Où est la cohérence d'une idée politique quand il s'agit d'aller à la soupe ?

Publié le 26 Janvier 2017

Où est la cohérence d'une idée politique quand il s'agit d'aller à la soupe ?

Très clairement, je ne crois pas aux idées en politique... Ce pour deux raisons :

1. Quelqu'un qui a des idées mais qui ne sait pas comment les appliquer n'a aucune utilité vis à vis des Français. Avoir des idées, c'est bien, avoir le courage de les appliquer le moment venu, c'est mieux.

2. Trop souvent ces idées sont des leurres à géométrie variable. Elles sont très souvent évolutives et se perdent trop souvent dans les méandres sondagiers. En clair, là aussi, je préfère oublier un peu le fond pour me reposer sur la forme, à savoir voir si les idées sont sincères pour analyser si le candidat a une véritable motivation pour les mettre en action.

Alors, quand un candidat renie ses convictions passées pour changer ses idées en fonctions des sondages, cela me fait très clairement avaliser mes positions !

Et quand, en plus, on renie la science, ses principes de précaution, pour envoyer valser l'intérêt général au nom de quelques lobbys, il faut savoir dire stop ;)

M. Nicolas Sarkozy n'a jamais servi, ne sert pas et ne servira pas l'intérêt général par son élection, car il est trop menteur et n'a que faire de l'intérêt général : ses positions sur le climat en sont la preuve évidente...

Souvenons nous-en le moment venu...

Un article du journal 'Le Monde' daté du 17 septembre 2016

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Nicolas Sarkozy relègue le climat au second plan

Dans ses récentes prises de parole, l'ex-chef de l'Etat minore le rôle de l'activité humaine dans le réchauffement

La déclaration a suscité un torrent de réactions. S'exprimant devant un parterre de patrons, mercredi 14 septembre à l'Institut de l'entreprise, à Paris, Nicolas Sarkozy a déclaré, selon l'hebdomadaire Marianne, qu'" il - fallait - être arrogant comme l'homme pour penser que c'est nous qui avons changé le climat ". " Cela fait 4 milliards d'années que le climat change, avait au préalable précisé l'ancien chef de l'Etat. Si le Sahara est devenu un désert, ce n'est pas à cause de l'industrie. " Invité jeudi 15 septembre de la nouvelle émission politique de France 2, le candidat à la primaire de la droite a enfoncé le clou, affirmant que " la première cause de dégradation de l'environnement, c'est le nombre d'habitants sur la planète ".

Ce virage climatosceptique a été fraîchement accueilli, à gauche comme à droite. Au sein du gouvernement, la secrétaire d'Etat à la biodiversité, Barbara Pompili, l'a jugé " régressif et rétrograde ". Le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a évoqué une " grave erreur stratégique ". Quant à Alain Juppé, son adversaire à la primaire des Républicains, s'est dit " convaincu que l'activité humaine porte une lourde responsabilité dans la production de gaz à effet de serre, et donc dans le réchauffement climatique ". " Le nier, c'est nier la réalité ", a-t-il ajouté, précisant qu'il ne s'agissait pas là de son avis propre, mais du " consensus des scientifiques ".

Formalisé dans le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), ce consensus indique, avec le plus haut niveau de confiance possible, que " l'influence de l'homme est la cause principale du réchauffement observé depuis le milieu du XXe siècle ". Ce dernier, qui se trame à l'échelle de quelques décennies, ne peut en outre être comparé aux lentes variations climatiques du passé, qui se sont déployées sur des dizaines de milliers d'années.

" Nicolas Sarkozy n'a pas dit que l'homme n'était pas responsable du changement climatique, il a dit qu'il n'en était pas seul responsable ", tempère son directeur de campagne, Gérald Darmanin, qui réfute le qualificatif de climatosceptique s'agissant de l'ancien chef de l'Etat. " Il estime simplement que l'enjeu principal est celui de la démographie dont, là, l'homme est seul responsable ", ajoute-t-il.

Cependant, ce n'est pas la première fois que M. Sarkozy minimise l'ampleur ou l'importance du réchauffement en cours. En mai, au cours d'une réunion de travail sur l'environnement au siège de son parti, il avait rappelé que " le changement climatique, le monde, la planète en a connu quantité ", selon la retranscription du Figaro. Avant de concéder : " Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'en occuper. "

Déclarations " pitoyables "

Une position très en retrait de celle qui était la sienne en 2007, lorsqu'il a signé le pacte écologique de Nicolas Hulot ou qu'il a lancé le Grenelle de l'environnement. " Je regrette que Nicolas Sarkozy et certains dans ma famille politique renient leurs convictions sur l'écologie et ne défendent pas, voire rejettent ce qui a été notre bilan, a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, vendredi 16 septembre, sur France Inter. En 2007, il disait qu'aucune politique ne pouvait faire l'économie d'une réflexion sur le changement climatique ", ajoute la candidate à la primaire des Républicains, chargée de l'écologie au moment du Grenelle.

Les propos de l'ancien chef de l'Etat sont très en retrait, aussi, en regard de la gravité du discours qu'il a prononcé le 22 septembre 2009 à la tribune des Nations unies. " Nous savons que nous devons (…) limiter - le réchauffement - à 2 °C et que si nous ne réussissons pas, ce sera la catastrophe, déclarait-il alors. Ce point ne supporte plus aucun débat. "

Plusieurs personnalités scientifiques ont réagi avec vigueur aux déclarations de l'ancien chef de l'Etat. Le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du premier groupe de travail du GIEC, les a qualifiées de " pitoyables ". " Nicolas Sarkozy était chef de l'Etat en 2007, lorsque le quatrième rapport du GIEC a été publié et je ne peux pas croire qu'il ne soit pas au courant des constats des scientifiques, estime la climatologue Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du premier groupe du panel d'experts. Depuis, le GIEC a rendu un cinquième rapport qui renforce encore ces constats… En outre, ces toutes dernières années ont vu un réchauffement spectaculaire dont chacun peut faire l'expérience. "

Depuis le Salon de l'agriculture de 2010 et sa célèbre sortie sur les questions d'écologie (" L'environnement, ça commence à bien faire ! "), M. Sarkozy a fait du sujet un élément déterminant du clivage avec la gauche. Favorable à l'exploitation du gaz de schiste en France, opposé à la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, hostile à l'agro-écologie – " le faux nez d'une obsession pour la destruction de notre puissance agricole " –, il s'est également déclaré opposé au principe de précaution.

Cette prise de distance avec les questions environnementales cache en réalité un mouvement de fond récent. Le principe de précaution a longtemps été l'objet d'un consensus au sein de la classe politique hexagonale. Il a été introduit dans le droit français par la loi Barnier, en 1995, puis inscrit dans la Constitution une décennie plus tard, en 2005, sous l'impulsion de Jacques Chirac. Mais, à deux reprises depuis l'été 2013, des parlementaires de droite ont déposé des propositions de loi destinées à lui faire pièce ou lui ôter son caractère constitutionnel.

" Nicolas Sarkozy ne renie rien du Grenelle de l'environnement et est bien évidemment en accord avec la nécessité de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre, affirme M. Darmanin. Mais il faut reconnaître que l'accord de Paris - sur le climat, adopté au terme de la COP21 - , dont M. Hollande a profité politiquement, n'a rien de contraignant et n'apporte aucune solution. Pour notre part, nous estimons que le nucléaire fait partie des moyens à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs de protection de l'environnement. "

M. Darmanin fait référence au choix de l'Allemagne de sortir du nucléaire pour développer les énergies renouvelables, au prix d'un recours, présenté par Berlin comme transitoire, aux énergies fossiles. " L'Allemagne émet six à sept fois plus de dioxyde de carbone que la France ", ajoute le directeur de campagne de M. Sarkozy. Une évaluation exagérée. En 2014, un Allemand émettait deux fois plus de CO2 par an qu'un Français.

Stéphane Foucart

Rédigé par Philippe NOVIANT

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