Attention aux systèmes de subvention dans le domaine du solaire
Publié le 20 Mars 2013
L'énergie solaire n'a pas que des avantages et en est loin. Parmi ses inconvénients les plus notables, c'est encore une énergie qui n'est pas viable économiquement : elle a besoin de subventions pour vivre. De plus, c'est une énergie qui ne peut encore être fournie qu'en journée, les modes de stockage d'énergie étant encore rudimentaires.
Il faudra donc faire en sorte de ne pas mettre tous nos oeufs dans le même panier en matière d'énergie. En tout cas, il n'est pas encore temps de vouloir se passer du nucléaire car elle est la seule énergie, avec celle du charbon, à être viable économiquement.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 8 Janvier 2013
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En Allemagne, les subventions mettent le photovoltaïque en surchauffe
Berlin Correspondant
Alors qu'Angela Merkel aime à définir son gouvernement comme celui " qui a connu le plus de succès depuis la réunification ", il y a paradoxalement un succès dont la chancelière allemande se prévaut rarement : le boom de l'énergie solaire. Après 7 000 mégawatts (MW) de nouvelles capacités installées en 2010 et 7 500 MW en 2011, l'année 2012 a été marquée par un nouveau record : 7 630 MW. Selon la Fédération de l'industrie solaire, en 2012, 1,3 million d'installations solaires ont couvert les besoins de 8 millions de foyers. Le solaire couvre désormais 5 % des besoins en électricité du pays, soit un quadruplement en trois ans.
Seul problème : ce succès du solaire s'explique moins par l'exceptionnel ensoleillement dont profiterait le pays que par le système de subventions. L'Etat prenant à sa charge la différence entre le coût de l'" électricité verte " produite et le prix sur le marché, les subventions augmentent au fur et à mesure que de nouvelles installations d'énergie renouvelable contribuent à faire baisser les prix sur le marché.
Engouement
Résultat : depuis le 1er janvier, les consommateurs subventionnent l'énergie verte à hauteur de 5,3 centimes par kilowattheure, contre 3,6 centimes en 2012. Ce qui, pour un ménage moyen, représente une facture supplémentaire de 185 euros par an (contre 125 euros en 2012).
Le gouvernement aimerait depuis longtemps diminuer ces subventions, mais le Parti social-démocrate et les Verts s'y sont longtemps opposés, avant que le débat sur les panneaux solaires chinois ne change la donne. Les subventions ont d'ores et déjà été réduites de plus de moitié. Un propriétaire qui a posé une installation solaire sur son toit ne reçoit plus qu'environ 17 centimes par kilowattheure contre 40 il y a quelques années. Surtout, il a été convenu que les nouvelles subventions à l'énergie photovoltaïque cesseraient lorsque le seuil de 52 000 MW aura été atteint. On en est actuellement à 32 400 MW. Les subventions pourraient disparaître en 2015. Mais ce plafond n'est pas sans inconvénient : il contribue à l'engouement actuel, chacun voulant bénéficier avant qu'il soit trop tard de subventions promises, en principe, pour vingt ans.
Frédéric Lemaître