Publié le 10 Décembre 2012
Voici une lettre que j'ai envoyée au Président de la République ce jour.
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Monsieur le Président de la République,
Dans vos mesures de campagnes associées à votre candidature à l'élection Présidentielle de 2012, figurait en bonne place votre souhait d'abolir le cumul des mandats. Bien que cette mesure ait été prônée par Monsieur Jospin dans un rapport récent, je m'étonne qu'elle ne soit pas encore appliquée.
A ce que je crois savoir et comprendre, bon nombre des parlementaires ne sont pas d'accord avec ce projet alors que la majorité des Français le sont.
Je pense donc qu'il en va de votre responsabilité devant le peuple Français de respecter vos engagements et d'imposer cette disposition. Elle sera imposée si vous organisez un référendum en posant cette question aux Français. Eux et eux seuls sont légitimes pour prendre cette décision car ce sont eux qui paient le salaire des parlementaires. Quand on gagne près de 8000Euros/mois, on ne peut exercer deux emplois à plein temps : un mandat doit être exclusif, il est payé assez cher comme cela.
De plus, cela me révolte et révolte l'ensemble des Français que de savoir que l'écrêtement des indemnités parlementaires peut profiter à d'autres élus. C'est le cas en Isère où l'indemnité de la Présidence est écrêtée pour M. Vallini. Cela n'empêche nullement cet écrêtage d'être reversé à une partie des élus du département. Comment dans ce cas conserver une indépendance d'élu envers le Président quand celui-ci a été suffisamment gentil pour reverser une part de ses indemnités à ces élus ? Cela peut s'assimiler à de la corruption, de la corruption légale certes, mais corruption quand même.
Je vous demande donc de faire montre de courage, d'organiser un référendum en la matière afin que cessent de pareils agissements qui font honte à notre pays.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes salutations distinguées.
Philippe NOVIANT
Publié le 7 Décembre 2012
Les biocarburants étaient encore considérés comme la panacée il y a quelques années. Force est de constater aujourd'hui qu'on a cru au Père-Noël en la matière.
En effet, ces biocarburants n'avaient de bio que le nom. Car ils entraient en concurrence avec les cultures, ils ont lourdement contribué à la crise alimentaire en 2008. Ces biocarburants ne pourront jamais remplacer le pétrôle car ils nécessitent un trop grand nombre de terres pour être viables économiquement.
De plus, leurs bénéfices en matière d'écologie reste largement à démontrer. Les biocarburants de première génération, entrant en conflit avec les terres agricoles offrent des contraintes bien supérieures aux bénéfices. Il en va de même avec les générations suivantes qui ne pourront jamais supplanter les matières fossiles par la faiblesse de leur production. Ils seront donc, au mieux qu'un marché de niche, incapables de résoudre les problèmes climatiques inhérents à la pollution engendrée par nos modes modernes de déplacement.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 19 Octobre 2012
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Biocarburants : l'Europe amorce un timide tournant
Bruxelles propose de limiter à 5 % le recours aux produits issus de matières agricoles, dont le bilan carbone s'avère très médiocre
Bruxelles a décidé de revoir sa politique en matière d'agrocarburants. La Commission européenne en a dévoilé les grandes lignes, mercredi 17 octobre. La mesure la plus symbolique du projet de directive est une limitation à 5 % du poids des biocarburants de première génération, fabriqués à base de colza, betteraves, tournesol ou maïs, dans les transports en 2020.
Le seuil des 10 % d'énergies renouvelables dans les transports en 2020 fixé par le paquet énergie climat adopté en 2008, reste toutefois d'actualité. Mais il devra être atteint par d'autres moyens : véhicules électriques ou biocarburants dits de deuxième génération, produits à partir de déchets ou de résidus végétaux.
En terme d'affichage, Bruxelles, donne ainsi, un coup de frein clair au développement - très controversé - des agrocarburants de première génération. Mais, le texte de la directive est beaucoup plus nuancé que cet effet d'annonce ne le laisse supposer de prime abord. Comme le prouvent les multiples réactions qu'il a suscitées.
" Le plafonnement à 5 % des biocarburants de première génération est un élément important ", affirme Jérôme Frignet de Greenpeace. De même, selon France Nature Environnement : " La Commission fait un premier pas vers la remise en cause des agrocarburants industriels. " Des organisations non gouvernementales (ONG), mais aussi des organisations internationales, dénoncent l'usage des matières premières agricoles en tant que carburant. Elles estiment qu'il contribue à la hausse du prix des matières premières agricoles, participent à l'insécurité alimentaire dans les pays en développement et sont une cause de la déforestation tropicale. Mercredi, le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, Olivier de Schutter a ainsi appelé l'Union européenne à ne pas en rester là : " L'Europe doit avoir le courage politique d'abandonner les agrocarburants et les Etats-Unis devraient faire de même ", a-t-il déclaré en soulignant que " la production d'agrocarburants repose sur des cultures d'exportation qui profitent peu aux petits producteurs - dans les pays en développement - ".
En coulisses, ONG et industriels, se sont livrés à un véritable bras de fer pour défendre leur position respective à Bruxelles. Sans surprise, le lobby européen des agrocarburants, regroupant les producteurs de biodiesel, de bioethanol comme le syndicat agricole Copa-Cogeca, a réagi en affirmant que " que la politique de la Commission européenne allait décimer l'industrie des biocarburants ". Même son de cloche alarmiste du côté de la Filière française du bioéthanol jugeant " inacceptable la proposition européenne ".
Les industriels ont pourtant des motifs de satisfaction non négligeables dans ce projet de directive qui doit encore être approuvé par le Parlement et le Conseil des ministres européens. Bruxelles y aborde un autre point sensible du dossier. Sans vraiment le trancher.
Le bilan carbone de la filière de première génération est en effet très inégal voire négatif par rapport à des carburants fossiles. En particulier lorsqu'on prend en compte leur incidence sur " le changement d'affectation des sols ". L'enjeu est d'évaluer l'impact des agrocarburants sur les terres agricoles en partant du principe que leur essor conduit à trouver d'autres terres pour faire face aux besoins alimentaires. La Commission s'est appuyée sur l'étude très critique réalisée en 2011 par l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) pour évaluer le bilan total des agrocarburants en terme d'émissions de CO2. Une démarche saluée par les ONG et vilipendée par les industriels qui juge l'étude " faible scientifiquement. " Mais la Commission a renoncé à en tirer des conclusions contraignantes. A cette aune, le biodiesel, aurait été particulièrement pénalisé. " C'est une demi-mesure. On donne des chiffres pour les émissions indirectes mais on n'impose pas d'en tenir compte. La Commission laisse à chaque Etat, le choix de décider, il n'y a pas d'effet contraignant ", estime M. Frignet de Greenpeace. Pour Jean-Claude Bévillard, vice-président de FNE : " La Commission européenne n'a pas eu le courage d'aller au bout de sa logique en dénonçant tous les impacts des agrocarburants de première génération sur l'alimentation, la biodiversité, le climat. "
Les industriels peuvent aussi se réjouir du fait que la Commission ne remet pas en cause les politiques de soutien des Etats mises en place pour accompagner ces nouvelles filières. La France, où les productions pour les agrocarburants représentent 6 % de la surface agricole utile, est particulièrement concernée. Lors de la conférence environnementale, le 15 septembre, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait lui aussi affiché la volonté de " freiner " l'usage des biocarburants de première génération, plafonnant le taux d'incorporation à 7 % en 2020. Une limitation toute relative au regard des nouveaux objectifs européens. Mais cette " inflexion " n'a pas conduit le gouvernement à remettre en cause le soutien financier accordé à la filière jusqu'en 2015 et les licences d'exploitation des biocarburants ont toutes été renouvelées. Un effet d'aubaine pour Sofiprotéol, leader européen du biodiesel, mais aussi pour des sucriers comme Tereos ou Cristal Union. Cette politique d'incitation fiscale avait pourtant été épinglée par la Cour des comptes en janvier 2012. Celle-ci chiffrait à 3 milliards d'euros, le coût pour le consommateur entre 2005 et 2010. Un avantage fiscal de 250 millions d'euros est encore inscrit dans le projet de loi de finances 2013.
Laurence Girard
Publié le 6 Décembre 2012
Cet article aurait pu aussi s'intuler : "Comment les élus Moirannais prennent leurs électeurs pour des billes".
Vous trouverez ICI un article lénifiant ! A la fois, M. Simonet, Maire de Moirans et Renée Vialle prennent la parole pour fustiger... une action qui a été votée dans une instance où ils sont élus et où ni l'un ni l'autre n'a voté contre, ni se s'est abstenu !
Je louais les talents manipulateurs de M. Polat ICI. Force est de constater que M. Simonet et Vialle ont pris des cours auprès de ce Monsieur !
Bien évidemment, Madame Vialle ne dit pas qu'elle faisait partie des élus qui ont voté la mesure : un oubli sans doute. Par contre, Madame Vialle dit bien que l'immense majorité des élus a voté la mesure (y compris elle donc), et que, donc, elle peut être un peu coupable d'avoir suivi le troupeau. Elle dit aussi que la mesure était très technique et que l'heure n'est pas à rechercher les coupables (ben tiens !).
Pour M. Simonet, c'est à un cours de parfaite maîtrise économique que l'on assiste. Monsieur nous offre des conseils de bonne gestion, alors que sa ville est numéro un en matière d'endettement par habitant. Il fustige le nombre d'agents des collectivités locales mais ne fustige en rien 88 élus à la CAPV qui votent comme un seul homme des mesures qu'ils ne sont même pas capables d'analyser et d'anticiper les effets économiques.
Monsieur Simonet est fier de nous dire que les impôts n'ont pas augmenté, mais il passe sous silence une situation où la collectivité vit à crédit sur des emprunts qui sont les plus hauts du Pays Voironnais. Bref, M. Simonet fait de la démagogie en jouant avec la situation économique de sa commune. Il aura beau dire, le jour venu, que ses successeurs auront augmenté les impôts, alors qu'il aura tout fait pour que ces impôts augmentent par une gestion calamiteuse de sa ville.
Il faudra donc nous séparer, en 2014, de ces Messieurs-dame qui donnent une piètre image de l'action politique à l'échelle de notre commune.
Publié le 5 Décembre 2012
Monsieur le Président de la République Française,
Nous sommes en date du 02 Décembre 2012 au soir, et je viens de voir l'émission Zone Interdite diffusée sur M6, ayant pour objet les déserts médicaux.
Dans certains territoires, la France manque cruellement de médecins et cette situation n'est pas tolérable. Elle n'est pas tolérable car elle touche à l'intérêt général et elle touche à ce qu'il y a de plus cher dans cet intérêt : l'intégrité physique des habitants de notre pays.
On aura beau tourner autour du pot, on aura beau proposer des solutions complexes, la solution, nous la connaissons : revenir sur la liberté d'installation et de désinstallation des médecins. Cette non-liberté a été instaurée pour les notaires, les huissiers de justice, les pharmacies, alors pourquoi pas pour les médecins ?
Il est sûr que la non-liberté d'installation des médecins pourra résoudre la problématique des déserts médicaux, alors pourquoi ne pas l'instaurer ? Par manque de courage ? Assurément. Je vous demande donc d'être courageux, je vous demande d'être audacieux, je vous demande donc de servir la France et les Français en préservant l'intérêt général au lieu d'intérêts particuliers. Je sais que bon nombre de sièges à l'Assemblée Nationale sont occupés par des anciens médecins exerçant un lobbying acharné. Je vous demande donc d'avoir le courage de privilégier les Français par rapport aux parlementaires.
Si vous sentez que vous n'avez pas de moyen de pression pour aller au bout de ce but, vous n'avez qu'à utiliser le moyen du référendum. A cette question, l'ensemble des Français vous donneront raison. Ils vous donneront raison car ils financent, par leurs impôts, la formation de ces médecins, par la gratuité des études. Ils financent aussi la sécurité sociale et l'assurance maladie par leur travail.
Le jeune médecin pourra opposer qu'il sera seul en campagne, si la liberté d'implantation est remise en question, il ne le sera plus de facto. Il ne le sera plus car le manque de médecins est, entre autre, source de désertification de nos campagnes. En obligeant l'installation de médecins dans certains territoires, ce sont ces territoires que vous contribuerez à développer et ces territoires deviendront attractifs, non seulement pour d'autres médecins, mais pour nombre d'activités annexes indispensables à la vie et à la survie de nos campagnes.
Est-il normal que la rue de la Pompe, dans le XVIe arrondissement de Paris compte un médecin tous les 30 mètres ? Est-il normal que les communes doivent recruter des médecins en Roumanie, non par manque de médecins en France, mais parce que ceux-ci préfèrent une vie meilleure alors que leur formation a été payée par l'ensemble des Français, ceux des campagnes y compris ? Est-il normal que bon nombre de communes soient obligées de faire des efforts financiers importants, financés par le contribuable bien évidemment, pour faire venir des médecins ?
Votre Ministre de la Santé, Madame Marisol Touraine s'est exprimée dans l'émission. Elle n'est pas favorable à la non-liberté d'installation des médecins. Elle prévoit de dépenser des sommes importantes par la Sécurité Sociale afin de financer un salaire minimum de 50 000Euros pour un médecin s'installant dans les campagnes. Elle oublie que notre pays est dans un état économique plus que critique et que nous ne pouvons plus nous permettre d'avoir des politiques économiques se rapportant à des gabegies permanentes. Les caisses de la Sécurité Sociale, comme toutes les caisses en France, sont absolument vides. Je vous demande donc d'arrêter de les assécher d'avantage et d'œuvrer dans le sens d'une responsabilité générale en préservant l'intérêt de tous les habitants de France. Madame Touraine parie sur des stages et sur un dialogue pour résoudre ce problème. Ce problème a plus de 15 ans et s'aggrave de jour en jour. Il ne pourra pas être résolu par des stages, il ne pourra pas être résolu par la concertation et ne le sera pas plus par 50 000Euros alors qu'un médecin gagne bien plus en ville. Je ne suis pas Ministre de la Santé, et je sais que ces mesures ne marcheront pas. Je vous demande donc d'agir.
En espérant avoir été entendu, veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes salutations distinguées.
Philippe NOVIANT
Publié le 4 Décembre 2012
Il m'épate ce Julien Polat ! Il est vraiment trop fort ! Tous les politiciens locaux, bon nombre de journalistes m'ont dit qu'il était très intelligent, très malin et d'une ambition sans limite : c'est vrai.
Suite à la mise en place de l'impôt qu'a voté la CAPV vis à vis des entreprises, M. Polat, UMP, a fait éditer l'affiche qui est affichée sur cette page.
M. Polat, en plus de cette affiche s'insurge contre ces dispositions : http://julienpolat.typepad.fr/blog/2012/11/explosion-de-la-cfe-pr%C3%A9cisions-techniques.html
C'est vrai qu'il a beau jeu de s'insurger vu que la plupart des élus à la CAPV sont de gauche. La plupart, oui, mais pas tous !
Là où M. Polat est grandissime, c'est qu'il cache le fait que parmi tous les élus de Moirans, pas un seul n'a voté CONTRE !
Il n'y a eu que deux abstentions ! Ainsi, M. Simonet, Maire de Moirans et employeur de M. Polat (un employeur généreux car M. Polat, chef de cabinet du Maire, est rémunéré plus que ce dernier, émargeant à prêt de 3000Euros net par mois !), ne s'est, au mieux, qu'abstenu sur cette mesure !
Bref, M. Polat s'insurge mais l'ensemble des élus Moirannais a suivi le mouvement sans coup férir !
C'est vrai que lorsque l'on veut être tête de liste à Voiron, tous les moyens sont bons dans la démagogie, y compris s'insurger du vote des élus de sa propre mouvance !
Décidément, M. Polat est vraiment trop fort !
Pour mémoire, les élus de Moirans à la CAPV, dont, je le rappelle, aucun n'a voté contre la mesure d'hausse de la CFE.
Gérard SIMONET (Maire de Moirans)
Christine PEROTTO
Alain GUINET
Gilles JULIEN
Renée VIALLE
Josiane VACHEZ-VALLIN
Jean-Jacques ROBERT
François FERRANTE
Adriano FERRATO
Jacques METZ
Publié le 3 Décembre 2012
Voici une note d'analyse de la CAPV suite à la mise en oeuvre de la nouvelle contribution minimale à la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE).
Cette note d'analyse a été faite le 27 Novembre 2012 et appelle plusieurs commentaires :
- On y dit que ""Ainsi, a-t-il touché de manière imprévisible les petits commerçants, artisans réalisant des marges faibles."
En fait, cela n'a rien d'imprévisible. Il aurait suffit de faire une analyse de la modification du calcul pour savoir que cette contribution allait en priorité toucher les commerçants aux marges faibles. C'est imprévisible pour des élus qui ne savent pas ce qu'est un chiffre d'affaire et qui ne bossent pas leurs dossiers, pour les autres, ça n'a rien d'imprévisible. Il aurait suffit que quelques un de ces élus (dont le nombre est quand même de 88 ! Oui, vous avez bien lu, il y a 88 élus à la CAPV !) aillent voir quelques commerçants en leur faisant part du sujet de leur vote pour qu'ils puissent avoir un aperçu de la conséquence de la mesure. Le boulot n'a pas été fait. Les élus de la CAPV se sont donc lourdement trompés mais pas d'excuses en la matière...
- On dit "Aucune simulation n’a été fournie aux collectivités (aucune base de données sur les chiffres d’affaires par catégorie de contribuables, aucune information ni simulation fournies n’ont été fournies par l’Etat) et sans retrouver le niveau de cotisation de la taxe professionnelle de 2009, s’est opéré un transfert entre contribuables."
Ces messieurs (et dames) ne manquent pas d'air ! Ils attendent des analyses et des simulations et lorsqu'on ne leur fournit pas, ils votent des textes aveuglément. Je rappelle qu'ils sont 88 ! Pas un seul de ces 88 ne se pose des questions sur ce qu'ils votent ? Pas un seul n'est capable de faire une analyse ? Il aurait fallu qu'un groupe de travail de 10 personnes se penchent sur la question pour obtenir les simulations manquantes ! Je rappelle que ces personnes ne sont pas des bénévoles ! Ils sont rétribués pour leur participation, et pas un seul ne s'est posé la question. Je rappelle que cette mesure n'a fait l'objet d'AUCUN vote CONTRE !
- On dit "Les organisations professionnelles et leurs adhérents n’ont pas non plus alerté les autorités sur les conséquences possibles de la mise en œuvre de cette 2ème cotisation minimale de CFE."
En l'occurrence, ce n'était pas aux élus de faire le boulot d'aller chercher ces informations ?
- En bref, l'analyse est à présent faite. Un peu tard quand on pense que 77 élus ont voté ces dispositions et qu'aucun vote CONTRE n'a été émis. J'émets de gros doutes et de grosses réserves sur le travail de ces élus au sein de la CAPV quand j'analyse cet épisode.
L'image est cliquable et la note d'analyse se trouve ICI.
Publié le 30 Novembre 2012
Est-il normal de faire autant appel à ces médecins qui sont encore en période de formation ? Il y a quelque chose qui ne va pas quand on fait appel à des étudiants, compétents certes, mais qui reste des étudiants, pour faire le boulot de médecins aguéris.
Si on ajoute que ces internes sont usés jusqu'à la corde en faisant des horaires à rallonge, on conclut très vite qu'il faut trouver une solution à cette situation.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 16 Octobre 2012
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Les internes, " bouche-trous " de l'hôpital public
Ces étudiants assument le rôle des médecins dans des conditions éreintantes. 15 % disent avoir commis des erreurs
A partir de 18 heures, les portes d'entrée de ce petit internat de l'est de la France ne cessent de s'ouvrir et de se refermer dans un bruit sourd. Chaque claquement marque la fin d'une journée de travail ou le début d'une autre. Entre la cuisine et la salle à manger, la vingtaine d'internes qui vivent là se croisent dans un ballet incessant. " Le petit avec la crise d'asthme, je n'ai pas du tout géré ", débriefe, face au frigidaire, une jeune femme brune qui travaille aux urgences. Tous sont venus faire leurs armes dans l'hôpital voisin.
Certains, blouse blanche et stéthoscope autour du cou, s'accordent une courte pause avant de repartir assurer leur garde de nuit, et aligner 24 heures de travail consécutives. Astreinte oblige, le plus âgé de la tablée, bac + 10 au compteur, surveille les deux téléphones qui pourraient le rappeler à tout moment à son service.
Si ces internes ne sont officiellement encore qu'étudiants, leur réalité hospitalière est toute autre. Dans la plus grande illégalité, tous assument le travail et les responsabilités d'un médecin diplômé, dans un système hospitalier saturé par la demande.
En septembre, le principal syndicat d'internes, l'Isnih, a publié une enquête montrant que 85 % des 21 000 internes travaillent bien au-delà des 48 heures hebdomadaires réglementaires, avec une moyenne de 60 heures par semaine. De même, le " repos de sécurité ", imposé depuis 2002 après chaque garde de nuit pour les empêcher de travailler plus de 24 heures consécutives, n'est pas respecté dans 21 % des cas. Des entorses au règlement qui ne sont pas sans conséquences. D'après l'étude, 15 % des étudiants affirment avoir commis des erreurs en lendemain de garde, alors que 39 % déclarent en avoir " probablement réalisé ".
Les internes sont une " main-d'oeuvre corvéable et bon marché pour faire tourner les hôpitaux ", conclut sans ménagement le syndicat. Un constat amer partagé par de nombreux internes, lassés de ce statut peu enviable de " bouche-trou ", " variable d'ajustement ", ou encore " ouvrier de l'hôpital ".
" Tout ce que les médecins ne veulent pas faire ou n'ont pas le temps de faire, c'est sur nous que ça retombe, sous prétexte qu'on doit apprendre de tout ", explique Manon, interne à Lyon (qui a souhaité rester anonyme, comme les autres internes interrogés). A ces futurs médecins revient donc la partie la plus chronophage de la relation avec le patient, mais aussi les basses besognes comme " la paperasse ", voire même " brancarder les patients " ou " vider les poubelles ".
Et les conditions d'exercice s'en ressentent. Travailler vingt jours d'affilée sans repos, faire des semaines de plus de 80 heures de travail, ou encore travailler 36 heures consécutives n'est pas chose rare. " Qu'on soit capable ou non de tenir le coup, la question ne se pose même pas, on doit continuer ", selon Anne, 27 ans, qui s'estime " chanceuse " de ne pas avoir besoin de beaucoup de sommeil.
Tous reconnaissent pourtant qu'après tant d'heures éveillé, on ne peut pas faire de la " bonne médecine ". " On est dans le réflexe. On passe souvent à deux doigts des grosses erreurs, et on en fait des tonnes de petites ", reconnaît Jérémy, 25 ans. Certains avouent des " échanges de prescriptions entre des patients ", des " erreurs dans un dosage ", d'autres reconnaissent même avoir déjà " piqué du nez en bloc opératoire ". " La plupart des dysfonctionnements sont étouffés, explique Guillaume, interne à Belfort. On s'arrange pour que les erreurs ne sortent pas du service, car l'image de confiance, c'est aussi un enjeu économique pour l'hôpital. "
Dans un hôpital malade du manque de personnel, la justification est toujours la même : " C'est soit ça, soit on ferme boutique ", confie un chef de service de la Pitié-Salpêtrière. " Avant, c'était encore pire pour les internes. Je me souviens d'un Noël où j'avais commencé le vendredi matin pour n'en sortir que le lundi ", raconte le chef de service d'un CHU de l'Ouest.
Beaucoup ont pourtant le sentiment que les conditions de travail empirent. " Avant, on n'était pas appelés pour rendre un avis sur la moindre douleur, explique un interne parisien. Maintenant, il faut toujours se couvrir pour éviter l'erreur médicale, et surtout essayer de refiler le patient à un autre service, pour désengorger le sien. "
Le trop grand nombre de patients est une souffrance quotidienne pour ces internes qui " sont là parce qu'ils aiment leur boulot et veulent passer du temps avec les malades ". Symbole de cette explosion de la demande, le défilé des urgences quand " à 4 heures du matin, sans avoir eu une seconde pour se reposer, on voit des gens arriver pour des angines, des maux qui traînent depuis des mois, des bobos ". Garder son calme, dans ces cas-là, est un défi permanent. Pour Marie, 27 ans, " c'est le relationnel qui en pâtit le plus " : la fatigue rend " plus agressif, à fleur de peau ".
Chaque interne dit redouter le moment où, lâché sans filet dans son service, il ira " trop loin ". Cette " zone rouge ", décrite par Guillaume, interne à Belfort, " où il n'y a pas de retour en arrière possible ". D'autant que la responsabilité en cas d'erreur est entièrement à la charge de l'interne. " On prend le risque, parce que si on se fait saquer, c'est fini, autant d'études pour rien ", explique un 2e année en neurochirurgie.
En juillet 2011, le suicide d'un interne après une garde avait relancé la question des conditions de travail de ces futurs médecins. Depuis, tout juste commence-t-on à lire des thèses sur le surmenage des internes. Tous pourtant connaissent un interne au bord de craquer. " J'ai réalisé que j'étais en burn-out après vingt et un jours de boulot consécutif. Je conduisais et je me suis demandé si c'était un rêve ou la réalité ", explique Nathalie, 27 ans. Dans ce cas-là, " on est complètement seuls, on n'a aucun interlocuteur ".
Autour de la table de l'internat, certains parlent de " ras-le-bol ". " Le soutien, on ne l'a jamais, on n'a pas le droit de craquer ", reprend une jeune interne. Une autre ose : " Si j'avais su, je serais pas venue ". A ses côtés, des hochements de tête saluent le bon mot.
Charlotte Chabas
La France compte 21 000 internes
L'internat marque le 3e cycle des études de médecine, après six ans d'études et un concours classant, qui détermine notamment la région où pourra travailler l'interne. En fonction de la spécialité choisie, il dure de trois à cinq ans et se décline sous forme de stages de six mois, exercés à l'hôpital, en structures de soins extra-hospitalières ou auprès de médecins généralistes. Sous l'autorité d'un " senior ", les 21 000 internes suivent principalement une formation pratique, et jouissent d'une certaine autonomie. La France est d'ailleurs l'un des rares pays à considérer l'interne comme un étudiant. Pour certaines spécialités et notamment la chirurgie, il est nécessaire de réaliser des études complémentaires, qui peuvent durer jusqu'à quatre ans.
Une station de ski dans le Vermont inaugure une télécabine entièrement alimentée par du fumier bovin
Publié le 29 Novembre 2012
Voici une initiative très sympa et écolo ! On pourrait en prendre de la graine !
Tiré de Yahoo News
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La saison de ski et de planche à neige dans le Nord-Est ouvrira dans seulement quelques semaines. À son ouverture, une station de ski du Vermont a l’intention d’inaugurer une télécabine entièrement alimentée par du fumier bovin.
La station de Killington, située au centre de l’État du Vermont, s’est associée à Green Mountain Power (GMP) pour transformer le fumier provenant des fermes laitières des environs en électricité destinée à alimenter sa télécabine K-1 Express. Dans le cadre de ce programme, baptisé «Cow Power» («Énergie bovine»), le fumier d’environ 10 000 vaches permet de produire 1 135 624 litres de carburant par jour.
«C’est probablement la chose la plus passionnante que l’on puisse faire avec du fumier», déclare le site Web de la société d’électricité. «En résumé, nous prenons le fumier, opérons un peu de magie, le transformons en méthane, puis utilisons ce méthane pour générer de l’électricité.»
Le site Web de Killington décrit ce processus plus en détail:
Les fermes recueillent le fumier tout au long de la journée, le mélangeant à de l’eau usée ayant servi à nettoyer l’équipement de traite. Ce mélange est ensuite pompé dans un digesteur anaérobie. La bouillie macère dans le digesteur pendant trois semaines environ. Elle est chauffée à 37,8 degrés Celsius, ce qui permet aux bactéries de transformer le fumier en biogaz composé environ de 60% de méthane et 40% de dioxyde de carbone. Le biogaz est ensuite délivré dans un moteur à gaz naturel modifié, qui entraîne un générateur électrique pour créer de l’électricité. Enfin, l’énergie générée est fournie au système électrique de GMP qui alimente la télécabine K-1 Express.
Selon Green Mountain Power, plus d’une douzaine de fermes du Vermont participent à ce programme qui a été lancé il y a huit ans. En échange, les agriculteurs contribuant à Énergie bovine sont payés pour le «carburant» et «le processus utilisé pour la production d’Énergie bovine réduit de manière importante l’odeur du fumier: un avantage clé pour tous ceux qui passent à proximité d’une ferme laitière par une chaude journée d’été».
Le trajet de la télécabine alimentée par fumier bovin grimpe le mont Killington culminant à 1 293 mètres depuis l’hôtel K-1 Lodge à la base de Killington.
[Merci à Treehugger.com]
(Par Dylan Stableford, tiré du blogue The Sideshow sur Yahoo! News)
Publié le 28 Novembre 2012
C'est honteux ce que la France a fait entre 1973 et 1992. Depuis 1976, le produit était jugé dangereux et interdit aux Etats Unis, mais continuait a être utilisé aux Antilles.
A la France maintenant d'essayer de corriger cette abération en tentant de réparer ce qu'elle a causé en dédommageant les populations victimes de cette pollution.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 18 Septembre 2012
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Les effets néfastes du chlordécone sur le nourrisson
Une étude démontre que l'exposition in utero au pesticide retarde le développement cognitif
Les chercheurs n'ont pas fini de mettre au jour les dégâts sanitaires provoqués par l'utilisation intensive et prolongée du chlordécone, un pesticide destiné à combattre le charançon de la banane, aux Antilles françaises.
Une nouvelle étude, publiée sur le site de la revue Environment Research, montre que l'exposition prénatale ou postnatale à cette substance semble liée à des effets négatifs sur le développement cognitif et moteur des nourrissons. Le chlordécone est un produit toxique pour le système nerveux et pour la production de spermatozoïdes. Il se comporte comme un oestrogène et est considéré comme un cancérogène possible. Il a été massivement employé, en particulier en Guadeloupe et en Martinique de 1973 à 1992, à la demande des grands planteurs et avec la bienveillance du ministère de l'agriculture, alors qu'il a été interdit dès 1976 aux Etats-Unis. Vingt années durant lesquelles le pesticide a pénétré les sols.
Or ce produit se dégrade très lentement une fois dans l'environnement. C'est donc une contamination à grande échelle des sols, des nappes phréatiques et des récoltes qui s'est produite dans certaines zones des deux îles antillaises. Pire, elle se poursuit, notamment auprès des populations les plus défavorisées qui cultivent leurs propres légumes, avec des expositions qui persisteront probablement pendant plusieurs siècles, selon les études menées.
Sur le terrain, Luc Multignier (Inserm, Institut de recherche sur la santé, l'environnement et le travail) et les médecins du CHU de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) suivent, dans le cadre de la cohorte " Timoun " (" enfant " en créole), 1 042 femmes et leurs enfants depuis leur grossesse. Pour cette étude, ils ont collaboré avec des chercheurs québécois, belges et américains pour évaluer le développement cognitif, visuel et moteur chez des nourrissons, garçons et filles, nés à terme et en bonne santé, âgés de 7 mois.
Une estimation de l'exposition prénatale, dans le ventre de la mère, avait été réalisée en dosant le chlordécone présent dans le sang du cordon ombilical. L'exposition postnatale, elle, a été appréciée à la fois par le dosage du chlordécone dans le lait maternel et par la fréquence de consommation par les nourrissons d'aliments susceptibles d'être contaminés par le pesticide. A 7 mois, la mémoire visuelle, l'acuité visuelle et le développement moteur ont été testés.
Les chercheurs ont trouvé une association significative entre l'exposition prénatale au chlordécone et un score abaissé à deux tests : l'un explorant la mémoire visuelle, dit " test de préférence pour la nouveauté " (est-ce que l'enfant regarde plus longuement un objet nouveau qu'un objet déjà vu et devenu familier), et l'autre le développement de la motricité fine (préhension des objets entre les doigts et la paume de la main).
Communication différée
L'exposition postnatale par le biais des aliments susceptibles d'être contaminés est associée - mais aux limites de la signification sur le plan statistique - à une réduction de la vitesse d'acquisition de la mémoire visuelle et de la préférence pour la nouveauté. Les scientifiques n'ont toutefois pas observé de lien entre l'exposition postnatale par le biais de l'allaitement maternel et une anomalie du développement psychomoteur.
" Basées sur de petits effectifs, ces observations ne traduisent pas de troubles graves, mais elles sont à rapprocher de particularités décrites auparavant chez des adultes américains ayant été fortement exposés au chlordécone dans le cadre professionnel ", souligne Luc Multignier. Le chercheur et son équipe se demandent si les anomalies constatées pourraient constituer " un signal d'alerte et annoncer des troubles permanents à un âge plus avancé ". Cette étude fait d'ores et déjà parler d'elle dans le milieu de la recherche, où il se raconte que toute communication autour de cet article a été différée, à la demande des autorités, afin de ne pas être sous les feux de la rampe lors de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre.
Paul Benkimoun
Publié le 27 Novembre 2012
Il est de notoriété publique que Israël a les mains sales dans la guerre qu'il mène au proche-orient. Cet épisode le montre et le prouve.
A quand la paix dans cette région du monde ? A quand le respect de la feuille de route de 2003 ?
Un article du journal 'Le Monde' daté du 18 Septembre 2012
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Le " massacre évitable " de Sabra et Chatila
Un chercheur américain dévoile des documents inédits sur les relations américano-israéliennes lors de l'attaque des deux camps palestiniens, en 1982, à Beyrouth. Selon lui, Washington a reculé devant les pressions d'Israël
New York Correspondant
L'échange se passe à Jérusalem il y a trente ans jour pour jour. Morris Draper, ambassadeur itinérant du président Ronald Reagan au Proche-Orient, rappelle à ses interlocuteurs israéliens la " position fondamentale " des Etats-Unis : " Nous n'avons pas pensé que vous deviez entrer - dans Beyrouth - . Vous auriez dû rester en dehors. " Réponse d'Ariel Sharon, ministre israélien de la défense : " Que vous l'ayez pensé ou pas... Quand l'existence et la sécurité - d'Israël - sont en jeu, tout est de notre responsabilité, on ne laissera jamais personne d'autre décider pour nous. "
Nous sommes le 17 septembre 1982, et la réunion entre Américains et Israéliens a commencé à 12 h 30. Le premier ministre, Menahem Begin, en est absent. Avec Ariel Sharon, Yitzhak Shamir, le ministre des affaires étrangères, et de hauts responsables des services de sécurité rencontrent l'ambassadeur Draper. L'échange précité est tiré d'une série de cinq documents (datés des 15, 16, 17, 18 et 20 septembre 1982) auxquels Seth Anziska, chercheur américain de l'université Columbia, a eu accès dans des archives israéliennes, et sur lesquels il fonde un article paru dans le New York Times, ce lundi 17 septembre, sous le titre " Un massacre évitable ". Mis en ligne par le quotidien américain, ces documents, en hébreu et anglais, jettent une lumière crue sur la politique libanaise de Washington à cette époque et sur la relation américano-israélienne.
Ce 17 septembre, Morris Draper est soumis, surtout de la part d'Ariel Sharon, à une pression peu usuelle : " M. Draper, vous craignez d'être soupçonné d'être de mèche avec nous ? Niez-le et on le niera. " Car au moment où cet échange a lieu, un massacre, qui va entrer dans l'histoire, est déjà en cours : celui des civils palestiniens des camps de Sabra et Chatila, à Beyrouth. Au total, 800 à 2 000 personnes seront exécutées ou vont disparaître. Des femmes sont violées, des enfants et des vieillards abattus, des hommes emportés vers des destinations inconnues. Commencé le 16, le massacre est mené par des phalangistes chrétiens et des miliciens des Forces libanaises, alliés de l'armée israélienne depuis le début de son invasion du Liban, le 6 juin.
Jusqu'à peu auparavant, Ariel Sharon a cru avoir triomphé. Les bombardements des grandes villes (Beyrouth, Tyr, Sidon...) ont abouti, le 1er septembre, au retrait de la capitale libanaise des groupes armés de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont l'éradication était l'objectif israélien. Les Américains ont supervisé ce retrait et donné à l'OLP des garanties que les populations palestiniennes seront protégées. De plus, Israël a vu son principal allié, le phalangiste chrétien Béchir Gemayel, être élu président de l'Etat libanais fin août. Mais, le 14 septembre, il est assassiné. Dans la nuit, le chef d'état-major israélien rencontre les chefs chrétiens à Beyrouth. Le matin du 15, contrevenant au cessez-le-feu, Tsahal envahit la ville. Le 16, les miliciens chrétiens entrent dans les camps palestiniens. La nuit, l'aviation israélienne éclairera les lieux pour les aider.
Ce 17, lorsque l'envoyé spécial américain rencontre ses interlocuteurs, le massacre est en cours. Que savent précisément les deux parties sur ce qui advient dans les camps ? Rien n'est avéré. Mais les Israéliens savent que les phalangistes y sont entrés, et, au moins depuis la veille au soir, leurs propres sources les ont informés d'éventuelles " tueries ". Ils n'en disent mot.
Rapportée par les historiens, une rencontre, très pénible, avait déjà eu lieu la veille au soir. Morris Draper, accompagné de l'ambassadeur américain à Tel-Aviv, Sam Lewis, fait face à Ariel Sharon, au chef d'état-major israélien, Rafael Eitan, et au chef du renseignement militaire, le général Yehoshua Saguy (orthographié " Sagi " dans les documents). Washington et " les Libanais " demandent que Tsahal se retire de Beyrouth, rappelle l'Américain. Les " terroristes " sont toujours là, rétorque Ariel Sharon, " 2 000 à 3 000, on a même leurs noms ". Dès lors, qui va s'occuper des camps ?, demandent les Israéliens. Lorsque Morris Draper évoque " l'armée et les forces de sécurité libanaises ", le général Saguy exige que " les Phalanges aussi " soient de la partie. Draper s'y oppose. " Et qui donc va les en empêcher ? ", demandera le général israélien.
De fait, le patron du renseignement de Tsahal sait que les phalangistes y sont déjà. Mais la réunion-clé du lendemain, le 17, se déroulera comme si personne n'en avait connaissance. L'ambassadeur Draper y réitère l'exigence américaine que Tsahal montre des signes, même symboliques, de retrait de Beyrouth : " Israël ne devrait pas donner l'impression d'occuper une capitale arabe. (...) "
Sharon : " Qui va s'occuper de ces 2 000 terroristes ? C'est aussi votre intérêt. Qui va les attraper ? Bon, - dans les camps de - Fakhani, Sabra, Chatila, à notre avis, ils sont, disons 1 000, peut-être 500. On sait qu'ils y sont, bien équipés, armés et tout. Et vous voudriez qu'on se retire ? "... Draper insiste ; les Israéliens demandent à se consulter entre eux. A leur retour, ils acceptent le principe d'un retrait de Beyrouth, mais une fois passé Roch Hachana, le nouvel an juif, soit 48 heures plus tard.
Draper, pressé de conclure : " Le plan sera mis en oeuvre sous 48 heures, telle est la politique. "
Sharon préfère ne pas laisser d'ambiguïté : " Bon, alors, Fakhani, Sabra, Chatila, Bourj el-Barajneh... " Il nomme les lieux où entre-temps devra se mener la traque aux " terroristes ".
Draper : " Des gens hostiles diront que Tsahal reste à Beyrouth pour permettre aux Libanais de tuer les Palestiniens dans les camps. "
Sharon : " Alors on va les tuer, nous. Il n'en restera aucun. Vous ne sauverez pas (...) ces groupes du terrorisme international. "
Draper : " Nous ne sommes intéressés à sauver aucun de ces gens. "
Sharon : " Si vous ne voulez pas que les Libanais les tuent, nous les tuerons. "
L'ambassadeur Draper réitère alors la " position de - son - gouvernement : on veut que vous partiez. Laissez faire les Libanais ". Le retrait israélien débutera trois jours plus tard.
Ce vendredi 17 verra le pire du massacre. Il n'y avait dans les deux camps ni 2 000, ni 1 000, ni 500 " terroristes " : les forces de l'OLP avaient bel et bien évacué Beyrouth. Après une seconde nuit de terreur, les phalangistes se retirent le samedi matin. Informé par son émissaire, l'ambassadeur Draper écrit à Ariel Sharon : " C'est horrible. J'ai un représentant dans les camps qui compte les corps. Vous devriez avoir honte. " Le président Reagan tancera le premier ministre, Menahem Begin, en des termes d'une inhabituelle virulence.
Dans ses Mémoires, le secrétaire d'Etat, George Shultz, sera le plus sévère : " Les Israéliens - nous - ont dit qu'ils entraient dans Beyrouth (...) pour éviter un bain de sang, il s'avère qu'ils l'ont facilité et peut-être même suscité. " Pour avoir fait confiance à leurs alliés, écrira-t-il, " le résultat brutal aura été que nous - les Etats-Unis - sommes partiellement responsables " de ce massacre.
En conclusion de son article, Seth Anziska écrit : " La leçon est claire : parfois un proche allié agit à l'inverse des intérêts et des valeurs américaines. Echouer à exercer la puissance américaine pour les défendre peut avoir des conséquences désastreuses. " L'important, explique-t-il au Monde, n'est pas que les Israéliens aient " délibérément trompé " les Américains, selon l'expression qu'utilisera le sous-secrétaire d'Etat Lawrence Eagleburger, ou qu'ils l'aient fait par conviction. " L'essentiel tient en la faiblesse diplomatique face à leurs intimidations et aux reculades successives de l'ambassadeur Draper ", qui finit par céder sur l'essentiel.
Obnubilé par son objectif de voir les Israéliens se retirer de Beyrouth, l'ambassadeur accrédite comme réel un fait non avéré - la présence de " terroristes " supposément restés par milliers dans les camps - et accorde à son allié 48 heures de présence supplémentaire dans la ville. " En résumé, il finit par dire aux Israéliens : "Bon, allez-y, tuez les terroristes, et vous partirez ensuite." Là est la faillite diplomatique américaine. "
Sylvain Cypel
Publié le 26 Novembre 2012
On peut se poser des questions sur l'intérêt qu'il y a à dépenser et à déployer tant de moyens dans un organisme, pour récupérer une broutille devant les tribunaux.
On ferait mieux d'inclure une taxe globale sur les connexions Internet pour rétribuer efficacement les ayant-droits, que de mettre en place cet arsenal financé par l'argent public pour récupérer des broutilles.
Encore une preuve que la gestion économique n'est pas le fort de nos politiques et que la gabégie y est la norme.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 15 Septembre 2012
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150 euros pour deux titres de Rihanna, Hadopi a frappé
Il n'est pas sûr que le premier cas de condamnation d'un internaute pour infraction à la loi française pour téléchargement illégal de musique grandisse la réputation de la Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi).
Alain Prévot, 39 ans, charpentier de son état, a été convoqué, jeudi 13 septembre, devant le tribunal de police de Belfort. Il risquait 1 500 euros d'amende pour " absence de sécurisation d'un réseau informatique ". Le substitut du procureur Stéphane Clément avait requis 300 euros d'amende, dont 150 euros avec sursis pour " négligence caractérisée ". Malgré trois avertissements de la haute autorité chargée de lutter contre le piratage, le contrevenant n'avait pas réagi, d'où sa convocation et sa condamnation à 150 euros pour mise à disposition de deux titres de la chanteuse mondialement connue Rihanna.
L'internaute condamné a décidé de ne pas faire appel, comme il l'a déclaré à l'Agence France-Presse. Mais là où l'affaire se corse, c'est que M. Prévot n'est pas l'auteur des infractions commises. En revanche, comme il est le propriétaire de la ligne Internet sur laquelle elles ont été relevées, il est pénalement responsable.
M. Prévot ne connaît en fait pas grand-chose à Internet et encore moins au téléchargement ou au peer-to-peer. C'est son épouse, avec lequel il est en instance de divorce, qui a téléchargé, par l'intermédiaire du site pirate µtorrents, deux chansons de Rihanna. Certes, nul n'est censé ignorer la loi, mais la visée pédagogique dont se félicite la Hadopi, pour justifier son action est dans le cas précis, plutôt prise en défaut.
M. Prévot fait partie des quatorze dossiers transmis à la justice par la commission de protection des droits (CPD) - le bras armé de la Hadopi, chargé de la mise en oeuvre de la " riposte graduée ", le principal dispositif conçu pour lutter contre le pillage des oeuvres artistiques sur le Net.
Le 5 septembre, la CPD avait justement présenté un bilan chiffré de ses deux ans d'activité : elle expliquait avoir identifié 3 millions d'adresses IP de foyers téléchargeant illégalement ; elle avait envoyé un premier e-mail d'avertissement à 1,15 million d'entre eux, un deuxième à 100 000 internautes récidivistes et enfin avait convoqué 340 récalcitrants, d'où les quatorze premiers dossiers transmis au parquet.
Combat feutré
Présidente de la CDP, Mireille Imbert-Quaretta estimait " avoir rempli sa mission de dissuasion ". C'était aussi pour la Hadopi une manière de répondre à la ministre de la culture, Aurélie Filippetti, qui, au coeur de l'été, avait " flingué " l'institution, en considérant que " 12 millions d'euros - de budget - et soixante agents, c'est cher pour envoyer un million d'e-mails ".
Depuis, un combat feutré oppose le ministère de la culture et la Haute Autorité sur les moyens financiers à lui allouer, en période de restriction budgétaire. Selon la Hadopi, le cas de Belfort est le premier à être tranché par un tribunal. En revanche, l'institution n'a, pour l'instant, pas souhaité s'exprimer sur le jugement.
Alain Beuve-Méry
Publié le 23 Novembre 2012
Je comprends de plus en plus de trucs dans cette affaire. Le comble de l'incompétence revient sans conteste à M. Bret quand il affirme lui même que 100 000Euros de chiffre d'affaire (CA), c'est très peu : même dans ses propos, il a encore tort, car c'est largement incomplet.
Pour une boite qui fait du service, avec beaucoup de marge, 100KEuros, c'est beaucoup. Pour un marchand de fruits et légumes, avec des marges très faibles, 100KEuros, c'est peu.
Comme je le disais, le problème avec nos politiques c'est que trop souvent, ils confondent allègrement CA et marge.
D'où des bêtises et des décisions grotesques. Tant que l'on imposera un taux d'imposition en fonction d'un CA, on se plantera. A quand une formation commerciale et financière à ceux qui prétendent nous gouverner ?
L'image est cliquable.
Publié le 22 Novembre 2012
La séparation des pouvoirs, en France, sert à ce que le politique ne puisse interférer dans le pouvoir judiciaire. Làs, il a suffit de donner à M. Courroye une petite carotte pour une nomination à un poste prestigieux pour que le magistrat oublie ces principes élémentaires et obéisse aveuglément au pouvoir politique.
Bien évidemment que M. Courroye ment et prend les juges et enquêteurs pour des cons ! La preuve est dans une similitude plus que troublante entre les rendez-vous personnels avec le chef de l'Etat et tous les évènements judiciaires liés à l'affaire Bettencourt ! Les rendez-vous n'étaient pas faits pour prendre le thé ! La preuve, on demandait expressément au juge de passer par derrière ! S'il n'y avait rien à cacher, pourquoi ne pas passer par le grand portail ?
Décidement le juge Courroye est une belle ***(réprimé article 433-5 Code Pénal)*** !
Un article du journal 'Le Monde' daté du 13 Octobre 2012
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Affaire Bettencourt : les rendez-vous secrets de M. Sarkozy
L'enquête montre que l'ex-chef de l'Etat a rencontré à de multiples reprises le procureur Courroye sur le dossier
Huit rendez-vous, de septembre 2008 à mars 2011 : Nicolas Sarkozy, président de la République, a reçu à l'Elysée au moins à huit reprises Philippe Courroye, alors procureur de Nanterre, et ce au plus fort de l'affaire Bettencourt. Des tête-à-tête qui figurent dans les agendas (2007-2011) et les courriels saisis le 3 juillet par les juges dans les bureaux et au domicile de M. Sarkozy. Parfois, les rendez-vous sont confirmés par courriel. Souvent, ils ne sont inscrits que dans l'agenda privé de M. Sarkozy.
S'y ajoutent des rencontres entre le chef de l'Etat, ses deux conseillers justice successifs, Patrick Ouart et Jean-Pierre Picca, et son avocat, Me Thierry Herzog, à des moments-clés de l'affaire.
Les investigations des magistrats révèlent ainsi la spectaculaire immixtion du pouvoir politique dans le cours d'une enquête judiciaire sensible qui menaçait directement l'Elysée. Philippe Courroye, convoqué le 2 octobre à Bordeaux, a dû s'expliquer devant les juges. Le Monde a eu accès à son procès-verbal d'audition.
Les archives présidentielles ne mentent pas. Ce 20 juillet 2009, l'agenda personnel de Nicolas Sarkozy, porte la mention " 13 h 30 Ph C ", quand l'agenda officiel ne fait état que d'un " Rdv privé ". Le courriel de confirmation spécifie une " arrivée par le parc ", attention réservée aux hôtes que l'on souhaite recevoir en toute confidentialité. Pour les magistrats, ce " Ph C " ne peut être que Philippe Courroye, discret visiteur du midi, alors que l'affaire Bettencourt bat son plein. Que vient-il faire à l'Elysée ?
Les juges d'instruction Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, qui enquêtent sur les abus de faiblesse dont aurait été victime Liliane Bettencourt, possédaient déjà les enregistrements clandestins opérés, entre mai 2009 et mai 2010, au domicile de la milliardaire par son majordome. En rapprochant les éléments dont ils disposent, en se fondant sur les dates charnières de l'affaire Bettencourt, les juges pensent tenir l'explication des visites de M. Courroye à l'Elysée. Une chronologie très embarrassante pour M. Sarkozy.
Le 15 juillet 2009, Françoise Meyers - la fille de Liliane Bettencourt -, qui sent sa plainte initiale déposée à Nanterre le 19 décembre 2007 en voie d'enlisement, signifie à l'écrivain François-Marie Banier et confident de sa mère une citation à comparaître devant le tribunal correctionnel. Cinq jours plus tard, le 20 juillet 2009, MM. Sarkozy et Courroye se rencontrent, donc.
Le lendemain, le 21 juillet 2009, Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de la milliardaire, annonce à Liliane Bettencourt que selon son " informateur " à l'Elysée, Patrick Ouart, le parquet de Nanterre va classer la plainte initiale de sa fille, à la rentrée. Ce que M. Courroye fit, en effet, le 22 septembre 2009. Comment l'Elysée pouvait-il être au courant, aussi précisément, des intentions du procureur ? Pour les magistrats, la visite de M. Courroye à l'Elysée, le 20 juillet 2009, prend tout son sens.
Quelques mois plus tôt, le 7 février 2008, Mme Bettencourt était reçue à l'Elysée, où elle rappelait notamment au président de la République qu'elle avait contribué au financement officiel de l'UMP. Le soir même, Nicolas Sarkozy a un dîner, à 20 h 30. Avec " Ph C ".
Les 24 et 25 septembre 2008, la brigade financière procède à d'importantes auditions dans le cadre de l'enquête préliminaire alors gérée par le parquet de Nanterre. Trois jours après, le 27 septembre 2008, M. Courroye rencontre M. Sarkozy, ainsi que l'atteste un courriel saisi au bureau de l'ex-président : " Rdv privé Ph Courroye 12 h 30-13 h ". Question des juges à Philippe Courroye : " Est-ce que vous avez rendu compte à Nicolas Sarkozy des premiers éléments de l'enquête préliminaire ? " Dénégations offusquées de l'intéressé.
Mais les magistrats insistent. Ils ont soigneusement confectionné des tableaux où les dates importantes de la procédure sont mises en exergue. Ainsi, le 9 janvier 2009, M. Courroye saisit les services fiscaux des Hauts-de-Seine d'une présomption de fraude fiscale de Liliane Bettencourt. Le 16 janvier 2009, l'agenda privé de M. Sarkozy porte cette mention : " Rdv privé 18 h 30-19 h ". Dans un autre agenda de l'ex-président, on retrouve l'incontournable " Ph C ". Question des juges : " Avez-vous rendu compte à Nicolas Sarkozy de l'enquête sur la fraude fiscale ? " M. Courroye, là encore, dément.
Quatre jours plus tard, le 20 janvier 2009, M. Courroye est destinataire d'un courrier des avocats de François-Marie Banier, accompagné de divers documents. Le 22 janvier, le magistrat se déplace de nouveau à l'Elysée, comme l'atteste un courriel, saisi dans les actuels bureaux de M. Sarkozy, rue de Miromesnil, qui comporte cette mention : " Rdv privé Ph Courroye 12 h 30-13 h. " Interrogation des juges : " Etait-ce pour le tenir informé des documents remis par les conseils de François-Marie Banier ? " Nouvelle réponse négative.
Arrive alors le 3 septembre 2009, quand la citation directe de Françoise Meyers est jugée recevable par le tribunal. Branle-bas de combat à Nanterre, le parquet fait immédiatement appel et, dix-neuf jours plus tard, classe l'enquête préliminaire. Le 27 septembre 2009, M. Courroye file encore une fois à l'Elysée. " Rendez-vous ou convocation ? ", se demandent les juges.
Autre coïncidence troublante : le 10 juin 2010, les enregistrements clandestins du majordome sont déposés par Françoise Meyers à la brigade financière. Deux jours plus tard, le 12 juin 2010, Philippe Courroye est reçu à l'Elysée, ainsi que l'atteste un courriel : " Rdv privé Nicolas Sarkozy/Philippe Courroye 16 h-16 h 30. " Il se défend : " Je n'ai bien évidemment pas informé Nicolas Sarkozy de l'existence de ces enregistrements. "
Le 11 septembre 2010, nouveau rendez-vous privé entre les deux hommes, avec cette fois une " arrivée par le jardin " pour l'ex-procureur. Le 15 septembre 2010, M. Courroye se rend en Suisse, où se trouve la clef du financement illicite dans l'affaire Bettencourt. Il en revient sans information notable, au grand étonnement des juges.
En effet, les magistrats bordelais, eux, ont mis au jour un vaste système de financement occulte qui aurait profité à M. Sarkozy. D'après les éléments qu'ils ont recueillis en Suisse, Eric Woerth, alors trésorier de l'UMP, et Patrice de Maistre se seraient entendus pour rapatrier en toute discrétion des fonds. M. Sarkozy s'est par ailleurs rendu au domicile des Bettencourt, au moins une fois, le 24 février 2007. Et il y a encore cette phrase de Liliane Bettencourt, retranscrite par François-Marie Banier, son ex-protégé, dans son journal : " De Maistre m'a dit que Sarkozy avait encore demandé de l'argent. J'ai dit oui. "
Les magistrats ont donc les dates, les montants, le modus operandi. D'ailleurs, ils ont été jusqu'à interroger de manière pressante M. Courroye : " Etes-vous en mesure d'apporter des éléments qui pourraient expliquer que M. de Maistre se rende en Suisse - en décembre 2008 - faire débloquer 2 000 000 d'euros quinze jours après un rendez-vous avec Nicolas Sarkozy ? " L'ex-procureur parle de " faits dont il ignore tout ".
Les juges bordelais, outre les investigations sur le financement occulte, enquêtent donc sur la gestion judiciaire de l'affaire Bettencourt. Ils postulent que M. Sarkozy, parvenu au pouvoir, et instruit des déchirements internes chez les Bettencourt, aurait voulu contrôler, voire étouffer, les investigations lancées après la plainte pour abus de faiblesse de Mme Meyers, afin d'éviter un grand déballage... Avec M. Courroye - un proche depuis 2000 -, nommé procureur en mars 2007 à Nanterre, M. Sarkozy disposait d'un allié sûr : il savait son ami désireux d'être nommé à la tête du parquet de Paris.
Xavier Musca, secrétaire général de l'Elysée entre 2011 et 2012, a d'ailleurs confirmé le 2 octobre devant les policiers les ambitions de M. Courroye : " Il - M. Musca - déclare qu'il vous a rencontré une fois à l'Elysée à l'automne 2011, relatent les juges, (...), que vous avez demandé un rendez-vous pour faire valoir votre candidature au poste de procureur de Paris. Pourquoi un rendez-vous à l'Elysée pour soutenir une candidature ? " Sèche réponse de M. Courroye : " Xavier Musca se trompe. A ce moment-là, le poste était déjà pourvu... " Lors de son audition, M. Courroye a martelé : " Il ne faut pas interpréter les rencontres que j'ai pu avoir avec Nicolas Sarkozy. "
Les juges bordelais ont pourtant cette tentation. Ils s'apprêtent à convoquer M. Sarkozy, qui devrait être interrogé dans le dossier d'abus de faiblesse.
Gérard Davet et Fabrice Lhomme
Publié le 21 Novembre 2012
"Ils sont fous ces Belges !". Comme dirait l'autre, effectivement, il y a des dispositions fiscales qui peuvent échapper au commun des mortels quand on réfléchit au mode d'imposition instauré en Belgique.
On taxe fortement certains, et on est d'un laxisme effrayant avec d'autres, ce, par démagogie pro-riches.
Je ne sais pas si c'est bien efficace, mais je trouve ça choquant car c'est contre les valeurs d'équité devant l'impôt, et, de plus, cette politique nous pique des riches et les impôts idoines.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 14 Septembre 2012
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La Belgique, terre d'accueil des entreprises qui veulent réduire leurs impôts
LVMH, comme 200 multinationales, est installé outre-Quiévrain pour profiter d'avantages fiscaux
La demande de naturalisation de Bernard Arnault en Belgique donne un coup d'éclairage sur les avantages fiscaux dont bénéficie une filiale de LVMH dans ce pays. S'appuyant sur les informations du Parti du travail de Belgique (PTB), une formation d'extrême gauche, La Libre Belgique assurait mardi 11 septembre que le leader mondial du luxe avait pu bénéficier, depuis quatre ans, des " largesses fiscales " belges à hauteur de 188 millions d'euros. C'est la somme que LVMH Finances Belgique, basée depuis 2008 dans une discrète maison de Bruxelles, a pu déduire de ses impôts.
Ainsi, en 2010, précise au Monde Marco Van Hees, du service études du PTB, LVMH Finances Belgique a été soumis à un taux d'imposition de 11,50 %, alors que la Belgique taxe de façon très élevée (à 33,99 %) l'impôt sur les bénéfices des entreprises. Tout en confirmant l'utilisation de ces dispositifs fiscaux, un porte-parole de LVMH estime que ces estimations étaient " trop élevées ", sans pour autant donner d'autres montants.
A la fin des années 1980, la Belgique avait créé des " centres de coordination " pour attirer des multinationales, invitées à y établir leur centre de financement, leur " banque interne " en quelque sorte. Ceux-ci bénéficiaient de conditions fiscales avantageuses que la Commission européenne avait menacé de supprimer, pour des raisons de concurrence déloyale.
Dans ce contexte, en 2006, Didier Reynders, chef de file des libéraux francophones et ex-ministre des finances, avait inventé en 2006 un système équivalent pour les autres entreprises, celles qui n'étaient pas des centres de coordination.
Aujourd'hui, toutes les sociétés installées en Belgique, dont quelque 200 multinationales, peuvent déduire de leurs revenus ce qu'on appelle les " intérêts notionnels ", à savoir les intérêts fictifs liés à leurs financements sur fonds propre. Ce dispositif aligne le régime du financement par fonds propres sur celui du financement par emprunt, qui était favorisé fiscalement.
Taux dérisoire
Il vise à ne plus pénaliser les entreprises aux fonds propres solides. Selon Frédéric Lernoux, administrateur délégué du Centre de connaissances de financement des PME, les intérêts notionnels ont aussi été mis en place pour réduire le taux, très élevé, d'imposition des sociétés en Belgique. Et inciter les entreprises, qui peuvent avoir des difficultés d'accès au crédit, à se recapitaliser.
D'autres dispositions fiscales, plus classiques, s'appliquent outre-Quiévrain comme la déduction des plus-values sur actions ou des dividendes des filiales.
En Belgique, a calculé le PTB, " une cinquantaine de grandes sociétés dont les bénéfices réalisés en 2010 se comptent en millions, voire en milliards d'euros - comme Telenet, ArcelorMittal, Frère-Bourgeois, Accor Hotels, Belgacom Solvay, Umicore ou BASF -, ont été imposées en moyenne à 1,04 % ". Un taux dérisoire.... Et les mille entreprises les plus bénéficiaires ne sont soumises qu'à " un taux d'imposition moyen de 5,7 % ".
Le journal De Tijd souligne que les géants français Auchan, Lactalis ou EDF utilisent largement ces intérêts notionnels. " Comme toutes les entreprises taxées en Belgique, dit M. Lernoux. Il suffit de remplir un formulaire auprès de l'administration fiscale. Mais personne ne le crie sur les toits. "
La gauche critique régulièrement ces privilèges offerts aux multinationales. Les syndicats protestent contre ce symbole de la schizophrénie fiscale du pays qui taxe lourdement ceux qui vivent de leur travail, et protège les grandes entreprises et les rentiers.
Jean-Pierre Stroobants (à Bruxelles) et Nicole Vulser
Une fondation privée à Bruxelles
Le quotidien Le Soir du jeudi 13 septembre lie la demande de naturalisation en Belgique de Bernard Arnault à la préparation de sa succession. Il assure que le PDG de LVMH dispose en Belgique d'une fondation dont l'objet est " la protection des intérêts financiers et patrimoniaux de ses héritiers en ligne directe ". Cette structure est liée à Pilinvest, filiale de la galaxie Arnault.
Publié le 20 Novembre 2012
Comme fan du journal 'Le Monde', je suis, bien entendu un fan incontesté de Plantu, son dessinateur et caricaturiste vedette.
Pour une fois qu'on lui donne la parole, il la prend et c'est un pur bonheur.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 2 Octobre 2012
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ENTRETIEN
" Resservir le "Casse-toi pauv'con !", c'est me piquer mon boulot "
Jean Plantu se définit comme un " dessinateur qui se prend pour un journaliste dans un monde médiatique où beaucoup de journalistes se prennent pour des caricaturistes ". Retour sur quarante années bien remplies
Faut-il encore présenter Plantu, de son vrai nom Jean Plantureux, aux lecteurs du Monde ? Le dessinateur de presse et caricaturiste célèbre ses quarante ans de dessins avec le numéro spécial que vous tenez entre les mains. Celui qui est aussi le président de l'association Cartooning for peace, créée en 2008 dans la foulée d'un colloque de l'ONU qui faisait suite à l'affaire des caricatures danoises de Mahomet, déteste quand on dit de lui qu'il est une institution. Parlons d'un monument. Lequel sera l'invité d'honneur des Assises du journalisme à Poitiers, du 2 au 4 octobre.
Vous souvenez-vous de cette première publication dans " Le Monde " ?
Bien sûr. C'était en 1972, je travaillais alors aux Galeries Lafayette et je sortais d'études pitoyables (deux années de médecine ratées) : comme j'étais amoureux du Monde, je déposais tous les matins un dessin au siège du journal, rue des Italiens. Je téléphonais ensuite à 11 heures pour demander s'il était publié ou non. Ça a duré comme ça trois mois jusqu'au jour où le rédacteur en chef, Bernard Lauzanne, m'a appris qu'un de mes dessins - sur la guerre du Vietnam - passerait dans l'édition du jour. A 14 h 30, je me suis précipité vers la vieille marchande de journaux au coin de ma rue. Mes pieds ne touchaient plus le sol.
Combien y a-t-il eu de " Plantu " depuis ?
19 000 dessins ! Je n'aurais jamais pu imaginer cela à l'époque. Je ne savais pas que je rentrais dans un métier. J'étais payé 200 francs par dessin. Le premier mois, j'ai gagné 600 francs. Je me souviens m'être dit qu'ils étaient fous de m'avoir donné un chèque. Je suis resté pigiste pendant treize ans, jusqu'à ce qu'André Fontaine - le directeur du journal - me propose un contrat, en 1985, et qu'il me dise : " On va mettre votre dessin à la "une". " L'un des secrétaires de rédaction de l'époque ne voulait pas. Fontaine s'est alors levé de son bureau et a ordonné : " Vous le mettez à la "une" ! " Le gars a fait " gloups " et il s'est exécuté. Pour certains, publier un dessin à la " une " du Monde était un sacrilège.
En quarante ans, tout ne fut pas rose. Avez-vous pu travailler en toute liberté ?
Oui. Il y a eu des périodes difficiles, c'est vrai. Je n'ai pas toujours été en odeur de sainteté avec les différents directeurs de la rédaction. Mais au bout du compte, quand je croyais à une idée, le dessin était publié. Jean-Marie Colombani n'aimait pas la façon dont je croquais les Corses, mais, en gros, tous les dessins sont passés. Il y a eu également des périodes à forte pression, notamment quand Sarkozy envoyait des courriers et passait des coups de téléphone à la rédaction en chef pour se plaindre de mes dessins.
Comment voyez-vous votre rôle au " Monde " ?
On me dit souvent que mes dessins ont une fonction d'édito. Si tel est le but que je recherche, je ne prétends surtout pas être un éditorialiste. Disons que je fais comme si je produisais un édito chaque jour, mais un édito qui flirte avec l'interdit, le subjectif et qui descend parfois en dessous de la ceinture. En fait, je suis un dessinateur qui se prend pour un journaliste dans un monde médiatique où beaucoup de journalistes se prennent pour des caricaturistes. De plus en plus de médias forcent le trait en ce moment. Resservir le " Casse-toi pauv' con ! " - comme l'a fait Libération récemment à propos de Bernard Arnault - , c'est me piquer mon boulot ! Mais je mesure parfaitement la chance que j'ai eue d'apporter un peu d'humour et de distraction au milieu de ces textes gris et irréprochables. Cabu me dit souvent que j'ai autour de mes images le plus beau théâtre qu'un dessinateur puisse avoir.
Avez-vous toujours l'angoisse de la page blanche
?
Ce n'est plus la même trouille. Personne ne me croit quand je dis ça, mais j'ai toujours pensé que je pouvais me faire virer du Monde du jour au lendemain. La peur de ne pas être capable de pondre un dessin chaque jour s'est estompée avec l'expérience. J'arrive toujours à me débrouiller de sujets complexes et à envoyer mon dessin avant 10 h 23, l'heure fatidique. Une autre angoisse a pris le pas, celle de décevoir les lecteurs, sur le mode : " Il est gentil Plantu, mais il est fatigué. " Il faut dire aussi qu'on me met sur un piédestal que je ne mérite pas. Souvent des lecteurs me disent : " Vous êtes une institution. " Une institution, moi ? J'ai envie de me réfugier dans un trou de souris.
Qu'avez-vous pensé des caricatures de Mahomet publiées dans " Charlie Hebdo " ?
Un artiste est libre comme l'air, et il a tous les droits. Cela dit, on est aussi citoyens du monde, et on peut se lever le matin sans avoir envie d'humilier une religion ou de " se faire " Mahomet. Il n'y a pas d'urgence à creuser la fracture qui existe entre des laïcards forcenés et des intégristes forcenés. Le but de Cartooning for peace est précisément de réfléchir à la façon de continuer à être indépendants, impertinents et dérangeants sans pour autant choquer les tenants de telle religion ou de telle culture. Un dessinateur danois, Carsten Graabaek, a trouvé une astuce géniale pour représenter Mahomet : il le dessine flouté. Il me semble plus pertinent de réfléchir de la sorte ou d'aborder des sujets comme les mutilations sexuelles ou le port du voile, plutôt que de se demander si Jésus a marché sur l'eau ou si Moïse a ouvert la mer Rouge. On verra ça plus tard.
Il paraît que Nicolas Sarkozy vous manque.
Ça oui ! Son départ a été une catastrophe pour moi. Je n'ai jamais connu un homme politique qui, à ce point, soit une caricature de lui-même. Aux nombreux lecteurs qui m'ont dit : " J'adore votre caricature de Sarkozy ", je répondais : " Mais ce n'est pas une caricature, c'est un portrait ! " Sarko, je lui dois de l'argent, tellement il m'a facilité le travail : le dessin venait tout seul, le crayon courait sur le papier. Ce n'est pas la même histoire avec Hollande, même si je pense avoir trouvé mon personnage. Idem avec Ayrault, qui a un physique de pilote de ligne et qui endort tout le monde. Le pire, c'était Jospin : qu'est-ce qu'il était dur à faire ! C'est tellement plus facile avec des hommes politiques arrogants et qui insultent les gens. Ce qui est bon pour un caricaturiste n'est pas forcément bon pour la démocratie.
Propos recueillis par Frédéric Potet
Publié le 19 Novembre 2012
En fait, le problème de la Communauté d'Agglomération du Pays Voironnais (CAPV) est loin d'être le seul en France. Il se produit aussi dans les environs de Montpellier.
Le principal point d'achoppement est toujours le même : les communautés de commune cherchent du fric alors ils le prennent là où c'est le plus facile : chez les entreprises...
C'est sûr que c'est beaucoup plus facile de s'attaquer aux boites qu'aux contribuables car ils forment un poids électoral beaucoup moins importants et qu'on sait que c'est une population qui vote à droite et qui ne change pas facilement d'avis. Bref, on se venge...
Qui va prendre la défense de tous ces nantis, de ces méchants patrons qui se font forcément de l'argent sur le dos des autres ? Qui va prendre la défense de commerçants qui s'en sont forcément mis plein les poches avec le passage à l'Euro ? Qui va prendre la défense de ces entrepreneurs qui roulent forcément tous avec le dernier Porsche Cayenne ?
Alors, qu'en est-il de leur situation ? D'abord, on taxe ces entreprises en fonction de leur chiffre d'affaire (CA). Il n'y a pas une notion économique plus problématique que le CA car le CA, pour mémoire, est le montant des ventes d'une entreprise. Ainsi, la marge brute est la différence entre le CA et les coûts d'acquisition d'un produit avant la vente. De là, on tire le bénéfice qui est la différence entre la marge brute et tous les frais. Le bénéfice sert à rétribuer le gérant.
Partant de là, on parle de taux de marge par rapport au chiffre d'affaire. Un taux de marge de 100% correspond à un prix d'acquisition nul. Si on achète un produit 100 et qu'on le revend 130, on fait un taux de marge de 30%.
Par exemple, une société qui fait du service a un taux de marge de près de 100% (pas d'achat de produit). Un photographe dégage un taux de marge brut de 70% (il faut y inclure le taux d'amortissement du matériel et les consommables). Un revendeur informatique fait du 25-30% et un vendeur de fruits et légumes, 15%.
Sachant que les charges sociales (retraite, maladie, etc.) représente une taxation de 57%, on peut ainsi calculer ce qui reste dans la poches des différentes professions :
- Service, 100KEuros de CA -> 100KEuros de marge -> 43KEuros dans la poche
- Photographe, 100KEuros de CA -> 70KEuros de marge -> 30KEuros dans la poche
- Revendeur informatique, 100KEuros de CA -> 30KEuros de marge -> 13KEuros dans la poche (moins que le SMIC !)
- Vendeur fruits et légumes, 100KEuros de CA -> 10KEuros de marge -> 4.3KEuros dans la poche (358Euros par mois !)
On voit donc que classer les entreprises par CA est tout simplement absurde ! Dès lors appliquer un impôt unique à 2500Euros peut dès lors s'avérer très problématique !
L'entrepreneur, le commerçant n'est donc pas le rentier que l'on nous présente car c'est oublier un peu vite que ces entrepreneurs forment la population laborieuse à la base de notre économie. Il faut savoir qu'ils représentent les vaches à lait de l'état qui n'hésite jamais à leur taper dessus, car c'est une population discrète qui a, à tort à mon avis, honte de gagner de l'argent et de travailler dans un pays qui voue aux gémonies les 35h et le plus grand nombre de vacances à l'année, en bref, la flegmardise et la glandouille professionnelle. Ainsi, j'ai demandé à une boulangère Moirannaise ce qu'elle pensait de cette mesure et elle m'a répondu que ça ne regardait pas sa clientèle. Je lui ai dit qu'au contraire si, dans la mesure où son commerce était en quelque sorte un service public qui rendait service à la population avec ses bons chaussons aux pommes. Si elle n'est pas là, il faudra que je me rende au Carrefour Market du coin pour manger un chausson au goût de carton cuit ? Qui plus est, qui va payer les impôts servant à mettre mes gosses à l'école si les entreprises ne les paient pas ? Ben la population pardi ! C'est à dire MOI !
Il faut donc aider les commerçants à ce qu'ils ne soient pas considérés comme des vaches à lait, car "Trop d'impôt, tue l'impôt" et le commerçant qui met la clé sous la porte devient un assisté que je serai obligé de rétribuer par mon travail ! En bref, on est tous dans le même bateau et il faut se serrer les coudes à rétablir une justice fiscale et sociale dans notre pays !
Pour agrémenter mes propos vous pourrez trouver un compte rendu de presse ICI et ICI.
Publié le 16 Novembre 2012
Les commerçants de la Communauté d'Agglomération du Pays Voironnais (CAPV) sont décidément pris pour des vaches à lait.
Honteux ! Tout simplement honteux ! Il n'y a pas d'autres mots !
Quand des élus, n'ayant pour la plupart plus qu'une connaissance limitée dans le monde de l'entreprise, se permettent de voter des hausses d'impôt de 450%, de qui se fout-on ?
De plus, ces hausses sont décidées pour des entreprises dégageant un chiffre d'affaire (le montant des ventes) supérieur à 100 000Euros. Cela pose problème, car on sait, en première année de fac d'éco que le chiffre d'affaires n'a rien à voir avec les bénéfices ! L'un représentant, le montant des ventes, l'autre, la différence entre les ventes et les coûts.
Le pire, c'est qu'aucune projection n'a été faite sur l'augmentation de la taxe (dixit l'article).
Il faut bien se rendre compte que les commerçants et les PME représentent la base de la richesse de notre pays. Quand une entreprise veut grandir, elle est d'abord petite : à quoi cela sert-il de tuer la richesse de notre pays par des taux d'impôts empêchant tout investissement et toute redistribution par les salaires ?
"Trop d'impôts, tue l'impôt" dit l'adage ! Un peu de responsabilité de nos élus ne serait pas du luxe ! N'oubliez pas qui crée les emplois, qui crée la richesse de notre pays, et n'oubliez pas qu'à force de serrer la vis, d'aucun mettrons la clé sous la porte : ce qui est en train d'arriver ! Car il ne faut pas oublier qu'outre la Taxe Professionnelle Unique, l'entrepreneur doit aussi s'acquitter du salaire de son salarié (quand il en a un), de ses charges URSSAF, et de son régime santé (par l'intermédiaire du Régime Social des Indépendants) qui a le bon goût de rembourser beaucoup moins pour payer beaucoup plus ! Quand on pense, en plus, que le service des impôts et le RSI a le pouvoir suprême de bloquer les comptes et de servir directement sur celui-ci en cas de mauvais paiement, avant même toute décision de justice, on se dit que notre pays n'aime pas ses petits entrepreneurs.
Une remarque sur les élus de la CAPV : pour 100 000 habitants, il y a 88 conseillers (!!!). Cela fait un conseiller pour un peu plus de 1100 habitants. Pour mémoire, la France dispose de 577 députés, soit un député pour 100 000 habitants. Quand on voit les décisions qui sont prises, on peut se poser des questions sur l'utilité d'un si grand nombre pour de si problématiques décisions. Ces élus sont-ils payés pour siéger au CAPV ? Qui finance ?
Les images sont cliquables pour avoir le texte en grand. L'article est tiré du Dauphiné Libéré en date du 15 Novembre 2011.
L'organisation de la CAPV est décrite ici
Vous pouvez trouver ici le trombinoscope de l’Exécutif et des représentants et ici la liste des 88 conseillers communautaires.
Publié le 15 Novembre 2012
C'est une bonne chose que les bateaux puissent remplacer les camions à Paris. Cela ne demande qu'à être développé et amélioré.
Quant au contexte de rentabilité, pour moi, ça serait plus rentable si les politiques avaient la bonne idée d'instaurer une taxe pollution aux camions qui rentrent dans la capitale. Le fruit de cet impôt pourrait être utilisé pour promouvoir ce mode de transport. Enfin, moi je dis ça, je dis rien...
Un article du journal 'Le Monde' daté du 25 Septembre 2012
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Des livraisons en péniche pour libérer Paris des camions
Des supermarchés et transporteurs quittent la route pour le fleuve, un défi écologique et économique
A deux pas de la tour Eiffel, au petit matin, une grue du port de la Bourdonnais décharge d'une péniche les conteneurs destinés à alimenter les rayons de quatre-vingts magasins Franprix de la capitale. Ce spectacle, répété chaque matin depuis le 27 août, annonce une petite révolution : la naissance à Paris de la logistique fluviale, alors que la Seine n'avait encore jamais réussi à se substituer aux camions pour l'acheminement des biens de consommation. L'enjeu écologique est énorme. Le défi économique aussi.
Près de 2,3 millions de tonnes de produits transitent déjà chaque année par le fleuve - une économie de 100 000 camions. Mais la quasi-totalité de ce trafic concerne les matériaux et les déchets du secteur de la construction. En fait, 87 % du tonnage total entrant dans Paris le fait encore par la route. Cette sous-utilisation des voies navigables n'est pas une exception française : très peu de métropoles s'approvisionnent par bateau.
Les freins mis par les villes à l'entrée des camions et l'aggravation des embouteillages autour des agglomérations sont en train de faire évoluer cette situation. " Le modèle que nous voulons favoriser, c'est l'acheminement des marchandises au coeur de la ville par le fleuve, puis leur distribution par des véhicules propres ", explique Benoît Mélonio, le directeur du développement de Ports de Paris, qui souligne que " la Seine est la seule artère d'accès à Paris qui ne soit pas saturée ".
Le dispositif de Franprix, en rodage jusqu'à la fin du mois de septembre, vise à livrer par la Seine, depuis le port de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), 26 conteneurs quotidiens - soit 450 palettes de produits alimentaires. Les camions qui effectuent la fin du parcours jusqu'aux supermarchés roulent encore au gasoil. Ils pourraient, à terme, être remplacés par des véhicules " verts ". Trois autres opérateurs réfléchissent à une organisation similaire, selon Ports de Paris.
Le coût du carburant et la prise en compte croissante des enjeux environnementaux militent en faveur des péniches. Le transport fluvial consomme cinq fois moins de carburant et émet 2,5 fois moins de CO2 que la route par tonne de marchandise embarquée. Dernier avantage, le fret fluvial permet de libérer de l'espace public dans les villes, où les livraisons par camion occupent en moyenne 20 % du trafic et 30 % de la voirie, selon un récent rapport du Centre d'analyse stratégique.
Pas si simple pourtant d'abandonner le camion pour la barge. " Ce mode de transport a été délaissé trop longtemps, c'est toute la filière qui est à rénover : il faut rajeunir la flotte, revoir l'équipement industriel des ports, multiplier les centres logistiques ", explique Danielle Rouganne, déléguée générale de l'association professionnelle Entreprendre pour le fluvial.
La flotte ? Pour l'essentiel, des péniches Freycinet de 38 mètres de long et de cinquante ans d'âge, conçues pour transporter du sable ou du blé en vrac, pas pour livrer des palettes en centre-ville. Les Néerlandais disposent de bateaux équipés d'ascenseurs, de grues embarquées, de ponts roulants qui vident leur cargaison en une demi-heure. " Pour décharger les 26 caisses de Franprix, il faudra six heures ", calcule M. Mélonio.
Les ports ? " On n'a pas tant de quais disponibles que cela ", reconnaît Benoît Mélonio. Surtout, les investissements sont lourds : Ports de Paris a dépensé 1,5 million d'euros pour accueillir Franprix à la Bourdonnais. " Nous espérons mutualiser cet équipement avec d'autres opérateurs ", nuance M. Mélonio.
Les centres logistiques ? Depuis des années, la pression foncière et le rejet des nuisances a repoussé les entrepôts à vingt ou trente kilomètres de Paris. Or, dans le nouveau modèle qui se dessine, il faut recréer des centres de stockage en ville pour faire le lien entre les péniches et les véhicules de livraison. Ports de Paris aménage un hôtel logistique de 7 000 m2 dans les anciens magasins généraux du quai d'Austerlitz. Ailleurs, les terrains risquent de manquer.
La solution viendra peut-être du modèle développé par une petite société baptisée Vert chez vous. Depuis le mois de mai, ce transporteur a transformé une péniche en entrepôt flottant pour livrer ses colis dans Paris. Le bateau quitte le port de Tolbiac tous les matins, les cales pleines de 3 000 colis.
A chacune des cinq escales, une armada de livreurs part approvisionner les clients du quartier - boutiques, administrations, hôtels... - au guidon de tricycles à assistance électrique capables d'emporter chacun 2 m3 et jusqu'à 200 kg de marchandise. Les vélos rejoignent ensuite la péniche à l'escale suivante, et ainsi de suite.
" Pour rester compétitifs, nous avons organisé les flux pour nous rapprocher de la ville : nous économisons les deux heures que les chauffeurs de camion perdent chaque jour pour entrer et sortir de Paris ", explique Gilles Manuelle, le directeur de la société. Un autre acteur s'apprête à mettre en oeuvre ce duo péniche-vélos : à partir du mois d'octobre, l'entreprise Green Link établira une liaison fluviale quotidienne entre Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et le port des Saint-Pères, dans le 6e arrondissement, pour distribuer ensuite ses colis sur des tricycles électriques. Selon M. Manuelle, " le modèle de Vert chez vous doit rapidement devenir très rentable ".
La rentabilité, c'est ce qui décidera du succès ou non de la logistique fluviale. " On parle beaucoup de l'environnement, mais ce qui intéresse les industriels, ce sont les économies sur les prix ", souligne-t-on à l'association Entreprendre pour le fluvial. Des économies qui supposent de repenser en profondeur l'ensemble de la chaîne logistique. Pas sûr que les poids lourds du secteur y soient vraiment disposés.
Grégoire Allix
Publié le 14 Novembre 2012
Je suis fan du journal 'Le Monde', mais force est de constater que, parfois, ses éditoriaux laissent franchement à désirer. L'éditorial est une malformation journalistique typiquement Française. Elle consiste à ce que le journaliste, dont le rôle est d'informer, se laisse à exprimer ses désirs et opinions, ce dont tout le monde se fout et ce qu'on lui demande pas...
Ainsi, le journaliste se complait dans une forme d'auto-satisfaction liée à sa pensée qui, il faut bien le reconnaître, est souvent émise à contre-à-propos, tant, je le répète, il est à l'opposé du but d'un journal de grande qualité comme 'Le Monde'.
Ainsi, pour qui se prend l'éditorialiste pour demander la tête de certains ministres sous couvert qu'ils ne sont pas dans le formatage d'un mode de pensée gouvernemental ?
Je n'aime pas beaucoup EELV, ni ses ministres, mais il ne me viendrait jamais à l'idée de demander la démission de ministres sous le prétexte qu'ils ne pensent pas exactement comme leurs semblables. Ils n'ont commis aucune faute nuisant à l'intérêt général. Foutons donc leur la paix. L'électeur seul, pourra juger en temps et en heure de l'utilité de ces ministres dans le gouvernement. Ce n'est pas et ne sera jamais le rôle du journal 'Le Monde' de le faire.
Je reste, quoiqu'il en soit, fidèle lecteur du journal car, pour un article médiocre, il y en a 79 autres dans un journal qui sont d'une qualité sans égale : n'est-ce pas le Figaro ?!
Un article du journal 'Le Monde' daté du 25 Septembre 2012
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Editorial
Mettre fin au jeu de dupes des ministres verts
La question de confiance était posée aux écologistes français. Ils ont répondu non en votant, samedi 22 septembre, à 70 % contre le traité budgétaire européen lors du conseil fédéral d'Europe Ecologie - Les Verts (EELV). La question n'est pas anodine : elle concerne l'axe fondamental de la politique de François Hollande. Le chef de l'Etat a décidé de respecter les engagements européens de la France et de faire redescendre les déficits publics sous la barre des 3 % du PIB, au prix d'un tour de vis fiscal sans précédent. Surtout, il a fait du sauvetage de l'euro son horizon. Le non des écologistes est incompatible avec cette politique. Jean-Marc Ayrault a bien résumé l'attitude des partisans du non : " La conséquence logique de leur démarche, c'est la sortie de l'euro ", a déclaré le premier ministre.
Les écologistes peuvent argumenter que le sujet du traité budgétaire européen ne figure pas dans le contrat de gouvernement signé avec les socialistes, prétendre que le candidat Hollande avait promis de le renégocier. C'est vrai... et faux. Si le texte n'a pas été retouché, le président français a obtenu des compensations, comme l'union bancaire. Surtout, le contexte a changé avec la décision de la BCE de sauver l'euro et le feu vert de la Cour constitutionnelle allemande aux mécanismes européens de solidarité.
M. Ayrault assure ne pas vouloir avancer des arguments d'autorité mais de responsabilité. Là réside le problème : les écologistes demandent à être traités en partenaire de coalition, ils se comportent en groupuscule irresponsable. Incapables d'avoir une éthique de responsabilité et incohérents, puisqu'ils comptent soutenir le budget 2013.
Cette attitude est d'autant plus inacceptable que le Parti socialiste ne cesse de compenser les handicaps de la Ve République en traitant les écologistes comme si la France se trouvait en démocratie parlementaire : il leur réserve soixante circonscriptions, négocie un contrat de gouvernement, attribue des portefeuilles de ministre et leur fait des concessions substantielles en renonçant à toute recherche sur le gaz de schiste. Il s'agit d'un jeu de dupes. Les Verts formulent des exigences comme s'ils étaient une force de progrès soutenue par 10 % des électeurs. Ils ne réalisent de tels scores que lorsqu'ils sont emmenés par le Vert pro-européen Daniel Cohn-Bendit. On l'a vu avec le score d'Eva Joly à la présidentielle : ils retombent à 2 % lorsque leurs tendances dogmatiques reprennent le dessus.
Les écologistes font mine de croire que leur attitude ne portera pas à conséquence, à l'instar de Cécile Dufflot, qui a séché la réunion de samedi mais vantait, dans la soirée, sur Twitter et photo à l'appui, sa méthode " antistress " : cuisiner un chili con carne.
Les communistes avaient quitté le gouvernement en 1984, après le virage de la rigueur. Au nom de la cohérence de son action et du respect des électeurs, c'est à François Hollande d'en tirer les conséquences : il doit mettre fin aux fonctions des deux ministres d'EELV, Cécile Duflot et Pascal Canfin. Ils reviendront si leur formation se transforme en parti de gouvernement. Un jour, peut-être.
Publié le 13 Novembre 2012
Rappelons-le : le rôle du droit est de servir l'intérêt général. C'est un but, nullement un moyen. Le droit, ce n'est pas un ensemble de textes divins gravés dans le marbre. Le droit évolue en fonction des besoins, et dans un état démocratique, ces moyens sont fondés par l'intérêt suprême de ses concitoyens.
L'avocat général, à la Cour d'appel du procès de l'Erika, a oublié cette règle de base. Il a dit qu'en Droit, la pollution ne pouvait être punie car Marpol ne punissait que les rejets. Comme un rejet entraîne de facto une pollution, je ne vois pas en quoi la pollution ne pourrait être punie alors que sa cause première l'est. Dont Acte. La Cour de cassation impose donc une relecture du droit international pour faire punir la pollution, et renvoyer à ses chères études de Droit un avocat général plus prompt à faire le mariolle, qu'à défendre l'intérêt général.
En droit, on a le droit de punir les conséquences d'un acte puni par la Loi : il n'est pas interdit d'appuyer sur la détente du flingue, pourtant, on est puni quand la balle qui sort du révolver va toucher les fonctions vitales de son vis-à-vis. Personne ne tue avec un pistolet : c'est la balle qui tue ! C'est con comme raisonnement ? Assurément, et c'est le même que nous a servi l'avocat général dans cette affaire : CQFD...
La Cour de cassation elle même s'y est perdue en disant : "L'infraction de pollution involontaire a entraîné des rejets qui ont causé des dommages graves à l'Etat côtier.", soit, en mettant la charrue avant les boeufs. Alors qu'en disant simplement que punir une cause peut conduire à punir ses effets, on n'avait pas besoin de dire n'importe quoi et retourner le droit pour préserver l'intérêt général. Parfois il serait bon que les juristes réfléchissent au lieu de se plonger dans des textes qui n'apportent pas toujours de réponses...
Tout est donc bien qui finit bien.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 27 Septembre 2012
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" Erika " : l'arrêt qui bouscule le droit international
La Cour de cassation a confirmé la condamnation de Total, à la grande joie des défenseurs de l'environnement
La défaite, pour Total, est complète. La Cour de cassation a confirmé, mardi 25 septembre, toutes les condamnations prononcées en appel après le naufrage, il y a près de treize ans, de l'Erika au large des côtes bretonnes : le groupe pétrolier avait été alors condamné au pénal à l'amende maximale (375 000 euros), mais la Cour y a ajouté sa responsabilité civile, écartée par la cour d'appel en 2010.
" L'ensemble des intervenants ", c'est-à-dire l'affréteur Total, la société de certification italienne, l'armateur et le gestionnaire, " ayant commis une faute de témérité ", devront réparer les conséquences des dommages. La décision ne change pas grand-chose sur le plan financier, Total s'étant déjà acquitté des sommes dues (171 millions d'euros) et la société italienne des 30 millions restants, et le groupe a précisé que ces versements étaient " définitifs ".
Les 34 parties civiles des collectivités locales et des associations n'ont pas boudé leur bonheur - à l'exception de Robin des Bois, écarté de la procédure. " C'est une victoire totale, a plaisanté Me Corinne Lepage, l'avocate de dix communes du littoral. La Cour confirme la compétence de la juridiction française, l'existence du préjudice écologique et que Total doit réparer la pollution. C'est treize ans de travail, treize ans de bataille de la part des collectivités locales et un très grand jour pour tous les défenseurs de l'environnement. "
Pour Me Patrice Spinosi, l'avocat de plusieurs collectivités, dont la Bretagne, " c'est une très grande décision de la Cour qui marquera le droit maritime, en ce qu'il a été reconnu que toute personne qui intervient de façon fautive dans le cadre d'un naufrage polluant est susceptible de voir sa responsabilité pénale et civile engagée ".
La joie en Bretagne est à la hauteur de l'inquiétude qu'avaient soulevés le 24 mai le rapporteur de la Cour de cassation et, surtout, l'avocat général Didier Boccon-Gibod, qui estimaient que la loi en vigueur à l'époque du naufrage n'était pas conforme aux conventions internationales.
La Cour de cassation a manifestement choisi l'apaisement et, dans un arrêt long de 319 pages, a tranché la question. Les gardiens de la doctrine vont sans doute hausser les sourcils devant la solution dégagée, mais le débat n'est finalement que de pure forme : la nouvelle loi française est désormais conforme au droit international et les problèmes soulevés lors du procès ne se poseront plus.
L'Erika, un navire vieux de vingt-cinq ans qui battait pavillon maltais, a fait naufrage le 12 décembre 1999 au large du Finistère, avec 30 000 tonnes de fioul lourd. La marée noire a souillé 400 km de côtes, et 150 000 oiseaux ont pataugé dans le mazout.
Le pétrolier s'est cassé en deux à une trentaine de milles nautiques des côtes, c'est-à-dire en zone économique exclusive (ZEE). Ce n'est pas la haute mer, ce ne sont pas les eaux territoriales, qui ne s'étendent pas au-delà des 12 milles et où la juridiction française est compétente. Cet " entre-deux-mers " a été défini par la Convention de Montego Bay, et une autre convention, dite Marpol, autorise les Etats côtiers à sanctionner les rejets de pétrole en mer.
La loi du 5 juillet 1983, alors en vigueur, permettait effectivement de punir tous les intervenants, du capitaine à l'affréteur, en cas de " pollution involontaire des eaux territoriales ". Mais l'avocat général avait soulevé plusieurs difficultés, dont une majeure : la loi n'aurait pas été conforme à la convention Marpol, qui réprime " les rejets ", pas la pollution qu'ils engendrent.
La distinction n'est pas anodine ; la loi française faisait ainsi de la pollution une infraction et semblait aller au-delà des conventions internationales, sans concertation avec les autres pays signataires. La force des traités étant supérieure à celle des lois, ce sont bien les conventions qui s'appliquaient et non la loi de 1983, avait estimé l'avocat général. Les juridictions françaises n'étaient donc pas compétentes pour juger du naufrage.
La Cour de cassation a repoussé l'argument d'une phrase obscure : " L'infraction de pollution involontaire a entraîné des rejets qui ont causé des dommages graves à l'Etat côtier. " Les juristes estimaient jusqu'ici que c'étaient plutôt les rejets qui avaient entraîné une pollution involontaire, mais pour la Cour, la loi de 1983 était bien conforme aux conventions de Marpol et de Montego Bay.
La chambre criminelle va plus loin : " Lorsque des poursuites ont été engagées par l'Etat côtier en vue de réprimer une infraction aux lois "visant" à prévenir, réduire et maîtriser la pollution par les navires, commise au-delà de sa mer territoriale par un navire étranger, la compétence de cet Etat est acquise lorsqu'elle porte sur un cas de dommage grave. "
En somme, il n'y a pas à s'inquiéter de cette histoire de rejets et de pollution des côtes, et même si l'Erika avait fait naufrage en haute mer, où s'applique théoriquement la seule loi du pavillon, les juridictions françaises auraient été compétentes. La décision a au moins le mérite de la simplicité.
Franck Johannès