aux seules fins énergétiques ", observe Jean-François Astolfi. Si, sur le papier, les massifs montagneux ou le littoral de la Manche se prêtent à merveille à la construction de STEP, on imagine mal une station de pompage-turbinage accrochée à un lac de la Vanoise ou aux falaises d'Etretat... En outre, ces systèmes de grande puissance sont mal adaptés à la desserte de sites non raccordés au réseau.

D'où la recherche d'autres solutions de stockage. A commencer par les batteries, semblables à celles qui alimentent les appareils électroniques, la taille exceptée : il s'agit ici d'accumulateurs géants, de plusieurs mètres cubes, qui peuvent être disposés en série.

La Réunion est pionnière dans ce domaine : depuis fin 2009, elle teste à Saint-André, dans le nord-est de l'île, une batterie de grande capacité (1 mégawatt) sans équivalent en Europe. Ce n'est qu'un début : les derniers appels d'offres lancés par la Commission de régulation de l'énergie, pour la construction de fermes solaires et éoliennes dans les territoires d'outre-mer et en Corse, prévoient tous des systèmes de stockage.

D'autres technologies sont étudiées : air comprimé, volants d'inertie, stockage thermique ou thermochimique, supercondensateurs... L'hydrogène (obtenu par électrolyse de l'eau puis reconverti en électricité dans une pile à combustible) est aussi une voie prometteuse, expérimentée depuis quelques mois en Corse, près d'Ajaccio.

" Les besoins de stockage vont fortement augmenter dans les années à venir ", est convaincue Hélène Burlet, responsable scientifique du Laboratoire d'innovation pour les technologies des énergies nouvelles (Liten) au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). " Des solutions sont déjà disponibles, d'autres sont en développement. Mais toutes restent chères et nécessitent encore des recherches ", ajoute-t-elle.

Labo grandeur nature

Les régions insulaires constituent, à cet égard, des laboratoires grandeur nature. " Elles préfigurent le paysage énergétique du territoire métropolitain dans les prochaines décennies ", estime Stéphane Lascaud, chef de projet sur la gestion de l'intermittence à EDF.

Le dernier " bilan prévisionnel ", publié en septembre, du gestionnaire du réseau de transport d'électricité français (RTE) fait l'hypothèse, dans un scénario de " réduction significative de la capacité nucléaire en France ", d'un parc d'énergies renouvelables de 40 GW pour l'éolien et 30 GW pour le photovoltaïque, à l'horizon 2030. Soit respectivement 6 et 9 fois le potentiel actuel.

Tout dépendra bien sûr du cap que fixera la loi de programmation sur l'énergie annoncée pour juillet 2013. Mais, dans tous les cas, il y faudra des capacités de stockage à grande échelle.

Pierre Le Hir

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Rédigé par Philippe NOVIANT

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Publié le 13 Février 2013

desert-medicalJe garderai ce billet pendant longtemps et pendant longtemps on saura ce que je pense de cette mesure : cette mesure est trop flaibarde, souffre trop d'un manque d'ambition pour être efficace. Ces 4600Euros que l'on promet seront perdus et les déserts médicaux resteront des déserts médicaux...

Ces politiques sont trop frileux pour engager des mesures efficaces et courageuses : on ne combat pas les déserts médicaux avec des mesurettes, mais avec courage en défendant l'intérêt général.

On en reparlera donc dans 5 ans, et on se rendra compte, à ce moment là, que j'avais raison, et le Ministre tort.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 14 décembre 2012

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ENTRETIEN
" Dans cinq ans, la donne aura changé dans les déserts médicaux "
Marisol Touraine lance un plan pour inciter les jeunes médecins à travailler dans les territoires isolés

Apporter une véritable réponse à la désertification médicale : c'est l'ambition de la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui devait présenter, jeudi 13 décembre, à Scorbé-Clairvaux (Vienne), un plan de lutte. Il prend la forme de douze engagements avec un effort particulier sur la formation des jeunes pour les inciter à s'installer dans les territoires isolés. Des mesures déjà esquissées par l'ancienne majorité mais dont la ministre affirme qu'elles n'étaient pas appliquées.

Dans votre " Pacte territoire-santé ", vous prévoyez de développer des outils déjà connus. Ne risquez-vous pas de décevoir ?

Je présente un plan global et cohérent, qui s'appuiera sur une mobilisation de toute l'administration, ce que jamais la droite n'a fait en dix ans. Dès 2007, le problème des déserts médicaux avait été identifié, les difficultés d'accès aux soins connues. Mais la droite a préféré le laisser-faire à l'action. Son bilan, c'est une dégradation de l'accès aux soins : en cinq ans, 2 millions de personnes supplémentaires vivent dans des territoires où il manque des médecins.

La droite a par ailleurs fait croire qu'une mesure ponctuelle résoudrait le problème. Or il n'y a pas de recette miracle, c'est un problème qui doit être abordé dans sa globalité. C'est ce que nous faisons. Et chacune de nos mesures répond à un obstacle bien identifié. Avec une volonté : l'égalité de tous devant la santé.



Quel est votre diagnostic ?

Les attentes de la société ont changé, celles des médecins aussi. Les jeunes ne veulent plus travailler seuls, mais en équipe, et les Français veulent plus de soins de proximité, moins d'hospitalisations. Il ne faut donc pas laisser croire que l'on va restaurer le modèle d'antan, avec un médecin dans chaque village. J'entends souvent les gens faire référence à un certain âge d'or. Mais était-ce le cas quand les médecins, certes présents partout, exerçaient quatorze heures par jour, avec leur femme comme secrétaire sans que le travail de celle-ci soit reconnu ? C'est un modèle qui ne correspond plus à notre époque.

Pour faire face au défi de l'accès aux soins, nous devons changer de modèle. L'objectif, c'est d'avoir un pôle de soins de proximité par territoire, qui rassemble des équipes de professionnels, médecins et paramédicaux, en relation avec des spécialistes et les urgences.



Pourquoi avoir renoncé aux mesures de contrainte ?

Je n'ai pas le souvenir d'avoir jusqu'ici entendu une réelle volonté de régler le problème des déserts médicaux. C'est pour cette raison que l'idée de la coercition, c'est-à-dire le fait d'imposer au médecin le lieu de son installation, est apparue. On peut être contre le laisser-faire sans être pour la coercition. La contrainte ne marchera pas. Elle pèserait uniquement sur les nouvelles générations et serait contournée puisque les jeunes médecins choisissent en majorité le salariat. Je souhaite donc privilégier l'incitation à l'installation, ce qui suppose de proposer aux jeunes médecins de nouvelles conditions d'exercice.



Comment allez-vous procéder ?

Je propose un pacte autour de trois priorités : faciliter l'installation des jeunes médecins, changer les conditions d'exercice et investir dans les territoires isolés.

Tous les étudiants effectueront un stage en cabinet de médecine générale. Les bourses pour les étudiants qui s'engagent à exercer quelques années dans un territoire sous-doté ont été créées il y a trois ans, et seulement 350 ont été signées. Je porterai ce nombre à 1 500 d'ici 2017, grâce à la mobilisation des Agences régionales de santé (ARS) qui devront aller à la rencontre des étudiants.

Je veux sécuriser financièrement l'installation des jeunes médecins dans les territoires isolés pendant les deux premières années. Dans ce cadre seront installés, en 2013, 200 " praticiens territoriaux de médecine générale ". Les jeunes médecins qui s'engageront se verront garantir un revenu de 4 600 euros mensuels. Même dans les zones sous-dotées, les nouveaux praticiens mettent parfois plusieurs années avant de se constituer une patientèle, le temps de gagner la confiance des habitants. Par ailleurs, plusieurs mesures permettront de rémunérer le travail en équipe sur une base forfaitaire. Des centres de santé pourront être développés.

Dans cinq ans, la donne aura changé sur les déserts médicaux. Je demanderai des bilans réguliers aux ARS, pour que les objectifs soient atteints.



En quoi votre ligne se démarque d'une politique de droite ?

La valorisation de la médecine générale, le paiement au forfait, les centres de santé, la sécurisation du démarrage dans la vie active : ce sont des mesures de gauche que la droite n'a pas faites.

Je ne m'inscris pas dans le schéma qui consiste à dire que la contrainte est de gauche, et la liberté de droite. Sur les dépassements d'honoraires, je sais bien que certains auraient voulu qu'on en passe par la loi, estimant que ce n'est pas " de gauche " de négocier. Je n'ai pas la même définition qu'eux de ce qu'est la gauche.

Ce que je veux porter, c'est la mobilisation de tous. La politique de gauche, c'est de dire qu'on ne se résout pas à voir des territoires se vider de leurs médecins. Ceux-ci en sont d'ailleurs conscients : il y a désormais une responsabilité partagée des pouvoirs publics et des professionnels de santé.

Propos recueillis par Laetitia Clavreul et Cécile Prieur

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Rédigé par Philippe NOVIANT

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Publié le 12 Février 2013

dicteeIl faut que la France réagisse, et qu'elle le fasse vite ! A force de se croire plus belle qu'elle n'est, l'Education Nationale s'enfonce inexorablement dans la médiocrité. On est un des systèmes les plus chers de l'Europe, avec des résultats en dessous de la moyenne. Ca suffit ! Il faut prendre ce problème des classements internationaux à bras le corps et faire tout son possible pour remonter dans ces classements ! Il faut copier les meilleurs et adopter leurs recettes, tous dans le même sens, en arrêtant de tergiverser et de gesticuler ! Le temps presse, la France est nulle, il faut réagir !

Un article du journal 'Le Monde' daté du 13 décembre 2012

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Alerte sur le niveau en lecture des élèves français
Le classement international Pirls, qui place la France en 29e position sur 45 pays, met à nu les failles de l'école

A l'âge de 10 ans, un écolier français lit moins bien que la moyenne des élèves européens du même âge... Les résultats du classement opéré tous les cinq ans par le Programme international de recherche en lecture scolaire (Pirls) et rendus publics mardi 11 décembre placent la France en 29e position sur 45 pays et montrent des résultats en constante dégradation depuis 2001. Pirls est réalisé par l'IEA, l'association internationale pour l'évaluation du rendement scolaire. Cet établissement, qui dépend du Boston College, aux Pays-Bas, évalue les apprentissages depuis sa création en 1958 selon des procédures très scientifiques. Ses programmes phares sont Pirls et Timss, une évaluation du niveau en mathématiques à laquelle la France participera en 2015 pour la première fois.

Avec ses 520 points pour Pirls, la France se situe juste au-dessus de la moyenne internationale (500 points) mais en deçà des 534 points de la moyenne européenne. Ces résultats mettent en lumière tout ce qui ne fonctionne plus dans le système éducatif français.

Une mauvaise dynamique Sur le groupe des 23 pays qui participent régulièrement à Pirls depuis 2001, seuls quatre, dont la France, chutent sur la décennie. Ce qui, relativement, nous place de plus en plus bas et montre que d'autres pays savent tirer mieux que nous les leçons de ces classements internationaux pour progresser. Les Etats-Unis ont, par exemple, gagné 14 points, Hongkong et Singapour une quarantaine de points.

Un coeur de réacteur malade Les établissements publics hors éducation prioritaire perdent 10 points en dix ans, ce qui les place à 523 points. Les ZEP, elles, gagnent 3 points sur la même période. Malgré cela, elles restent sous la moyenne internationale, avec un score de 480 qui les rapproche de la performance de Malte ou de la Géorgie !

Pour l'enseignement privé sous contrat, en revanche, tout va bien. Il caracole 8 points au-dessus du public, à 531 points et gagne 4 points depuis 2006.

La disparition progressive des très bons élèves Tant que la France était capable de (re)produire une élite pour remplir ses grandes écoles, les classes dominantes ont trouvé leur intérêt dans un système globalement peu performant mais qui les sert et joue le statu quo. En montrant que le groupe des forts se réduit beaucoup, Pirls pourrait bien semer la zizanie.

Dans le quart supérieur des élèves européens, la France ne place plus que 17 % d'élèves. En plus, ils affichent un score moyen au-dessous de 616, quand dans ce groupe la moyenne est à 622. En Europe, 9 % des enfants arrivent à un score de 625 points, qui marque une compréhension approfondie des textes. En France, ils étaient 7 % en 2001 et ne sont plus que 5 %.

L'augmentation de la grande difficulté A l'autre extrémité, 32 % des Français se rangent dans le quart des élèves européens les plus faibles. Le groupe des élèves en difficulté s'élargit donc.

Les problèmes d'écriture Pirls est composé de QCM (questions à choix multiples) et d'exercices d'écriture. Les élèves français réussissent à 67 % les QCM et à 40 % les exercices d'expression. " Plus la réponse attendue doit être élaborée, plus le score des élèves français diminue ", précise le ministère de l'éducation nationale dans une note publiée mardi. Aux questions auxquelles il faut répondre par un mot, les jeunes Français obtiennent 53 % de réussite, par une phrase 31 % et par un texte... 20 %.

Un fort taux de non-réponses Globalement, les élèves français rendent leur copie avec 6,4 % des réponses manquantes - c'est le plus fort taux des pays européens - et ils abandonnent les exercices en cours de route. " En moyenne, ils sont 6,7 % à ne pas aller jusqu'au bout de la quinzaine de questions posées à partir d'un texte ", souligne la DEPP. Pour le directeur de l'enseignement scolaire, Jean-Paul Delahaye, " nous avons là la preuve manifeste qu'il faut réfléchir à une notation plus constructive, moins de sanctions et plus largement changer le rapport à l'école. "

La non-compréhension Les 300 000 élèves (dont 4 438 Français), qui ont passé Pirls, ont planché sur deux types de textes : les textes narratifs et des textes informatifs. " Alors que les performances sur les textes narratifs sont restées relativement stables, celles qui concernent la lecture de textes informatifs ont diminué depuis 2001 de 13 points ", rappelle l'analyse faite par la direction de l'évaluation du ministère. " C'est un phénomène très inquiétant, estime M. Delahaye. On était habitué à ce que les élèves peinant sur les textes littéraires se rattrapent sur les textes informatifs. Mais ce n'est plus le cas. "

La racine du mal " Le problème vient en partie de la maternelle que nous allons repenser ", précise M. Delahaye pour qui " elle doit être une école particulière qui ne doit pas anticiper les apprentissages du CP mais les préparer ". Le ministre de l'éducation, Vincent Peillon, a profité de ces résultats pour justifier l'accent qui sera mis sur le primaire dans le cadre de la " refondation " de l'école.

Maryline Baumard

    L'écart entre les filles et les garçons s'est réduit

    En 2011, en France, filles et garçons obtiennent des scores voisins en lecture. Quatre points seulement séparent désormais les jeunes Français des deux sexes, avec une moyenne de 522 points pour les filles et de 518 pour les garçons. Même le plus farouche militant d'une approche non sexuée des savoirs ne se réjouira pas de la réduction de cet écart dû à une chute des jeunes Françaises : elles ont perdu 9 points entre 2001 et 2011. En se positionnant à 522 points, elles sont quasiment " tombées " à la moyenne internationale des filles (520), quand les garçons, ne voyant leur score s'effriter " que " de deux petits points, sont restés au-dessus de la moyenne internationale de leur sexe (504). Colombie, Israël, Espagne et Italie sont les seuls autres pays sans différentiel important entre les sexes. En Finlande et en Grande-Bretagne, l'écart est de plus de 20 points.
    " Tous les enfants peuvent apprendre à lire "

    Les problèmes de lecture des élèves de CM1, Ostiane Mathon, enseignante à Paris, les vit au quotidien. Chaque année, cette férue de pédagogie qui forme aussi des maîtres transforme en lecteurs des écoliers qui avaient traversé CP, CE1 et CE2 sans accrocher avec cet apprentissage. " Tous les enfants peuvent apprendre à lire. Mais il faut qu'ils soient prêts. En entrant dans ce monde de l'écrit, l'enfant fait un premier pas dans la séparation avec l'adulte. Et s'il n'est pas prêt à couper le cordon, il n'apprendra pas à lire ", dit-elle. " Les blocages n'ont jamais les mêmes causes. Il faut donc proposer de multiples entrées pour que l'enfant trouve celle qui va lui convenir. Il n'y a pas que des blocages psychologiques. Nous sommes souvent piégés par l'idée que ce qui fonctionne avec un élève va marcher avec les autres. " Outre un usage des outils numériques, Mme Mathon a un vrai secret, c'est d'en faire bien plus en lecture que ce que requièrent les programmes. " Quitte à négliger un peu d'autres pans de l'enseignement. "

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Rédigé par Philippe NOVIANT

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Publié le 11 Février 2013

arton1787Comme je l'ai déjà dit dans ce blog, je comprends la position du Royaume-Uni en la matière. La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) va trop loin dans ce dossier : une partie de la justice doit revenir aux pays membres, et, pour moi, la CEDH n'a aucun droit à contraindre le Royaume-Uni à autoriser le droit de vote des détenus. S'ils sont détenus, c'est qu'ils ont enfreint la Loi, et il n'est pas étonnant que les prisonniers perdent une part de leur droit à partir du moment qu'ils n'ont pas respecté leurs devoirs.

La CEDH va donc trop loin, le Royaume-Uni lui a opposé une fin de non-recevoir, et c'est une bonne chose car il a encore le droit de voter les Lois qu'il veut dans son pays.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 13 décembre 2012

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Vote des détenus : la CEDH accorde un sursis à Londres remontant à 2005
La Grande-Bretagne refuse toujours de respecter un arrêt de la Cour européenne

Le comité des ministres du Conseil de l'Europe a estimé qu'il était urgent d'attendre : le Royaume-Uni avait jusqu'au 23 novembre pour se mettre en conformité avec une décision de la Cour européenne des droits de l'homme sur le droit de vote des détenus, qui remonte déjà à 2005.

Londres a proposé la veille de l'ultimatum un texte qui ne l'engage à rien, et les 47 ministres des affaires étrangères du Conseil de l'Europe, chargés de faire respecter les arrêts de la Cour, ont diplomatiquement trouvé l'affaire très raisonnable, histoire de ne pas froisser la Grande-Bretagne. Ils ont décidé, le 6 décembre, " de reprendre l'examen de l'affaire au plus tard lors de leur 1 179e réunion ". C'est-à-dire en septembre 2013...

Le pays a en effet été condamné une première fois, le 6 octobre 2005, par la Cour parce qu'il privait du droit de vote tous ses prisonniers. La décision, d'application immédiate, a été confirmée en avril 2010 contre l'Autriche, puis à nouveau en avril 2011 contre la Grande-Bretagne.

Mais David Cameron, le premier ministre britannique, a répété, le 24 octobre dernier, que " les prisonniers n'auront pas le droit de voter sous ce gouvernement " et Londres n'entend absolument pas céder. La Cour européenne non plus, sauf à tomber dans un total discrédit. D'autant que 2 500 requêtes de prisonniers britanniques ont été " gelées " en attendant que le Royaume-Uni s'exécute : le montant cumulé des amendes qu'il aurait à payer pourrait dépasser les 150 millions d'euros.

La tâche était donc périlleuse pour le comité des ministres, qui a donné un premier délai à la Grande-Bretagne, puis un deuxième, qui courait jusqu'à six mois après une ultime décision des juges de Strasbourg contre l'Italie, toujours sur le droit de vote des détenus. L'ultimatum tombait le 23 novembre.

La veille, le gouvernement Cameron a présenté un texte qui propose trois options : n'accorder le droit de vote qu'aux détenus condamnés à moins de six mois de prison, ou à ceux condamnés à moins de quatre ans, ou enfin maintenir l'interdiction générale. Seule la deuxième option pourrait satisfaire la Cour européenne des droits de l'homme, et encore en tordant un peu le nez : elle a accepté pour l'Italie que ne puissent voter que les condamnés à moins de cinq ans.

Entre 12 et 18 mois

Le comité des ministres, lui, a noté " avec beaucoup d'intérêt " la proposition anglaise, qui " comprend un éventail d'options ". Il " salue et soutient fortement " le Lord chancelier et secrétaire d'Etat à la justice britannique, qui a fait observer à ses collègues que le gouvernement était dans l'obligation de respecter les arrêts de la Cour, et a rappelé avec flegme que " la pratique admise est que le Royaume-Uni respecte ses obligations internationales ". Les diplomates du comité font cependant remarquer " que la troisième option, qui vise à maintenir l'interdiction générale, critiquée par la Cour européenne, ne peut pas être considérée comme compatible avec la Convention européenne des droits de l'homme " et invitent les autorités britanniques à les tenir au courant " des progrès réalisés ".

Cela risque d'être long. Le texte du gouvernement va être analysé à Londres par quantité d'experts avant qu'un texte ne soit présenté aux Communes. Le processus met d'ordinaire entre douze et dix-huit mois, et il n'est pas bien certain que le gouvernement britannique soit prêt en septembre 2013.

Franck Johannès

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Publié le 8 Février 2013

Arnaud-MontebourgLe titre de mon billet aurait pu aussi s'intituler : "Quand l'Etat ne sait pas gérer une entreprise". Car, on le voit dans l'article suivant, la différence entre une nationalisation réussie et une nationalisation qui échoue se résume en la capacité d'un Etat à gérer une entreprise. Et parfois, une entreprise se gère en faisant des licenciements pour assainir ses comptes. Quand on nationalise pour ne pas avoir à licencier et pour faire de la démagogie, on se plante forcément.

Ainsi, si Montebourg avait nationalisé Mittal, il aurait fait endosser à l'Etat un boulet qui aurait coûté énormément d'argent, l'équivalent d'une embauche de X fonctionnaires : intolérable à l'aune d'une situation économique déjà catastrophique par la France avec un nombre de fonctionnaires largement trop grand pour notre économie.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 13 décembre 2012

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" Nationaliser oui, mais pour des raisons qui le justifient "
Questions à... Elie Cohen, économiste et administrateur de plusieurs entreprises françaises

DIRECTEUR de recherche au CNRS, Elie Cohen s'intéresse de près au rôle de l'Etat dans l'économie. Il explique en quoi le débat français sur Florange est très décalé par rapport au reste du monde.



Alors que la France a renoncé à nationaliser Florange, les Etats-Unis viennent de gagner 23 milliards de dollars (17,6 milliards d'euros) en sauvant AIG. La nationalisation est-elle une solution en temps de crise ?

Les deux cas sont très différents. Quand les Etats-Unis ont nationalisé AIG, il s'agissait d'éviter une catastrophe majeure : la faillite d'AIG risquait d'entraîner un effondrement du système financier américain et mondial. Dans ce type de situation extrême, il est normal que l'Etat intervienne, même dans le pays le plus libéral au monde. La Suède, l'Irlande, la Grande-Bretagne ont fait de même en leur temps.

Il peut aussi y avoir des nationalisations justifiées par l'intérêt national, par exemple pour éviter que des actifs stratégiques dans l'énergie ou la défense ne passent sous contrôle étranger.



Et en France ?

Le cas de Florange est très à part. Ici, il n'y a ni crise majeure ni intérêt national, mais des raisons locales. On se trouve avec un groupe qui prévoit des restructurations et ne demande l'aide de personne. Soudain, l'Etat s'immisce dans l'activité, et dit : les hauts-fourneaux de Florange sont stratégiques, ils doivent être maintenus, et menace de nationaliser non pas le groupe, mais un de ses actifs. Une expropriation pour protéger une activité contre l'avis de l'actionnaire en place : je ne vois pas d'autre pays que la France pour envisager cela.



Les Etats-Unis ont cependant nationalisé General Motors sans menace de crise systémique...

C'est vrai. Cela a d'ailleurs donné lieu à un débat. Nombre de républicains considéraient la faillite comme un mécanisme de régulation de l'économie, alors que les démocrates jugeaient impossible de laisser tomber GM. Sa faillite aurait dévasté des Etats entiers. Obama a choisi d'intervenir.

La différence avec Florange, c'est qu'ici, les dirigeants de GM, les actionnaires, les banquiers, les salariés, les concessionnaires, tout le monde demandait à l'Etat d'agir. En outre, après la nationalisation, Washington a donné carte blanche aux managers de GM pour restructurer, fermer de nombreuses usines, supprimer des milliers d'emplois, abandonner des marques...

Au final, l'entreprise est redevenue rentable, et l'Etat en a profité en tant qu'actionnaire. Tout l'inverse de ce qu'envisageait Arnaud Montebourg pour ArcelorMittal, où il s'agissait d'empêcher des rationalisations nécessaires.



La nationalisation était surtout une menace pour instaurer un rapport de force, non ?

C'est ce que j'ai d'abord cru. Mais ensuite, on a présenté comme crédible cette hypothèse qui ne tenait la route ni sur le plan financier, ni sur le plan juridique, ni sur le plan économique. Sans parler de l'image de la France sur les marchés... L'Etat aurait déstructuré le système productif de Mittal, et reporté les problèmes sur d'autres sites comme Dunkerque.

Quant au nouvel opérateur, il aurait manqué des brevets nécessaires pour fabriquer les produits de Florange. Aurait-on dû aussi exproprier ArcelorMittal de sa propriété intellectuelle ? Et puis, est-ce la priorité de l'Etat de mettre de l'argent qu'il n'a pas dans des hauts-fourneaux déclassés ?



Ces hauts-fourneaux sont des symboles de l'industrie...

Oui. Mais cela fait très cher le symbole !



La nationalisation modèle, ce serait plutôt Alstom ?

Comme pour GM, c'est la direction d'Alstom qui a demandé l'aide de l'Etat. Le groupe était en difficulté parce qu'il avait effectué des acquisitions mal menées et souffrait d'un lourd endettement, mais il avait de nombreux atouts. L'Etat a pris une participation tout en laissant à la direction la liberté d'agir. Cela a permis de passer le cap et de sauver l'entreprise. Et après avoir porté une partie du risque, l'Etat a bénéficié du retour d'Alstom à meilleure fortune. Cela a été une bonne solution.



Après la polémique sur Florange, peut-on encore imaginer nationaliser en France ?

Nationaliser oui, mais pour des raisons qui le justifient. Par exemple pour des groupes représentant des " hauteurs dominantes " de l'économie, des entreprises en monopole ou exerçant un service public, des sociétés stratégiques.

Propos recueillis par Denis Cosnard

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Rédigé par Philippe NOVIANT

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Publié le 7 Février 2013

2826be1dAu conseil régional d'Ile de France, il faut bon être recruté. Un président du Comité régional du tourisme touche près de 12000Euros / mois. Un salaire d'un cadre dirigeant d'une très grande entreprise. Bref, on prend un peu le citoyen pour une vache à lait car, pour moi, rien ne justifie qu'un tel président puisse toucher une telle somme. Un tel poste doit être rémunéré au maximum dans les 6000Euros... sous principe qu'il soit effectué à plein temps.

Ce qui est quand même risible, c'est que ce Monsieur dit remplacer trois postes... Trois postes à 4000Euros chacun donc. Ce qui est choquant, c'est que s'il remplace 3 postes, il ne dort donc pas. Et s'il ne dort pas, il est donc fatigué, et s'il est fatigué, il prend donc de mauvaises décisions, donc, il ne mérite pas ses 12000Euros : CQFD.

A quand une révolte citoyenne pour virer ce genre de personnage de cette situation ?

Un article du journal 'Le Monde' daté du 12 décembre 2012

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De vives critiques internes sur les rémunérations et les recrutements

DES " FROMAGES ", selon les uns, des " hochets " selon les autres, " un système féodal qui permet au roi d'avoir des suzerains ", pour les plus critiques : qu'ils soient UMP, écologistes, du Front de Gauche ou socialistes, de nombreux conseillers régionaux d'Ile-de-France voient dans la multiplication des organismes associés de la collectivité un " système " propice aux dérives. " Certaines petites choses font tache ", résume un membre de l'exécutif régional en pointant les salaires élevés de certains directeurs et les soupçons de " copinage " dans les embauches de salariés.

Parmi les pratiques les plus problématiques, figure le Comité régional du tourisme (CRT), situation révélée par le Canard enchaîné cet été. D'abord la rémunération de son directeur. Jean Pierre Blat ne s'en cache pas : il perçoit 12 000 euros net par mois. Une rémunération qu'il justifie en expliquant qu'il accomplit à lui seul le travail de trois personnes après la fusion de plusieurs organismes au sein du CRT. Un niveau de salaire impossible dans une collectivité locale mais autorisé dans les organismes associés.

Les critiques sur le CRT portent aussi sur le recrutement de salariés liés, familialement ou politiquement, à des élus du conseil régional. Parmi le personnel, figurent ainsi une adjointe (PS) au maire du 14e arrondissement de Paris, un membre d'EELV, un adjoint au maire socialiste de La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne).

Le trombinoscope mentionne également la femme d'un élu régional EELV, Eric Chevaillier, l'épouse du maire UMP de Saint-Mandé (Val-de-Marne), Patrick Beaudouin. Sont aussi salariés un fils et une fille d'élu régional de la majorité, ainsi que le collaborateur d'un élu UMP. " Le CRT un lieu où l'on recase les copains et les copines ", résume un élu EELV en réclamant l'anonymat.

" Il n'y a jamais eu de passe-droits dans aucun domaine ", s'est défendu le directeur général du CRT, auditionné par la commission des finances de la région, le 18 septembre dans le cadre de la mission sur les organismes associés. " Que parfois certains salariés portent des noms connus n'est pas mon problème. Jamais le choix de la personne recrutée n'est en inadéquation avec le poste occupé ", s'est justifié M. Blat.

Dernier épisode, en août, le CRT a emmené une délégation d'élus pour un coût de 4 000 euros par personne aux Jeux olympiques de Londres. La " manifestation était promotionnelle " selon M. Huchon. " J'ai découvert dans le TGV les élus auxquels je ne m'attendais pas ", reconnaît néanmoins M. Feldzer. Face aux critiques, celui-ci, président du CRT, élu EELV a décrété le gel des embauches et envisage de mettre en place un comité de recrutement et de rémunération. " Je resterai in fine le décisionnaire s'agissant des gens avec qui je pense justifié de devoir travailler ", prévient toutefois M. Blat.

Au-delà du cas du CRT, la région a commencé à réduire ses coûts. Notamment les rémunérations des directeurs de ces structures. Lorsqu'il était directeur général du Motif, organisme régional dédié à la promotion du livre, Vincent Monadé était rémunéré plus de 8 000 euros brut. Son successeur, Philippe Coudray, a été recruté avec un salaire limité à 5 000 euros brut. Pour la première fois, son embauche a donné lieu à la mise en place d'un comité de recrutement. Lama Sharara, la nouvelle directrice du Crips, organisme chargé de la prévention contre le Sida perçoit un salaire inférieur d'un tiers à celui de son prédécesseur (10 000 euros brut).

Outre les niveaux de rémunération élevés, Roger Karoutchi président (UMP) de la commission des finances de la région, pointe les effets pervers de présidences confiées à des élus. Une fois nommés à la présidence de ces structures, une partie des conseillers régionaux se révèlent, selon lui, trop attachés à leur " autonomie " pour accepter de les voir fusionner ou disparaître.

Pour mettre un terme à ce " patriotisme d'organismes ", peu propice aux économies budgétaires, M. Karoutchi a proposé à M. Huchon de supprimer les postes de président. Des fonctions qui ne sont pas rémunérées dans la mesure où ceux-ci perçoivent déjà leurs indemnités d'élus. A l'exception de Christophe Borgel : le conseiller régional (PS), devenu député de Haute-Garonne, touche en effet une indemnité annuelle de 21 000 euros brut en tant que patron de la Saerp (Société d'aménagement chargé des travaux dans les lycées).

B. J.

    " La région est une petite France ", selon M. Huchon

    " La question de ma succession ne se pose pas. Personne ne se la pose ", confie au Monde Jean-Paul Huchon, élu depuis 1998 à la présidence de la région Ile-de-France. " Je suis le garant de l'unité à gauche avec une volonté d'élargir le plus possible la majorité, car l'Ile-de-France ne se gouverne qu'avec des politiques qui dégagent un consensus le plus large possible. La région, c'est une petite France ", affirme-t-il.

    Alors que Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale et député (PS) de Seine-Saint-Denis, prône l'avènement d'une communauté urbaine en Ile-de-France, M. Huchon, également élu des Yvelines, estime qu'il serait " difficile pour le président de région de faire des arbitrages équitables pour la région, s'il avait en face de lui un monstre institutionnel de 9 millions d'habitants. Il y a un risque politique de voir le périurbain basculer dans les extrêmes si les habitants des franges de la région ont le sentiment d'être victimes d'une relégation ".

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Rédigé par Philippe NOVIANT

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Publié le 6 Février 2013

dictee.jpgQuand une blogueuse interviewe un professeur de Français, ça peut donner un très bon article sur les manques Français en matière d'éducation et d'enseignement.

Je pense que ce texte se suffit à lui même et que nos politiques seraient bien avisé de s'en inspirer pour les reformes à entreprendre de notre système.

Nous ne pouvons pas continuer à être le cancre Européen et mondial quand on voit nos classements en terme d'éducation.

Il faut agir, et vite.

Tiré de rue89.com.

Le lien est ici :

http://www.rue89.com/2012/12/08/loys-bonod-prof-de-francais-un-eleve-de-troisieme-un-niveau-cm2-237554

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Entretien 08/12/2012 à 17h46
Loys Bonod, prof de français : « Un élève de troisième a un niveau CM2 »

Gaëlle Picut | Blogueuse

Si vous lisez régulièrement mon blog En aparté, vous devez savoir que je suis inquiète (et c’est un euphémisme) de l’évolution de l’Education nationale.

Très sensible à l’enseignement, notamment du français (je suis « littéraire » de formation et de cœur), j’ai découvert avec grand intérêt le blog La vie moderne, suite à la « petite expérience » numérique déjà très largement médiatisée et commentée. J’ai eu envie de donner la parole à son créateur, Loys Bonod, 37 ans, professeur de français.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis professeur certifié de lettres classiques. J’enseigne depuis quatorze ans, les huit premières années dans plusieurs collèges de ZEP, des Mureaux à Sarcelles, et depuis trois ans au lycée Chaptal à Paris. Je suis également blogueur et passablement technophile.

Sur votre blog, vous écrivez que l’enseignement du français a subi de graves atteintes dans le primaire et dans le collège, notamment depuis les réformes des années 90...

Ces réformes ont été pensées pour adapter l’école à une autre réforme des années 70, le collège unique, et à la massification qui s’en est suivie. [...] Concernant plus particulièrement le français, on peut parler de casse, voire de catastrophe, même pour l’orthographe la plus élémentaire en fin de scolarité obligatoire.

Notre propre langue devient étrangère à nos élèves. [...] L’idée générale est qu’il fallait :

    renouveler l’enseignement du français,
    procurer du plaisir,
    rechercher la spontanéité,
    promouvoir l’expression orale,
    décloisonner les disciplines,
    enseigner en séquences – ne plus enseigner un jour l’orthographe, un autre jour la grammaire et un dernier l’étude d’un texte mais faire tout cela ensemble à partir d’un texte –,
    mettre en place l’interdisciplinarité – par exemple, l’enseignement du français doit aller de pair avec les arts plastiques ou l’histoire-géographie…

Avec le recul, je juge très sévèrement toutes ces réformes. [...] Ces réformes ne peuvent fonctionner qu’avec de très bons élèves, ceux qui sont privilégiés et ont déjà une solide culture personnelle, mais absolument pas pour les élèves en difficulté ou même « normaux ».

Ces derniers ont besoin de cadres clairs et rassurants. Avec le travail en séquences par exemple, où tout se retrouve « horizontalisé », les élèves sont perdus.

L’orthographe et la grammaire sont aujourd’hui réduites à la portion congrue. Et pourtant, ce qui se conçoit bien s’énonce clairement… A ce sujet, les élèves ne font que trop peu d’exercices répétitifs, pourtant nécessaires car structurants.

Lorsque j’étais en primaire, j’ai le souvenir précis que je faisais chaque soir mes trois ou quatre exercices de Bled. Aujourd’hui bien souvent, les élèves étudient vaguement un texte, apprennent un peu de poésie, savent compter en anglais. Certains réformistes militent pour la suppression totale des devoirs à la maison. [...]

Evidemment, face à la baisse inexorable du niveau, il a fallu diminuer considérablement les exigences (sujets simplifiés, consignes de notation complaisantes...).

Résultats : on est obligé aujourd’hui de fournir des formations de français à des étudiants ou des salariés qui savent à peine lire ou écrire, et on exige de candidats à un poste une certification Voltaire en orthographe.

Autre constat : la diminution dramatique des horaires en français. [...] Sur l’ensemble d’une scolarité, on a ainsi perdu trois ou quatre années de français. Un élève de troisième a maintenant le niveau d’un élève de CM2 des années 70 ou 80 ! Les dictées du brevet correspondent à un niveau de primaire.

En rejetant tout ce qui pouvait présenter trop de difficultés, on a privilégié la notion de plaisir dans les nouveaux programmes. Cela a pu sembler une bonne idée sur le papier. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions. Au collège, on invite à étudier des œuvres de jeunesse, assez pauvres au niveau littéraire. Résultat : les élèves ne sont plus familiarisés avec les textes classiques, leur syntaxe élaborée et leur vocabulaire riche et nuancé.

Paradoxalement, les programmes de français au collège et au lycée sont devenus quasiment universitaires. Par exemple, on étudie la « focalisation », alors que c’est une notion que je n’avais moi-même abordée qu’en licence de lettres… [...] J’en veux au système, pas aux élèves. A force de vouloir innover on a oublié d’être efficace. [...]

Je constate aussi – non sans amertume – que l’on dissimule cet échec avec des mesures telles que le livret de compétences, la disparition des notes chiffrées ou encore la suppression du redoublement. Mais ce n’est pas en interdisant les notes et le redoublement que l’échec scolaire disparaîtra !

A propos des nouvelles technologies, vous vous méfiez de ceux qui estiment que cela va régler tous les problèmes de l’école et être une avancée formidable...

Le numérique est considéré par certains comme un « deus ex machina » qui va sauver l’école de tous ses maux. Il apparaît aux yeux des nouveaux pédagogues comme le prolongement naturel de toutes les réformes catastrophiques mises en œuvre depuis les années 90, à savoir l’individualisation, le constructivisme, le refus de l’effort, etc.

A ce titre, non seulement je ne crois pas que le numérique puisse sauver l’école, mais je crains qu’il ne fasse qu’aggraver la crise actuelle.

Bien sûr, le numérique fait partie de nos vies, et je suis le premier à l’utiliser, mais je pense qu’il y a un âge pour tout. Un âge pour apprendre à élaborer une pensée construite, pour développer son esprit critique, pour acquérir une culture et de l’autonomie avant de se lancer à corps perdu dans le numérique.

Or ces apprentissages sont longs et demandent de la concentration, des efforts. Les nouvelles technologies, sans apprentissage, sont davantage synonymes d’instantanéité, de facilité et de distraction permanente.

Comme le souligne Xavier de La Porte (cf. cet article), la nouvelle fracture numérique n’est plus située entre ceux qui ont accès à Internet et ceux qui ne l’ont pas, mais entre ceux qui savent définir un cadre raisonnable pour son utilisation à leurs enfants et ceux qui n’y parviennent pas.

Elle est désormais entre ceux qui utilisent massivement le numérique à des fins de consommation passive et de divertissement et ceux qui en ont un usage créatif et éducatif. La fracture numérique prend une autre forme, celui du « temps gaspillé », estime-t-il à juste titre. Les écrans sont en effet chronophages et addictifs. Il est important que les enfants ne soient pas connectés trop jeunes.

Cela ne signifie pas que mes propres enfants (en maternelle et en primaire) ne les utilisent jamais mais toujours accompagnés. Et ce même si les produits technologiques semblent donner une apparente autonomie aux enfants.

Il y a des usages qui sont merveilleux :

    écouter avec un lecteur multimédia des dizaines d’histoires empruntées à la bibliothèque (pour familiariser les tout-petits avec une syntaxe complexe, un vocabulaire riche et varié, pour leur procurer une culture et leur donner envie de lire),
    regarder ensemble des grands films que l’on choisit,
    s’amuser à fabriquer des animations ou des films en « stop motion » par exemple.

Mais à l’inverse, je m’inquiète de la généralisation des ordinateurs dans la chambre des enfants. Idem pour les réseaux sociaux ou les téléphones portables prématurément confiés à des enfants. Toutes choses qui échappent par nature à la supervision parentale.

D’ailleurs à ce sujet, personne n’a vraiment réfléchi à l’usage des portables à l’école et à ses implications. On a subi le phénomène.

Or, à quoi peut bien servir un portable à l’école ? A rien ! Un portable porte même atteinte à la scolarité de l’élève. Je songe à ce parent inquiet face aux résultats de son fils en chute libre : son fils en quatrième venait de recevoir un smartphone et passait son temps à envoyer des SMS pendant les cours, voire à téléphoner. [...]

Que peut-on faire ? Quelles réformes urgentes feriez-vous si vous étiez nommé conseiller technique au ministère de l’Education ?

Je pense qu’il est temps de revenir aux fondamentaux, à la maîtrise de la langue française, d’éviter de se disperser. Par exemple, je m’élève contre le numérique ou l’anglais au primaire : une perte de temps et d’énergie.

Je suis également contre les « enseignements exploratoires » ou les faux « accompagnements personnalisés » au lycée qui concurrencent les options et les disciplines, mais obéissent à une logique de zapping.

Je défends vivement la liberté pédagogique des professeurs, et me méfie du travail en équipes qu’on veut nous imposer sous de multiples formes. Un bon professeur est avant tout celui qui fait de bons cours : il est urgent de restaurer la confiance en l’enseignant.

Je pense qu’il faut revenir à des choses de bon sens, se recentrer sur l’essentiel dès le plus jeune âge.

Nous sommes allés beaucoup trop loin avec l’enfant « au centre du système » : bien sûr que l’enfant est au centre de l’école ! Mais, poussé à l’extrême, c’est un modèle qui réduit à néant l’autorité professorale.

J’ai à ce sujet des dizaines et des dizaines d’anecdotes ahurissantes qui démontrent l’actuelle impuissance des enseignants.

Tout est fait dans un établissement scolaire pour éviter qu’un élève ne soit sanctionné. La fraude elle-même est tolérée… J’ai le net sentiment que les chefs d’établissement ont désormais pour vocation d’éviter de faire des vagues. [...]

Enfin, de façon plus générale, le système éducatif est profondément inégalitaire. La reproduction sociale n’a jamais été aussi importante alors que l’intention initiale était justement démocratique.

Je suis favorable à une égalité des chances au départ mais je ne pense pas que ce soit une bonne chose de vouloir engager toute une génération à avoir le bac (et demain une licence ?).

C’est au fond très méprisant envers les métiers ne nécessitant pas une qualification élevée. Il faut rétablir le baccalauréat dans sa dignité et repenser ce que la société attend de l’école. Mais il faut également faire de vrais efforts dans les quartiers défavorisés pour permettre une égalité des chances ayant vraiment un sens, en stabilisant les équipes éducatives par des mesures incitatives et pérennes.

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Rédigé par Philippe NOVIANT

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Publié le 5 Février 2013

debout-condamnes-lump-L-pvltaZEt oui, depuis que l'UMP s'est mise à l'extrême droite, elle y reste et veut s'y affirmer. Copé s'y met, Fillon s'y essaie, sentant bien qu'il y a une demande des sympathisants dans ce sens. Pendant ce temps là, les valeurs républicains de ce parti se perdent et sa partie humaniste ne se fait plus entendre.

A croire que les valeurs Républicaines et démocratiques de notre pays sont actuellement mieux représentées à gauche, et je le crois sincèrement tant qu'on aura à faire à ces deux guignols Copé et Fillon.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 28 Septembre 2012

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Jean-François Copé s'inspire du FN pour relancer sa campagne

Dans son livre, le candidat à la présidence de l'UMP dénonce le " racisme anti-Blancs "

Jean-François Copé voulait provoquer le débat. C'est chose faite. Dans son livre, Manifeste pour une droite décomplexée (Fayard, 208 pages, 11,90 euros, parution le 3 octobre), il lance une nouvelle polémique en parlant de " racisme anti-Blancs ", une expression martelée depuis plusieurs années par le Front national. " Un "racisme anti-Blancs"  se développe dans les quartiers de nos villes où des individus - dont certains ont la nationalité française - méprisent des Français qualifiés de "gaulois", au prétexte qu'ils n'ont pas la même religion, la même couleur de peau ou les mêmes origines qu'eux ", écrit-il.

Une formulation qui a provoqué un tollé à gauche et la gêne d'une partie des leaders de l'opposition, François Fillon en tête. Interrogé à ce sujet, l'ancien premier ministre, qui a vu la présentation de son programme éclipsée par les propos de son rival pour la présidence de l'UMP, a marqué ses distances. S'il reconnaît à son adversaire le droit de reprendre une expression utilisée par le FN, M. Fillon dit préférer " apporter des réponses " plutôt que de " dénoncer telle ou telle forme de racisme ".

Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle, " n'aime pas trop ce type de formules " qui " demandent à être explicitées ". L'ancien ministre de l'intérieur et proche de M. Copé, Brice Hortefeux, a estimé que " chacun s'exprime avec ses mots ", même s'il est " d'accord sur le fond ". Le secrétaire général adjoint de l'UMP, Marc-Philippe Daubresse, n'a pas repris non plus l'expression de M. Copé qui, selon lui, décrit une " réalité ". " Il s'exprime avec ses mots (...), moi d'une autre manière ", a déclaré le centriste.

Marine Le Pen, interrogée par Le Monde, a jugé " hallucinante " cette reprise par le maire de Meaux (Seine-et-Marne) d'un thème du FN : " Pendant cinq ans au pouvoir, l'UMP de M. Copé a totalement nié ce racisme, hurlant avec les loups contre le Front national. Le cynisme de cet homme est sans aucune limite et en matière de revirements électoralistes, il a bien appris de Nicolas Sarkozy. "

Le député de Seine-et-Marne savait ce qu'il faisait en utilisant une formule chère au FN. " Je brise un tabou en employant le terme de "racisme anti-Blancs", précise-t-il dans son livre, mais je le fais à dessein, parce que c'est la vérité que vivent certains de nos concitoyens et que le silence ne fait qu'aggraver les traumatismes. "

Nettement distancé par son adversaire dans les sondages, M. Copé mise sciemment sur un positionnement droitier pour plaire aux militants UMP, jugés plus sensibles aux thématiques régaliennes et d'immigration que les simples sympathisants. Depuis plusieurs jours, son entourage prévenait que le secrétaire général du parti allait frapper un grand coup en faisant des " propositions fortes " pour obliger M. Fillon à se positionner.

M. Copé a assumé ses propos lors du point de presse de l'UMP, mercredi 26 septembre. " Personne n'est propriétaire ni des mots ni des idées. Ou alors, ce serait le monde à l'envers ", a-t-il expliqué. " Je ne vais pas m'excuser de dire une réalité ", a-t-il poursuivi, en soulignant que son expérience de maire de Meaux, sur laquelle il revient sans cesse dans son ouvrage, le rend légitime à " traiter les sujets qui indignent, qui exaspèrent, qui inquiètent les Françaises et les Français ". " Le maire de Meaux que je suis n'a de leçon à recevoir de personne par rapport à ce qu'il voit, ce qu'il entend ou a à gérer sur le terrain. " Une manière de signifier que M. Fillon, élu de la Sarthe puis de Paris, connaît moins bien que lui les quartiers difficiles.

Dans son Manifeste, le candidat à la présidence de l'UMP, qui mêle souvenirs personnels et considérations politiques, se distingue de son concurrent sur la position à adopter face au Front national. Si tous deux refusent les alliances avec le parti d'extrême droite, M. Copé reproche à M. Fillon son manque de " clarté " sur le " ni FN ni gauche " quand la droite est absente du second tour. " C'est une différence entre François Fillon et moi, je n'appellerai jamais à voter pour le PS, qui est allié avec l'extrême gauche de Mélenchon ", assure ainsi le secrétaire général de l'UMP dans un entretien au Point du 27 septembre.

Une divergence que M. Fillon revendique : " Je n'aime pas le ni-ni parce que c'est une absence de position ", a-t-il répondu lors de la présentation de son projet, mercredi. " Je condamne tout accord avec l'extrême droite " et " je n'ai jamais voté socialiste ", a fait valoir l'ex-premier ministre : " Je suis contre le FN, je vote contre le FN, point. "

Dans son livre, M. Copé prétend s'adresser " à tous ceux qui se sentent ignorés et méprisés " par les " bobos " de Saint-Germain-des-Prés et du " petit monde parisien " qui ne comprendraient pas leurs interrogations.

" Comme des millions de Français, j'ai été choqué par les images de la place de la Bastille le soir de l'élection de François Hollande, écrit-il encore. Pourquoi fêter l'élection du président de la République française avec un drapeau algérien ou palestinien ? " S'adressant aux " jeunes concernés par ces troubles identitaires ", il leur enjoint de " cesser d'exhiber des drapeaux " d'autres pays.

Autre cible de M. Copé, l'aide médicale d'Etat (AME), qui permet aux étrangers sans papiers et sans ressources d'être soignés. Il propose que cette prestation soit réservée uniquement aux enfants, aux femmes enceintes et aux situations sanitaires d'urgence, alors que Nicolas Sarkozy n'avait pas voulu " remettre en cause cette générosité française " lors de la campagne présidentielle. Autant de thématiques qu'il entend marteler jusqu'au 18 novembre.

Alexandre Lemarié et Vanessa Schneider

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Rédigé par Philippe NOVIANT

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