Il faut sortir de la démagogie ambiante et taxer plus fortement le diesel
Publié le 28 Mai 2013
Le diesel est nocif pour la santé à cause des particules fines. Il faut donc que ce carburant soit plus cher que l'essence, or, c'est exactement l'inverse en France ! A cause du manque de courage légendaire de nos politiques, et d'une bonne dose de démagogie, le gasoil est moins taxé, ce qui est un non-sens absolu, surtout en période de vache maigre budgétaire !
Ne pas augmenter le diesel à cause des gens ayant un maigre pouvoir d'achat est une lâcheté. Cela pourrait pousser certains de nos concitoyens à adopter un mode de transport plus vert. Pour les autres, le principe pollueur-payeur aidant, ils paieront plus cher leur déplacement, cela va de soi.
Agir avec lâcheté, comme le fait le gouvernement, ne sert nullement l'intérêt général.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 05 Mars 2013
*************
Entre prime de reconversion et hausse fiscale, Paris cherche comment sortir du diesel
PSA Peugeot Citroën et Renault préféreraient un programme de renouvellement du parc de véhicules à un rééquilibrage de la fiscalité
Rapprocher les taxes sur le diesel et l'essence, tout en mettant en place une " prime de reconversion ", destinée aux propriétaires de vieux véhicules diesel. Telles sont les deux principales pistes que le gouvernement entend étudier pour progressivement " dédieséliser " le parc automobile français.
En rendant public, vendredi 1er mars, son référé sur la fiscalité du diesel et de l'essence auprès du ministère de l'écologie, pointant " la perte de recettes fiscales " de près de 7 milliards d'euros en 2011, liée aux exonérations dont bénéficient les carburants des véhicules diesel, la Cour des comptes a forcé le gouvernement à se positionner.
Jugé anti -écologique et responsable de 40 000 décès par an en France, le diesel équipe 60 % des véhicules circulant en France. Environ 7 millions de véhicules, soit 27 % du parc, sont jugés très polluants.
Cependant, comment sortir du diesel de la manière la plus indolore pour le porte-monnaie des Français et sans affaiblir les constructeurs français, qui vendent l'essentiel de leurs voitures avec cette motorisation ? C'est cette équation que le gouvernement a tenté de résoudre tout au long du week-end.
Dimanche 3 mars, tous les ministres concernés par la question sont montés au créneau. Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, a, sur iTélé, indiqué son hostilité à une augmentation de la fiscalité du diesel, qui pénaliserait les " gens qui ont des problèmes de pouvoir d'achat ".
Aujourd'hui, un litre d'essence est taxé 18 centimes de plus qu'un litre de diesel, alors que la France ne produit pas assez de diesel et est obligée d'en importer. Delphine Batho, la ministre de l'écologie, considère qu'il faut donc augmenter progressivement la fiscalité du diesel, comme elle l'a défendu sur France 3.
Comme une " drogue "
Sur RTL, Pierre Moscovici, le ministre de l'économie et des finances, a, pour sa part, assuré qu'une réflexion sur la taxation écologique était bien en cours, mais qu'une parité fiscale des deux carburants n'était pas à l'ordre du jour. Et qu'elle ne serait pas étudiée avant la prochaine loi de finances, le budget 2014. Une information confirmée par Matignon.
Afin d'atténuer les éventuelles conséquences d'une augmentation des taxes, le gouvernement défend l'idée d'une " prime à la reconversion " facilitant la transition du parc diesel vers un parc moins polluant. Si elle y ressemble fortement, cette mesure ne doit pas être confondue avec une " prime à la casse ". Ces dernières ont agi comme " une drogue pour les constructeurs. Ce type de politique a fait beaucoup trop de dégâts ", a rappelé M. Montebourg.
PSA Peugeot Citroën et Renault accepteraient mieux un programme de renouvellement du parc, plutôt que le rééquilibrage de la fiscalité. Le gouvernement doit donc définir cette " aide au remplacement des véhicules les plus émetteurs de particules par des véhicules peu polluants bénéficiant du bonus écologique " ouvert au plus grand nombre. Sans pénaliser les constructeurs français. Et sans peser sur le budget de l'Etat.
Ph. J.