Quand les banques continuent à s'engraisser...

Publié le 18 Mai 2016

Quand les banques continuent à s'engraisser...

Elles ont été la cause de la plus grosse catastrophe économique du XXIe siècle, et pourtant, rien ne change... Les banques continuent à user et abuser de leur pouvoir en s'engraissant toujours plus et en taxant leurs services alors même que ce service leur rapporte autrement puisqu'elles se servent de cet argent pour spéculer par ailleurs...

Il serait peut-être temps que nos politiques s'en mêlent en empêchant cet abus de pouvoir permanent qui nuit au plus grand nombre !

Car, pendant ce temps, les banques ne participent plus à l'économie ! Elles sont de plus en plus frileuses à investir dans nos PME, alors même que ce sont nos PME qui forment le tissus économique de notre pays !

D'un côté, on taxe à tout va le client captif, d'un autre, on ne remplit plus le rôle de véritable moteur de notre économie, alors, à quoi servent réellement nos banques ?

Mais que l'on ne se trompe pas de cibles : ce sont les gros banquiers qui s'en mettent plein les fouilles dans cette histoire, alors même que leur rôle est très loin d'apporter une plus-value efficace à notre économie !

M. Jean-Laurent Bonnafe, PDG de BNP Paribas, a ainsi vu sa rémunération se porter à près de 3 Millions d'Euros en 2014 ! Avec cette somme, n'importe qui peut vivre librement de ses intérêts !

Honteux ! Vous avez dit honteux ?

Un article du journal 'Le Monde' daté du 29 décembre 2015

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Les frais de tenue de compte se généralisent
Le 1er janvier, BNP Paribas et Société générale factureront à leur tour ces services à leurs clients
Coup de chaud sur les tarifs bancaires. Le 1er janvier 2016, plus de huit établissements sur dix appliqueront des frais de tenue de compte, selon le comparateur en ligne Choisir ma banque. Ils n'étaient que 40 % à le faire il y a trois ans. De quoi faire bondir l'Association française des usagers des banques (AFUB), qui annonce qu'elle va saisir dès cette semaine l'Autorité de la concurrence, afin de dénoncer la facturation des comptes courants. " La concomitance des décisions des grandes banques laisse suspecter une entente corporatiste ", dit Serge Maître, secrétaire général de l'AFUB.

Facturés en moyenne 16,50 euros à l'année en 2016, contre 12,60 euros en 2013, selon Choisir ma banque, les frais de tenue de compte ne sont pas les plus onéreux des tarifs bancaires. Par exemple, une carte de crédit Visa-Mastercard classique coûte environ 40 euros par an. Mais ces frais, qui correspondent, selon les établissements, aux coûts de gestion quotidienne des comptes (actualisation du solde, protection des données), à l'investissement dans l'informatique et le digital et à la lutte contre la fraude, cristallisent le mécontentement des clients.

La polémique devrait enfler en début d'année car les deux dernières grandes banques " gratuites ", BNP Paribas et Société générale, ont finalement décidé de rejoindre le peloton des établissements où les comptes courants sont payants. A partir du 1er janvier 2016, la première facturera la tenue de compte 30 euros par an (2,50 euros par mois et par compte), et la seconde 24 euros par an (6 euros par trimestre, quel que soit le nombre de comptes détenus). Les deux établissements exonéreront toutefois les jeunes et les clients fragiles et feront payer moins cher les détenteurs de formules " tout compris ". " Mais ces frais sont clairement négociables, tout comme la cotisation due pour une carte bancaire si vous n'êtes pas régulièrement à découvert… ", nuance Ludovic Herschlikovitz, directeur de Choisir ma banque.

Reste que la pilule passe mal. D'abord, parce que les Français " doivent détenir un compte bancaire pour percevoir les salaires, revenus, traitements et retraites, rappelle Serge Maître, de l'AFUB. Les banques profitent de la dépendance des consommateurs ; ça ressemble à du racket ". " C'est comme un impôt obligatoire payé à une société privée ", reconnaît Ludovic Herschlikovitz.

" Contexte de taux bas "
Cette nouvelle facturation est d'autant plus mal perçue que les banques ne rémunèrent pas les dépôts sur les comptes courants (les " dépôts à vue ") alors qu'elles s'en servent comme ressource, pour financer des prêts immobiliers par exemple. Seuls quelques acteurs de petite taille proposent une telle rémunération et à un taux proche de zéro. La Macif rémunère les dépôts à 0,5 % dès le premier euro. " Une banque doit récompenser - par des intérêts - les clients qui déposent leur épargne - qui servira à financer les crédits sur lesquels elle se rémunérera - . Ce n'est pas à nous de payer mais à la banque de nous payer ", juge un internaute sur le forum destiné aux clients de la Société générale, où les messages de colère s'accumulent.

Selon la Banque de France, l'encours sur les comptes courants des ménages français était de 342 milliards d'euros en septembre. Une ressource peu coûteuse pour les établissements bancaires, certes, mais, en contrepartie, ils en assurent la liquidité : à tout moment, un épargnant peut vider son compte courant ou placer son argent ailleurs. Au contraire, lorsque l'argent est bloqué, comme sur un Plan d'épargne logement (PEL), la banque rémunère cette ressource en versant des intérêts.

Malgré la pression des associations de consommateurs, le contexte actuel de taux bas ne devrait pas inciter les banques à changer de politique. Avec des taux de marché proches de zéro, pourquoi paieraient-elles pour utiliser les dépôts à vue quand elles peuvent se financer moins cher sur les marchés ? " L'avantage que procurent - ces comptes - en termes de coût de la ressource s'amenuise, au regard des ressources à taux de marché ", note Laurent Quignon, économiste chez BNP Paribas.

Par ailleurs, le taux de dépôt de la Banque centrale européenne, négatif depuis juin 2014, joue comme une taxe pour les banques. Les liquidités qu'elles déposent au jour le jour auprès de l'institution sont facturées, afin d'encourager leur circulation sur le marché interbancaire. Les établissements peuvent choisir de répercuter cette taxe sur les clients.

De même, " plus le contexte de taux bas se prolonge, plus la marge réalisée grâce à l'activité de prêt diminue ", dit M. Quignon. Le rendement des actifs s'érode, à l'instar des intérêts perçus sur les prêts immobiliers renégociés. Alors que le coût de certaines ressources reste, lui, quasiment stable – comme les intérêts versés pour les anciennes générations de PEL.

Résultat : même si leur marge reste positive, les banques jugent qu'elles ne peuvent plus " offrir " les frais de gestion aux clients. " La banque doit dégager une rentabilité suffisante pour rémunérer ses actionnaires, comme toute entreprise, et pour renforcer ses fonds propres réglementaires ", souligne encore Laurent Quignon.

En France, sur les neuf premiers mois de 2015, l'activité de banque de détail de la Générale a affiché un chiffre d'affaires en hausse de 3,4 % (à 6,3 milliards d'euros) par rapport à la même période de 2014. Dans ses résultats trimestriels, la banque se félicite de la " forte hausse de la nouvelle production de crédit à l'habitat " mais note " l'impact négatif des renégociations de crédits immobiliers ". BNP Paribas où ce même chiffre d'affaires a chuté de 2,4 % (à 5 milliards d'euros), met en avant dans ses résultats " l'impact des taux bas persistants (diminution de la marge sur les dépôts ainsi que sur les crédits renégociés) ".

" Limiter la casse "
" La banque n'est pas la Samaritaine, reconnaît Serge Maître, de l'AFUB. Un banquier est un commerçant ; tout service doit se payer. " Les associations de consommateurs ne remettent pas en question la facturation de la tenue de compte, mais la fixation du prix. Ce dernier varie de 0 à 30 euros selon les caisses régionales des groupes mutualistes.

Au niveau national, la tenue de compte sera facturée 6,20 euros par an à La Banque postale (en hausse de 2 euros sur un an), 40 euros chez Barclays et jusqu'à 76 euros pour les clients de la Banque palatine. Quant aux établissements en ligne, la majorité ne facture pas la tenue de compte mais exige un revenu minimum pour les nouveaux clients.

Paradoxalement, cette généralisation de la facturation des comptes courants intervient après les efforts du gouvernement pour faire baisser les tarifs bancaires. " Depuis quatre ans, la législation a fortement affecté les marges du secteur, avec des mesures telles que le plafonnement des commissions d'intervention, la gratuité des virements initiés par Internet, les offres pour les clients fragiles… Il paraissait évident que les banques se rattraperaient sur d'autres lignes tarifaires ", dit M. Herschlikovitz. De fait, les frais bancaires ont baissé de 3,5 % en 2015. Mais, " cette année, il y aura une hausse très forte et le consommateur ne pourra pas y faire grand-chose ", prévient-il.

Peu bavards sur le sujet, les établissements bancaires préfèrent ne pas commenter. Mais, face à la baisse de rentabilité de l'activité de détail, ils réduisent leur réseau d'agences. " Facturer le client, c'est aussi limiter la casse en termes d'emploi ", suggère un bon connaisseur du milieu.

Jade Grandin de l'Eprevier

Rédigé par Philippe NOVIANT

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