Publié le 12 Novembre 2012
Le nucléaire est peu cher, préserve le climat en rejettant peu de CO2, mais nécessite d'importants moyens pour assurer sa sécurité et on ne sait pas quoi faire des déchets.
On reparle ici de la gestion de ces déchets.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 29 Août 2012
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Nucléaire : que faire des déchets français de démantèlement ?
La justice a suspendu la construction par EDF, dans l'Ain, d'un centre d'entreposage de résidus radioactifs. Parmi les opposants, le canton et la ville de Genève
Saint-Vulbas (Ain) Envoyé spécial
Une clôture métallique court sur le chemin de halage longeant le Rhône. De l'autre côté, on aperçoit d'énormes cubes de béton nu parsemés d'herbes folles, comme un chantier à l'abandon. En arrière-plan, les tours de refroidissement des quatre réacteurs en activité de la centrale nucléaire du Bugey, et le bâtiment de l'ancien réacteur à graphite-gaz, à l'arrêt depuis 1994 et en cours de déconstruction.
" Nous ne voulons pas de poubelle nucléaire ici ! ", lance Jean-Pierre Collet, enseignant et membre du collectif Stop Bugey. Une ou deux fois par mois, l'association, forte d'une centaine d'habitants des communes riveraines de la centrale de l'Ain, située sur la commune de Saint-Vulbas, à une trentaine de kilomètres de Lyon, occupe les ronds-points conduisant au site. Vêtus de combinaisons blanches, les protestataires y plantent des banderoles : " Des milliers de tonnes de déchets nucléaires venus de toute la France bientôt stockés à Bugey. Non à Iceda. "
Iceda ? Il s'agit de l'Installation de conditionnement et d'entreposage des déchets activés, dont EDF a commencé la construction dans l'enceinte de la centrale du Bugey. L'électricien prévoit d'y regrouper les déchets issus de ses neuf réacteurs en phase de démantèlement : Bugey 1, donc, mais aussi Brennilis (Finistère), Chinon A1, A2 et A3 (Indre-et-Loire), Chooz A (Ardennes), Saint-Laurent A1 et A2 (Loir-et-Cher), ainsi que le surgénérateur de Creys-Malville (Isère).
Les bâtiments, trois immenses halls de 8 000 m2, sont taillés pour recevoir 2 000 tonnes de matériaux : les déchets moyennement radioactifs mais à vie longue (plus de 300 ans) provenant des neuf réacteurs (principalement les gaines métalliques des assemblages de combustibles usés) ; les déchets de graphite, de faible activité mais à vie longue eux aussi, de Bugey 1 ; des déchets métalliques issus des centrales en fonctionnement.
Ce ne sera pas un centre de stockage, souligne EDF, mais de transit. A terme, les déchets de moyenne activité à vie longue doivent rejoindre le futur site d'enfouissement géologique (le Cigéo, dont l'ouverture est prévue en 2025 à Bure, entre la Meuse et la Haute-Marne). Et ceux de graphite, un site réservé aux résidus de faible activité à vie longue (qui n'existe pas à ce jour). Du provisoire, donc, mais durable : l'Iceda doit être exploitée pendant cinquante ans.
D'un coût de 150 millions d'euros, l'installation, déjà très avancée - le gros oeuvre est achevé, il ne manque que les équipements - devait ouvrir début 2014. Mais, depuis le mois de janvier, les travaux sont arrêtés à la suite d'un jugement du tribunal administratif de Lyon, confirmé en appel le 19 juin, annulant le permis de construire.
Ce ne sont pas les militants de Stop Bugey qui ont réussi à gripper la machine. Mais un horticulteur de Saint-Vulbas, la société Roozen France. Son directeur, Leonard Roozen, n'a rien d'un farouche antinucléaire, puisqu'il utilise les eaux rejetées par la centrale pour chauffer ses serres tropicales où il fait pousser des palmiers. Mais, explique son avocat, Me Vincent Lacroix, " en termes d'image commerciale, ce n'est pas la même chose d'être installé près d'un site de production d'électricité ou près d'un centre d'entreposage de déchets nucléaires ".
Les juges ont retenu un autre argument. Le plan local d'urbanisme de la commune n'autorise, dans cette zone, que " les occupations et utilisations du sol liées et nécessaires à l'activité de la centrale nucléaire de Bugey ". Ce qui n'est pas le cas de l'Iceda, installation " d'envergure nationale ".
Fin de l'histoire ? Evidemment non. La commune a engagé une procédure de " modification simplifiée " de son plan d'urbanisme, autorisant, cette fois, toutes les activités " liées aux filières de production d'énergie ". Et donc, sans que cela soit écrit noir sur blanc, le centre d'entreposage de déchets.
" A l'origine du projet, en 2006, nous nous y étions opposés, relate le maire, Marcel Jacquin. C'est le préfet de l'Ain qui a accordé le permis de construire en 2010, et le premier ministre de l'époque, François Fillon, qui a signé le décret d'autorisation. Aujourd'hui, plutôt que de laisser l'Etat décider à notre place, nous préférons garder la maîtrise du dossier, avec nos exigences. "
EDF, persuadée que le chantier redémarrera, prévoit une mise en service en 2015. Mais un nouvel obstacle se dresse sur son chemin. Fin juillet, le canton et la ville de Genève, qui ne sont qu'à une centaine de kilomètres du Bugey, ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat français. Ils s'appuient sur un article constitutionnel, selon lequel " les autorités cantonales s'opposent par tous les moyens juridiques et politiques (...) à l'installation de centrales nucléaires, de dépôts de déchets hautement et moyennement radioactifs, et d'usines de retraitement sur le territoire du canton et au voisinage de celui-ci ".
Ce n'est pas tout. Sept associations antinucléaires françaises attendent, elles aussi, l'examen de leur recours par le Conseil d'Etat. Les opposants pointent plusieurs risques : le trafic ferroviaire et routier de déchets radioactifs des réacteurs en déconstruction acheminés vers Bugey (EDF prévoit une moyenne de dix convois par mois) ; la vulnérabilité du site à une crue du Rhône ou une rupture du barrage de Vouglans en amont ; les rejets radioactifs supplémentaires générés par l'Iceda... " Le sujet nécessiterait un débat national et pas seulement local ", estiment les contestataires.
Se pose à présent la question du devenir des déchets de démantèlement des réacteurs français. Les opérations de déconstruction ne font que commencer, et EDF pourra s'accommoder d'un simple retard. Mais, si le blocage persistait, ces résidus, dont rien n'est prévu pour les traiter sur chaque site nucléaire, seraient dans une impasse. De quoi compliquer encore - au moment où la majorité gouvernementale se divise sur le dossier du nucléaire - le casse-tête des déchets radioactifs.
Pierre Le Hir
Publié le 9 Novembre 2012
Tout le monde s'accorde à dire qu'il faut privilégier la baisse des dépenses par rapport à l'augmentation des impôts si l'on veut réduire le déficit public d'un pays.
La France ne l'a fait qu'en partie. Espérons que cela suffise, mais, personnellement, je suis pessimiste car je juge que ces mesures ne sont pas assez fortes et puissantes pour faire sortir notre pays du marasme économique dans lequel il se trouve.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 29 Septembre 2012
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Le premier budget Hollande divise les économistes
Le contexte économique international dégradé pourrait amplifier les effets récessifs
Au Royaume-Uni, la hausse des taxes sur la bière, décidée au milieu du XVIIIe siècle, avait provoqué une réaction étonnante chez les Britanniques. La consommation de l'alcool, jugée indispensable, avait poussé les ouvriers à travailler davantage pour s'offrir ce plaisir, raconte Jean-Marc Daniel, économiste et historien. L'impôt avait su rester incitatif et non punitif. Mais l'économiste et philosophe David Hume doutait qu'un tel cercle vertueux se produise jamais en France, " un pays où la douceur de vivre n'a pas habitué à l'effort ".
De ce côté-ci de la Manche, l'adversité pousserait les épargnants, travailleurs et investisseurs à la fuite légale (expatriation, délocalisation) ou illégale (travail au noir, fraude fiscale). S'ajoute à cela une tendance naturelle à la déprime - les Français sont pessimistes et gros consommateurs d'antidépresseurs - qui les conduirait à restreindre plus que de nécessaire les dépenses et les investissements.
Avant même la mise en place du plan de rigueur du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, les réactions en ce sens fusent. Bernard Arnault, plus grande fortune de France, est soupçonné de s'enfuir en Belgique pour échapper à l'impôt. L'industriel Dassault Aviation menace de remettre en question l'intéressement des salariés pour éviter les nouvelles taxes. Et de grands groupes sont suspectés de préparer en catimini l'expatriation de leurs sièges sociaux pour échapper au " matraquage fiscal " redouté.
A écouter la plupart des experts, ce n'est toutefois pas le caractère fuyant des Français qui risque de compromettre la réussite du plan de " redressement dans la justice ". Il faudrait plutôt incriminer le mauvais calibrage des mesures, trop focalisées sur la hausse des prélèvements et pas assez sur les dépenses publiques, l'incohérence de certains dispositifs, et un environnement économique défavorable.
Patrick Artus, professeur à l'Ecole polytechnique et chef économiste chez Natixis, n'en décolère pas. Des travaux très précis de l'économiste libéral Alberto Alesina reprennent les épisodes de consolidation fiscale depuis les années 1960, dit-il, et la conclusion est sans ambiguïté : les plans de rigueur qui sont tirés par la hausse des impôts provoquent plus de chômage et réduisent plus sévèrement la croissance que ceux axés sur la réduction des dépenses. " L'écart est stupéfiant, quel que soit l'impôt que l'on augmente et quelle que soit la dépense publique que l'on réduit ", insiste M. Artus.
Les plans de rigueur finlandais ou danois des années 1990 focalisés sur la baisse des dépenses de l'Etat auraient ainsi limité la casse sociale. Tandis que les mesures d'économie prises en France dans les années 1990 (hausse des cotisations sociales) ou au Japon (hausse de la TVA) auraient contribué à faire décrocher le marché du travail.
Explication : lorsque les impôts des particuliers augmentent, les marges des entrepreneurs baissent, du fait du recul de la consommation, mais les profits des entreprises s'affaissent aussi lorsque la taxation des sociétés progresse. Moins profitables, les entreprises réduisent alors leurs investissements, ce qui pénalise à plus long terme la création d'emplois.
M. Artus stigmatise aussi les contradictions du plan de M. Ayrault. Le gouvernement taxe les actions et les dividendes, ce qui devrait inciter les entreprises à ne pas se financer sur le marché des capitaux, mais il pénalise aussi le recours à l'endettement. " Il faut choisir ", dit-il.
Nicolas Baverez dénonce, lui, en bloc " l'euthanasie de la production, du travail et de l'investissement ". Avec, à la clé, " la montée de la violence politique et sociale ". Même si le gouvernement épargne relativement les étudiants, réputés les plus contestataires.
Tous les experts ne sont pas aussi critiques. Mathieu Plane, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), juge, lui, les mesures plutôt " bien ciblées ", s'attaquant aux niches fiscales, et aux plus riches. Au-delà de débats idéologiques, ce choix évite de pénaliser exagérément la consommation, puisque les 20 % de revenus plus élevés ne consommeraient que 75 % de leurs revenus
Mais la plupart des économistes libéraux ou keynésiens dénoncent surtout les méfaits de l'environnement international. La consommation interne reculera inévitablement, sans pouvoir être contrebalancée par une relance des exportations, puisque les économies de nos partenaires commerciaux, principalement en Europe, tournent elles aussi au ralenti.
C. G.
Publié le 8 Novembre 2012
La crainte des opposants au mariage gay réside dans la crainte que les parents homosexuels fassent de mauvais parents et déséquilibrent la santé mentale de leurs enfants.
La grande majorité des études qui ont été faites sur le sujet dit clairement que ces craintes ne sont pas justifiées.
'Le Monde' a interrogé un certain nombre d'enfants de ces couples qui disent tous que cette particularité ne les a pas particulièrement gênés dans leur équilibre psychologique.
On peut donc autoriser le mariage gay car c'est un gage de tolérance de la société vis à vis d'une partie de ses concitoyens.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 26 Septembre 2012
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Parents homos : ce qu'en disent les enfants
La majorité des enfants élevés par des couples de même sexe témoigne d'histoires sans problèmes
Pierre, 10 ans, a un papa et deux mamans. Il appelle maman " celle qui m'a fait naître ", et l'autre, maman-Sami, du nom du héros de Scooby-doo, son dessin animé préféré. Il ne voit que des avantages à cette situation. " J'ai une plus grande famille ", dit-il. Trois parents, cinq grands-parents, ça fait plus de monde pour s'occuper de lui. " Avec une seule maman, j'irais plus souvent à l'étude ", relève le petit garçon. Lyns, lui, a 7 ans. Il a deux papas, " un qui dit plus oui, et un qui dit plus non ". Quand ses copains lui demandent où est sa maman, il répond qu'elle est en Haïti, où il a été adopté.
" Et l'enfant dans tout cela ? " est la question la plus fréquemment posée dans le débat sur l'ouverture du mariage et de l'adoption aux homosexuels. Bien plus que l'union de deux adultes consentants devant le maire, c'est sa conséquence, à savoir la possibilité d'établir un lien de filiation entre un couple de même sexe et un enfant, qui fait débat. Les enfants élevés par des homosexuels iront-ils bien ?
Le Monde a posé la question à des personnes qui connaissent ou ont connu cette situation. Ils seraient aujourd'hui en France de 24 000 à 40 000, selon l'Institut national d'études démographiques. Pierre et Lyns, les deux plus jeunes, ont été contactés par le biais de l'Association des parents gays et lesbiens. Deux autres témoins ont déjà raconté leur histoire dans le livre de Taina Tervonen et Zabou Carrière, Fils de... (Trans photographic press, 2011, 25 €). Tous les autres ont été recontactés après avoir répondu à un appel à témoignages sur LeMonde.fr. Leur donner la parole ne signifie pas qu'ils ont valeur d'échantillon représentatif.
Seule une personne a fait part d'une expérience douloureuse. C'est Anne, 41 ans, styliste, de nationalité belge. Elle découvre l'homosexualité de son père à l'âge de 10 ans, quand ses parents divorcent. Il est très extraverti, drague ouvertement, raconte ses rencontres d'un soir, mais n'aborde jamais clairement son homosexualité. " Ça aurait été bien mieux qu'il m'en parle, au lieu de faire comme si tout était normal ", raconte Anne.
La jeune femme a l'impression que son père n'a pas été honnête envers sa famille. " Ma mère était amoureuse de lui, mais il l'a épousée uniquement pour avoir des enfants, analyse-t-elle. Elle a été une sorte de chose. Et nous, ses enfants, avons aussi été des sortes d'objets. J'ai le sentiment que je n'aurais pas dû être là, dans cette vie-là, pour lui. C'est toujours un poids. " Anne n'exclut pas que deux personnes du même sexe puissent être de bons parents pour un enfant adopté, " déjà là ". Mais elle n'approuve pas la procréation médicalement assistée pour les couples de lesbiennes (interdite en France mais autorisée en Belgique comme en Espagne), car elle y voit une " instrumentalisation " de l'enfant.
Clément, 27 ans, développeur Web, a justement été conçu comme cela : grâce à un donneur anonyme et un médecin de famille compréhensif. Il a deux mères depuis toujours. Elles lui ont tout expliqué quand il avait 8 ou 9 ans. Qu'elles s'aimaient, qu'elles avaient décidé de l'avoir, lui et ses deux frères, comment ça s'était passé. " On ne nous a jamais menti. Je sais bien que ma deuxième mère n'est pas ma mère biologique, mais c'est ma mère parce qu'elle m'a élevé ", explique Clément. Plus tard, elles lui ont proposé de passer du temps avec un de leurs amis, qui aurait pu jouer le rôle de figure paternelle. Son grand frère lui a suffi. Il ne s'est jamais intéressé au donneur.
Le jeune homme va très bien. " J'ai un boulot, une copine, un appart, résume-t-il. Grandir dans une famille comme ça, c'est positif, ça ouvre l'esprit. " Il admire ses mères : " Elles se sont battues pour nous avoir. "
" Positive " aussi, fut l'installation de la mère de Mélanie, 18 ans, avec une autre femme, quand la jeune fille avait 13 ans. " J'ai été très surprise, mais très heureuse qu'elle ait trouvé quelqu'un avec qui elle avait une relation plus satisfaisante qu'avec mon père ", dit-elle. Il était " rigide, fermé ". Avec sa " belle-mère ", Mélanie a retrouvé un cadre familial " serein, apaisant, équilibré ". Elle ne voit plus son père.
La figure de la deuxième mère, qui arrive dans la vie de la mère biologique après la séparation des parents, revient fréquemment dans ces récits. C'est toujours quelqu'un d'important. " Elle avait plus de temps à nous consacrer que ma mère, qui travaillait beaucoup, se souvient Ambre, 28 ans, élevée par les deux femmes dès ses 4 ans. Elle nous faisait faire nos devoirs, s'occupait de notre culture. "
" On discutait, elle m'aidait à me poser des questions, raconte Mark, 31 ans, dont la mère a vécu avec une femme entre ses 12 et 18 ans. J'ai toujours eu l'impression que mon père ne m'aimait pas, qu'il m'avait abandonné. Elle m'a aidé à surmonter cela. " Dans ces histoires, le père voit ses enfants un week-end sur deux, parfois moins.
Comme les autres, Mark dit n'avoir rencontré " aucun problème psychologique " spécifique. " Je me sens tout à fait équilibrée, sourit Ambre. Son Œdipe, on le fait quoi qu'il arrive ! " Ils n'ont pas peur de l'amour homosexuel, mais sont hétéros. Seule Mathilde, 16 ans, " ne sait pas trop encore " où elle va. Son père et sa mère, tous deux homosexuels, vivent sous le même toit avec leurs partenaires respectifs. " Ça me plaît, cette façon de vivre, dit-elle. Mais la sexualité de mes parents, ça les regarde, je ferai mon propre choix. "
Tous ont été confrontés plus ou moins frontalement à l'homophobie. Le schéma familial était le plus souvent tu à l'extérieur. " J'étais très réservée, dit Camille, 26 ans, élevée par deux femmes depuis qu'elle est bébé. Je n'aurais pas apprécié d'être vue comme différente. Cacher une partie de soi, c'est difficile. " Certains ont connu des épisodes pénibles. Ambre se souvient de son frère " mis en quarantaine " dans son école sans raison apparente. Clément, d'une camarade expliquant dans un exposé que les homosexuels allaient transmettre leur " maladie mentale " à leurs enfants s'ils étaient autorisés à adopter.
Ils se disent " choqués " quand ils entendent des propos rapprochant l'homosexualité de la polygamie ou de l'inceste, comme ceux tenus récemment par le cardinal de Lyon Philippe Barbarin. " C'est honteux ! Que l'Eglise lave son propre linge !, lance Mélanie. En plus, on parle du mariage civil, je ne vois pas ce que la religion vient faire là-dedans. " " Ces gens ne réalisent pas que la société change ", soupire Pablo, 30 ans, élevé par deux femmes depuis ses 4 ans.
La grande majorité attend le " mariage pour tous " avec impatience. De façon accessoire pour des raisons pratiques. " S'il était arrivé quelque chose à ma mère, j'aurais dû retourner vivre chez mon père, imagine Mark. Vu nos relations, ça n'aurait pas été simple. " Pablo sait que sa deuxième mère s'inquiète de l'absence de lien juridique entre eux, car elle aimerait transmettre ses biens aux enfants de sa compagne. L'adoption réglerait ces problèmes. Mais ces " enfants d'homos " espèrent surtout que la loi fera changer le regard de la société. " Comme ça, il sera reconnu que les homos sont égaux aux hétéros ", résume Mathilde.
Gaëlle Dupont
Réunion interministérielle pour finaliser le projet de loi
Les auditions conjointes de la ministre de la justice, Christiane Taubira, et de la ministre déléguée à la famille, Dominique Bertinotti, sur le projet d'ouverture du mariage et de l'adoption aux homosexuels s'achèvent mercredi 26 septembre. Une réunion interministérielle devait avoir lieu, mardi, en vue d'une présentation en conseil des ministres, le 31 octobre. Les divergences persistent entre Mmes Taubira et Bertinotti, notamment sur l'ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples gays ou le statut des beaux-parents. Par ailleurs, une juge de Bayonne a accordé, le 21 septembre, l'autorité parentale croisée à deux femmes pacsées, chacune sur l'enfant de l'autre.
Publié le 7 Novembre 2012
La nouvelle mesure d'incitation fiscale en matière immobilier s'appelle donc le Duflot. A son époque, elle avait signé un article contre ces mesures fiscales. Il n'y a que les imbéciles...
Un article du journal 'Le Monde' daté du 26 Septembre 2012
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Quand le " Duflot " se vend sur le Net...
" 60 000 EUROS de réduction d'impôts grâce à la loi Duflot ! " Tel est le premier lien que fournit le moteur de recherche de Google lorsqu'on cherche le patronyme de la ministre du logement. Au-delà des atermoiements de son parti, voilà au moins un motif de réjouissance pour Mme Duflot : à l'instar de Brigitte Girardin, Gilles Carrez ou Jean-Louis Borloo, son patronyme a toutes les chances de passer à la postérité chez les fiscalistes. Par une sorte de tradition non écrite, fiscalistes et promoteurs aiment à baptiser les dispositifs d'incitation à l'investissement dans l'immobilier du nom du politique qui en est à l'origine.
Si peu de gens connaissent la carrière du député du Val-d'Oise François Scellier, son nom est ainsi devenu familier depuis le dépôt d'un amendement législatif en 2009. Ce dispositif, qui succédait au " Borloo " et au " Robien ", a connu un succès certain, et très visible sur le Net, où fleurissent les sites de conseils pour payer moins d'impôts.
Les majorités passent, les dispositifs fiscaux aussi. Fin 2012, l'amendement Scellier cessera de s'appliquer, au profit du dispositif Duflot. Et sur le Web, les fiscalistes semblent bien décidés à ne pas se laisser distancer : de " dispositifDuflot.com " à " DuflotDéfiscalisation.org ", les noms de domaines ont été réservés, alors même que le dispositif, qui relève de la loi de finances, n'a pas encore été présenté au Parlement.
Au point qu'il faut aller jusqu'à la 57e page de résultats de la requête" Duflot défiscalisation " pour trouver un article qui ne parle pas de la future loi. C'est une tribune de mars 2011 qui dénonce " les dispositifs de défiscalisation ", " ces "Robien" ou "Scellier" qui encouragent la spéculation ". Les signataires ? Augustin Legrand, des Enfants de Don Quichotte, Julien Bayou, du collectif Jeudi noir, et... Cécile Duflot, alors patronne des écologistes.
Samuel Laurent
Publié le 6 Novembre 2012
Car le député est rémunéré sur de l'argent public, il se doit d'être irréprochable et il doit subir les contrôles liées à sa dépense.
Les procédures que M. Bartolone vont dans le bon sens, mais elles ne vont pas encore suffisamment loin.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 26 Septembre 2012
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M. Bartolone entend mettre un terme à l'opacité des dépenses de l'Assemblée
L'indemnité de frais de mandat ne sera pas contrôlée. La réserve parlementaire sera encadrée
L'Assemblée nationale fait sa mue. Son président (PS), Claude Bartolone, a présenté, mardi 25 septembre, les chantiers de rénovation qu'il va engager, en lien avec son homologue du Sénat (PS), Jean-Pierre Bel. Avec deux objectifs : renforcer la fonction de député et rendre le fonctionnement de l'institution " irréprochable ". C'est sur ce second volet que le président élu en juin était attendu après les polémiques soulevées à propos de l'indemnité représentative de frais de mandat (IRFM). Ce forfait attribué à chaque parlementaire pour les frais inhérents à sa fonction, d'un montant mensuel brut de 6 412 euros, n'est pas soumis à l'impôt et échappe à tout contrôle. " La transparence est un sujet sérieux, et il doit être traité de façon sérieuse ", estime M. Bartolone, souhaitant trouver " le juste équilibre entre transparence et indépendance ".
Voyages de familiarisation
En clair, la grande majorité des députés sont attachés au principe de libre utilisation de leur IRFM et hostiles à l'idée de contrôles approfondis. De façon prudente, M. Bartolone a proposé, dans l'immédiat, une diminution de son montant de 10 % et la suppression de la possibilité de basculer sur l'IRFM les montants non utilisés des crédits destinés à rémunérer les assistants parlementaires. Mais le contrôle de son utilisation reste limité à une " déclaration sur l'honneur attestant que sa dépense est bien destinée à l'exercice du mandat ". Pas sûr que ces mesures suffisent à faire taire les polémiques.
Plus probantes, en revanche, sont les dispositions annoncées sur le budget de l'Assemblée, que son président promet de ne pas augmenter d'un euro pendant la durée de la législature. Cela se traduit, notamment, par la réduction des frais de déplacement pris en charge par l'Assemblée (suppression de la première classe en avion, de la classe affaires pour les voyages de moins de 5 heures et les " voyages de familiarisation " en outre-mer). Surtout, les comptes de l'Assemblée, comme ceux du Sénat, seront dorénavant certifiés par la Cour des comptes.
La principale évolution concerne la réserve parlementaire, cette ligne de crédit de 90 millions d'euros - inscrite au budget de l'Etat - sur laquelle les parlementaires ont un droit de tirage pour subventionner des projets locaux. L'attribution de ces crédits s'effectue en toute opacité, les plus hauts dignitaires ayant des facilités d'accès privilégiées, sans que nul ne sache précisément qui en bénéficie et à quelles fins. " Je proposerai au bureau de l'Assemblée nationale que l'on procède à la répartition de ces crédits selon le principe de stricte équité ", a annoncé M. Bartolone. Chaque groupe politique se verra attribuer une part de la réserve au prorata de ses effectifs, pour une enveloppe moyenne par député de 120 000 à 140 000 euros destinée à aider les territoires. En fin d'année, " la liste exhaustive des subventions et des investissements soutenus par la réserve parlementaire sera intégralement publiée ".
M. Bartolone a aussi ouvert le chantier du " réarmement " de l'Assemblée, dont il veut faire " le haut lieu de l'évaluation " des politiques publiques. Il estime nécessaire de rapatrier au Palais-Bourbon ce travail de contrôle et d'évaluation, dilué en " un empilement impressionnant de comités Théodule ". " J'appelle de mes voeux la réduction de 30 % du nombre de ces comités d'ici à la fin de la législature ", a indiqué M. Bartolone, qui adressera à l'exécutif une liste de commissions qui pourraient être supprimées.
Le président de l'Assemblée a enfin annoncé son intention de se dessaisir de son pouvoir de nomination d'une partie des membres du Conseil supérieur de la magistrature pour le confier à la commission des lois, afin de garantir leur indépendance. Autant de mesures destinées, selon lui, à " réconcilier les Français avec leur Assemblée en la rendant plus exemplaire ".
Patrick Roger
Publié le 5 Novembre 2012
Il faut redonner des moyens à notre justice pour qu'elle soit capable de remplir ses missions régaliennes. Trop souvent, on assiste à un déni de justice par manque de moyens. Notre justice n'a pas les moyens d'assurer les missions qui doivent être les siennes dans un état démocratique comme la France.
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Un article du journal 'Le Monde' daté du 21 Septembre 2012
Justice : peut mieux faire
Budgets faibles, procédures longues, procureurs trop peu nombreux : l'état du système judiciaire en France est loin d'être brillant comparé à celui des autres grands pays européens
Comment se situe la justice française en Europe ? Sans drame, au regard des quarante-sept pays membres du Conseil de l'Europe, en dépit des efforts vigoureux des pays de l'Est, qui reviennent, il est vrai, de très loin ; mais la situation est loin d'être brillante comparée aux autres pays riches du Nord et de l'Europe de l'Ouest. L'état de la justice française ne s'est pas sensiblement amélioré depuis 2008, les budgets sont faibles, les procédures longues et le pays continuent à juger moins d'affaires qu'il n'en reçoit, avec des procureurs trop peu nombreux, écrasés sous la tâche, encore largement soumis au pouvoir exécutif, et qui classent les dossiers à tour de bras pour tenter de se maintenir à flot.
La Commission européenne pour l'efficacité de la justice (Cepej), un organisme indépendant du Conseil de l'Europe qui a publié, jeudi 20 septembre, son quatrième rapport - un tous les deux ans - dresse un tableau très documenté de l'état des systèmes judiciaires européens en 2010. Près de trois millions de données, fournies par les quarante-six Etats membres (le Liechtenstein n'a pas répondu cette année) donne des indications précieuses sur les 800 millions de justiciables du continent. " L'objectif reste de donner aux décideurs politiques des outils pour orienter les nécessaires réformes des systèmes judiciaires et en améliorer la qualité ", souligne Stéphane Leyenberger, le secrétaire de la Cepej.
Côté français, le point noir reste le budget, pourtant important : 7,5 milliards d'euros. Rapporté au pourcentage du produit intérieur brut par habitant, un ratio qui mesure l'effort financier d'un pays, la France est... 34e sur 40, derrière la Russie, la Moldavie, la Géorgie ou l'Azerbaïdjan. Mais ce classement, que s'interdisent avec raison les experts de la Cepej, n'a pas grand sens, et pénalise les pays les plus riches : les premiers du classement sont le Monténégro et la Bosnie-Herzégovine, qui bénéficient d'un important soutien européen ; l'Autriche et la Finlande, deux pays où la justice fonctionne très correctement, ne sont classés que 29e et 36e.
Au regard des pays comparables, la France est objectivement en retard. Elle ne consacre que 60,5 euros par habitant à la justice, contre 84,6 en Autriche, 86,2 en Belgique, 91,4 en Espagne ou 118 aux Pays-Bas - il s'agit du budget consacré aux tribunaux, au ministère public et à l'aide judiciaire. Or donc, du budget de la pénitentiaire, qui dépend souvent en Europe d'un autre ministère, et grève lourdement les finances françaises. Pour la première fois en 2010, souligne Jean-Paul Jean, le président élu du groupe des experts, le budget consacré aux prisons est supérieur à celui dévolu aux tribunaux. Et la situation n'a guère de raison de s'améliorer, les partenariats public-privé pour les constructions de nouveaux établissements, qui consistent à payer un loyer pendant plus d'une génération à une entreprise de bâtiment qui prend seule en charge les frais de construction des prisons, vont peser lourd dans les budgets des Français. 95 millions d'euros de loyer en 2010, mais 567 en 2017, a prévenu la Cour des comptes.
Ecrasés de travail
En revanche, en nombre de magistrats, la France se situe dans une honnête moyenne : 10,7 juges du siège (" les juges qui jugent ") pour 100 000 habitants, contre 11 en Italie ou en Norvège, mais 18 en Autriche. La crise, en revanche, est profonde pour le ministère public. Il n'y a plus que 7 pays sur 47, dont la France, qui ne distinguent pas les procureurs des juges. Les Français n'ont que 3 procureurs pour 100 000 habitants, contre 6,4 en Allemagne, 7,7 en Belgique, ou 13,9 au Portugal (avec une moyenne de 11,1 en Europe, mais la tradition des redoutables prokuratura, dans les pays de l'Est pèse dans les statistiques). Surtout, les procureurs français sont écrasés de travail : ils ont, de très loin, la plus lourde charge en matière pénale (2 533 affaires par personne et par an) contre une moyenne de 615 en Europe. Il faut y ajouter le contentieux civil, les 800 000 tutelles, l'application des peines, les relations avec les élus sur la délinquance... Ils classent du coup plus de 87 % des procédures qui leur sont soumises, contre 44 %, par exemple, aux Pays-Bas.
L'efficacité du système judiciaire, enfin, est très moyenne. La France ne parvient toujours pas, même si elle a fait des progrès, à éponger le stock d'affaires en retard (279 jours de retard, 184 en Allemagne) et, au contraire, juge légèrement moins de dossiers qu'elle n'en reçoit. Si on ajoute que le pays n'a pas un organisme de sanction des juges (le Conseil supérieur de la magistrature) doté d'autant de pouvoirs que les pays comparables, qu'il a proportionnellement peu d'avocats mais un nombre considérable de notaires, force est de reconnaître que dans l'Europe de 2010, le système judiciaire français n'était pas très dynamique.
Franck Johannès
Publié le 2 Novembre 2012
C'est un article édifiant sur les mutuelles étudiantes qui est décrit ici avec tout ce qu'il implique comme arnaque et abus.
Comme on le dit à la fin de l'article, le mieux serait que l'état intègre les étudiants au sein de la caisse primaire d'assurance maladie pour éviter ces abus et cette gabégie.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 13 Septembre 2012
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L'UFC-Que Choisir tacle les mutuelles étudiantes
L'association de consommateurs critique l'opacité et les pratiques commerciales
Le constat est accablant. Dans un rapport rendu public mercredi 12 septembre, l'UFC-Que Choisir critique le fonctionnement des mutuelles étudiantes. Opacité, pratiques commerciales douteuses, qualité de services dégradée : pour la première association de consommateurs, ce système est " aussi défavorable aux étudiants qu'onéreux pour la collectivité ".
Alertée depuis plusieurs mois par des étudiants, l'UFC-Que Choisir a lancé un sondage et une enquête de satisfaction en ligne. Près de 850 étudiants y ont répondu. " Puis nous avons analysé dans le détail le fonctionnement de la protection sociale étudiante ainsi que le contenu des contrats de complémentaire santé étudiante ", explique le président de l'UFC-Que Choisir, Alain Bazot.
Alors que l'état de santé des étudiants se dégrade en France, qu'un étudiant sur trois a renoncé à se faire soigner au cours des douze derniers mois même pour des soins courants, les conclusions d'UFC-Que Choisir sont inquiétantes. Les étudiants sont perdus ! Seuls 39 % d'entre eux ont compris que la mutuelle étudiante remplace la Sécurité sociale de leurs parents et à peine davantage (42,9 %) que les remboursements sont les mêmes quel que soit l'organisme choisi (deux dans chaque région).
" Il y a un brouillard total dans l'esprit des étudiants, entretenu par les établissements eux-mêmes, critique Alain Bazot, entre leurs missions de sécurité sociale d'intérêt général et leurs activités privées. " Les mutuelles étudiantes peuvent en effet vendre des complémentaires santé, de l'assurance habitation ou automobile... Une confusion sémantique due à l'appellation même de " mutuelle " étudiante, que les établissements se gardent bien d'éclaircir.
Les pratiques commerciales sont également dans le collimateur de l'UFC-Que Choisir. Comme leur financement dépend du nombre d'étudiants affiliés auprès d'elles, les mutuelles se livrent à une course à l'inscription. " C'est comme si on introduisait pour les salariés une concurrence entre la caisse primaire d'assurance-maladie et un autre établissement ! ", ajoute M. Bazot.
Dès qu'il arrive à l'université pour s'inscrire, l'étudiant est ainsi " harponné " par d'autres étudiants formés à la va-vite. Tout cela avec la " complicité bienveillante " des universités, qui mettent à la disposition des mutuelles des espaces de vente. Parfois même, la souscription de produits commerciaux est incluse dans les formulaires administratifs d'inscription. La technique de vente est bien rodée : jouer sur la confusion entre sécurité sociale et mutuelle, entre ce qui est obligatoire et ce qui ne l'est pas. Selon UFC-Que Choisir, seulement 23,7 % des étudiants savent que la complémentaire santé n'est pas obligatoire, 26,6 % qu'ils peuvent en souscrire une ailleurs.
Tout cela n'arriverait pas si le client n'était pas aussi captif. La concurrence pourrait en effet jouer sur la partie complémentaire santé. D'autant que, selon l'étude de marché d'UFC-Que Choisir, les produits des mutuelles étudiantes ne sont pas toujours les plus avantageux. Pour un même contrat, un étudiant devra débourser 46 euros par mois à la Smerep et 49,75 euros à la LMDE, contre 34,57 euros chez Axa ou encore 22,88 euros chez Amaguiz, un assureur en ligne.
La qualité du service est elle aussi épinglée : difficultés à joindre les plates-formes téléphoniques, courriers et mails restés sans réponse, attente interminable en agence qui finit le plus souvent par décourager l'étudiant, délais de plusieurs mois pour obtenir sa carte Vitale. Selon l'enquête, un tiers des nouveaux étudiants l'attendent plus de trois mois, ce qui les empêche de bénéficier du tiers payant et les contraint souvent à renoncer à se faire soigner car ils ne peuvent pas avancer les frais.
Enfin, l'UFC-Que Choisir souligne le coût de ce régime spécifique de sécurité sociale. Son taux de gestion est trois fois supérieur à celui de l'assurance-maladie. En 2011, les mutuelles étudiantes ont dépensé 93 millions d'euros en frais de gestion. Sur la même période, elles ont distribué aux étudiants 681 millions d'euros de prestations, soit un taux de frais de gestion de 13,7 %.
Pour l'association de consommateurs, c'est le système dans son ensemble qu'il faut supprimer. " Il faut y mettre un terme et remettre le régime général des étudiants dans le giron des caisses primaires d'assurance-maladie ", estime tout simplement M. Bazot. Pour lui, rien ne peut plus légitimer l'existence d'un tel système. En attendant, le Sénat, inquiet de la santé et de la protection sociale des étudiants, a lancé une mission. Son rapport est attendu prochainement.
Nathalie Brafman
Publié le 31 Octobre 2012
En matière de pollution, la lâcheté est générale. Elle est localisée au plus haut niveau du gouvernement, mais aussi chez tous les maires qui ne veulent pas s'aliéner les voix des citoyens, même dans l'intérêt général.
Peu importe la pollution et les atteintes à l'intégrité physique de nos concitoyens, seule compte le fait de laisser les pauvres accéder au centre-ville avec leurs poubelles. C'est oublié un peu rapidement que ceux qui subissent cette pollution sont ces mêmes familles qui n'ont pas les moyens d'échapper à la pollution engendrée par une automobile toujours plus présente.
Honte à nos politiques et à leur lâcheté.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 22 Septembre 2012
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Le plan de lutte contre la pollution de l'air en ville ne verra pas le jour
La ministre de l'écologie, Delphine Batho, a acté l'échec du dispositif imaginé par le précédent gouvernement
Imaginées par le gouvernement précédent pour lutter contre la pollution atmosphérique dans les agglomérations françaises, les zones d'action prioritaire pour l'air (ZAPA) ne verront pas le jour.
La ministre de l'écologie, Delphine Batho, qui réunissait, jeudi 20 septembre, les huit villes (Paris, Marseille, Lyon, Grenoble, Nice, Aix-en-Provence, Bordeaux, Clermont-Ferrand) candidates à l'expérimentation, a acté l'échec du dispositif, jugé injuste socialement et inefficace écologiquement. Aucune des agglomérations n'a été en mesure de présenter un schéma pour limiter l'accès des véhicules les plus polluants.
Pour sortir de l'impasse, la ministre a décidé la constitution d'un comité interministériel sur la qualité de l'air, qui comprendra les ministères de l'écologie, de l'intérieur et de la santé, avec pour objectif la remise à plat complète du dispositif début janvier 2013.
" Nous sommes résolus à avancer. Mais nous devons travailler sur un nouveau schéma, de nouvelles méthodes et à l'échelle de l'ensemble du territoire ", a indiqué Mme Batho. Le gouvernement n'a d'autre choix : la pollution de l'air serait responsable de plus de 40 000 décès prématurés par an et la France fait l'objet d'une procédure devant la Cour de justice européenne pour non-respect des valeurs limites relative aux particules fines dans l'air dans seize zones ou agglomérations.
Face aux menaces de sanctions financières lourdes, le gouvernement Fillon avait annoncé la création des ZAPA. Mais très vite, les collectivités candidates se sont heurtées à des problèmes de périmètre et de gouvernance, comme à Paris. La capitale a changé trois fois de scénario pour finalement considérer que le territoire pertinent de restriction devait s'étendre jusqu'à la ceinture de l'A86, un espace qui ne correspond plus a ses limites administratives, incluant 77 communes.
A Grenoble, le maire (PS) Michel Destot a fait valoir que l'agglomération, favorable au dispositif, mène des chantiers importants - nouvelles lignes de tramway, aménagements urbanistiques - rendant impossibles des contraintes de circulation supplémentaires. La Ville a demandé un délai d'au moins deux ans.
Toutes les collectivités ont souligné le caractère discriminatoire des restrictions envisagées par le précédent gouvernement, si elles ne sont pas accompagnées de mesures d'aides aux ménages les plus modestes, ceux qui possèdent les véhicules les plus anciens, les plus polluants et qui seraient ainsi privés d'accès au centre-ville. " C'est un bouquet de mesures qu'il faut imaginer, et qui ne peuvent pas être uniquement assumées par les villes, comme l'abonnement aux transports en commun, des plates-formes de covoiturage, des bus en site propre. Les ZAPA doivent être intégrées dans une politique nationale ", estime René Dutrey, l'adjoint (Europe Ecologie-Les Verts) à la mairie de Paris, chargé du développement durable et du plan climat.
Les élus ont également souligné l'incohérence de l'Etat, qui demande aux agglomérations de bannir les véhicules les plus polluants sur leur territoire alors que, de son côté, le gouvernement continue à subventionner par une fiscalité avantageuse le diesel. Mais il est peu probable, au moment où PSA est plongé dans des difficultés majeures, que le gouvernement Ayrault avance sur une " sortie du diesel ". Les collectivités ont enfin souligné l'inefficacité du dispositif des ZAPA, qui ne prévoyait pas de restrictions des véhicules récents mais fortement émetteurs de CO2, comme les 4 x 4.
La France accuse un sérieux retard. L'Europe, notamment l'Allemagne, s'est dotée de zones à faibles émissions. Sans attendre les ZAPA, le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë, doit, le 15 octobre, présenter devant son conseil municipal des mesures pour améliorer la qualité de l'air dans la capitale.
Le 20 juillet, M. Delanoë avait écrit au premier ministre pour lui demander, en cas de pic de pollution, la restriction de la circulation des poids lourds en transit et l'abaissement de 20 km/h de la vitesse sur les axes franciliens. Il a également adressé une demande officielle à la préfecture de Paris d'une diminution générale de la vitesse maximale sur le périphérique à 70 km/h. L'air dans la capitale a été particulièrement pollué tout au long de l'année 2012.
Sophie Landrin
Publié le 30 Octobre 2012
C'est une bonne et audacieuse pratique qui est présentée ici. Elle décrit les 'bistrots mémoire', lieu où l'on essaie de traiter quelques symptômes de la maladie d'Alzheimer et où l'on essaie de soulager les proches des malades.
Une voie à développer pour soulager les souffrances de tout le monde...
Un article du journal 'Le Monde' daté du 18 Septembre 2012
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La convivialité pour faire face à Alzheimer
Les bistrots mémoire réunissent des malades et leurs proches, qui partagent leur expérience de la maladie
Nancy envoyée spéciale
Il ne raterait ce rendez-vous pour rien au monde. Comme chaque deuxième jeudi du mois, Denis s'est rendu, le 13 septembre, au bistrot mémoire, qui se tient au café-restaurant Le Villeroy, à Villers-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle). C'est un fidèle. Même s'il lui faut plus d'une heure de trajet pour venir. L'association Alzheimer 54, qui gère ces rencontres, est venue demander " l'hospitalité " au Villeroy il y a six ans. " Je ne pouvais pas refuser. Cela m'a permis de comprendre cette maladie ", explique Driss Chouali, patron du restaurant, avec un large sourire.
Une dizaine de personnes touchées par la maladie d'Alzheimer, venues pour certaines avec leur conjoint, participent à ce rendez-vous de rentrée. Depuis quelques années, les malades commencent à parler de leur maladie. Le fait de se retrouver autour d'une tasse de café ou de thé, accompagnée de pâtisseries orientales offertes par Driss, est une façon conviviale de rompre l'isolement. Les traitements (médicamenteux et autres) ayant un impact limité, des prises en charge différentes se sont mises en place ces dernières années.
L'idée du bistrot mémoire est née à Rennes en janvier 2004 à l'initiative d'Isabelle Donnio, psychologue, directrice pendant vingt-quatre ans d'Aspanord, réseau de soins à domicile, et d'Irène Sipos, directrice de la maison de retraite Saint Cyr à Rennes (Ille-et-Vilaine) et présidente de l'Union nationale des bistrots mémoire (UNBM), créée en 2009. Un modèle calqué sur les Alzheimer cafés, créés aux Pays-Bas en 1997 - on en compte aujourd'hui 104 -, et qui ont essaimé en Belgique, en Angleterre, en Irlande, en Suisse, etc. " Constatant les réticences des personnes à accepter de l'aide, j'ai participé à ce mouvement qui pousse à aller vers elles ", raconte Irène Sipos. Une quarantaine de bistrots mémoire ont depuis été créés, la plupart affiliés à l'UNBM.
Il y a deux ans, Denis, alors âgé de 64 ans, perdait tout, cherchait sa voiture pendant des heures, oubliait des mots, signes caractéristiques de la maladie d'Alzheimer. Aujourd'hui, cet homme souriant et philosophe, qui ne veut pas être réduit à sa maladie, profite de ces moments " sympathiques ".
" C'est à chaque fois une aventure ", confie Pascale Gérardin, psychologue au Centre mémoire de ressources et de recherche (CM2RR) du CHU de Nancy (Meurthe-et-Moselle) et bénévole à l'association Alzheimer 54. " Nous devons être attentifs à chacun, être à l'écoute pour faire émerger la parole. "
" Ma femme a besoin d'aide " : c'est ainsi qu'Yvon se présente ce jeudi. Il vient pour la première fois. Diagnostiquée en 2008, son épouse, Maria, a beaucoup pleuré lorsqu'elle l'a appris. Elle travaillait encore comme assistante de vie. " On jouait beaucoup au Scrabble et, un jour, Maria n'est plus arrivée plus à compter les points... raconte Yvon. Elle disait des choses incohérentes, ne se souvenait plus des dates de naissance de ses petits-enfants. " Maria a tendance à s'enfermer dans la solitude, explique son compagnon. Cette jolie femme semble pourtant apprécier ce moment. " Cela vous fait du bien de savoir que d'autres personnes sont comme vous ? " demande Denis à Maria, en toute bienveillance.
" J'ai bien fait de venir ", lance Michel, 84 ans, venu avec son épouse, et dont chaque déclaration est systématiquement ponctuée de " j'aime les femmes " et " il faut bien rigoler ". L'oeil taquin, il regrette d'avoir oublié son harmonica, mais promis, il l'apportera la prochaine fois... L'air de rien, sa femme veille sur lui tout en discutant avec Annick, dont le mari est atteint par la même maladie. " Quand je sors d'une pièce ou que je vais dans le jardin, il ne sait plus où je suis, alors je laisse un mot sur la table. Il me cherche tout le temps ", raconte Annick. Au-delà du partage d'anecdotes, ce lieu d'échanges leur permet de se dire qu'elles ne sont pas seules.
Car la maladie modifie les repères, touche la personne dans son identité. On entend souvent : " Elle/il n'est plus comme avant... " Les rapports aux proches, psychologiquement très affectés, se trouvent chamboulés, ce qui peut provoquer un épuisement. Paradoxalement, les " aidants ", ces proches qui accompagnent les malades, ont parfois du mal à reconnaître qu'ils ont eux aussi besoin d'aide. " On se débrouille comme on peut ", dit Yvon. En aparté, il confie qu'il aimerait avoir un peu de temps pour lui. Il ira peut-être aussi à l'autre bistrot mémoire nancéen qui se tient le dernier samedi de chaque mois à la brasserie Les Deux Hémisphères. Le concept est différent : une conférence permet de glaner des informations sur la maladie. La prochaine, le 29 septembre, traitera de l'adaptation du domicile d'une personne souffrant d'Alzheimer.
" Le but est de tisser un réseau pour prendre soin du malade et de l'aidant. Tout ce qui est proposé, plateforme de répit, groupe de parole pour aidants, accueil de jour, etc., devrait être mis en réseau ", explique Marie-José Dolci, coanimatrice du bistrot mémoire de Nancy et bénévole à Alzheimer 54. Des sorties peuvent aussi être organisées au musée, cirque, théâtre, cinéma.
Des " petits riens ", selon Mme Dolci, mais qui sont beaucoup, car ces personnes ont souvent vu leurs amis s'éloigner, comme si la maladie faisait peur. " Dès l'origine, nous voulions insister sur un point : celui de l'expertise des malades et de leur entourage pour compléter et modifier le regard des professionnels, insiste Isabelle Donnio. Qui mieux que les malades et ceux qui vivent à leurs côtés peuvent dire ce qui se passe pour eux ? "
En quittant le bistrot, après avoir payé leur consommation, les personnes se saluent, s'embrassent. Rien à voir avec l'ambiance d'une réunion à l'hôpital. Pour les malades, ça change tout, car si " la mémoire fout le camp ", la sphère émotionnelle reste très présente. Il suffit parfois d'une caresse, d'une écoute, d'un rire, pour que le malade se sente mieux.
Pascale Santi
Bistrot-memoire.fr
Sur Lemonde.fr
Une grande cause de dépendance des personnes âgées 850 000 personnes
environ, en France, sont touchées par la maladie d'Alzheimer ou par une affection apparentée. Près de 225 000 nouveaux cas sont détectés chaque année.
35 millions de personnes sont atteintes dans le monde. Elles pourraient être 66 millions en 2030, selon l'association Alzheimer's Disease International, en raison de l'augmentation de l'espérance de vie et des progrès du diagnostic. C'est une des grandes causes de dépendance chez les personnes âgées.
La maladie entraîne des pertes de mémoire et peut altérer le comportement en provoquant des troubles cognitifs, voire des troubles de l'humeur dans certains cas. L'évolution de cette maladie dégénérative du cerveau (dont la physiopathologie fait encore débat) et les symptômes varient d'un sujet à l'autre.
Les pertes de mémoire ne sont pas toujours dues à la maladie d'Alzheimer.
Publié le 29 Octobre 2012
Suite au conseil municipal de Moirans, le Dauphiné Libéré en a donné un compte-rendu quasi-complet.
On y a même parlé de mon intervention à la fin, car, l'homme en question qui pose des questions 'perfides' (merci du compliment) n'est ni plus ni moins que moi-même...
Une petite mise au point s'impose.
Je n'ai jamais demandé si toutes les absences étaient liées à des dépressions. Je l'aurais voulu, que je j'aurais pas eu de réponses car les causes pour absences maladie relèvent du secret médical.
J'ai demandé si on pouvait avoir des rapports de la médecine du travail ou du CHSCT concernant les conditions de travail liées à la mairie. Effectivement, j'ai dit que ces rapports pouvaient révéler des causes de mal-être et des conditions de travail pouvant amener à des dépressions. Ma question n'a rien de perfide CAR JE NE CONNAIS PAS LA REPONSE ! Je sais qu'en matière de politique, il est pratique courante de poser une question en sous-tendant la réponse, mais tel n'a pas été le cas car je ne connais pas la situation du personnel en arrêt maladie longue durée. Je ne sais pas s'ils sont liés à des troubles liés à des dépressions.
En l'occurrence, l'organisme qui doit être saisi est le CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) dont les missions sont définies dans le Code du Travail par son article L.4612-1 , en particulier par son 2e alinéa.
Donc, si le journaliste a plus d'infos que moi sur cette question, je serais ravi d'en discuter avec lui autour d'un verre ;)
Cliquer sur l'image pour avoir l'article complet.
Publié le 26 Octobre 2012
J'ai appris, par une délibération au Conseil Général de l'Isère que le président dudit Conseil (M. Vallini), touche près de 5300Euros bruts pour son boulot... qui n'est pas à plein temps, puisqu'il est, en plus, sénateur...
5300Euros brut, correspond à un job de cadre supérieur... à plein temps.
Donc, ça pose problème.
On me dira, et c'est vrai, que son salaire est écrêté (il ne manquerait plus que ça qu'il ne le soit pas !). Il touche donc, simplement le salaire d'un cadre après écrêtement (soit 2816Euros brut).
Là où ça devient franchement puant, c'est que cet écrêtement (2700Euros) ne retourne pas dans les caisses de l'Etat, mais est versé chez certains de ses petits camarades !
Ainsi, comment voulez-vous que les conseillers généraux Yannick Belle, Olivier Bertrand, Catherine Brette, Charles Galvin, Annette Pellegrin, Alain Pilaud et Pierre Ribeaud ne soit pas derrière leur mentor en sachant qu'ils touchent 385Euros brut par mois reversés par leur président ?
Et la cerise sur le gâteau : tout cela est légal, mais n'est-ce pas carrément puant de jouer de cette façon avec l'argent du contribuable ?
Publié le 25 Octobre 2012
Le Maire de Moirans a toujours préféré la démagogie à la maîtrise des dépenses publiques. On file des cadeaux à tout va à la population, et hop, M. Le Maire est élu à 57% lors des dernières élections. Comme quoi, la politique du Père Noël, ça paie : on dépense avec l'argent qui n'est pas le sien, et hop, on est élu !
Le seul problème, c'est que la santé budgétaire de Moirans est catastrophique : l'endettement par habitant est le plus élevé de tout le pays Voironnais, et il a augmenté de 20% en 10 ans !
Cela ne participe nullement d'une politique de saine gestion que les habitants de Moirans sont en droit d'attendre de leurs élus.
Ces chiffres sont tirés de la lettre numéro 9 2012 du Pays Voironnais.
Publié le 24 Octobre 2012
Lors d'un récent débat politique, nous avons eu à aborder l'épineuse question de qui a été le président le plus incompétent de la Ve République.
Pour moi, Sarkozy remporte la palme, pour mon interlocuteur Chirac fait partie du classement.
Je ne suis pas d'accord avec ce fait, et vais tenter de le démontrer par une analyse que j'espère fine et arguméntée.
Mon interlocuteur en veut à Chirac de n'avoir rien fait en matière économique pour sortir la France de l'ornière. A ceci, j'opposerai que Chirac, pendant toutes les années durant lesquelles il a été au pouvoir, a essayé de manière continue et répétée de mettre en place des réformes en matière économique. La réforme des régimes spéciaux en 1995, menée par son premier ministre de l'époque, M. Juppé, le CPE mené par Villepin, ont été des réformes ambitieuses, d'ailleurs louées par mon interlocuteur, qui se sont fait retoquées par l'opinion publique au détriment de l'intérêt général. Il ne faut d'ailleurs pas oublier que Chirac n'a pas gouverné de manière constante : il a du essuyer une cohabitation longue où la plus grosse erreur économique de la Ve République a été adoptée : les 35 heures, mesure démagogique, perverse et inefficace, plombe encore note économie.
Il ne faut pas oublier non plus que Balladur, durant sa cohabitation avec Mitterrand, a essayé de mener des réformes économiques de grande ampleur, qui, là aussi, ont été des échecs cuisants car refusées par l'opinion publique au détriment de l'intérêt général. Chirac a vu que ces réformes avaient coûté à l'ambition de son meilleur ennemi. On peut donc difficilement reprocher à Chirac une certaine retenue en la matière : chat échaudé craint l'eau froide.
Un mot sur le CPE : la logique voulait tenter de corriger une situation où 25% de nos jeunes étaient au chômage. On voulait, par le CPE, instaurer un contrat flexible permettant de rendre plus sexy l'embauche d'un jeune. En échange de cette flexibilité, on augmentait la rémunération de ce jeune, jusqu'à lui octroyer un supplément salarial pouvant s'assimiler à un 13e mois. Làs, cette mesure a été retoquée par des étudiants imbéciles et idiots, largement soutenus par leurs profs qui voyaient là l'occasion de mener une grève par procuration et mettre la pression sur un pouvoir politique qui ne faisait pas naturellement partie de leur bord.
Le CPE a été retoqué et ce qui avait été considéré comme une victoire à l'époque est un cuisant échec : aujourd'hui, 25% de nos jeunes restent au chômage : belle avancée !
Chirac a exercé, a de maintes reprises, des responsabilités ministérielles. Il l'a fait sous Pompidou, dans les années 1970, sous Giscard, à la fin de cette décénie, sous Mitterrand en 1986, a été Maire de Paris et Président de la République durant deux mandats. Il est donc évident que Chirac connaît mieux que quiconque la nature profonde, les qualités et défauts de ses concitoyens. Il sait les Français râleurs, frondeurs et rétifs au changement. Ainsi, chacun de ses projets est pesé, analysé et rien n'est jamais pris à la légère. Il sait prendre le temps pour ne pas brusquer et ne pas heurter une opinion publique qu'il connaît et sait mieux que quiconque jauger. A cette aune, il est donc plus que compréhensible qu'il n'aime pas engager des mesures non réfléchies et qu'il déteste la gesticulation et les effets d'annonce non concertées. En cela, tout l'oppose d'un Sarkozy. Chirac n'a peut être pas su mener les réformes économiques dont la France avait besoin, certes. Mais il faut se rappeler que lorsque Chirac a quitté ses fonctions, la France avait un déficit annuel de 50Mds entre les entrées et les sorties d'argent. Sarkozy a porté, en 5 ans, ce déficit à plus de 100Mds. Chirac a exercé ses fonctions pendant 12 ans, dont 5 ans de cohabitation. Pendant ses fonctions, il a doublé le déficit budgétaire, le portant de 25Mds à 50Mds. Sarkozy, l'a redoublé le portant de 50Mds à 100Mds en 5 ans seulement ! Pour moi, Sarkozy a été donc pire que Chirac en matière économique, d'autant plus que la première mesure de Sarko a été de redistribuer 15Mds d'Euros aux plus riches par les dispositions de la niche fiscale, disposition qui n'a jamais été assortie de contre-partie.
Sarkozy avait un rapport malsain par rapport à l'argent. Il est de notoriété publique que Sarkozy préfèrait l'argent à l'intérêt général. Il a toujours utilisé le pouvoir pour son accès à l'argent, quand l'ensemble des politiques utilisaient l'argent pour accéder au pouvoir. Les deux pratiques sont condamnables, mais la politique Sarkozienne est incontestablement plus puante, allant jusqu'à donner 240 Millions d'Euros à Bernard Tapie, dont 40 Millions pour préjudice moral, ce, sur les fonds publics. Quand on pense qu'une famille qui perd un gosse par la faute d'un hôpital ne récupère que 100 000Euros au titre de préjudice moral, on peut se poser des questions sur l'égalité des citoyens devant la justice.
Chirac avait incontestablement le sens de l'intérêt général et l'a montré en imposant une mesure courageuse : l'instauration des radars automatiques. Mesure oh combien impopulaire, elle a permis de diviser le nombre de morts annuels sur les routes par deux.
La comparaison entre Chirac et Sarkozy demeure donc largement en faveur du premier, quand le deuxième peut se targuer d'être le pire président de la Ve République.
Publié le 23 Octobre 2012
C'est un très bon article qui nous est proposé ici par le journal 'Le Monde'. On y dit que des institutions ont décidé de faire payer les riches pour utiliser nos hôpitaux.
Louable ? Intelligent ? Assurément. Mais la bêtise et la crétinerie de la CGT a jugé bon d'apporter un avis en la matière, mettant en avant le fait que les étrangers puissent passer devant les Français car ils avaient l'argent.
Ce que la CGT ne comprend pas, c'est que, grâce à cet argent, on va pouvoir créer des lits, des chambres, payer des médecins qui vont pouvoir soigner les Français. En effet, un hôpital n'a pas un nombre fixé de lits, de chambres et de médecins fixés dans la Loi ! Ce nombre est dépendant des moyens financiers dont elle dispose. Et si elle dispose de plus de moyens grâce à l'argent des étrangers, elle va pouvoir créer un service vis à vis de notre population.
La CGT ne comprend pas ce principe et ne le comprendra jamais. Je propose donc que chaque Français verse un Euro pour acheter un cerveau aux responsables de la CGT.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 05 Septembre 2012
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Les Hôpitaux de Paris vont faire payer leurs patients étrangers au prix fort
En vertu d'un accord signé avec une société d'assurances libanaise, les « voyages pour traitement » seront désormais facturés au prix réel et non plus au tarif de la Sécurité sociale
Les étrangers fortunés devront bientôt payer leurs soins au prix fort s'ils souhaitent se faire soigner dans les hôpitaux publics. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a en effet signé un accord en juillet avec GlobeMed, une société d'assurances libanaise, afin de « formaliser » et d'« institutionnaliser » l'accueil des riches patients venus des pays du Golfe. En temps de crise, cette initiative permettra au groupe hospitalier de renflouer ses caisses et de « consolider sa réputation à l'international », indique-t-on à l'AP-HP.
Chaque année, quelque 7 500 patients étrangers sont hospitalisés au sein des 37 établissements de l'AP-HP. Certains sont pris en charge par leur caisse d'assurance-maladie, d'autres bénéficient d'un protocole d'accord signé entre leur pays et le groupe hospitalier. Il faut aussi compter les sans-papiers bénéficiaires de l'aide médicale d'Etat (AME) et les malades fortunés qui viennent par leurs propres moyens, attirés par la médecine de pointe française. Cette dernière catégorie, composée d'environ 2 300 patients, jouissait jusqu'ici des bas tarifs de la Sécurité sociale, bien inférieurs à ceux pratiqués dans le reste du monde. « Ils ne cotisent pas, rappelle-t-on à l'AP-HP, le but est donc de leur faire payer les soins au prix réel, afin que l'hôpital soit correctement rémunéré. »
Le groupe espère ainsi résorber une petite partie de son déficit - estimé à 70 millions d'euros - en 2012 mais n'a pas souhaité communiquer le montant des recettes que pourrait lui procurer cette activité.
De son côté, la société GlobeMed, qui n'a pas souhaité s'exprimer, proposera des « voyages pour traitement » à ses clients et fera le lien entre les hôpitaux parisiens et les assurances publiques et privées d'une dizaine de pays du Golfe. Selon l'AP-HP, cet intermédiaire devrait permettre de sécuriser les paiements et de faire baisser le nombre de factures impayées.
Si les modalités d'accueil ne sont pas encore définies, l'AP-HP peut déjà affirmer « qu'il y aura une prise en charge du transport du point d'arrivée jusqu'à l'hôpital et un service de traduction pour ces patients ».
Le groupe hospitalier assure que ces patients ne représenteront pas plus de 1 % du total du million de malades hospitalisés au sein du groupe, « soit 10 000 personnes par an, maximum », précise-t-on au siège. « Les conditions d'accueil seront les mêmes pour tous et sous réserve de disponibilité, insiste-t-on. Quand GlobeMed nous proposera un patient, nous ne l'accepterons que si le service peut l'accueillir. »
A Marseille, l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) vient de conclure un partenariat avec la chambre de commerce et d'industrie pour « formaliser » l'accueil des 1 000 patients étrangers qui viennent se faire soigner chaque année. « Ils sont de plus en plus nombreux à être attirés par notre matériel de pointe et notre expertise médicale, explique Bastien Ripert, directeur de cabinet du directeur général de l'AP-HM. Nous avons donc décidé de rentabiliser ce secteur en faisant payer ces patients plein pot. » Les revenus générés devraient permettre de dynamiser la politique hôtelière de l'hôpital pour les patients français. Si la facturation des soins des étrangers n'est pas encore définie, la direction espère 1,5 million d'euros de recettes pour 2013, soit 10 % du déficit actuel de l'AP-HM. Aux Hospices civils de Lyon, ces initiatives sont observées avec intérêt.
Les syndicats sont sceptiques. « Dans certains services, ça sera du 20-30 % » d'étrangers, prédit le docteur Christophe Prudhomme, médecin urgentiste au SAMU de Seine-Saint-Denis et à la tête du Collectif national des médecins de la CGT. Ce médecin a demandé l'annulation de cette « filière VIP » dans un communiqué publié le 9 août au nom de l'Union syndicale CGT de l'AP-HP et de la Fédération CGT de la santé et de l'action sociale.
Les syndicats craignent que ces patients étrangers ne passent devant les patients français. « On manque déjà de lits, rappelle le docteur Prudhomme. On ne peut pas laisser des patients attendre sur des brancards d'un côté, et de l'autre, accueillir des patients du Golfe qui seront confortablement installés dans des chambres individuelles », s'insurge-t-il. Les syndicats se disent toutefois favorables à leur accueil, mais « uniquement en fonction de leurs pathologies », quand « les accords se font d'Etat à Etat » et « de caisse d'assurance à caisse d'assurance ». « On ne lâchera pas sur ces questions, prévient le docteur Prudhomme. On trouvera bien une famille lésée et on gagnera au Conseil d'Etat », promet-il.
Le bras de fer entre syndicats et direction devrait s'engager rapidement puisque l'AP-HP assure que « le premier patient arrivera avant la fin de l'année ».
Si elle est jugée positive, cette expérience de développement d'un « tourisme médical » en provenance du Moyen-Orient pourrait être étendue à la Russie, à l'Asie et aux républiques d'Europe de l'Est.
Caroline Piquet
Publié le 22 Octobre 2012
A lire ce long et très intéressant article sur les gaz de schiste, on reste circonspect. Pour moi, les inconvénients dépassent largement les avantages. De plus, ces avantages sont beaucoup moins certains que les inconvénients supposés.
Bref, il faut appliquer, dans ce dossier, le principe de précaution que M. Chirac a fait inscrire dans notre Constitution en son temps, et savoir refuser un mode de production énergétique qui offre moins d'avantages que d'inconvénients supposés.
Seule une prise de conscience sauvera notre planète et l'exploitation du gaz de schiste ne participe nullement à celle-ci.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 14 Septembre 2012
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Faut-il avoir peur du gaz de schiste ?
Conséquences sur l'environnement, coût de l'énergie, évaluation des réserves : bien des questions se posent sur cette nouvelle ressource, devenue un enjeu politique. Un dossier sensible pour la conférence environnementale des 14 et 15 septembre
L'impact sur le climat reste controversé L'un des arguments forts en faveur du gaz de schiste est son impact climatique, réputé plus faible que celui du charbon. A même quantité d'énergie produite, le gaz en général émet presque deux fois moins de dioxyde de carbone (CO2), principale cause du réchauffement climatique. Mais, en avril 2011, Robert Howarth a levé un lièvre de taille. Selon l'étude publiée par ce biogéochimiste américain, professeur à l'université Cornell (Etat de New York), 3,6 % à 7,9 % du gaz de schiste produit aux Etats-Unis s'échapperait dans l'atmosphère. Or ce gaz - principalement composé de méthane (CH4) - a un potentiel d'effet de serre beaucoup plus fort que le CO2.
Il ne reste cependant qu'un peu plus d'une décennie dans l'atmosphère, contre plus d'un siècle pour le CO2, et produit donc ses effets réchauffants sur une période plus courte... En définitive, selon Robert Howarth, le gaz de schiste serait pire que le charbon pour le climat, surtout si l'on considère l'effet climatique sur vingt ans et non sur un siècle, comme c'est habituellement l'usage.
Ces travaux ont été attaqués, notamment par le géologue Lawrence Cathles, lui aussi professeur à Cornell et ancien chercheur chez Chevron, l'une des principales compagnies pétrolières des Etats-Unis. Dans un commentaire critique publié par la revue Climatic Change, Lawrence Cathles estime que les calculs de son collègue sont erronés et qu'ils s'appuient sur des hypothèses par trop pessimistes.
Depuis, la pertinence des questions soulevées par Robert Howarth a été confirmée par des mesures de terrain menées par des chercheurs de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et l'université du Colorado à Boulder. Conduits par Gabrielle Pétron et publiés en février dans le Journal of Geophysical Research, ces travaux ont consisté à prélever des échantillons d'air dans la région de Denver-Julesburg, au nord-est du Colorado, où des " gaz de réservoirs compacts " (tight gas) sont exploités avec les mêmes techniques de fracturation que le gaz de schiste.
L'analyse de Gabrielle Pétron et de ses collègues aggrave encore celle de Robert Howarth : elle suggère qu'entre 2 % et 8 % du gaz de schiste extrait est relâché dans l'atmosphère - avec 4 % comme valeur la plus probable. Et encore, ces mesures ne prennent en compte que les fuites qui se produisent sur les sites d'exploitation, et non, comme l'a fait Robert Howarth, celles qui surviennent tout au long du cycle de vie du gaz, au cours de son acheminement et de son traitement.
Selon Total, l'étude de Gabrielle Pétron est le reflet d'un cas particulier, lié à des installations anciennes. " Nous avons mené une autre campagne de mesures dans l'Utah, dont nous espérons publier les résultats avant la fin de l'année, dit Gabrielle Pétron. Nous allons aussi mener une campagne de mesures par avion. " D'autres études sont également en cours en Pennsylvanie et au Texas.
Le débat scientifique est donc loin d'être clos. Cependant, le rapport sur le sujet commandé par la Commission européenne au consultant britannique AEA, publié début septembre, estime que, sur une échelle de temps d'un siècle, l'impact climatique du gaz de schiste reste très inférieur à celui du charbon. Pour Robert Howarth, prendre en compte l'impact sur vingt ans est plus pertinent, car les travaux les plus récents " montrent que sans une réduction immédiate des émissions globales de méthane, le climat se réchauffera vers un point de bascule dangereux dans les dix-huit à trente-cinq années qui viennent ", explique le chercheur.
Une exploitation qui présente des risques La réalité de plusieurs contaminations d'eaux souterraines dues à l'exploitation du gaz de schiste ne fait pas de doute. Dans un rapport d'étape publié en novembre 2011, l'agence fédérale américaine de protection de l'environnement (EPA) a compilé des cas de pollutions attribués aux activités gazières.
La liste n'est pas exhaustive, mais recense plus d'une quarantaine de situations dans lesquelles les populations se plaignent de pollutions diverses, qu'elles attribuent à l'exploitation de gaz non conventionnels : contamination de l'eau potable aux hydrocarbures, chute de la quantité d'eau disponible dans les points de prélèvement, augmentation de la salinité de l'eau, épandage de boues de forage, fuites du liquide de fracturation... L'accumulation de méthane dans une habitation et l'explosion de celle-ci a même été rapportée à Bainbridge (Ohio).
L'EPA a sélectionné plusieurs de ces sites pour y mener des investigations et doit publier une analyse complète dans les prochains mois. Dans le rapport commandé par la Commission européenne, le cabinet d'études AEA estime que les risques de contamination des eaux souterraines, mais aussi des eaux de surface, sont " élevés ". Cependant, ce n'est pas la fracturation hydraulique en elle-même qui est en cause, mais généralement des défauts de cimentation des puits.
Dans une autre étude, publiée en mai 2011 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, des chercheurs de l'université Duke (Caroline du Nord) ont montré qu'en Pennsylvanie et dans l'Etat de New York, le méthane en excès dans des points de prélèvement d'eau provenait bel et bien de l'exploitation du gaz de schiste, mais qu'il n'était pas remonté dans la nappe phréatique par les réseaux de fissures ouvertes par la fracturation. C'est donc lors de sa remontée dans le tubage qu'il a fuit dans les aquifères affleurant sous la surface.
" A ma connaissance, la fracturation hydraulique en elle-même n'a été incriminée que dans un unique cas, à Pavillion, dans le Wyoming, explique un responsable de Total. Mais il s'agit d'un cas d'école de ce qu'il ne faut pas faire puisque l'opérateur a fracturé la roche bien trop près de la surface, à environ 600 mètres. "
Selon le rapport d'AEA, la phase d'exploitation la plus risquée n'est pas la fracturation de la roche, mais la mise en production du puits. A ce moment, une part du fluide de fracturation qui a été injecté est régurgitée et revient à la surface. Ce fluide de retour peut être récupéré mais, en cas de fuite, le risque est celui d'une contamination des sols et des eaux de surface par les additifs chimiques du fluide. Mais aussi par des métaux lourds et des éléments radioactifs qui reviennent des profondeurs de la terre, dissous dans le mélange.
Pour Total, ces accidents intervenus outre-Atlantique sont surtout le fait de l'irruption de nombreux petits opérateurs, financièrement fragiles et peu regardants sur la sécurité de leurs installations. En outre, le fluide de retour peut être traité et recyclé, pour être réutilisé ou remis dans le circuit des eaux de surface.
Il n'en reste pas moins que les risques de pollution de l'air - en particulier par des composés organiques volatils et des hydrocarbures - sont également jugés " élevés " par le cabinet AEA. En avril, une équipe conduite par Lisa McKenzie (Colorado School of Public Health, université du Colorado à Aurora) a échantillonné l'air ambiant de Garfield (Colorado) et y a découvert des concentrations accrues d'hydrocarbures. Ces travaux, publiés en avril dans Science of the Total Environment estiment qu'il existe un risque accru de cancer du sang pour les personnes passant le plus clair de leur temps à moins de 800 mètres des puits.
Cette question des " émissions fugitives " pourrait être résolue grâce à l'utilisation de nouveaux matériels, d'ores et déjà disponibles, assure-t-on chez Total, où l'on insiste sur les carences réglementaires américaines.
Le forage modifie les territoires L'exploitation du gaz de schiste transforme de manière notable les territoires. Pas tant du point de vue du paysage - les hautes tours de forage ne restent en place que quelques semaines, le temps de creuser le puits - que de celui du terrain. L'installation des équipements, citernes et stockages, nécessaires à l'exploitation, suppose d'emblée de couvrir le sol d'une dalle de ciment ou de goudron sur laquelle les engins peuvent manoeuvrer et le puits être creusé. A la plate-forme s'ajoutent la route d'accès et le gazoduc pour évacuer l'hydrocarbure.
Selon l'étude d'AEA, remise en septembre à la Commission européenne, aux Etats-Unis, les plates-formes d'exploitation occupent ainsi en moyenne une surface de 3,6 hectares. L'association américaine Nature Conservancy confirme le chiffre dans une étude effectuée en Pennsylvanie. Celle-ci souligne aussi que " le déboisement fragmente la forêt, créant de nouvelles lisières, ce qui change les conditions d'habitat des espèces sensibles qui dépendent des conditions de la "forêt profonde" ".
L'impact global est d'autant plus important que, contrairement à ceux du gaz naturel conventionnel, les gisements de gaz de schiste sont de toute petite taille. Pour exploiter un sous-sol, il faut donc forer à de très nombreux endroits. Selon AEA Technology, " il faut environ cinquante puits de gaz de schiste pour produire la même quantité de gaz qu'un puits en mer du Nord ".
Aux Etats-Unis, ce sont donc des milliers de puits qui sont creusés, provoquant un mitage du territoire dans les régions concernées. Selon la revue Environmental Health Perspectives de juillet, plus de 20 000 puits devraient être creusés chaque année dans ce pays d'ici à 2035, ainsi que 10 000 puits pour le pétrole de schiste.
Les compagnies pétrolières observent cependant que la tendance consiste à concentrer le plus grand nombre possible de puits par plate-forme, jusqu'à dix, afin de réduire l'impact sur le territoire.
Qu'advient-il du terrain après exploitation ? Il ne s'agit pas seulement d'évacuer les équipements de surface et la tête de puits, mais aussi de décaper le sol de son revêtement pour remettre de la terre naturelle et permettre le retour de la culture ou de la végétation originelle. L'expérience américaine est encore trop récente pour savoir si cette restauration est systématiquement pratiquée.
Des réserves à confirmer Le sous-sol contient sans doute beaucoup de gaz de schiste, mais on ne sait pas quelle quantité serait exploitable dans des conditions rentables. Géologues et entreprises restent très prudents sur le potentiel réel du gaz de schiste. En avril 2011, pourtant, l'administration américaine de l'énergie, l'EIA, a publié une évaluation des ressources mondiales selon laquelle les trente-deux grandes régions analysées - excluant l'essentiel de l'Afrique, de la Russie et de l'Asie centrale - recèleraient environ 185 000 milliards de mètres cubes de gaz de schiste, soit quasiment autant que les réserves estimées de gaz conventionnel.
La nouvelle, spectaculaire, a fait naître de grands espoirs dans de nombreux pays. Mais il est vite apparu que les estimations de l'EIA étaient très optimistes. Le rapport se fondait sur des présomptions en fonction des couches géologiques et non sur des analyses de terrain. En fait, explique un géologue de l'Institut français du pétrole Energies nouvelles, pour parvenir à des estimations plus précises, il faut réaliser des puits d'exploration, car les terrains présentent tous des conditions particulières. Ainsi, en Pologne, deux puits ont été creusés, produisant des résultats décevants. L'Institut national de géologie polonais a publié en avril une étude situant le potentiel du pays à un niveau près de dix fois inférieur à celui avancé par l'EIA.
On dispose cependant d'un " modèle " réel riche d'enseignements : les Etats-Unis, où le gaz de schiste, exploité avec intensité, est un grand succès depuis près de dix ans. Les géologues devraient pouvoir en tirer des conclusions applicables sur d'autres terrains. Mais le recul manque encore pour évaluer la durée et le potentiel total des gisements.
En France, l'énergie coûterait - un peu - moins cher La France peut-elle espérer que l'exploitation de gaz de schiste - si son sous-sol en contient - entraînera une baisse des prix de l'énergie ? Avancé par les défenseurs du gaz de schiste, l'argument s'appuie largement sur l'exemple des Etats-Unis, dont la situation est pourtant difficilement transposable. Les prix du gaz conventionnel s'y sont effondrés en raison d'un afflux massif de gaz de schiste sur le marché. Cela a entraîné, par ricochet, une baisse des prix du charbon, devenu, comme le nucléaire, moins compétitif.
Aux Etats-Unis, cet effondrement des cours du gaz a été une aubaine pour les industries électro-intensives (pétrochimie, sidérurgie, papeteries...). " On a une bonne visibilité sur les prix et les volumes de gaz non conventionnel à un horizon de quinze ans ", assure Stanley Nahon, directeur du secteur énergie du consultant Booz & Company. Les réserves sont en effet identifiées et le ministère américain de l'énergie (DoE) estime que les prix augmenteront progressivement, passant de 2,70 dollars par million de BTU (British thermal unit, soit 28 m3) actuellement, à 5 dollars en 2020 et 7 dollars en 2035.
En France, aucun expert n'ose clamer : les gaz de schiste, c'est l'Amérique ! " La situation américaine n'est pas reproductible en Europe, prévient le président de l'Institut français du pétrole Energies nouvelles. Aux Etats-Unis, l'industrie parapétrolière est très dynamique. On compte 1 000 installations de forage là-bas, une cinquantaine seulement ici. " Olivier Appert met aussi en avant une réglementation du secteur des mines plus favorable et une moindre densité démographique. Autant de facteurs qui permettent de baisser les coûts de production et de contourner les rejets de l'opinion.
" Les coûts de production seront plus élevés ici qu'aux Etats-Unis ", reconnaît Stanley Nahon. Et le prix final aussi. En outre, le " mix énergétique " est différent. Aux Etats-Unis, de nombreux exploitants de centrales électriques ont remplacé le charbon (50 % de l'électricité américaine) par le gaz, dégageant un double gain, financier et environnemental.
La France, qui a très peu de centrales au charbon et un parc nucléaire fournissant une électricité encore compétitive, ne retirerait pas de tels bénéfices. Les analystes ne voient pas non plus d'impact positif du gaz de schiste sur les prix du pétrole et des carburants. Leur développement rapide aux Etats-Unis n'a pas empêché le gallon d'essence de grimper à 3,85 dollars (2,99 euros) en septembre.
Reste le gaz naturel. C'est un combustible " trop cher en Europe ", estime Thierry Bros, analyste à la Société générale. Ce qui explique en partie la baisse de 11 % de la consommation en 2011. " Le développement des gaz non conventionnels peut entraîner une moindre pression sur les prix en Europe ", juge Olivier Appert. Les grands fournisseurs de la France (Norvège, Russie, Algérie) seraient en effet obligés de renégocier - à la baisse - les prix inscrits dans les contrats à long terme signés par GDF Suez.
Plus largement, le gaz de schiste pourrait profiter à l'économie nationale. Outre-Atlantique, les plus optimistes estiment qu'il a procuré 0,5 à 1 point de croissance supplémentaire grâce à l'emploi et à la relocalisation d'industries. Son développement en France réduirait aussi un peu la facture énergétique, qui a augmenté de 32 % en 2011 (61 milliards d'euros).
Un gisement d'emplois difficile à évaluer Quand il s'agit de mesurer l'impact de l'exploitation des huiles et gaz de schiste sur l'emploi, les chiffres valsent et se contredisent. Aux Etats-Unis, pays leader dans le secteur des hydrocarbures non conventionnels, une étude publiée en novembre 2011 par le cabinet Deloitte annonce près de 550 000 emplois créés en 2010. " C'est le chiffre qui circule, en effet, confirme-t-on chez un pétrolier. Certaines prévisions évoquent même 1,3 million de jobs d'ici à 2035. Mais rien n'est moins sûr... "
Des emplois créés ? Personne n'en doute, mais dire combien relève de la " futurologie " estime l'ONG Food & Water Watch dans une note datée du mois de mars. L'association souligne que " les projections les plus optimistes réalisées ne prennent pas en compte les conséquences des forages qui provoquent la destruction d'emplois dans le tourisme ou l'agriculture, par exemple ".
Et de rappeler que, lors de campagnes industrielles aussi techniques, les groupes pétroliers réservent les " jobs les mieux rémunérés à du personnel qualifié issu d'autres régions et non à des travailleurs locaux ". De même, l'ONG insiste sur le fait que les autres emplois créés sont temporaires, douze mois environ, le temps de mettre en état de marche les puits.
Dans une étude publiée en décembre 2011 dans la revue internationale Energy Economics, Jeremy G. Weber, chercheur au Département américain de l'agriculture, présente les résultats de l'enquête empirique qu'il a menée dans trois Etats concernés par l'exploitation du gaz de schiste : le Colorado, le Texas et le Wyoming. Ses travaux - les premiers qui s'appuient sur des expériences réelles - mettent en évidence que cette exploitation a entraîné " des hausses modestes en termes d'emplois, de salaires et de revenus financiers ".
Plus précisément, il démontre que chaque million de dollars de gaz produit conduit localement à la création de 2,35 emplois et produit 91 000 dollars (70 450 euros) de revenus salariaux. Des conclusions qui l'incitent à mettre en garde contre tout optimisme démesuré des prévisionnistes.
Marie-Béatrice Baudet, Jean-Michel Bezat, Stéphane Foucart et Hervé Kempf
Naturel, mais non conventionnel
Une fois extraits, rien ou presque ne distingue les gaz naturels non conventionnels du gaz naturel conventionnel. Comme ce dernier, ils sont principalement formés de méthane (CH4), le plus simple et le plus léger des hydrocarbures, avec les mêmes propriétés.
Le terme " non conventionnel " signifie que les méthodes d'extraction utilisées sont différentes - principalement la fracturation hydraulique des roches qui recèlent ces hydrocarbures.
Il existe trois formes de gaz non conventionnel :
Le gaz de schiste (shale gas) est emprisonné dans la roche où il s'est formé, à des profondeurs de l'ordre de 3 000 mètres.
Le gaz de réservoirs compacts (tight gas) s'est formé dans des argiles très profondes et a migré dans des couches géologiques supérieures, plus denses.
Le gaz de charbon est prisonnier des veines du minerai, au sein de poches qui se sont formées dans la veine. C'est le fameux grisou redouté des mineurs. Mais on le trouve plutôt intimement mêlé au charbon.
Publié le 19 Octobre 2012
Son camp politique a pris des décisions de non-cumul et monsieur ne veut pas suivre ce qui a été décidé. Monsieur Rebsamen considère qu'être maire de Dijon n'est pas un boulot à plein temps, pas plus que ne l'est le boulot de sénateur.
Soit.
Il faut donc, maintenant, que l'électeur Dijonnais prenne ses responsabilités et ne vote pas pour lui.
C'est aussi simple que cela, car, le citoyen ne peut pas se dire contre le cumul et voter pour des cumulards.
A vos bulletins !
Un article du journal 'Le Monde' daté du 04 Septembre 2012
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ENTRETIEN
M. Rebsamen : " La priorité, c'est l'emploi et la croissance, pas le cumul des mandats "
Le maire de Dijon, président du groupe PS au Sénat, refuse toute application anticipée du non-cumul des mandats
Sénateur et maire de Dijon, président du groupe PS au Sénat, François Rebsamen défend le maintien de la possibilité du cumul pour ses collègues de la Haute Assemblée.
Pourquoi lancer maintenant une offensive contre la limitation du cumul des mandats, cheval de bataille de la première secrétaire ?
C'est venu un peu par hasard. On m'a demandé si je comptais rester maire et sénateur, j'ai répondu oui, jusqu'en 2014. Comme tous les sénateurs élus en 2008, je ne suis pas directement concerné par la jurisprudence Aubry. Celle-ci ne vise que les parlementaires élus en 2011 ou 2012, qui avaient signé l'engagement de se démettre de leurs fonctions. Mais la proposition de Martine Aubry en matière de limitation du cumul pour les parlementaires est impossible à comprendre pour le commun des mortels.
Comment justifier votre position ?
La limitation du cumul doit se faire par la loi et concerner l'ensemble des élus. Je suis contre tout désarmement unilatéral.
Mais les socialistes ne doivent-ils pas montrer l'exemple ?
En politique, il est quand même nécessaire de regarder les conséquences de ses prises de position ! Si nous étions les seuls à nous appliquer cette mesure, cela n'aurait aucune valeur d'exemplarité, mais cela reviendrait à se tirer une balle dans le pied. Il était prévu que si la gauche gagnait, il y aurait une loi. C'est donc au gouvernement de présenter sa loi, et aux parlementaires de la voter et de l'amender si nécessaire. C'est d'ailleurs ce qui était prévu, d'où le problème aujourd'hui, avec cette pression pour un abandon unilatéral.
L'opinion est majoritairement favorable à la limitation du cumul. Comment justifier devant elle le maintien de celui-ci ?
La fin du cumul des mandats, annoncée ainsi sèchement, sans mesure d'accompagnement ni réflexion, ne constitue pas une avancée démocratique. Il faut au moins deux préalables. D'abord, un statut de l'élu local. Il n'est pas possible, dans une république décentralisée, de laisser des élus en grande responsabilité sans réflexion sur leur statut et les ressources qui leur permettraient d'assumer convenablement leur mandat. Et puis, au-delà, il faut une réflexion sur le bicamérisme français, le rôle et la place du Sénat.
Quel rapport avec la question du cumul ?
Je ne comprendrai pas qu'il ne soit pas possible, demain, pour un sénateur d'être maire d'une commune ou président d'un exécutif local alors même qu'il représente les collectivités locales ! C'est un problème de compréhension démocratique. Il y a des arguments fallacieux qu'il faut faire tomber, comme le cumul des indemnités. On peut très bien cumuler bénévolement des mandats locaux...
Le Sénat représente les collectivités locales. Si un sénateur ne peut être membre d'un exécutif local, il faut se poser la question de son utilité. Le but du Sénat n'est pas d'être une assemblée nationale bis, une assemblée croupion dont l'intérêt serait limité.
N'entravez-vous pas, par cette prise de position, l'action du président de la République, qui s'est engagé à limiter le cumul dans son programme présidentiel ?
Je ne m'oppose absolument pas à la volonté du président de la République. Je connais son engagement et je suis pour l'application de ses propositions. Mais je ne suis pas ministre ; je suis parlementaire. Je fais donc mon travail de parlementaire. Il est quand même normal que nous ayons la possibilité de nous exprimer sur un sujet aussi grave ! Je veux voir quelle formulation sera adoptée et quel projet de loi sera présenté. Il n'y a pas d'élection demain. Il n'y a donc aucune urgence.
Votre position est à rebours de l'opinion, très favorable à la limitation du cumul...
J'ai bien conscience d'être à contre-courant de l'opinion. Mais c'est aussi l'occasion de l'éclairer, de ne pas laisser croire aux Français que les parlementaires empilent les indemnités sans limite alors que celles-ci sont plafonnées. Il ne faut pas céder à la démagogie ambiante en pointant du doigt les élus locaux qui sont en réalité les piliers de la démocratie française. Jaurès ne disait-il pas qu'il fallait sans cesse dénoncer " la loi du mensonge triomphant qui passe " ? Or ce message démagogique, selon lequel les élus s'en mettent plein les poches, constitue un mensonge triomphant.
Que vont faire les sénateurs PS dans les prochaines semaines, alors que la première secrétaire et le premier ministre viennent de réitérer leur engagement à faire aboutir le non-cumul ?
Attendre les conclusions de la mission de moralisation de la vie publique et le projet de loi. Il n'y a aucune raison de jouer les matamores. On peut alimenter le débat calmement. Je voudrais simplement gentiment rappeler à Martine Aubry que ces mesures vont être réalisées par la loi, et au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, que dans l'ordre des textes de loi, la priorité, dans le contexte actuel, me semble plutôt être le chômage, la croissance, l'égalité ou l'éducation.
Propos recueillis par David Revault d'Allonnes
La réponse de Jean-Marc Ayrault sur " l'exemplarité "
Interrogé dans l'émission " Tous politiques ", sur France Inter, en partenariat avec Le Monde et l'AFP, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a répondu, par avance, aux arguments de François Rebsamen sur le cumul des mandats et l'ordre des priorités gouvernementales. " La priorité, c'est l'exemplarité, et l'exemplarité, ça commence par respecter les engagements que vous avez pris devant les Français ", a expliqué, dimanche 2 septembre, le premier ministre, rappelant l'engagement de voter une loi prévue pour entrer en application lors des élections municipales en 2014. " Il sera mis fin au cumul d'un mandat parlementaire - donc député, sénateur ou parlementaire européen - avec un mandat exécutif local - maire, adjoint ou président, vice-président de conseil général ou régional ", a précisé M. Ayrault.
Lire aussi le compte rendu de l'émission " Tous politiques " en page 18
Publié le 18 Octobre 2012
Je n'aime pas beaucoup les éditoriaux et les éditorialistes. Le boulot d'un journaliste est d'investiguer, d'aller chercher l'information et de la retranscrire. Pas de la commenter.
Cet éditorial est dans la droite ligne d'un éditorial que l'on peut considérer comme médiocre. Il pose la question de 'Pourquoi 2013 ?' et s'étonne d'une date aussi rapprochée. Cet éditorialiste oublie que si Hollande dit 2014, 2015 ou 2016, il montrera qu'il ne prend pas les décisions nécessaires tout de suite, et perdra en crédibilité.
En politique, il faut avoir le bon sens paysan. Quand on emprunte de l'argent et que l'on dit : "Je te rembourserai à la Saint Glin-Glin, si la croissance est bonne", c'est la meilleure manière que l'on nous prête plus.
Bref, soit l'éditorialiste est bête, soit il est de mauvaise foi. Je pense pour le deuxième cas.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 12 Septembre 2012
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Editorial
3 % de déficit, oui. Mais pourquoi en 2013 ?
En annonçant un matraquage fiscal exceptionnel pour tenir les engagements européens de la France en matière budgétaire, François Hollande a suscité un beau débat. Patriotisme et fiscalité, finances publiques et croissance - autant de sujets de dissertation pour diplôme de fin d'année de Science Po.
Les discussions enflammées qui ont suivi l'intervention du président sur TF1 dimanche 9 septembre sont intéressantes. De même que celles, plus exotiques, provoquées par l'attirance soudaine pour le climat belge de tel ou tel capitaine d'industrie. Elles ont un défaut : elles sont, largement, à côté de la plaque.
M. Hollande est fidèle à ses promesses de campagne et à la parole de Paris à l'égard de ses partenaires de la zone euro. Il entend tenir cet engagement : ramener le déficit budgétaire à 3 % du produit intérieur brut en 2013. Pour ce faire, il a annoncé 10 milliards d'économies dans les dépenses de l'Etat et 20 milliards d'impôts supplémentaires.
On peut contester cette répartition de l'effort. On peut regretter que l'emballage, quoi qu'en dise le président, laisse ce pénible sentiment d'une gauche qui n'aime pas, ou pas assez, les entreprises et les entrepreneurs.
Mais M. Hollande ne manque pas de bons arguments pour s'accrocher à ce cap des 3 %. Il rassure les marchés, qui souscrivent d'autant plus volontiers aux emprunts de l'Etat français. Paris a rarement " vendu " sa dette à d'aussi bonnes conditions qu'aujourd'hui - ce qui contribue, jour après jour, au rétablissement de ses finances. En s'en tenant à ces 3 %, une des règles de bon fonctionnement de l'euro, la France renforce la crédibilité de la monnaie unique à un moment où elle en a bien besoin. L'Etat s'efforce enfin de sortir d'un cycle d'endettement lourd - largement provoqué par la détérioration de sa balance commerciale -, qui est à lui seul un facteur de ralentissement de la croissance.
Le dossier est solide. Nul doute que les marchés pénaliseraient la France si elle changeait de cap. Mais M. Hollande - le chantre de la croissance - s'est arrêté en chemin. Il eût fallu une deuxième partie à l'exposé, comme on l'apprend à Science Po. Il eût fallu adresser cette question à nos partenaires de la zone euro : pourquoi 3 % en 2013, précisément ?
Le vrai débat porte moins sur cette affaire française - la répartition de l'effort budgétaire - que sur le timing que se sont fixé les Européens. En période d'activité basse, l'austérité budgétaire risque de plomber un peu plus la croissance - donc la recette fiscale, donc la dette. D'où l'idée, avancée par nombre d'économistes, et qui figure dans le futur traité budgétaire européen, d'ajuster les objectifs de déficit aux aléas de la conjoncture. C'est la notion de déficit " structurel ". Un déficit corrigé, sous le contrôle de la Commission, en fonction de l'état de la croissance. Ce qui est gravé dans le marbre, c'est le retour à l'équilibre ; la variable, la date butoir.
Reine du déficit, la France n'est pas la mieux placée pour défendre le " déficit structurel ". Mais la cause méritait que M. Hollande prît ce risque.
Publié le 17 Octobre 2012
La légende dit que M. Arnaud chercherait à obtenir la nationalité Belge pour s'installer à Monaco. En effet, en tant que Belge, M. Arnaud pourrait avoir des avantages en tant que résident Monégasque que son passeport Français n'octroirait pas.
Une affaire de pognon en somme...
Un article du journal 'Le Monde' daté du 11 Septembre 2012
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Le PDG de LVMH veut être belge pour... continuer à payer ses impôts en France
MI-FRANÇAIS mi-Belge. Bernard Arnault, le PDG du premier groupe de luxe LVMH l'a martelé : il continuera à résider dans l'Hexagone et à y payer ses impôts. La révélation, samedi 8 septembre, par La Libre Belgique, des démarches effectuées par la quatrième fortune mondiale, selon le magazine Forbes, pour obtenir la nationalité belge a fait l'effet d'une bombe en plein débat sur la taxation à 75 % des très hauts revenus, promise par François Hollande.
D'autant que M. Arnault avait redit, mercredi, à Matignon son hostilité à une telle mesure. Il n'avait d'ailleurs pas hésité, en 1981 à l'arrivée de la gauche au pouvoir, à s'exiler pendant trois ans aux Etats-Unis. Avant de rentrer " quand les choses ont repris un cours normal ", dira-t-il, pour saluer l'arrivée de Laurent Fabius.
Le plus fortuné des patrons du CAC 40 a beau dire, en Belgique, on est moins catégorique. Ainsi, la presse belge a-t-elle fait savoir, lundi, que M. Arnault possédait depuis novembre 2011 une résidence à Uccle, un quartier bruxellois prisé des Français. A en croire le Bourgmestre d'Uccle, qui avait rencontré le PDG de LVMH à cette occasion, ce dernier évoquait le motif des droits de succession. M. Arnault avait " un ressentiment " par rapport à la politique française qu'il " considèrait peu accueillante par rapport à l'entreprise ". Il expliquait " que, si certaines mesures fiscales étaient prises, cela aurait comme conséquence pour lui que les impôts qu'il paierait dépasseraient ses revenus. "
Pour tordre le coup aux rumeurs d'exil fiscal outre-Quiévrain, à l'instar de membres des familles Mulliez (Auchan, Decathlon.), Defforey (Carrefour), de quelques héritiers Hermès, ou encore du fondateur de Darty , la direction de LVMH a précisé que M. Arnault " est, et reste, résident fiscal français. L'obtention éventuelle de la double nationalité franco-belge ne change rien à cette situation ni à sa détermination de poursuivre le développement du groupe LVMH (...) en France. "
" M. Arnault, originaire du nord de la France, a de nombreux liens avec la Belgique tant sur le plan personnel et familial que sur le plan professionnel ", argue le groupe. Né le 5 mars 1949, dans une famille bourgeoise de province, installée à Croix, banlieue huppée de Roubaix, son père, Jean, ingénieur centralien, dirige une entreprise de construction, Ferret Savinel. Le petit garçon voue une admiration sans borne à sa grand-mère, auvergnate. Très bon élève, Bernard Arnault intègre Polytechnique et ce jeune homme timide reprend les rênes de l'entreprise de BTP de son père. " Son groupe privé (Groupe Arnault) a de nombreux investissements en Belgique et entend les développer. C'est dans cette perspective " qu'il " a sollicité la double nationalité ", poursuivent les communicants de M. Arnault, sans convaincre.
Il est vrai qu'une amitié de vingt ans lie le Belge Albert Frère (86 ans) et le milliardaire français. Chacun siège au conseil d'administration de l'autre. Albert Frère est actionnaire de Groupe Arnault. Sa fille, Ségolène Frère-Gallienne, est administratrice de Christian Dior.
Une étiquette de prédateur
Les deux hommes d'affaires ont fait plusieurs investissements en commun. En 1998, ils ont acheté le Château Cheval Blanc à Saint-Emilion, avant de mettre la main sur d'autres grands crus, le Château Quinault l'Enclos et le Château la Tour du Pin. Ils ont investi dans Go Voyages et dans la marque de prêt-à-porter Joseph. En 2006, ils ont créé une structure d'investissement commune, dotée de 1 milliard d'euros. " Je suis toujours satisfait des investissements que je fais avec mon ami Albert Frère et je regrette de ne pas l'avoir assez suivi, car je serais beaucoup plus riche... ", disait M. Arnault en 2010.
Si le milliardaire belge a beaucoup modifié son groupe pour assurer sa succession, il ne prend pas pour autant sa retraite et compte poursuivre ses investissements. Un proche du PDG de LVMH dit que " les liens entre ce dernier et Albert Frère sont appelés à se renforcer à l'avenir et la nationalité belge de Bernard Arnault pourrait avoir un effet facilitateur. "
Rien ne disposait M. Arnault à faire fortune dans le luxe. Et d'une certaine manière, c'est la gauche française qui lui amis le pied à l'étrier. Après son exil fiscal à New York, c'est en effet M. Fabius qui lui donnera un sérieux coup de pouce, politique et financier, pour reprendre le groupe Boussac, et mettre la main sur une pépite, Dior, dont il fera " sa " chose.
Pour construire son empire mondial du luxe, il rachète ensuite une soixantaine de marques (Louis Vuitton, Moët & Chandon, Kenzo, Givenchy, Dom Pérignon...). Une à une. Il y parvient avec l'aide de son plus précieux allié, Pierre Godé, un brillant spécialiste du droit capable de réciter de mémoire un arrêt de cour d'appel, tout en garant sa voiture.
M. Arnault n'a pas peur des bras de fer, des combats juridico-financiers. C'est - hormis le piano - ce qui l'anime. Il emporte ainsi à l'aube des années 1990 la présidence de Louis Vuitton Moët Hennessy en jouant sur les dissensions entre les dirigeants des deux maisons. Une étiquette de prédateur lui colle à la peau. Il propose des sommes folles pour acquérir des joyaux. Il y réussit, même pour emporter le Château Yquem. A la hussarde encore, il s'arroge 22 % du capital d'Hermès, à la barbe des héritiers. Depuis, la bataille judiciaire fait rage. A 63 ans, M. Arnault préside une machine à cash, de 23 milliards d'euros de chiffre d'affaires, qui ignore la crise et exporte 88 % de ses produits. Ce qui lui vaut d'être reçu dans le monde entier comme un chef d'Etat.
Nicole Vulser
Renégocier la convention fiscale avec Bruxelles
Le ministre de l'économie et des finances, Pierre Moscovici, a estimé, lundi 10 septembre, qu'il faudrait renégocier les conventions fiscales de la France avec la Suisse et la Belgique, après que le PDG de LVMH a demandé la nationalité de ce dernier pays.
Interrogé sur BFM TV et RMC, il a estimé que Bernard Arnault avait " failli à l'exemplarité " nécessaire.
Publié le 16 Octobre 2012
Il est assez surprenant que les organismes Français, dont l'IFREMER, oublient le principe de précaution concernant la pêche en eau profonde...
Heureusement que le principe de précaution est inscrit dans notre constitution soit dit en passant !
Il est évident que les organismes Français veulent préserver les pêcheurs en donnant des indications scientifiques biaisés. On est donc champion, en France, pour donner des leçons, mais on ne se les applique pas à soi-même.
C'est assez honteux comme position, il faut bien le reconnaître...
Un article du journal 'Le Monde' daté du 11 Septembre 2012
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Bataille scientifique autour de la pêche profonde
De nouvelles études confortent la proposition européenne visant à bannir une pratique jugée destructrice
Dures journées pour la pêche profonde. Alors que le Parlement européen se prépare à examiner la proposition présentée en juillet par la Commission de Bruxelles, visant à bannir progressivement les chaluts et les filets maillants de fond en Atlantique du Nord-Est, de récents travaux accablent à nouveau ces engins de pêche.
Une étude publiée dans la dernière édition de la revue Nature évalue l'impact du chalutage profond pratiqué au cours des dernières décennies en Méditerranée du Nord-Ouest. En raclant les fonds marins, les chaluts terrassent les talus continentaux et déplacent des millions de tonnes de sédiments : cette pêche " est devenue un important facteur d'évolution des paysages sous-marins " et ce, " à grande échelle ". Dans la foulée de la proposition de la commissaire à la pêche, Maria Damanaki, nul doute que ces résultats seront enrôlés dans la bataille qui voit s'affronter les défenseurs de la pêche profonde à ses opposants.
Car, depuis le mois de juillet, cette bataille se tient aussi sur le terrain de la science. En France, les acteurs de la filière, de même que l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), affirment que la proposition de Bruxelles est infondée. Face à eux : les ONG (à l'exception de France Nature Environnement), les biologistes de la conservation, mais aussi de nombreux experts de la gestion des ressources halieutiques, assurent que la science impose l'arrêt de cette pratique.
Que dit la science ? L'essentiel des études publiées dans les revues scientifiques suggèrent que les cycles reproductifs des espèces profondes sont trop longs pour que celles-ci puissent être exploitées de manière à la fois durable et rentable. Cette opinion, largement partagée, a été résumée dans une analyse publiée en mars dans la revue Marine Policy, conduite par une quinzaine de chercheurs internationaux, dont Daniel Pauly, professeur à l'université de Colombie-Britannique (Canada), reconnu comme l'un des meilleurs spécialistes du sujet.
Ray Hilborn, professeur à l'université de Washington, non moins reconnu, assure de son côté que " la plupart des poissons profonds ont une croissance lente et une durée de vie longue, mais cela ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas être durablement exploités, cela signifie que nous ne pouvons en prélever qu'une très petite fraction chaque année ". Cela s'applique-t-il à la situation actuelle dans l'Atlantique du Nord-Est ? Pascal Lorance, chercheur à l'Ifremer, le pense. " Les choses ont beaucoup changé, assure-t-il. Jusqu'en 2003, les taux de capture d'espèces profondes étaient clairement non durables dans cette zone, mais depuis, l'effort de pêche y a été divisé par quatre. "
L'Ifremer en prend pour preuve le dernier avis du Centre international pour l'exploration de la mer (CIEM), l'organisme chargé de prodiguer aux Etats des recommandations scientifiques sur les niveaux de prises à ne pas dépasser. Dans les zones travaillées par les armements français, le CIEM recommande ainsi pour 2013 une augmentation des prises pour le grenadier et le sabre noir. Tom Blasdale, président du groupe de travail du CIEM sur les pêcheries profondes, assure que " pour certaines espèces, nous avons de bons indices que les taux d'exploitation actuels sont au niveau, ou bien au-dessous des niveaux durables ".
Un diagnostic contesté par certains, à l'image du biologiste Les Watling. Ce professeur à l'université d'Hawaï, à Manoa (Etats-Unis), estime au contraire qu'" en appliquant les critères de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), certaines espèces profondes de l'Atlantique du Nord-Est, comme le sabre noir ou la lingue bleue, devraient être considérées comme en danger d'extinction ". " S'il y a eu stabilisation de certains stocks au cours des dernières années, celle-ci s'est faite à des niveaux très bas, par rapport au stock initial ", ajoute M. Watling. En outre, estime Claire Nouvian, responsable de l'association Bloom, très engagée contre la pêche profonde, " le fait qu'il pourrait y avoir eu une stabilisation de deux ou trois espèces sur deux ans n'est pas significatif au regard de la centaine d'espèces non valorisées (rejetées par-dessus bord) concernées par ces pêches ". " On ne tient pas compte de la destruction de l'ensemble de l'écosystème, ajoute-t-elle. Alors que l'approche écosystémique est théoriquement une obligation du droit européen. "
Sur vingt-sept stocks d'espèces évalués par les experts du CIEM, vingt-cinq ne sont pas assez connus pour permettre une " évaluation analytique complète ", poursuit M. Blasdale. Ils ont été soumis à une " règle d'exploitation " (une formule mathématique) pour déduire des indices disponibles une recommandation de captures. Selon M. Blasdale, le CIEM a adopté une " approche de précaution ", ne recommandant une augmentation des prises en 2013 que sur quatre stocks - avec statu quo ou une réduction pour les autres. Cependant, les données utilisées par le CIEM, de même que sa méthodologie, sont contestées. Notamment, dit en substance M. Watling, la " règle d'exploitation " est récente et n'a pas encore été soumise à la communauté scientifique, pas plus qu'elle n'a été confrontée à des simulations.
La science sera-t-elle déterminante dans le débat ? Une étude internationale à paraître dans la revue Ocean & Costal Management permet d'avoir une idée de la réponse. Dans le cas de la pêche profonde, les recommandations du CIEM ne sont souvent pas respectées par les Etats de l'Union, qui autorisent des quotas supérieurs dans 60 % des cas. De plus, ces mêmes quotas restent souvent lettre morte. " Dans 50 % des cas, les quotas ont été dépassés au cours de la période 2002-2011, concluent les auteurs. Les prises déclarées étaient en moyenne 3,5 fois supérieures pour les espèces profondes et, dans certains cas, elles ont été 10 à 28 fois supérieures à ce qui était convenu. "
Stéphane Foucart
Publié le 15 Octobre 2012
Entre l'UMP qui a fait une campagne présidentielle dégueulasse en allant ouvertement chasser sur les terres du FN, et le parti de Dupont-Aignan, on est bien servi !
Dupont-Aignan, lui aussi, se déporte sur sa droite. Mais comme il l'était déjà particulièrement, il occupe une position qui le place en tant qu'interlocuteur du FN : de mieux en mieux !
Pendant ce temps là, la droite humaniste, Chiraquienne et Gaulliste est plus que jamais orpheline, obligée de se rapprocher de leur plus proche parent républicain : le PS.
Quand de plus en plus de partis prennent la voie du FN, c'est la France qui perd, vu le programme raciste, xénophobe et économique désastreux du parti à Le Pen.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 09 Septembre 2012
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Nicolas Dupont-Aignan veut dialoguer avec le Front national, "une bonne chose"
Le Monde.fr | 08.09.2012 à 21h12 • Mis à jour le 08.09.2012 à 21h12
Lors du discours de clôture de son université de rentrée, samedi 8 septembre à Dourdan (Essonne), Nicolas Dupont-Aignan a tendu la main au Front National et a appelé au rassemblement de "tous les patriotes pour un programme de salut public". Un positionnement qui interroge certains militants mais en réjouit d'autres, venus de la droite.
Le président de Debout La République était attendu sur le sujet du Front National. Vendredi, il avait déjà laissé entendre qu'il était "ouvert au dialogue" avec le parti frontiste dans le cadre de l'émission Les 4 vérités, sur France 2. En clôture de son université de rentrée, l'ancien candidat à la présidentielle a pu préciser sa pensée. Devant 400 auditeurs, il a appelé les "patriotes de tous bords" à le rejoindre, afin de "ne plus plier devant la dictature du politiquement correct" et se battre contre "la gauche et la droite européistes" qui affaiblissent la France.
FAIRE "COMME FRANÇOIS MITTERRAND AVEC LES COMMUNISTES"
Il précise cependant que c'est le "contexte historique exceptionnel" qui le pousse au dialogue avec le FN et fustige "le bipartisme destructeur de notre pays". François Hollande, qu'il appelle "le président Oui-Oui" ("Oui à Angela Merkel", "Oui aux banques") en prend aussi pour son grade. Dans un échange avec des journalistes après son discours, M. Dupont-Aignan explique vouloir placer le Front National et sa dirigeante devant ses responsabilités historiques : "Si le Front National continue ainsi, il devient l'alibi du système. Ce parti a atteint un plafond de verre. Il ne suffit pas de faire 20 % pour rassembler".
L'ambition de NDA est de faire "comme François Mitterrand avec les communistes", une "sorte d'appel à l'union sacrée". Un discours qui demeure en partie incantatoire, tant le président de Debout la République reste flou sur les modalités concrètes du dialogue avec le FN. Marine Le Pen devrait, selon lui "couper le cordon avec l'obsession identitaire" et mettre fin aux "dérapages extrémistes d'une frange xénophobe" de son parti. Il refuse en outre d'expliquer quels sont les points programmatiques concernés quand il parle de "ligne jaune à ne pas franchir".
"LES CADRES AVAIENT DES APPRÉHENSIONS"
Malgré ses 1,79 % à la présidentielle et le fait que son parti ne compte que deux députés, l'élu de l'Essonne se veut optimiste : "Je suis le seul capable de rassembler les patriotes de gauche comme de droite, j'ai toujours eu un discours irréprochable". Ni le Front de gauche ni le Front national ne seraient en mesure de l'imiter, ils sont jugés trop sectaires. Cependant, l'évolution stratégique de Nicolas Dupont-Aignan est aussi une prise de risque politique. Dans le parti, certains confient que la première journée de l'université de rentrée a connu des débats animés.
"Les cadres du parti, pour beaucoup issus du MRC de Jean-Pierre Chevènement, avaient des appréhensions. Les militants, eux, viennent plutôt de la droite, ils étaient davantage acquis à la cause", confie le délégué général du parti, Laurent Fouco.
"C'EST UN CHOIX QUI PEUT EMBARRASSER CERTAINES PERSONNES"
Laure, une militante venue du Nord Est, est en accord avec la volonté de dialogue de son président : "C'est un choix qui peut embarrasser certaines personnes. Cependant, en tant qu'eurosceptiques, il faut qu'on travaille entre nous". Son collègue Olivier va plus loin. "Avant, notre positionnement était flou, nous n'étions ni à droite ni à gauche. Maintenant, cela va nous placer entre l'UMP et le FN. Je trouve que c'est une bonne chose que Nicolas Dupont-Aignan veuille dialoguer avec le FN". Optimistes, ils veulent croire à une augmentation prochaine des adhésions. "François Hollande a baissé son pantalon sur la règle d'or, ça va faire bouger plein de monde". Le parti revendique officiellement 12 500 adhérents.